Le Trophée FFSA du groupe A et l’Open A/5

Quelle que soit la monture, Francis Dosières évolue toujours au sommet de la hiérarchie. Pour cette saison 2023, c’est au volant d’une Léon Supercopa MK3 que le Champenois abordait le championnat pour, en fin de saison, remporter le Trophée FFSA du groupe A et le Challenge Open A/5.

A la lecture du palmarès de Francis Dosières, on constate que durant plus de 50 ans d’implication dans le sport automobile, il a eu l’occasion d’accumuler titres et trophées en France et en Europe. Ces dernières années, Francis a terminé régulièrement sur le podium du Championnat Production. En 2020, c’est avec une Seat Léon Supercopa qu’il réalisait un doublé en s’adjugeant le Trophée FFSA du groupe A et le Challenge Open A/5. L’année suivante, il se lançait un nouveau défi au volant d’une Alpine A110 GT4 avec laquelle il enrichissait son palmarès d’un Trophée FFSA du GT Sport et d’un Challenge Open GT/2 en terminant deuxième du Championnat. Deuxième de ce même Challenge en 2022, il connaissait une seconde partie de saison frustrante qui l’incitait à abandonner la catégorie.

Pour 2023, Francis Dosières retrouvait donc le volant d’une Léon Supercopa MK3, une voiture issue du circuit qu’il allait devoir reconfigurer pour l’adapter aux exigences de la course de côte, et avec laquelle il espérait livrer de belles empoignades : « Le problème du groupe GT Sport c’est qu’il manque cruellement de concurrents. Je voulais retrouver une catégorie dans laquelle on peut se confronter à de nombreux adversaires, et on peut difficilement trouver mieux fourni que le groupe A avec la présence des Supercopa et des Peugeot 308 », analyse le Champenois.

Si Francis Dosières regrette de ne pas avoir pu poursuivre cette saison avec une propulsion, il sait avoir fait le bon choix : « L’idée d’aller en GTTS a été abordée mais j’ai rapidement pris conscience que financièrement ça nécessitait un lourd investissement, que ce soit dans l’achat de la voiture comme dans sa maintenance. J’ai fait le tour de ce qui était possible de faire et j’ai compris que ce n’était pas raisonnable et que la Supercopa m’offrait un excellent compromis. »

Mais la décision d’opter pour une belle espagnole se fera tardivement, et de ce fait ce n’est qu’à quelques semaines du coup d’envoi de la saison que Francis disposait de sa nouvelle monture : « Il y avait dessus une bonne remise en état à effectuer pour la configurer en version course de côte. Cela nous a obligé à travailler comme des fous durant deux semaines. » Francis programmait alors son départ pour Bagnols-Sabran avec une journée d’avance, histoire de s’arrêter à Pouilly-en-Auxois pour une courte séance d’essais : « Malheureusement la voiture ne fonctionnait pas, elle était en mode dégradée et nous ne pouvions rien faire. Jean-François Ganevat, qui était présent à Pouilly, m’a conseillé d’aller sur le circuit de Bresse où son préparateur pouvait éventuellement apporter une solution. » Le passage sur le circuit de Bresse permettra de tenter une solution sur le turbo et le wastegate : « Et les quelques mètres d’essais que j’ai pu réaliser laissaient entendre que tout semblait fonctionner. On verra rapidement que ce n’était pas le cas. »

Un pilote de la trempe de Francis Dosières ne peut pas aborder une saison sans se fixer d’objectif. En toute logique, en retrouvant le groupe A, le Champenois retrouvait également ses ambitions passées : « J’avais pour but d’essayer de remporter le Trophée FFSA du groupe A et le Challenge Open A/5, même si je savais que la concurrence serait relevée. »

Difficile début de saison
Le week-end sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran s’annonçait mal. Francis Dosières parvenait, non sans mal, à faire rouler sa Supercopa lors des essais mais prenait conscience qu’elle ne serait pas en mesure d’effectuer les montées de course : « Samedi soir nous avons décidé de changer le turbo. Nicolas Granier a eu la gentillesse de nous prêter un turbo qu’il avait d’avance et nous avons travaillé jusqu’à 2h00 du matin pour tenter de résoudre le problème. » Mais dimanche matin, dès les premiers tours de roues, la Léon se mettait en mode dégradé, ce qui allait obliger Francis à renoncer : « Nous avons tenté une nouvelle réparation qui s’est avérée improductive, et j’ai dû me résoudre à abandonner. »

Initialement, Francis n’avait pas prévu de ramener sa Supercopa chez lui, dans l’Aube, à l’issue de Bagnols-Sabran : « Normalement on laisse tout le matériel sur place pour la seconde épreuve gardoise, le Col Saint Pierre. Mais là j’ai dû remonter la voiture, aller chez le préparateur qui se situe dans le Nord de Paris où j’ai passé deux jours. Après quoi nous avons explosé un turbo, ce qui a nécessité un second passage chez le préparateur avant de filer en direction de Saint-Jean-du-Gard. »

Dans l’impossibilité de mener des essais avant ce second rendez-vous de la saison, c’est avec de gros doutes que Francis Dosières abordait l’épreuve cévenoles : « Et là encore, même si je parviens à boucler le week-end, ça ne fonctionnait pas. Je n’ai jamais disposé de la puissance normale, j’ai dû composer avec des coupures moteurs… Rien qui n’allait finalement. Le bilan est catastrophique en termes de performances. » En revanche, pour ce qui est du résultat, Francis limite la casse, car s’il termine quatrième du groupe A, seul Nicolas Granier, vainqueur du groupe marquait des points au championnat, Jérémy Debels et Frédéric Toubert, qui devancent Francis n’étant pas engagés.

C’est du côté de l’Alsace que Francis Dosières allait trouver un préparateur en mesure de solutionner les problèmes qui affectaient sa Léon Supercopa MK3 : « Ce qui nécessitait un déplacement supplémentaire, mais qui s’avérait indispensable. Finalement la suite sera mieux », confie Francis qui à Abreschviller remporte le groupe A, un dixième devant la Peugeot 308 Cup de Jacques Paget : « La voiture manquait encore de mise au point, puisque nous avions concentré nos efforts sur la résolution des problèmes et que nous avions délaissé les réglages de châssis. Mais ça se passe malgré tout plutôt bien. »

La campagne de l’Ouest de Francis Dosières sera marquée par trois victoires en groupe A. Il débutait la série sur les Teurses de Thèreval – Agneaux : « C’est une épreuve que j’aime bien, et je conserve de très bons souvenirs d’un week-end sans encombre. » A La Pommeraye, c’est en devançant de quatre dixièmes la Peugeot 308 Cup de Jean-Pierre Pope que Francis Dosières s’imposait : « Samedi, à l’issue de la première manche de course, c’est lui qui me devance. Par la suite, nous avons bien travaillé sur la voiture pour gommer les petits soucis de motricité et de sous-virage. Dimanche j’étais bien mieux et nous avons pu nous livrer une belle bagarre. »

Sixième du Production à Saint Gouëno, Francis Dosières quittait la Bretagne avec une nouvelle victoire de groupe en poche : « Là encore, Jean-Pierre Pope me devance sur la première manche de course, mais par la suite il a fait une touchette et de ce fait il n’était plus réellement dans le coup. De mon côté j’ai amélioré mes chronos et j’ai pu rouler sans grande pression. »

A l’heure de prendre le départ de la Course de Côte de Marchampt, Francis Dosières n’était pas dans les meilleures dispositions. Dans les vignobles du Beaujolais, le Champenois ne parviendra pas à rentrer dans la course : « Sans rentrer dans le détail, ça ne s’est pas passé comme j’aurais pu l’espérer. Et je n’ai pas pu me livrer comme je le souhaitais », confie Francis qui termine deuxième du groupe A derrière une autre Supercopa MK3, celle d’Alain Perraud.

En abordant la Course de Côte de Vuillafans, Francis Dosières savait qu’il risquait de devoir assumer un week-end difficile : « J’avais encore quelques problèmes de motricité avec la Supercopa, et sur les nombreuses relances à la sortie des épingles de cette épreuve, je pensais que ça pouvait être pénalisant. » Effectivement, même s’il parvenait à livrer un beau combat à la 308 Cup de Julien Paget et à la Supercopa MK3 de Nicolas Granier, il devait s’incliner face à ses deux adversaires.

A l’issue du rendez-vous franc-comtois, la décision était prise de remplacer le système autobloquant afin de ne plus être ralenti pas ses problèmes de motricité… Les choses iront dans le bon sens à Dunières où Francis Dosières se classe au huitième rang du Production et signe à l’issue d’une belle empoignade avec Manuel Brunet et Alain Perraud, un succès en groupe A : « Ce n’est pas le tracé que j’affectionne le plus. C’est court, avec un revêtement qui ne propose pas un grip fabuleux, donc même si je n’ai jamais fait de supers chronos à Dunières, je suis plutôt content de mon week-end. »

La participation de Francis Dosières à la 63ème édition du Mont-Dore sera catastrophique. Sur la première montée de course, comme de nombreux concurrents il se fera piéger à ''La Tranchée'' où il partait en tête-à-queue : « Je suis arrivé au bout mais quasiment au ralenti, sachant que la montée était morte. Malheureusement, il n’y en aura qu’une seule par la suite, sur laquelle j’ai bien failli repartir à la faute au même endroit. Et donc au cumul je me retrouve au fond du classement. On peut espérer que les organisateurs vont réfléchir à la manière de gérer les choses pour la prochaine édition. »

Vainqueur du groupe A sur la Course de Côte de Chamrousse où il termine au neuvième rang du Production, Francis Dosières devance une Jennifer La Monica en pleine progression : « Alain (Perraud) était super bien le samedi mais malheureusement il a commis par la suite une faute. Honnêtement, je ne suis pas sûr que j’aurais pu m’imposer s’il avait terminé le week-end. Et puis Jennifer rencontrait quelques difficultés avec les départs. Je lui ai expliqué comment il fallait faire, et apparemment elle a vite compris parce qu’elle fait une belle progression. »

A Turckheim, Francis Dosières allait retrouver sur sa route Jean-Pierre Pope. Et au final c’est le pilote de la Peugeot 308 Cup qui aura le dernier mot en plaçant sa ''Lionne'' sept dixièmes devant la Supercopa du Champenois : « C’est une énorme déception pour moi parce que je suis très loin de mes chronos habituels », reconnait Francis. « C’est une belle épreuve, mais chaque année on perd un temps énorme et on a dû mal à boucler le programme. » Francis Dosières est également dubitatif en ce qui concerne la chicane qui se situe sur le parcours : « Neuf arrêts sur dix sont dû à un problème à la chicane et entraine une perte de temps qui, en se cumulant, perturbe la course. Samedi, j’ai effleuré cette chicane et je prends dix secondes de pénalité. Bien évidemment par la suite j’étais un peu démotivé et conscient que l’on ne parviendrait pas à faire les quatre montées de courses prévues. Je me suis résolu à assurer pour réaliser au moins deux bonnes montées. De ce fait j’étais en deçà de ce que j’aurais pu faire. »

En signant quatre montées en 1'45'', Francis Dosières a fait preuve d’une excellente régularité sur la Course de Côte de Limonest : « Là encore ce n’est pas un parcours que j’affectionne particulièrement et j’avoue avoir du mal à me motiver pour aller chercher les dixièmes qui font la différence. Je reconnais que je suis plus à mon aise sur ce genre de tracé avec une propulsion qu’avec une traction », analyse Francis qui termine troisième derrière Alain Perraud et Jennifer La Monica.

Vainqueur du Trophée FFSA du groupe A et de l’Open A/5
Durant cette saison 2023, Francis Dosières a connu des hauts et des bas mais n’a pas manqué d’enchainer les victoires de groupe. Sixième du Championnat Production, il remporte le Trophée FFSA du groupe A ainsi que le Challenge Open A/5 : « Je sais que ça aurait été bien plus compliqué si Nicolas (Granier) avait été présent », confie humblement Francis Dosières. « Mais j’ai la satisfaction d’être toujours là, même si sur certaines épreuves les chronos ne sont pas à la hauteur de mes attentes. En prenant de l’âge ça devient plus compliqué, mais finalement je ne peux être que satisfait », ajoute Francis qui a 70 ans se partage toujours entre la course et la gestion de son garage automobile.

Fidèle à la Course de Côte, Francis Dosières sait également pouvoir compter sur des soutiens fidèles : « Un grand merci à Jeannot (Natter), mon fidèle mécano, à mon frère Marc, Evan le jeune mécanicien qui travaille chez moi, ma fille Juliette, mon épouse Claudine, Anne-Marie et Régis (Court) ainsi qu'à Jean-Lou et Marina. Merci à mes partenaires, Yacco, Michelin, Bafti Nerguti et la société MEP (Manosque Electricité Plomberie), Christian Desanti de la Société Afli, Eric Mosimann de la Concession Seat Audi VAG Skoda Troyes du Groupe Jeannin Automobile ainsi que mon nouveau préparateur Digi Racing à Haguenau. Je veux profiter de l’occasion pour saluer mes adversaires dans le groupe A. Un groupe dans lequel règne une très bonne ambiance. »

Pour la saison 2024, Francis Dosières pourrait bien changer de voiture : « Mais si tel était le cas ce serait pour une autre Supercopa et toujours pour évoluer dans la classe A/5. Côté programme sportif, je pense que je serai au départ de l’ensemble des manches du championnat », confie le Champenois qui ne se lasse pas d’accumuler les titres.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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