Vainqueur du Challenge Open FC/2

Au volant d’une Simca Rallye II, à laquelle il voue une vraie passion, Laurent Brossard s’engageait pour la première fois en 2023 sur le Championnat de France de la Montagne. Une saison de découverte à l’issue de laquelle il remporte le Challenge Open FC/2.

Si ce n’est qu’à proximité de chez lui se déroulait la Course de Côte d’Orchamps-Vennes, Laurent Brossard n’avait pas de raison particulière de porter un quelconque intérêt à la compétition automobile. Issu d’une famille très éloignée des sports mécaniques, rien ne le destinait à s’installer un jour derrière le volant d’une voiture de course.

Mais très tôt Laurent Brossard intégrera que le bruit des moteurs, le spectacle offert par des bolides arpentant à vive allure des routes sinueuses pouvaient avoir un réel intérêt. En compagnie de copains, il se rendait donc sur la Course d’Orchamps-Vennes, épreuve organisée par l’ASA Séquanie qui préside également aux destinées de la Course de Côte de Vuillafans-Echevannes : « Cela m’a permis de voir évoluer des pilotes de talents tels que Robert Vettoretti, Didier Bonnet, Bruno Bazaud ou les frères Frantz, et c’est certainement cela qui m’a donné par la suite l’envie à mon tour de rouler en course de côte », débute Laurent.

Avant de se lancer dans le sport mécanique, le goût de la compétition motivait Laurent Brossard à faire de la course à pied, à participer à des Trails : « Ce qui permet de se dépasser et de se maintenir en forme, même si aujourd’hui, avec mon engagement sur le championnat, j’ai moins de temps à consacrer à d’autres activités de loisir. Mais j’essaie de continuer à pratiquer régulièrement ce type de sports. »

Avant même d’avoir le permis de conduire, c’est à vélo que Laurent Brossard venait assister en spectateur aux courses de côte et rallyes de sa Franche-Comté natale. Son assiduité lui permettait rapidement de tisser des liens avec des acteurs du sport automobile, notamment avec les frères Pernot, Etienne et Marc : « Depuis plusieurs années je les suis sur les épreuves, et bien évidemment sur les manches du Championnat de France de la Montagne, ce qui m’a permis de découvrir l’envers du décor. »

Après de nombreuses années passées sur le bord des routes et à suivre de près des pilotes talentueux, Laurent décidait à son tour de s’installer derrière le volant : « Jusqu’alors, mes obligations professionnelles m’empêchaient d’assumer cette passion. Et puis j’ai décidé de m’accorder du temps pour me lancer. » Et pour ce faire, Laurent Brossard devait faire l’acquisition d’une voiture, ce sera la Simca Rallye II avec laquelle roulait précédemment Frédéric Assenault : « J’ai acheté cette voiture durant la crise liée à la Covid, et je disposais de temps pour me pencher sur la question. »

La Simca 1000 comme une évidence
En plus de sa passion pour le sport mécanique, Laurent Brossard a une réelle appétence pour les Simca 1000, et il était pour lui logique de disposer d’un tel modèle : « C’est une des autos que l’on voyait le plus lorsque j’assistais en spectateur à la Course de Côte d’Orchamps-Vennes, et j’avoue avoir développé un attrait très particulier pour cette voiture particulièrement spectaculaire. J’ai une vraie admiration pour les Simca 1000 et la question de savoir vers quoi me tourner ne s’est même pas posée au moment de faire un choix, c’était une évidence. »

En 2021, Laurent prenait part à ses premières courses au volant de sa Simca évoluant dans la classe FC/2. Il sera au départ de Vuillafans et on le retrouvera ensuite au Mont-Dore et à Turckheim : « Je bénéficiais déjà de l’appui et des excellents conseils d’Etienne et de Marc Pernot qui ont la science de la course. » En 2022, le programme du Doubien allait s’étoffer avec à son calendrier les épreuves du Col Saint-Pierre, de Vuillafans, Dunières, le Mont-Dore et Turckheim.

Cette première expérience sur le championnat s’avérait pour le moins positive, de quoi donner l’envie à Laurent Brossard de poursuivre en s’impliquant plus encore : « Je souhaitais faire quasiment une saison complète en 2023. Etienne Pernot ne roulant pas, le Team Montagne Autosport se retrouvait avec une place vacante sous sa structure, et Marc m’a proposé de le rejoindre. Pour moi cela simplifiait les déplacements et du coup j’ai bien évidemment accepté sa proposition. »

Laurent Brossard s’élançait pour cette campagne de France en ayant à l’esprit qu’il allait découvrir la majorité des épreuves : « L’objectif premier était d’apprendre les parcours et bien évidemment de parfaire mon pilotage, puisque à mon sens je dispose encore d’une grosse marge de progression. J’avais la chance de pouvoir comparer mes chronos avec ceux réalisés par Fred Assenault à l’époque où il évoluait avec cette voiture. Compte tenu de son talent, je souhaitais avant tout me rapprocher de ce qu’il avait fait. Et puis j’avais la chance sur certaines épreuves de pouvoir me confronter à des garçons comme Nicolas Delperié ou Antoine Cordonnier qui sont des pilotes rapides. »

Succession de victoires de classe
Le coup d’envoi du Championnat de France de la Montagne est traditionnellement donné sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran. Une épreuve sur laquelle Laurent Brossard aurait bien aimé être présent, mais du retard pris dans l’achèvement de sa Simca Rallye II l’obligeait à renoncer. C’est donc sur le Col Saint-Pierre qu’il fera sa première apparition de l’année : « C’est une épreuve que j’avais déjà eu l’occasion d’aborder une fois. Je pensais donc pouvoir être plus à mon aise, notamment sur la seconde partie du tracé. Mais le Col Saint-Pierre nécessite d’avoir une parfaite connaissance si l’on ne veut pas se perdre dans les virages du haut de parcours. De ce fait j’avoue avoir rencontré encore quelques difficultés à trouver mes repères sur les points de braquage et de freinage. Même avec une Rallye II ça va assez vite, et je n’ai pas été en mesure de réellement me lâcher », confie Laurent qui terminait deuxième de sa classe derrière la Renault 8 Gordini de Mickaël Perez.

A Abreschviller, Laurent découvrait un tracé lorrain court et rapide : « Avec une Simca Rallye II c’est un sprint de folie parce qu’après avoir géré l’épingle du début de parcours, on fait une bonne partie de l’épreuve en ayant le pied au plancher. Il faut donc être absolument très propre sur le freinage de l’épingle, la relance, et les quelques passages où on relâche légèrement », analyse le Franc-Comtois qui durant ce week-end aura quelques soucis de sélections de rapports de boîte. « Ça ne facilitait pas les choses, mais je ne m’en sors pas trop mal », estime Laurent qui en Moselle termine deuxième de groupe et remporte sa classe.

Par la suite Laurent Brossard ira chercher une nouvelle victoire de classe sur les Teurses de Thèreval – Agneaux, épreuve qu’il découvrait également : « Le tracé est atypique, avec un parcours en deux phases. Samedi matin c’était un peu délicat avec une adhérence encore précaire. Mais cela ne me gêne pas outre mesure. J’avoue que malgré tout je n’étais pas très serein au départ de la première montée, mais tout s’est bien passé et j’ai trouvé cette course très sympa. »

Perturbé à nouveau par un problème de sélection de boîte sur la Course de Côte de La Pommeraye, Laurent Brossard parvenait malgré tout à imposer sa Simca Rallye II en tête de la classe FC/2 : « Lors de la troisième montée, sur le premier freinage du premier droite, je me retrouve avec la boîte bloquée au point mort et je tire droit pour terminer dans une échappatoire. C’était un peu frustrant, sur un sprint aussi intense de ne pas pouvoir vraiment mettre l’engagement que j’aurais voulu. C’est la course que j’ai hâte de refaire dans de meilleures conditions. »

C’est à la troisième place de la classe FC/2 que l’on retrouvera ensuite Laurent Brossard à l’arrivée de Saint Gouëno, épreuve sur laquelle sa Simca ne sera pas exempte de problèmes : « Dès la première manche, j’ai eu un problème qui m’empêche de m’élancer. Ensuite, sur la troisième montée, je fais une touchette avant la grande épingle gauche. J’assume, c’est moi qui ai voulu trop en faire. Mais je parviens à terminer le week-end sur un tracé qui n’est pas évident à aborder. Mais pour une découverte, c’était vraiment très intéressant. »

La campagne de l’Ouest laissera à Laurent Brossard d’excellents souvenirs : « Nous avons passé de très bons moments avec la famille Pernot. Nous avons découvert des épreuves très bien organisées, un accueil hyper chaleureux et une passion commune entre les responsables de l’organisation et les riverains de chacune des courses. J’ai eu également l’occasion de me confronter aux pilotes du cru, Bretons, Normands, et il y avait avec eux une excellente ambiance. Ce fut réellement enthousiasmant », se remémore Laurent.

Après plusieurs courses perturbées par des problèmes de boîte de vitesses, Laurent Brossard prenait la décision de faire l’impasse sur la Course de Côte de Marchampt afin de procéder à une intervention sur cet organe vital. C’est donc par la suite chez lui, à Vuillafans, qu’il relançait sa Simca Rallye II sur le championnat : « Là j’avais de très bonnes sensations dans la voiture, j’ai pu améliorer mes chronos de l’année précédente et même si le week-end débutait mal avec un souci de cardan le samedi, il se termine plutôt très bien », confie Laurent qui dans le Doubs termine deuxième de son groupe et vainqueur de sa classe. « Je profite de l’occasion pour remercier mon papa qui m’a aidé à réparer samedi soir, parce que sans lui je n’aurais certainement pas pu terminer l’épreuve. »

Présent en 2022 au départ de la Course de Côte de Dunières, Laurent Brossard retrouvait un tracé qu’il avait déjà eu l’occasion d’aborder : « J’ai vraiment passé un super week-end sur un parcours idéal pour une Simca 1000. J’ai pris énormément de plaisir, c’est vraiment selon moi la course sur laquelle j’ai eu un feeling différent et de très bonnes sensations. J’ai pu mener la voiture comme je l’entendais, et à l’arrivée j’ai eu les félicitations de Fred Assenault, ce qui m’a fait doublement plaisir », commente Laurent qui comme à Vuillafans termine deuxième de son groupe et premier de sa classe.

Une nouvelle victoire de classe viendra enrichir le palmarès de Laurent Brossard à l’issue de la Course de Côte du Mont-Dore. Une édition de l’épreuve auvergnate qui ne laissera pas au Doubien un souvenir impérissable : « Evidemment on ne peut pas maîtriser les conditions météos, mais selon moi il y a certains autres domaines que l’on peut gérer bien mieux et éviter les problématiques que nous avons rencontrées cette année », analyse Laurent en référence à un week-end qui se limite à deux montées de course. « J’avoue que j’étais un peu en deçà de mes chronos de 2022, c’est un peu frustrant, mais c’est difficile de se faire une réelle idée de ses capacités quand le programme se réduit à deux montées. »

La découverte de la Course de Côte de Chamrousse engendrera quelques difficultés pour Laurent Brossard. Sa Simca Rallye II n’était en effet pas réellement à la fête sur ce tracé alpin : « J’ai fait souffrir la voiture sur un parcours pentu et en altitude. J’ai ressenti que l’auto se languissait de terminer la saison. Au-delà de ça j’ai essayé d’être le plus appliqué possible et au final les sensations étaient bonnes et les chronos pas inintéressants. Le plaisir était au rendez-vous, j’ai pu pleinement bénéficier des conseils pertinents de Marc et Eric Pernot, et ça aide énormément dans l’approche de la course. Ça m’offre beaucoup de confiance et de sérénité. »

Deuxième de groupe, c’est une nouvelle fois en leader de la classe FC/2 que Laurent Brossard terminait la Course de Côte de Turckheim : « J’étais au départ des deux précédentes éditions, mais je n’avais pas pu les terminer à cause de problèmes mécaniques », rappelle Laurent. « Donc cette année c’est un week-end qui s’est bien passé, sur une super course sur laquelle il n’est jamais évident de faire de bons chronos. Il y a un gros rythme aussi sympa qu’intéressant, même si la ligne droite du départ parait très longue avec une Rallye II », plaisante Laurent.

Laurent Brossard allait terminer sa saison sur le championnat en apothéose grâce à un super week-end passé à Limonest : « C’est un parcours qui convient plutôt bien aux Simca 1000. A l’issue de l’avant dernière manche j’étais en tête de la classe, j’aurais pu l’emporter, mais je fais un choix de pneus stupides dans la dernière et dans le même temps Philippe Quioc réalise un excellent chrono qui lui permet de s’imposer. J’étais un peu frustré sur le moment mais j’en garde avec le recul le souvenir d’un excellent week-end. »

Qualifié pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne, Laurent Brossard ira chercher à Steige une victoire de classe en terminant troisième du groupe FC : « Là encore j’ai passé un super week-end sur un tracé aussi intéressant qu’exigeant. C’était technique mais sympa. J’ai pu livrer un beau combat à Antoine Lebailly et Alexis Leblanc que j’avais eu l’occasion de rencontrer lors de la campagne de l’Ouest. Nous avons pris tous les trois énormément de plaisir et on ressent sur cette finale une intensité que l’on ne rencontre pas toujours sur les épreuves. »

Vainqueur du Challenge Open FC/2
A l’issue de cette saison 2023, qui aura permis à Laurent Brossard d’être à l’arrivée de chacune des épreuves, le Doubien remporte le Challenge Open FC/2 : « Pour moi le point le plus positif est évidemment la progression, même si je garde à l’esprit qu’il me reste une bonne marge de manœuvre. Le feeling avec la voiture était vraiment bon en seconde partie de saison alors que je mettais beaucoup d’application dans mon approche des épreuves », analyse Laurent. « Le bilan est très largement positif. »

Du plaisir, un excellent feeling, de belles rencontres et un succès sur un Challenge Open, Laurent Brossard a de quoi être satisfait et tient à partager cette réussite avec ses soutiens : « Un grand merci à ma compagne Sidonie qui me suit à distance, mon fils Antonin, mon papa (Daniel) et ma fille Emma. Merci également à la famille Pernot : Eric, Marc et sa compagne Appoline avec qui j’ai passé d’excellents week-ends. Merci à l’ensemble des organisateurs qui réalisent un travail énorme pour nous accueillir, aux bénévoles, aux commissaires. Pour ce qui est des partenaires, j’ai la chance de pouvoir rouler sans avoir le besoin de disposer d’énormes moyens, et si nous nous sommes mis aux couleurs de Motul en 2023, c’était avant tout pour faire un clin d’œil à Marc et au Team Montagne Autosport. Pour conclure, merci aux médias, photographes et vidéastes qui mettent nos prestations en avant. »

La saison 2024 de Laurent Brossard devrait ressembler à celle qu’il a connue en 2023 : « L’objectif est de participer à un maximum de manches du championnat, et en parallèle d’essayer de me qualifier pour la Finale de la Coupe de France. Au-delà de l’aspect sportif, il y a le plaisir de passer de supers week-ends avec tous les acteurs du Championnat de France, avec le Team Montagne Autosport de la famille Pernot, avec mon fils Antonin qui m’accompagne sur les épreuves. Le but est d’allier plaisir et performances, c’est dans cet état d’esprit que je me relancerai en 2024 », conclut Laurent.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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