A l’issue d’une saison particulièrement réussie

La saison 2018 marquait le retour de Frédéric Santarelli sur le Championnat de France de la Montagne. Après s’être construit un imposant palmarès au cours de la dernière décennie, Frédéric retrouvait le volant d’une Porsche Cayman avec laquelle il a dû faire preuve de pugnacité pour tenter de rivaliser avec les Porsche bien plus performantes, qui évoluaient cette année en GT de Série.

C’est en 1971 que Fernand-André Santarelli, le père de Frédéric, disputait ses premières compétitions automobiles. Quelques années plus tard, Frédéric n’avait donc qu’une quinzaine de jours lorsqu’il assistait pour la première fois à une Course de Côte. Depuis sa plus tendre enfance, Frédéric a donc biberonné dans l’ambiance des paddocks : « J’ai même dû ressentir mes premières sensations liées à l’automobile avant ma naissance, puisqu’alors qu’elle était enceinte, ma mère avait pour habitude d’ouvrir le réservoir de la NSU de mon père pour renifler les vapeurs d’essence. Autant dire que je suis tombé dedans dès le berceau. » Le sport automobile est donc inscrit dans l’ADN des Santarelli, et durant son enfance Frédéric attendait impatiemment les week-ends pour se rendre sur les épreuves.

Adolescent, afin de peaufiner ses notions de trajectoires, c’est par le motocross que Frédéric Santarelli fera sa première approche de la compétition. L’occasion pour lui de disputer le championnat de sa ligue avant d’animer des trophées de marques au niveau national : « Ensuite j’ai racheté une moto à Stéphane Chambon et je me suis tourné vers le Supermotard. Dans cette discipline les tracés sont mixtes, ce qui m’a permis de me familiariser avec l’asphalte. » Mais dans le même temps Frédéric ne se privait pas de découvrir la course de côte au guidon de sa deux roues : « Je faisais alors des démonstrations sur la Course de Côte de Chanaz. »

De la moto à la Clio
En 1998, Frédéric Santarelli décidait de mettre un terme à sa carrière sur deux roues. Mais la transition vers l’automobile se fera en douceur, puisque 2 ans auparavant, il prenait part à ses premières courses de côte : « J’ai fait mes débuts en 1996 avec une Clio Cup, et dès les débuts j’ai signé quelques bons résultats, en réalisant notamment le record des 2 litres à Lamure-sur-Azergues, alors que mon auto était une 1800 cm3. »

Mais à Limonest, Frédéric sera victime d’un tête-à-queue aux conséquences plus que fâcheuses : « J’ai tapé avec la roue avant droite, et j’ai continué sans baisser la cadence. Mais arrivé dans l’avant dernière épingle, la voiture a décroché et je suis parti en tonneau. Je ne me suis pas arrêté pour autant, puisque je termine la montée. »

Frédéric ne voulant pas rester sur une fausse note, il acceptait la proposition d’Eddie Mercier qui lui prêtait sa Clio Williams pour prendre part à la Course de Côte de Saint-Savin : « Je me suis rendu sur cette épreuve par la route, au volant de la Clio. J’avais embarqué quatre slicks, et j’ai dû composer avec ses gommes alors qu’il tombait des trombes d’eau. Mais malgré tout je suis parvenu à remporter la classe. »

Après quelques épreuves au volant d’une Renault 5 GT Turbo, Frédéric rachetait une Golf GTI avec laquelle il évoluait en groupe A : « Et là j’étais seulement devancé par les quatre roues motrices, ce qui m’a donné l’envie de disposer moi-même d’une traction intégrale. Je me suis donc tourné vers José Barbara qui m’a vendu une Escort Cosworth avec laquelle j’ai fait mon expérience de la quatre roues en groupe N. » Viendront ensuite une BMW M3 groupe A, « avec laquelle j’ai le souvenir d’avoir devancé Pierre Beal et sa M3 DTM à Coligny. »

Frédéric reviendra vers le groupe N, à nouveau sur une M3, ce qui lui donnera l’occasion de rivaliser avec Michel Deleuze. Mais pour suivre le chemin tracé par son père, Frédéric songeait à prendre à son tour le volant d’une Porsche. Il portait alors son dévolu sur une 964 RS qu’il troquait par la suite pour une 993 bi-turbo : « J’arrivais alors avec une auto inédite, et j’avais l’intention de me battre avec Christian Debias, Dominique Vuillaume… J’ai rapidement signé de bons résultats, en me permettant le luxe de devancer Christian Debias à plusieurs reprises, pour finalement terminer meilleur ’’Rookie’’ et 2ème du GT de Série sur le Championnat de France de la Montagne. » L’année suivante, en 2007, Frédéric réitérait en accrochant à nouveau la deuxième place de la catégorie.

Pour ce qui est de son approche de la course, Frédéric adoptait très rapidement ce qu’était à l’époque la philosophie du GT de Série : « Je me rendais sur les courses au volant de la Porsche, et à partir du moment où j’ai décidé de disputer le Championnat de France de la Montagne, je n’ai plus pris part à des épreuves régionales, estimant que je n’avais pas à venir perturber la hiérarchie des purs amateurs qui évoluent en régional. »

Par la suite, Frédéric Santarelli prenait contact avec Luc Alphand, afin de lui racheter une Porsche avec laquelle le Champion de Ski avait pris part au 24 Heures du Mans : « Mais au dernier moment, je n’ai pas pu vendre ma Porsche, et le montage n’a donc pas pu être finalisé. J’ai donc décidé de prendre du recul, d’autant qu’au même moment je suis parti m’installer à Saint Tropez pour des raisons professionnelles. » Frédéric mettait donc le sport automobile entre parenthèses.

Il fera son grand retour en 2013, toujours au volant d’une Porsche, une 997 GT3 alignée en GT de Série : « Mais même si cette auto était performante, son comportement était pour le moins surprenant. J’ai donc préféré poursuivre la saison avec une GT3 Cup au volant de laquelle je m’impose en GTTS sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. »

A l’issue de la saison 2013, Frédéric Santarelli décidait à nouveau de raccrocher un temps casque et gants. Une interruption qui durera jusqu’en 2018, avant qu’il ne décide de faire son retour derrière le volant d’une Porsche Cayman. Une décision murement réfléchie avec Vanessa sa compagne, qui partage sa conception de la compétition. Car même s’il se définit comme un pilote amateur, Frédéric Santarelli a une approche quasi-professionnelle de la course : « C’est le moins que l’on puisse faire pour honorer nos partenaires, et par respect pour tous les bénévoles qui s’impliquent dans l’organisation… Vanessa voit les choses de la même manière. Dominique (Reichling), la maman de Vanessa, a été Championne de France de la Montagne 2ème division, ma compagne connait donc parfaitement le milieu dans lequel nous évoluons. » Une conception qui les pousse à apporter leur aide à de jeunes pilotes parfois inexpérimentés : « Nous sommes souvent dans les paddocks aux côtés de Marie Cammares et de Dimitri Pereira, des jeunes hypers sympas à qui nous pouvons faire bénéficier de notre expérience, car c’est aussi cela la course de côte. »

Pour ce qui est du choix de la Cayman, il vient là encore d’une réflexion murie au sein du couple : « Vanessa ne voulait pas que je roule au volant d’une auto surpuissante. Les accidents et la disparition de pilotes qui nous étaient chers influent dans sa vision de la course, ce qui est tout à fait respectable. »

Au volant de sa Porsche Cayman, Frédéric Santarelli était conscient qu’il lui serait difficile de rivaliser avec les GT2 et GT3 qui évoluait cette saison en GT de Série : « Je savais que ce serait compliqué, mais je voulais essayer de me rapprocher au plus près de mes adversaires. Mais mon but premier était avant tout de me familiariser avec la voiture et d’en tirer la quintessence. »

Trois podiums pour débuter
Sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture de la saison, Frédéric accrochait la troisième place, à seulement 20 millièmes de Philippe Marion. Un résultat qui lui convient, même si son âme de compétiteur peu trouver l’écart frustrant : « J’ai eu un problème d’échappement qui m’oblige à lever le pied dans la parabolique. Donc ça se joue à rien, et ce que je retiendrais c’est que je ne suis pas du tout largué, et c’est pour moi plus que satisfaisant. »

Sur le Col Saint-Pierre, l’écart sera encore plus infime… Au cumul des deux meilleures montées de course, sur un tracé de deux fois cinq kilomètres, ce n’est que pour 3 millièmes que Philippe Marion prenait l’ascendant sur Frédéric : « Là, je peux me dire que c’est la faute à pas de chance. La voiture était encore en phase d’évolution, et l’écart est totalement dérisoire. Donc ça peut paraitre frustrant, mais pour quelqu’un comme moi qui veut toujours dégager le côté positif des choses, je ne peux être que content de ma prestation. Je termine devant Joël Cazalens et Maurice Dumas qui sont des pilotes locaux très rapides. »

La tracé rapide d’Abreschviller n’allait pas être à l’avantage de Frédéric Santarelli, pénalisé par le manque de puissance de sa Porsche Cayman : « Je savais où j’allais, mais ma victoire c’est d’être devant Gabriel Lungu, qui dispose d’une Cayman dernière génération avec un moteur plus puissant », confie Frédéric qui, comme à Sabran et au Saint Pierre, se classe troisième du GT de Série.

Premiers succès dans l’Ouest
Après s’être classé deuxième de son groupe derrière Frédéric Neff sur la Course de Côte d’Eschdorf, au Luxembourg, Frédéric Santarelli rejoignait l’Anjou. Il compte en effet parmi les pilotes qui consentent à faire l’effort de prendre part aux épreuves de l’Ouest. Présent à La Pommeraye et Saint Gouëno, il s’imposait par deux fois en GT de Série : « J’étais seul, et je regrette de n’avoir pas eu de concurrence. Ce sont deux épreuves que j’apprécie et sur laquelle je me suis fait très plaisir. Je mets un point d’honneur, quand je participe à un Championnat, à être au départ de la majorité des épreuves. Et j’encourage tous les pilotes à venir à Saint Gouëno, ne serait-ce que pour l’ambiance. »

A Marchampt Frédéric retrouvait ses adversaires habituels et un tracé qui requiert de disposer d’une auto puissante : « Je termine devant l’Opel de Serge Di Cioccio et devant les groupes N, je suis donc satisfait du résultat. J’ai vraiment pris un pied d’enfer à rouler sur cette épreuve. »

En lutte avec Joël Richard à Vuillafans, Frédéric Santarelli devancera la BMW de plus d’une seconde : « Sur les premières montées je suis devant Philippe Marion, mais évidemment, la puissance fait qu’il revient sur la fin. Mais c’est plaisant pour moi de parvenir à le devancer en début de week-end. »

Frédéric retrouvait ensuite Dunières, tracé sur lequel il détient, depuis 2006, le record en GT de Série avec un chrono en 1’13’’153. Et cette année encore la victoire n’allait pas lui échapper, puisqu’il devance au final Philippe Marion de 20 millièmes : « C’est pour moi une belle performance et j’en suis bien évidemment ravi. »

Au Mont-Dore, lors des essais, Frédéric devançait une autre Porsche Cayman, celle de Michel Lamiscarre. De quoi se rassurer pour la suite du week-end. Mais malheureusement, il se voyait par la suite mis hors course pour un problème de non-conformité sur sa voiture : « Je n’ai pas pu défendre mes chances en course, mais les chronos enregistrés lors des essais sont pour moi très positifs. »

Après s’être imposé à Bettant devant la Porsche 997 GT3 de Jean-Michel Comby, Frédéric Santarelli retrouvait la Course de Côte de Chamrousse : « J’avoue que j’appréhendais ce tracé large, où la puissance peut sembler primordiale. Mais finalement, je ne suis pas si loin, ce qui démontre que je parviens à tirer mon épingle du jeu. »

A Turckheim, c’est un plateau plus étoffé de GT de Série qui attendait Frédéric : « Mais le week-end s’est très bien passé chez notre ami Billy (Ritchen). C’était super sympa et je me suis fait réellement plaisir durant tout le meeting. Aux regards des résultats, si je termine quatrième, je laisse pas mal de monde derrière moi, ce qui me satisfait pleinement. »

Pour terminer sa saison, Frédéric Santarelli accrochait à Limonest une deuxième place dans le GT de Série : « C’est une course atypique, sur laquelle il faut de la motricité et un bon châssis. J’ai réussi à être devant sur les premières montées, mais sur la dernière j’ai une vitesse qui n’a pas voulu rentrer dans un virage, et je lâche là un temps précieux », analyse le Porschiste qui termine deuxième.

On l’a vu, Frédéric Santarelli est un pilote qui positive, et à l’issue de cette saison 2018, il ne peut que tirer un bilan satisfaisant : « Je suis totalement ravi. J’ai la chance d’avoir des partenaires qui m’ont suivi et aidé, et je ne peux être que satisfait de la progression et des résultats que j’ai enregistrés tout au long de la saison. »

Le retour de Frédéric sur le Championnat est donc une réussite, et le pilote aujourd’hui installé dans le Rhône tient à remercier ceux qui l’ont suivi dans cette aventure : « Un grand merci à Fabrice Jolivet de chez Flat69 le spécialiste Porsche indépendant de Lyon qui m’a aidé pour le développement de la voiture ainsi que son entretien. Spécialiste dans la vente de Porsche d'occasions c'est aussi un atelier spécialisé Porsche et un club Porsche dédié à ses clients. Merci également à Laurent Abert de chez KS Tools France, mon Partenaire technique qui m’a apporté tout l’outillage spécialisé dont j’ai besoin dans mon garage et sur les épreuves. KS Tools est fabricant d’outillage à main professionnel, est devenue un acteur incontournable sur le marché européen dans différents secteurs tels que l’automobile, le poids lourd, l’industrie, ou encore le second œuvre du bâtiment depuis 1992. Pierre Guinault de chez Appro Automobiles, spécialiste de la vente et reprise de véhicules automobiles Neufs et d’occasions Multimarques depuis 2001. Messieurs Durand Yves, David et Ronald de chez Durand services, distributeur de pièces détachées automobiles, utilitaires et poids lourds pour les Professionnels et Particuliers depuis 1975. Gerrit Peelears et Anne-Laure Cadet du Domaine Tropez créateur de vins rosés avec ou sans alcool Icetropez, mais également de vins rouges et blancs IGP du Var AOP côtes de Provence depuis 1996. Le Bar du Port « Brasserie Chic » de Saint Tropez où l’on ne se lasse pas de cette vue imprenable et de l’atmosphère élégante et cosy, rythmée d’une déclinaison de bois, de cuir et de métal à la décoration contemporaine, une institution ancrée depuis 1963. »

« Je remercie également Jack Mahé de chez Randolph France, distributeur des lunettes Randolph Engineering, qui fabrique et vend des lunettes de soleil, de tir et des montures de prescription Made in USA. Il est également le principal contractant pour les lunettes de soleil aviateur destinées à l'armée américaine depuis 1972. François Pageaut de la société des pétroles Shell France lubrifiants pour l’automobile, la moto, les véhicules utilitaires, poids lourds, l’industrie, TP, aéronautique Groupe Pétrolier Depuis 1890. Mes remerciements pour l'œil avisé sur les setup de mon Ami Billy Ritchen et l'équipe de du CEERTA Michelin compétition Joël Malherbe et José Nunes pour les excellents pneumatiques et conseils techniques apportés. »

« Je tiens à remercier ma moitié Vanessa avec qui je partage cette passion du sport automobile et qui m’autorise pour cette saison 2019 l’utilisation d’une monture qui dispose d’une puissance qui me permettra de viser la Victoire. Merci à ma famille et mes amis qui me soutiennent et me suivent sur les pentes du Championnat de France de La Montagne. Je félicite les officiels, organisateurs et promoteurs des épreuves et vous donne rendez-vous pour l’ouverture du Championnat de France de la Montagne 2019. »

Une ouverture qui se fera au volant d’une toute nouvelle monture : « La Porsche Cayman est vendue. Maintenant Vanessa a compris qu’il était à la limite plus dangereux d’avoir une auto en manque de puissance que surpuissante. J’ai donc porté mon dévolu sur la Porsche 911 avec laquelle évoluait précédemment Pierre Courroye, et c’est au volant de cette voiture que j’évoluerai donc en 2019, avec comme objectif d’aller chercher la victoire », conclut Frédéric.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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