Le jeune Lorrain s’illustre sur le Championnat et la Coupe

Une violente sortie de route à Marchampt aurait pu stopper l’élan pris par Pierre Mayeur en début de saison. Mais le jeune Lorrain a su recentrer ses forces, pour accumuler les victoires de classe sur le Championnat et les succès au scratch en régional. D’excellents résultats qui lui offrent une qualification sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne, où pour la seconde fois il termine meilleur jeune.

C'est au volant d'une Martini MK 69 acquise durant l'intersaison que Pierre Mayeur se relançait pour une nouvelle campagne sur le Championnat de France de la Montagne. Logique pour le Meusien de repartir au volant d'une monoplace, la seule concession qu'il aurait pu faire, c’est un changement de motorisation : « Ça ne m’aurait pas déplu de repartir avec un 2 litres, mais j’avoue avoir cherché sans vraiment focaliser mon énergie là-dessus. De ce fait, j’ai conservé le 1600 cm3 qui m’offrait déjà de belles sensations. »

Durant l’intersaison, le moteur faisait un séjour chez le préparateur afin de vérifier son bon fonctionnement, quant à Pierre, il s’attelait à minimiser le poids de sa monoplace : « J'ai énormément travaillé pour alléger la voiture, pour le reste j'ai conservé la même configuration que l’année précédente. » Le recherche du gain de poids et l’intégration dans la voiture du moteur révisé prendra du temps. Et c’est à quelques jours de se présenter au départ d’Abreschviller, que la Martini MK 69 était posée sur ses roues : « Je suis arrivé sur ma première épreuve du Championnat sans avoir eu le temps de vérifier l’ensemble des éléments, et donc sans avoir la certitude de pouvoir prendre part à la course », reconnait Pierre.

Seul pilote engagé dans la classe DE/2 sur le Championnat, Pierre Mayeur pouvait difficilement se fixer des objectifs face à une concurrence totalement absente des débats : « J’avais à cœur d’améliorer mes chronos de l’an dernier, mais sans viser réellement une place. Ensuite, je voulais me qualifier pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne. »

Cumul de succès de classe sur le Championnat
C’est donc à Abreschviller, dans le département limitrophe à sa Meuse natale, que le Lorrain disputait sa première épreuve de la saison dans le cadre du Championnat : « La voiture n’était pas du tout au point, j’abordais donc cette course comme une séance d’essais grandeur nature, avec comme principale préoccupation de trouver les meilleurs réglages. » Une mise en jambe qui ne l’empêchait pas de remporter sa classe.

Sur le calendrier de Pierre Mayeur, le deuxième rendez-vous de la saison sur le Championnat de France avait lieu à Marchampt, et l’épreuve disputée dans le Beaujolais allait être pour lui le théâtre d’une violente sortie de route : « Je n’arrive toujours pas à comprendre les raisons de cet accident, j’ai plusieurs hypothèses mais rien de vraiment concret. Au démontage, nous n’avons trouvé aucun élément mécanique qui pourrait être en cause, j’ai donc pu commettre une erreur de pilotage, mais j’ai le souvenir d’avoir fait bien pire, sans que cela se solde par une sortie. »

La Martini MK 69 subissait de gros dégâts, ce qui rendait les réparations impossibles dans un laps de temps raisonnable pour permettre à Pierre de poursuivre sa saison : « C’est pour cela que nous avons remonté le moteur sur mon ancien châssis, une Martini MK 62, et grâce à cela j’ai pu repartir. Mais pour être honnête, à l’issue de Marchampt, le moral était au plus bas et je n’avais pas vraiment l’intention de terminer la saison. C’est grâce au soutien et à la motivation de mon entourage que j’ai pu me relancer. Sans eux, je pense que j’aurais mis un terme à ma saison, et je ne peux que les remercier de m’avoir motivé à poursuivre. »

Pierre Mayeur s’installait donc à nouveau derrière le volant, et c’est dans le Massif du Sancy qu’il retrouvait le Championnat, à l’occasion du Mont-Dore : « J’avais eu l’opportunité de disputer auparavant la Course de Côte du Mont de Fourche, ce qui m’avait permis de reprendre mes marques. J’étais donc assez confiant, mais un peu gêné au niveau des réglages, puisque j’avais changé freins et suspensions et qu’il fallait que je peaufine les réglages de la voiture. Ma seule déception est de ne pas être parvenu à améliorer mes chronos de la précédente édition », commente Pierre qui signe en Auvergne un nouveau succès de classe.

Quinzième à l’arrivée de la Course de Côte de Turckheim, Pierre Mayeur terminait une nouvelle fois en tête de la classe DE/2 : « J’avais encore quelques soucis de freins, mais dans l’ensemble le week-end s’est bien passé. J’ai fait mieux qu’en 2017, et j’aurais bien aimé aller chercher sur la dernière le record de la classe. Mais j’ai dû me relancer, suite à la sortie de Clément (Lebot), et après les conditions n’étaient plus réunies pour que je puisse améliorer. »

Pour terminer la saison sur le Championnat, Pierre Mayeur se rendait à Limonest. Cette dernière confrontation de la saison allait lui donner l’occasion de placer sa Martini à la onzième place et de remporter, comme à l’accoutumé, une victoire de classe : « L’approche de la course était un peu difficile. Nous avions fait le déplacement en effectif réduit avec seulement ma mère et mon beau-père, et ce n’était pas évident à gérer avec un parc éloigné du départ. Mais je m’en sors plutôt bien et je termine la saison en ayant repris confiance et en signant un bon résultat. »

Au sommet dans le Grand-Est
Si Pierre Mayeur a mis à profit cette saison 2018 pour signer de nombreuse victoires de classes, il a également enrichi son palmarès d’un bon nombre de succès au scratch sur des épreuves régionales. Le 1er mai il remportait la Course de Côte de l’Ormont, avant de s’imposer fin mai à Steige. Au mois juin il inscrivait son nom au palmarès de la 4ème édition de la Course de Côte de Gaschney. Deuxième du Mont de Fourche derrière Ludovic Cholley début août, il remportait mi-août l’épreuve de Wangenbourg-Engenthal. Sa saison en régional se concluait fin août par une troisième place à Montgueux.

Les excellents résultats obtenus cette année, qualifiaient fort logiquement Pierre Mayeur pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne organisée à Urcy. Et là encore, il allait se mettre en valeur : « Ce n’est pas le tracé le plus évident à aborder avec une partie basse assez piégeuse. Pour être honnête, j’espérais faire un peu mieux », avoue le Lorrain qui se classe huitième et qui, comme sur la Finale de Limonest deux ans plus tôt, remporte sa classe et termine meilleur jeune.

A la vue des résultats enregistrés par Pierre Mayeur cette saison, on peut penser que le bilan est très largement positif pour le jeune Meusien. Mais il ne peut occulter sa violente sortie de route à Marchampt, qui a bien évidemment eu des répercussion sur l’ensemble de ses prestations : « La saison avait parfaitement commencé avec trois victoires consécutives en régional. Après, j’ai connu un violent coup d’arrêt à Marchampt, mais ça se termine plutôt bien avec encore de bons résultats par la suite. Je sais que je devrais être vraiment content, mais si je suis moyennement satisfait, c’est que je reste marqué par l’accident de Marchampt. Sans cela, je pense que j’aurais pu mieux faire. »

Une chose est sûre, si Pierre Mayeur a pu terminer une saison qu’il a bien failli abandonner prématurément, c’est en grande partie grâce à ses soutiens : « Un grand merci à ma mère, à Jean Pierre, à Juliette, à Catherine, à Philippe, à Marie-jo, à Jean-lou, à Rico, à Gilles, à Sylvie et à Gérald. Je remercie également mes partenaires, Optique Meuse Grand Sud, O'Club Gourmand, Raide Pare-Brise (Bar-Le-Duc, St Dizier, Verdun, Châlons en Champagne), Siligom (Bar-Le-Duc, Commercy, Verdun), La Boucherie (Bar-Le-Duc, St Dizier), Au Charolais, Christian Benoît Avocat (St Dizier), Cyou, Comera Cuisines, Axa Assurances Mathieu (St Dizier), Id Com Lm, Meuse Fm, NP Comm, 80 degrés, SG Comm, Cyber Auto, La Centrale de Financement, Diagnostic Habitat et Taxi de la vallée de l'Ornain. »

A 24 ans, Pierre Mayeur peut être considéré comme une des valeurs montantes de la discipline. Les passionnés de Course de Côte seront donc ravis d’apprendre qu’il devrait logiquement animer l’an prochain le Championnat de France de la Montagne : « J’aimerais bien essayer de rouler au volant d’une auto plus récente. La F2 c’est une belle monoplace, qui offre de belles sensations, mais qui est un peu dépassée. Si j’arrive à trouver du budget, je vais essayer des trouver une monoplace ou un Proto plus récent, dans une classe où il y a plus de concurrence. Nous verrons bien ! »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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