Yannick Poinsignon en quête d’un titre en 2017

Si un retard dans la préparation de sa BMW M3 E92 l’a empêché de s’aligner sur les épreuves de la première moitié de cette saison 2016, dès son entrée en campagne, Yannick Poinsignon a démontré que sa nouvelle monture disposait d’un énorme potentiel. Avec une telle auto, et autant de talent, rien de surprenant à ce qu’il affiche de réelles ambitions pour la saison à venir.

Difficile lorsque l’on s’appelle Camberabero ou Élissalde de dire à son père que l’on préfère la danse classique au rugby. Il en est de même lorsque l’on a comme patronyme Poinsignon. Dans la famille, le sport auto est inscrit dans les gènes. Guy, le père, est un passionné, ancien pilote, aujourd’hui totalement investi dans la carrière sportive de ses fils, Yannick et Christophe.

La Simca CG Turbo familiale est un présent que l’on se transmet de père en fils, et il n’a jamais été question pour Yannick et Christophe de ne pas assurer la succession. La transmission s’est fait d’autant plus naturellement, que Guy a su insuffler sa passion à ses fils dès leur plus jeune âge. Yannick a toujours baigné dans l’environnement des courses de côte, connait parfaitement ce microcosme qui peut être considéré par de nombreux Montagnards comme une deuxième famille.

Pourtant, initialement, le CG familial n’était pas destiné à la côte. Guy en avait fait l’acquisition en compagnie de celui qui devait être son copilote, pour disputer les rallyes organisés en Lorraine et dans les régions limitrophes. Afin de s’assurer d’avoir correctement transmis le gène du pilotage à son ainé, Guy proposait à Yannick, tout juste âgé de 19 ans, de prendre part au slalom de Damelevières. Cette première expérience, en septembre 1999, ne pouvait qu’inciter Yannick à poursuivre et à se diriger à son tour vers la côte. Il enchainait alors les épreuves régionales, en disputant encore quelques slaloms, mais uniquement des épreuves rapides, la vitesse étant avant tout son leitmotiv.

Premiers pas avec le CG Turbo familial
Au début des années 2000, Yanick sillonnait les épreuves de l’Est, et on pouvait chaque année le retrouver au volant du CG à La Broque, Abreschviller, Turckheim. Il attendra 2006 avant de s’éloigner de ses bases, pour prendre part à des épreuves telles que Le Beaujolais ou Vuillafans. Dans le même temps, il s’essayait également à la F2, au volant d’une Pedrazza FL 1600 avec laquelle il animait les épreuves régionales.

Le palmarès de Yannick Poinsignon allait rapidement s’étoffer, et le Vosgien ne tardait pas à compter parmi les hommes forts du Championnat. Vice-champion de France de la Montage Production en 2011, il terminait à nouveau à la deuxième place en 2012. A quatre reprises il empochait le Trophée FC sur le Championnat de France de la Montage Production. Ajouté à cela, de nombreuses victoires au scratch acquises avec la Pedrazza, le talent de Yannick ne pouvait être contesté.

Guy, Yannick, Christophe, le clan Poinsignon compte de nombreux talents et peut afficher d’enviables palmarès. Ne manque qu’une chose, un titre de Champion de France, et c’est vers cet objectif que tend l’ensemble de la famille. Nul doute que les fils ont les compétences requises pour décrocher le Graal, restait à se donner les moyens. Et c’est sur l’ainé, Yannick, que va reposer la responsabilité d’aller chercher ce titre tant convoité.

Une BMW M3 E92 pour viser le titre
C’est dans cette optique que le clan Poinsignon décidait de préparer une BMW M3 E92 pour disputer le Championnat 2016. Un choix somme toute logique pour Yannick : « Mon objectif est de remporter le Championnat de France. J’aurais pu tenter d’aller chercher le titre dans la catégorie Sport, mais je considère que je n’ai pas le niveau pour détrôner Nicolas Schatz », analyse Yannick en toute humilité. « Après, il y également une question de budget, ce qui m’a incité à poursuivre en Production. »

Sur un Championnat où les Porsche sont assez largement représentées, Yannick optait donc pour une BMW : « Je trouve très sympas les autos de Pierre (Béal) et Jean-Louis (Janioud), et puis je ne cache pas que dans la famille on est plus BMW que Porsche. »

Yannick avait l’espoir de débuter la saison sur la première épreuve du Championnat, mais la somme de travail nécessaire pour préparer correctement sa nouvelle monture, l’obligeait à retarder son entrée en lice : « De toute manière, je n’avais cette année aucune prétention au Championnat. Je savais que j’allais devoir passer par une phase d’apprentissage au volant d’une voiture bien différente de celles que j’avais eu l’occasion de piloter jusqu’alors. Cette saison était celle de la préparation et de l’évolution de notre auto. »

S’il n’était pas au départ des premiers rendez-vous, Yannick était quand même présent pour soutenir son frère Christophe qui, au volant du CG avait pour mission de ramener à la maison un nouveau Trophée en FC. Mission, dont il s’acquittera… « Et puis je ne me voyais pas rester chez moi pour suivre les courses du frangin sur internet. Même si c’est toujours frustrant de voir rouler les copains et de rester au bord de la route, il fallait impérativement que je sois présent. »

Mais la saison de Christophe débutait à Abreschviller, les frères Poinsignon étaient donc absents à Bagnols-Sabran, et c’est sur internet que Yannick suivait cette première manche du Championnat : « Ce qui s’est passé est impensable. Je suivais la course en direct depuis mon garage et… » Yannick n’en dira pas plus, la douleur d’avoir perdu ce jour-là un ami est encore vive.

C’est à Vuillafans, début juillet que pour la première fois, Yannick Poinsignon alignait sa toute nouvelle BMW au départ d’une manche du Championnat de France. Le Vosgien restait toutefois dans l’expectative après avoir rencontré quelques soucis d’alternateur lors de l’unique séance d’essais qu’il a pu mener avant l’épreuve. Et pour cette première participation, Yannick allait devoir composer avec quelques soucis de jeunesse de sa voiture : « Sur la deuxième montée, j’ai un tirant à l’arrière qui s’est desserré, et je n’arrivais plus à maintenir l’auto en ligne. De ce fait, j’ai préféré m’arrêter plutôt que de prendre des risques inutiles », explique Yannick, qui en étant crédité d’un seul chrono sur la première montée, se classe tout de même au huitième rang. « Même si nous avons rencontré quelques soucis, dans la globalité je suis satisfait de cette première course. J’ai connu quelques problèmes avec les freins arrière, mais le comportement de l’auto me convenait et nous étions conscients que le potentiel était là. »

A Dunières, Yannick avait comme principale préoccupation de gommer certains problèmes sur sa BMW, « mais d’autres sont apparus. J’avais un souci de motricité, notamment au départ. J’ai opté pour des pneumatiques Avon sur la deuxième montée d’essais, mais quand je me suis élancé les pneus ont grippé et l’embrayage s’est mis à gripper à son tour. Pour le reste du week-end j’ai utilisé les pneus dont je disposais à Vuillafans, ce qui m’a permis de mieux cerner les exigences de la voiture, de mieux comprendre son comportement. Mais ça n’a pas été une course évidente », confirme Yannick qui se classait neuvième.

Avant de se rendre au Mont-Dore, la BMW passait par le garage afin de résoudre les problèmes qui avaient affecté les prestations de Yannick durant les premières courses : « Nous avons changé l’embrayage et les disques avant, ce qui nous permettait de nous présenter au Mont-Dore en étant un peu plus sereins. »

Et le travail s’avérait rapidement payant puisque Yannick poursuivait sa progression en plaçant sa BMW M3 au cinquième rang : « Ce que je retiendrais avant tout c’est que nous avons réduit l’écart qui nous séparait des pilotes les plus rapides du Championnat, et c’est pour moi l’essentiel. Je ne peux être que satisfait de mon week-end et de ma progression. Quand je fais le calcul, à ce stade de la saison, je n’ai fait que très peu de kilomètres au volant, et parvenir à signer de tels chronos était plutôt rassurant. »

Les progrès constants de la BMW se confirmaient à Chamrousse où, pour la première fois, Yannick hissait sa nouvelle monture sur le podium : « Là, on savait qu’on allait dans la bonne direction. On se rapprochait un peu plus des meilleurs temps, et on a été épargné par les soucis mécaniques. Après, je n’attache pas vraiment d’importance au podium même s’il vaut mieux terminer troisième que quatrième. Mais je préfère accrocher une troisième place à quelques dixièmes du vainqueur, que terminer deuxième à plus d’une seconde. »

Rien de mieux pour conclure la saison que de se retrouver à nouveau sur le podium, c’est ce que n’allait pas manquer de faire Yannick Poinsignon à Turckheim, où on le retrouve une nouvelle fois à la troisième place : « Ce ne fut pas évident. Nous avons dû réparer l’embrayage en catastrophe pour pouvoir prendre part à au moins une montée d’essais le samedi. On ne partait pas dans les meilleures conditions, mais par la suite, tout a fonctionné, et là encore l’écart avec les deux premiers se réduit. »

Une nouvelle voiture, cinq participations et déjà deux podiums, Yannick Poinsignon peut être satisfait de cette saison, même si elle a été en grande partie tronquée : « Avec le retard que nous avions pris dans la préparation de la voiture, je ne pensais pas que nous puissions être en mesure de jouer le podium avant la fin de la saison », confie Yannick. Ses résultats, Yannick sait pertinemment qu’il ne les doit pas à son seul talent, mais que ceux qui l’entourent ont largement contribué à cette réussite. De ce fait, il tient à les remercier : « Tout d'abord mon papa, sans qui rien ne serait possible (tant par son investissement que par ses connaissances), ma maman Catherine, mon épouse Virginie et les enfants qui me suivent et supportent les heures passées à travailler et à vivre ma passion. Ensuite ceux qui nous ont aidé à réaliser ce magnifique projet, famille et amis, Guy, Christophe, Olivier, Cyril, Bertrand, Yann, Philippe, Michel(s), Jeff, Pierre, Bernard et Benjamin », Yannick sait aussi pouvoir compter sur le soutien de partenaires fidèles : « Sans eux, rien ne serait possible, je me dois donc de remercier, Epinal Express transports toutes distances, Streit groupe usinage et assemblage de composants automobiles, Fra Presse transports presse, Brunimat brunissage et sablage industriel, Lubrifiants Fuchs, Bar Au bon Accueil à Hébécrevon, Tenn-glasz tout système de clôtures. »

Pour ce qui est du bilan de sa saison, Yannick l’estime largement positif : « Le choix de la voiture est bon, nous avons travaillé dans la bonne direction, bien dégrossi l’essentiel des réglages. Même s’il reste des points perfectibles, les résultats obtenus cette année nous laissent à penser que la saison à venir se présente sous de bons augures. »

En 2017, Yannick a pour objectif de disputer l’intégralité du Championnat, et comme ambition d’aller chercher le titre : « Nous ne nous sommes jamais cachés que nous étions là pour gagner. Nous avons aujourd’hui suffisamment d’expérience et nous disposons d’une auto qui nous permet d’afficher clairement nos prétentions. »


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