Cédric Lansard 7ème du Championnat

Malgré deux sorties de route qui ont entaché sa saison, Cédric Lansard a une nouvelle fois su se mettre en valeur au volant de sa Norma à moteur turbo bridé. Comme en 2022, on le retrouve à l’issue de la saison 2023 dans le top 10 du championnat.

Lorsque l’on s’attarde sur les résultats réalisés par Cédric Lansard, on aurait tendance à penser que le Haut-Savoyard dispose d’une longue expérience en course de côte. Pourtant, ce n’est qu’en 2018 qu’il faisait ses premiers pas dans la discipline. La saison 2019, qu’il abordait avec une Osella PA20, lui permettait de terminer premier des pilotes évoluant en Protos 3 litres sur le championnat. Après une année sabbatique due à la crise liée à la Covid 19, Cédric relançait son Osella sur le championnat en 2021 avec un programme réduit à quatre manches.

En 2022, Cédric Lansard décidait de rejoindre la catégorie reine, le groupe E2-SC/3, en optant pour un moteur à turbo bridé, dans la configuration FIA. Une auto affichant des performances moindres et qui de ce fait évoluait dans la classe E2-SC/3B. Cette saison 2022, qui fut avant tout pour Cédric une saison de découverte de sa nouvelle monture et de nombreuses épreuves, le bilan était largement positif. Et même si son parcours était marqué par quelques anicroches, il s’avouait pleinement satisfait du comportement, de la fiabilité et de la compétitivité de sa Norma M20 FC.

C’est donc sans le moindre doute qu’il se relançait en 2023 sur une nouvelle campagne de France, toujours au volant de son Proto à moteur turbo bridé : « Il me paraissait opportun de rouler avec une voiture qui correspond aux normes FIA. D’autant qu’elle m’apporte pleinement satisfaction, et même si je suis conscient qu’elle affiche des performances moindres, elle est malgré tout très compétitive », analyse Cédric.

Si Cédric Lansard programmait quelques séances d’essais avant le début de saison 2023, c’est plus pour se remettre la voiture en main que pour tenter de lui apporter des innovations : « Je suis reparti dans la configuration dont je disposais en 2022. Et j’ai juste fait quelques essais au Bourbonnais, sachant que mes obligations professionnelles ne me laissent que peu de temps à consacrer aux tests préparatoires. » Le Haut-Savoyard retrouvait rapidement de bonnes sensation, de quoi envisager sereinement son début de saison.

Septième du Championnat de France de la Montagne à l’issue de la saison 2022, Cédric Lansard avait comme objectif de terminer une nouvelle fois dans le top 10, « et si possible de faire un peu mieux. Mais sinon je n’avais pas d’ambitions démesurées, en gardant à l’esprit que je dispose de moins de chevaux que ceux qui n’ont pas opté pour la bride. »

Des places dans le top 5 et un succès à Quillan
L’approche de la Course de Côte de Bagnols-Sabran, sur laquelle Cédric Lansard débutait sa saison, ne sera pas simple : « J’ai dû composer avec une tenue de route précaire engendrée par un choix pneumatiques pas évident. J’utilisais pour la première fois des pneumatiques que je ne connaissais pas et j’ai vraiment eu le sentiment de subir tout le week-end. Mais après, je reste malgré tout satisfait du résultat final », confie Cédric qui place sa Norma M20 FC au cinquième rang.

Pour aborder le Col Saint-Pierre, Cédric Lansard optait pour d’anciens pneumatiques Pirelli, ce qui allaient lui permettre de retrouver une Norma plus stable. Mais de nouvelles difficultés viendront perturber la course de Cédric sur le Col Saint-Pierre. La coupure d’un fil au niveau du volant interdisait tout changement de rapports de boîte, et Cédric parvenait tant bien que mal à s’élancer sur la deuxième montée de course, mais il ne rejoindra pas l’arrivée : « Avec toute l’équipe et l’aide d’Arnaud Mounier de la société Emap nous sommes parvenus à trouver la coupure dans le faisceau et à réparer. Mais en ayant loupé une des montées je ne figure pas au classement de l’épreuve européenne sur laquelle j’étais engagé », explique Cédric qui se rassure par une probante quatrième place sur la manche française de l’épreuve cévenole : « Ça reste une très belle satisfaction lorsque l’on voit quels sont les pilotes qui figurent sur le podium et que l’on se dit que l’on termine juste derrière eux. »

Pour se rassurer sur le comportement de sa Norma, Cédric Lansard engageait son proto sur la Course de Côte de Quillan, manche du Championnat de France de la Montagne 2ème Division. Une épreuve sur laquelle il allait s’imposer : « C’est ma toute première victoire sur une manche d’un championnat, et j’avoue qu’elle fait réellement plaisir. Après, il faut reconnaitre que la concurrence n’était pas non plus énorme », relativise humblement le Haut-Savoyard. « Mais je ne cache pas que je savoure pleinement ce succès et qu’il me permet de retrouver un regain de confiance », ajoute Cédric qui dans l’Aude devance l’Osella de Mattéo Fel-Astorg et la Norma de Dimitri Pereira.

Il faudra attendre la Course de Côte de Marchampt pour retrouver la Norma M20 FC de Cédric Lansard sur le championnat. Et dans le Beaujolais, il accrochait une nouvelle fois la cinquième place au scratch : « Là encore le comportement de la voiture m’a paru bizarre. J’avais toujours un souci avec les pneumatiques, et la fatigue aidant ce n’était pas évident d’aborder correctement cette épreuve. Mais parvenir à signer une cinquième place c’est très enthousiasmant et ça confirme mon très bon début de saison. »

Par la suite Cédric Lansard n’était pas mécontent de retrouver la Course de Côte de Vuillafans, une épreuve qu’il apprécie particulièrement : « C’est étroit, rapide, serré, avec des épingles et un passage à ''La Tribune'' ou à ''La Parabolique'' qui offrent des vitesses de fou, c’est purement génial. Ce sont des sensations que tu ne retrouves nulle part ailleurs et j’ai pris un énorme plaisir », reconnait Cédric qui termine sixième de l’épreuve franc-comtoise.

Ce n’était en 2023 que la seconde fois que Cédric Lansard s’alignait au départ de la Course de Côte de Dunières. Et il reconnait que l’approche de l’épreuve auvergnate est loin d’être évidente : « C’est une épreuve atypique, avec un grip spécial et un tracé sur lequel il faut se concentrer pour trouver le bon rythme. Lors de la précédente édition j’avais commis une petite erreur qui avait bien failli me coûter une voiture. De ce fait, j’avoue que je n’étais donc pas totalement serein à l’heure d’affronter à nouveau cette épreuve. » Dans ces conditions, Cédric peut se satisfaire de sa septième place finale.

Une fin de saison à bouleversements
La cinquième place obtenue par Cédric Lansard à l’issue du Mont-Dore peut paraitre anecdotique au regard de la violente sortie de route dont était victime le Haut-Savoyard après le passage de la ligne d’arrivée. Un accident qui allait marquer les esprits des pilotes présents, et qui sera à l’origine de la destruction de sa Norma : « Je suis incapable de dire pourquoi je suis sorti ! Je suis passé à plusieurs reprises au même endroit, à la même vitesse, et là je me retrouve face à une voiture qui décroche sans que je ne puisse rien faire. C’est incompréhensible », avoue Cédric qui sur le moment n’est pas réellement conscient de l’ampleur de cette sortie. « Quand tu es dans la voiture tu ne te rends pas compte de tout. C’est le regard des autres qui te fait prendre conscience que malgré tout tu as été chanceux. La peur elle vient avec le ressenti des autres, en ce qui me concerne je suis parti dans l’ambulance pour des examens, sans comprendre vraiment ce qu’il venait de m’arriver. »

Après une sortie de route qui engendrait d’énormes dégâts, de nombreux pilotes auraient certainement jeté l’éponge, mettant un terme à leur saison. C’est mal connaitre la détermination de Cédric Lansard et sa pugnacité. La Norma inutilisable, le Haut-Savoyard ressortait son Osella PA20C du garage pour se présenter au départ de Chamrousse et venir chercher une victoire dans la classe CN/3 : « Bien évidemment, il y avait une certaine appréhension de remonter dans une voiture de course. Ce n’est jamais simple, et avant de me rendre à Chamrousse je suis allé tourner sur le circuit de Pouilly-en-Auxois, d’une part pour remettre en forme l’Osella qui n’avait pas roulé depuis un moment, et pour retrouver également mes automatismes. »

Cinq ou six tours de circuit plus tard, Cédric s’estimait prêt à affronter le long tracé alpin de Chamrousse : « En gardant à l’esprit que j’alignais une voiture très ancienne par rapport à la Norma, avec un aéro totalement différent, des pneus plus conventionnels, et finalement une auto plus difficile à conduire. Mais je suis parvenu à me faire plaisir et à me relancer, ce qui était le plus important. Je garde donc un excellent souvenir de cette participation. »

La grosse surprise de Turckheim viendra de l’engagement de Cédric Lansard avec une toute nouvelle Nova-Proto NP-01 à position de conduite centrale. Une auto qui, comme la Norma, bénéficiait d’un moteur turbo bridé : « Nous avons énormément travaillé pour parvenir à être présent à Turckheim avec cette voiture. Toute l’équipe Nova a bossé comme des dingues pour faire aboutir ce projet » explique Cédric. « Je reconnais que j’avais une certaine appréhension, en étant dans l’obligation de découvrir une nouvelle voiture, de dernière génération. C’était vraiment un nouveau challenge, mais je reconnais que le feeling était bon, même si je devais reprendre de la confiance et travailler sur une multitude de réglages avant d’être totalement libéré. Mais ce premier rendez-vous se passe très bien et je suis très content de terminer septième de cette épreuve », ajoute Cédric que l’on retrouve dans le sillage des turbos non bridés.

La Course de Côte de Limonest sera certainement la course de trop. Cédric Lansard le reconnait aisément. La somme colossale de travail réalisée pour être présent à Turckheim, la fatigue accumulée, le stress, tout cela faisait que Cédric se présentait sur l’ultime confrontation de la saison dans des dispositions qui étaient loin d’être idéales : « Les diverses embûches que je rencontrais à ce moment-là me laissaient penser qu’il ne fallait pas que j’aille à Limonest, mais j’ai voulu être présent et je me suis fait rattraper par la fatigue… En plus comme je ne suis pas chanceux sur cette épreuve, ça ne pouvait pas bien se terminer », analyse Cédric qui sera victime d’une nouvelle sortie de route : « On fait des dégâts, mais on aurait pu peut-être terminer le week-end, mais là c’était trop et moralement j’étais au fond du trou. Donc j’ai arrêté là. »

Dans le top 10 du championnat
Même si elle est marquée par deux sorties de route, la saison 2023 de Cédric Lansard reste largement positive. Huitième du championnat, vainqueur comme en 2022 du Challenge Open E2-SC/3b, le Haut-Savoyard a signé des résultats de tout premier ordre avec une auto qui, rappelons-le, évolue avec un moteur turbo bridé : « Il faut apprendre de ses erreurs et je n’occulte évidemment pas mes sorties de routes, il faut juste qu’elles me soient utiles pour l’avenir. Mais ça reste une saison positive qui m’a permis de réaliser de bons résultats. Pour moi qui suis un pur amateur cela demande un énorme investissement, en travail, en temps, en préparation et finalement le plaisir et là et les résultats sont également au rendez-vous. Quand je me remémore le Mont-Dore, si je n’oublie pas la sortie de route, je n’oublie pas non plus le très bon chrono qui me permet de terminer cinquième. »

Cédric n’oublie évidemment pas de remercier tous ceux qui l’ont soutenu lors de cette saisons marquées par de nombreuses péripéties : « Un immense merci à tous mes partenaires : Ford Annecy - Groupe Maurin – Motorcraft, Transport Megevand, Casse Todoroff, Carbone Composites Applications, JF Design. Je tiens à remercier également mon père, ma femme Barbara, et Thomas et Océane ainsi que tous nos amis qui nous ont suivi à distance. Un immense merci à Arnaud Mounier et à toute l’équipe EMAP, à toute l’équipe de Nova-Proto, Norbert et Camille Santos et Guillem Roux et également à Jacky Bonnot et sa petite équipe. »

L’envie est toujours aussi intense et il est clair dans l’esprit de Cédric Lansard qu’il va se relancer pour la saison 2024 : « Mais je ne sais pas encore exactement comment », avoue-t-il. « La difficulté majeure est de concilier travail et course. Mais j’avais bien envie de participer à quelques épreuves européennes et de repartir sur plusieurs épreuves du Championnat de France. Mais rien n’est arrêté pour ce qui est de la voiture, je ne sais pas si je repartirai avec la Nova-Proto où avec une autre voiture, une configuration différente. Je suis encore dans la réflexion », conclut Cédric Lansard.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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