Vainqueur du Trophée FFSA du Groupe N

 

Après cinq ans d’absence, Sébastien Lemaire faisait son retour sur le Championnat de France de la Montagne à l’occasion de cette courte saison 2020. Retour gagnant pour le pilote natif de l’Aude, qui remporte le Trophée du Groupe N en se classant à la septième place du Championnat Production.

Les dernières apparitions de Sébastien Lemaire sur le Championnat de France de la Montagne, en 2014 et 2015, s’étaient avérées particulièrement fructueuses. A deux reprises, au volant d’une BMW 318 Compact, il avait remporté le Trophée récompensant le pilote le plus rapide du groupe F2000.

Sébastien Lemaire aurait pu poursuivre dans cette voie et continuer à animer un Championnat au sein duquel il évoluait parmi l’élite. Mais la trentaine révolue, le Carcassonnais avait l’envie de se lancer de nouveaux défis : « J’avais eu l’occasion de partir en vacances au Canada et de visiter ce pays à plusieurs reprises. J’ai beaucoup apprécié et j’ai voulu m’y installer. » Avec en poche un permis de travail valable pour deux ans, Sébastien traversait donc l’Atlantique en juin 2017 après une année de préparation de cette nouvelle aventure.

Avec une parfaite connaissance de la mécanique, Sébastien trouvait rapidement du travail dans la vente de pièces auto, pour prendre en charge la gestion de quatre magasins. A termes, Sébastien se voyait proposer la possibilité d’étendre son séjour, voire de s’installer définitivement au Canada : « Mais j’avais tout de même le mal du pays et mon cœur était resté de l’autre côté de l’Atlantique. J’étais en manque de celle avec qui j’ai envie de partager ma vie, de ma famille, et de la Course de Côte. »

Sébastien aurait très bien pu tenter d’assouvir sa passion pour le pilotage au Canada, mais il ne trouvait pas de discipline à sa convenance : « La course de côte n’existe pas au Canada, j’ai bien essayé de voir du côté du rallye, mais on trouve essentiellement des rallyes sur terre, ce qui ne m’intéressait pas vraiment. Pour ce qui est de l’asphalte, ils proposent des courses du type run, sur 400 mètres départ arrêté, et quelques épreuves en circuit, mais rien qui m’attirait vraiment. »

De retour en France, Sébastien ne retrouvait pas son sud natal, mais le Grand Est, patrie d’origine de sa compagne : « Et puis professionnellement, les opportunités étaient plus importantes à Metz que du côté de Carcassonne, ce qui a également dicté mon choix », explique Sébastien qui ne tardait pas de retrouver du travail, en Moselle, toujours dans la vente de pièces automobiles.

Retour à la BMW M3 et aux premières amours
Le fait de retrouver la France incitait Sébastien Lemaire à retrouver également la grande famille des Montagnards et ses amis. L’envie de s’installer à nouveau derrière le volant ne se faisait pas attendre. Et c’est sur une BMW M3 Groupe N que se portait son choix pour cette saison 2020 : « J’ai débuté en Course de Côte sur une BMW 325 I groupe Z et ensuite j’ai préparé une M3 Groupe N. Avec cette auto j’ai remporté le titre de champion Midi-Pyrénées et j’ai eu l’occasion de faire quelques apparitions en Championnat de France. » En 2013, Sébastien étoffait son programme sur le Championnat et se retrouvait en concurrence avec la référence de la catégorie, Pascal Cat. Un duel épique à l’issue duquel Sébastien terminait finalement deuxième du Championnat.

« Pour ce retour en compétition, il est clair que j’ai avant tout regardé du côté du Groupe F2000, avant de me tourner vers le Groupe N, à mon sens moins onéreux. Et puis j’avais une revanche à prendre face à Pascal (Cat) qui m’avait devancé en 2013 », explique Sébastien.

C’est en fin d’année 2019 que Sébastien Lemaire prenait possession de sa nouvelle BMW M3. Au mois de décembre, il découvrait le maniement de sa nouvelle arme lors d’une première sortie en circuit, qui sera suivie d’une seconde au mois de janvier : « Après, avec mon ami Bertrand (Simonin) nous avons affiné les réglages de cette auto pour être prêts à débuter la saison. Ma préparation s’est donc limitée à deux sorties en circuit. »

Si la principale motivation de Sébastien Lemaire était de retrouver les copains et de se relancer dans le bain de la compétition, il affichait également quelques ambitions sur ce championnat 2020 : « L’objectif était clairement d’essayer de remporter le groupe N et de prendre ma revanche sur Pascal qui fut un concurrent coriace en 2013, l’année où j’ai découvert le Championnat. »

Deux premiers succès au Mont-Dore
Le Mont-Dore allait donner l’occasion à Sébastien Lemaire de se jauger face à la concurrence, et sa victoire quatre secondes devant la Renault Mégane R.S de Pascal Cat avait de quoi le rassurer : « Il est clair que l’écart donne à penser que l’on était dans la bonne voie. Mais je n’étais pas dans les temps que je réalisais avec mon ancienne M3, ce qui un peu frustrant. Je ne voulais pas me mettre la pression après cinq ans d’absence, d’autant que j’avais atteint mon premier objectif qui était de devancer Pascal, mais je savais qu’il allait falloir encore progresser. »

D’autant que Pascal Cat n’est pas homme à lâcher prise. En vrai compétiteur il repartait à l’attaque, et si Sébastien s’imposait à nouveau sur la course du dimanche, ce n’est qu’avec une demi-seconde d’avance sur son rival : « J’ai toujours eu le sentiment d’être pour lui une source de motivation, et là encore il n’a pas manqué de venir me chercher. Ça s’est joué à peu, mais l’objectif pour moi est à nouveau atteint. »

Pascal Cat allait prendre sa revanche à Turckheim où, sur la course du samedi, il s’imposait en groupe N en devançant Sébastien de 283 millièmes : « C’est toujours frustrant de perdre de si peu. Mais quand je revisionne ma vidéo, je prends conscience que je ne peux m’en vouloir qu’à moi-même car je commets beaucoup de petites erreurs qui me font perdre un temps précieux. Et là encore on était loin des chronos que l’on doit logiquement faire en groupe N, et c’est d’autant plus frustrant que pour moi, Turckheim est devenue un peu la course à domicile, ou en tout cas la course où je viens en voisin. »

Dimanche, Sébastien retrouvait la hargne, ce qui allait se traduire par une petite touchette, mais se solder par une victoire : « Je me suis peut-être un peu trop mis la pression, mais ce n’est pas la touchette qui a calmé mes ardeurs, et au final je parviens à devancer Pascal, et même si j’ai un peu endommagé l’auto, je suis satisfait de mon résultat. »

Pour Sébastien Lemaire l’approche de la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche de clôture du championnat n’était pas évidente. Le natif de l’Aude n’avait plus eu l’occasion de rouler à Sabran depuis 2015, et il gardait à l’esprit le drame qui avait endeuillé l’édition 2016, et la perte de son ami Steve Cabelo.

« Ce n’était pas sans appréhension et avec une certaine retenue que j’abordais ce tracé », avoue Sébastien. « Les conditions était particulièrement difficiles avec une météo peu clémente. Mais je suis parvenu à me mettre dans la course, à faire ce qu’il fallait pour m’imposer avec un écart conséquent. » Samedi soir, à l’heure de faire les comptes, le nom de Sébastien Lemaire apparaissait dans le top 10 du classement Production, en tête du Groupe N, 2’’2 devant Pascal Cat.

Dimanche, assuré de terminer en tête du Groupe N sur le Championnat, Sébastien se refusait à prendre des risques, mais tentait tout de même d’aller chercher un nouveau succès : « Je menais devant Pascal à l’issue de la première montée, mais seulement de 948 millièmes, et je me suis mis en conditions pour attaquer sur la seconde montée. Mais la pluie a fait son apparition et les débats se sont arrêtés là. »

Retour gagnant pour Sébastien Lemaire
Pour son retour sur le Championnat et à ses premières amours au volant d’une BMW M3, Sébastien Lemaire remporte le Trophée FFSA du Groupe N, en se classant 7ème du Championnat de France de la Montagne Production. Un succès assorti d’une quatrième place, toujours en Production, sur le Championnat 2ème Division : « Le bilan est très positif. Après cinq ans d’absence, retrouver le Championnat et m’imposer, c’est plus que satisfaisant. C’est l’objectif que je m’étais fixé et je l’atteins, et même si les chronos ne sont pas à la hauteur de mes attentes, je ne peux que me réjouir du résultat. »

Un résultat que Sébastien Lemaire partage bien évidemment avec tous ceux qui ont contribué à cette réussite. Avant tout, il tient à remercier sa famille, Michel et Gisèle ses parents, et sa compagne Marie : « Un immense merci à Bertrand (Simonin) qui m’aide énormément dans l’entretien de la voiture, merci à mes partenaires, Beauti Car à Carcassonne, Marchal Sport à Remilly en Moselle et EMS Motorsport à Grosbliederstroff, également en Moselle qui m’a apporté un soutien pour la gestion électronique. »

Sébastien Lemaire profite de l’intersaison pour réviser sa BMW qui, pour l’heure, est entièrement démontée. « J’ai envisagé de changer de catégorie, mais comme j’ai pris énormément de plaisir avec cette voiture, j’ai décidé de repartir avec l’an prochain. Après, je ne sais pas si professionnellement, j’aurais la possibilité de me rendre disponible pour disputer l’ensemble des épreuves du Championnat. Mais mon but et d’être au départ d’un maximum d’épreuves avec pour objectif de conserver le titre acquis cette année, en espérant que nous serons plus nombreux à nous battre en Groupe N », conclut Sébastien.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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