Sur le podium de l’Open F2000/3

Pour sa première participation au Championnat de France de la Montagne, Jimmy Godard a connu une saison en deux phases. Car si sur les premières épreuves il devait composer avec de nombreux soucis techniques dont souffrait sa Renault Clio, par la suite il sera en capacité de se mettre en valeur au sein du groupe F2000, pour finalement se hisser sur le podium du Challenge Open F2000/3.

La passion pour le sport automobile est souvent inscrite dans les gènes. Parmi les animateurs de courses de côte, nombreux sont ceux qui ont reçu ce goût irréfrénable pour la compétition, et qui tout naturellement marches dans les pas tracés par leurs pères. Jimmy Godard est de ceux-là. De son enfance, Jimmy se souvient des week-ends passés dans les assistances, à suivre Jean-Marc, son papa, qui entre 2006 et 2011 évoluait sur les courses de côte régionales au volant de différentes voitures : « Je me souviens d’une Alfa-Romeo GTV et d’une BMW Série 3 E21 qui évoluaient en F2000, et ensuite il a roulé avec une Renault 5 GT Turbo groupe N », confie Jimmy. Différents modèles que les amateurs de courses de côte gardoises et des départements limitrophes ont eu l’occasion de voir évoluer.

Pilote, Jean-Marc Godard était également mécanicien de profession, et lorsque Jimmy ne le suivait pas sur les épreuves, il passait son temps libre au sein du garage familial, de quoi entretenir sa passion naissante pour la mécanique : « Quand je n’étais pas à l’école, j’étais avec lui au garage pour bricoler les bagnoles », se souvient Jimmy avec un brin de nostalgie.

Début en Clio, à Bagnols-Sabran
C’est finalement en 2017 que Jimmy Godard faisait l’acquisition d’une Renault Clio 2 R.S. avec laquelle il prenait part à un slalom, en côte, dans la catégorie loisir : « Ce fut un déclic puisque dès que je suis rentré à la maison, nous avons commencé à configurer la Clio en groupe N, pour être au départ de la Course de Côte de Bagnols-Sabran 2018 », se souvient le natif de Bagnols-sur-Cèze. « Ce fut une approche un peu compliquée avec le stress à gérer en attaquant d’entrée sur une épreuve comptant pour le Championnat de France de la Montagne. D’autant que ce n’est pas la plus facile. Mais c’était un rêve de gosse que je réalisais. »

A l’issue de cette première expérience, Jimmy Godard vendait sa Clio pour acheter la Mitjet d’un autre Gardois, Edouard Drouillat : « Mais finalement je n’ai pas pu la garder et donc je n’ai pas roulé avec. » En manque de budget, mais avec toujours l’envie chevillée au corps, Jimmy se portait acquéreur d’une Citroën ZX : « Une auto destinée à faire du Track Day. Elle était ''arceautée'', mais n’affichait pas des performances spectaculaires. Mais tous les mois, j’avais un rendez-vous incontournable sur le Pôle Mécanique d’Alès où je prenais part au Track Day. » Jimmy aura tout de même l’occasion de retrouver le tracé de Bagnols-Sabran. « A l’occasion de l’édition 2018 on m’a proposé de rouler en tant qu’ouvreur. C’était plutôt sympa. »

Lorsque l’on a la passion de la mécanique, elle se traduit souvent par une attirance vers l’ensemble des engins motorisés, et c’est sur deux roues que Jimmy Godard expérimentera par la suite ses talents de pilotes : « En 2020, j’ai fait une saison de motocross, mais j’ai été victime d’un sérieux accident. J’ai dû passer par quatre mois de fauteuil roulant ce qui m’a finalement fait comprendre qu’une auto, avec un arceau, c’est quand même beaucoup mieux », plaisante Jimmy.

Pour la saison 2021, Jimmy Godard portait son choix sur une Renault Mégane : « C’est une auto qui méritait un sérieux rafraichissement. J’ai donc consacré la saison 2021 à lui refaire une santé. J’avais du temps, puisque j’avais troqué le fauteuil roulant contre des béquilles mais que je ne pouvais pas encore envisager de rouler. » Mais en 2022, Jimmy pouvait s’installer derrière le volant et on verra sa Renault Mégane F2000 animer les Courses de Côte de Bagnols-Sabran, Chamrousse et Quillan en 2ème Division : « Quillan où je signe mon tout premier podium de classe », se souvient-il. « C’est un peu le déclic qui m’a motivé à aller plus loin. »

Mais si l’idée de s’impliquer sur le championnat se faisait pressante, Jimmy Godard souhaitait pour un premier engagement en CFM disposait d’une auto plus performante que la Mégane : « C’est toujours frustrant d’essayer de jouer une place quand tu n’as pas une voiture compétitive. J’ai donc opté pour une Renault Clio R.S dont j’ai fait l’acquisition au mois de février 2023. Autant dire que ça ne me laissait pas beaucoup de temps pour lui apporter des modifications. Mais j’avais la chance d’avoir trouvé en Alsace une auto quasi-neuve puisqu’elle n’avait participé qu’à la Course de Côte de Steige et à un slalom. »

Avant de se lancer sur sa première campagne de France, Jimmy Godard se tournait vers la structure Styl&Grip et son ami Jérémy Avellaneda pour une séance de coaching : « En deux heures de temps nous avons dégrossi l’essentiel, avant que la voiture ne parte chez Nicolas Granier pour peaufiner les réglages de châssis en fonction des enseignements que nous avions pu enregistrer en circuit. »

Nouvelle voiture, méconnaissance de la plupart des manches du championnat, Jimmy Godard affichait des ambitions limitées à l’approche de sa première participation au CFM : « L’objectif premier était de découvrir les épreuves, de me concentrer sur le championnat et de ne pas grever mon budget en m’alignant sur des épreuves régionales. L’intention était réellement de découvrir la voiture et les tracés. »

Début de saison à bout de souffle !
Impossible pour Jimmy Godard de louper la manche d’ouverture de la saison. Bagnols-Sabran c’est pour le Gardois la course à la maison, celle sur laquelle il a découvert la discipline : « J’ai connu un bon début de week-end, tout allait pour le mieux et le plaisir était au rendez-vous. Mais au moment où je me suis présenté au départ de la troisième montée de course, la Clio n’a plus voulu démarrer. Nous avons essayé de réparer, mais nous n’y sommes pas parvenus. Même si finalement je suis classé, ça reste très frustrant de terminer la course à la maison de cette manière. D’autant plus que j’avais à mes côtés la famille, les partenaires et les amis. »

Jimmy Godard pouvait fonder de légitimes espoirs sur le Col Saint-Pierre, seconde manche gardoise de la saison. Mais une nouvelle fois la Clio refusera de répondre à ses sollicitations et Jimmy devait renoncer dès les essais : « Après Sabran nous avions ramené la voiture à l’atelier. Nous réglons le problème et tout fonctionnait, et au Saint-Pierre, la voiture recommence à me donner quelques soucis alors que je me rends aux vérifs. Marie Cammares me prête une bobine d’allumage, l’auto redémarre et je fais une bonne première montée d’essais le samedi matin. Mais de retour au parc, la voiture n’a jamais plus voulu redémarrer », se désole Jimmy. « Cela faisait 15 ans que je rêvais de m’aligner sur le Col Saint-Pierre, la frustration était donc immense. »

De retour au garage, Jimmy procédait au changement de l’ensemble des pièces qui pouvaient être à l’origine de ses problèmes : « Nous avons vraiment tout refait en espérant que cela fonctionne. » Et à l’heure de se rendre à Marchampt, prochain rendez-vous inscrit au calendrier de Jimmy, le doute persistait quant au fonctionnement de la voiture. « Dès la première montée d’essais, j’ai la voiture qui s’arrête après la ligne d’arrivée. Je la laisse refroidir et je parviens à revenir au parc. Mais j’allais connaitre le même scénario durant toutes les montées du samedi. Je suis donc parvenu à faire l’ensemble des montées du samedi mais en n’étant ''pas dedans'' parce que je savais que la voiture ne fonctionnait pas. Et dimanche matin, elle n’a plus voulu démarrer, le week-end s’arrêtait là. »

A bout de souffle, Jimmy Godard aurait pu jeter l’éponge à l’issue de trois épreuves sur lesquelles il ne parvenait pas à faire fonctionner sa voiture : « Mais je ne voulais pas renoncer, et j’ai donc ramené la voiture chez le préparateur en lui disant que je ne la récupérerai que lorsqu’elle marcherait. » Finalement, c’est un calculateur qui dysfonctionnait, et une fois la panne identifiée, Jimmy pouvait se relancer en étant plus serein sur la suite.

Une suite qui aura comme cadre la Course de Côte de Dunières : « Le tracé convient parfaitement à une Clio et je savais que si l’auto fonctionnait normalement je pouvais espérer passer un bon week-end. Finalement, tout s’est bien passé le samedi et j’ai pu réellement me lâcher le dimanche. Je garde un très bon souvenir de cette épreuve », confie Jimmy qui terminait troisième de la classe F2000/3.

Avant de découvrir en course le légendaire tracé du Mont-Dore, Jimmy Godard prenait le temps de bien repérer les pièges du parcours. La semaine avant l’épreuve, il se rendait dans le Massif du Sancy pour reconnaitre le tracé : « Je n’ai jamais autant travaillé une épreuve en amont. Mais au final, j’estime que le Saint-Pierre est plus compliqué à assimiler que le Mont-Dore. » Malgré les difficultés, Jimmy prenait rapidement ses marques et terminait les essais enchanté par le déroulement de sa journée : « Nous étions nombreux dans le groupe, avec des autos performantes, j’ai donc abordé l’épreuve avec à l’esprit qu’il fallait avant tout que j’engrange de l’expérience. Je n’étais pas là pour signer une performance, mais pour comprendre. D’autant plus que quand tu as fait un début de saison aussi pourrie, tu tiens à terminer tes courses. »

A Chamrousse, Jimmy Godard retrouvait un tracé qu’il avait déjà eu l’occasion d’aborder au volant de sa Mégane. Au final, le Gardois accroche la sixième place du groupe, la quatrième de sa classe : « Ça se passe plutôt bien, le résultat me satisfait quand on sait que mon auto manque de puissance en altitude. Mais là j’ai tout de même pris conscience que sur un tracé que j’estimais bien connaitre, j’avais encore des choses à apprendre. Mais la satisfaction vient du fait que je vais nettement plus vite qu’avec la Mégane. »

Pour conclure sa saison, Jimmy Godard se rendait à Limonest, une épreuve qu’il allait découvrir et sur laquelle il n’est jamais évident de trouver le bon rythme : « Lors des recos, je me suis dit que la course semblait assez simple à aborder. Mais quand tu prends le départ de la première montée, tu te rends compte que ce n’est pas du tout évident. C’est hyper technique, très spécifique par rapport à d’autres épreuves. Samedi soir, sur la première montée de course, je suis arrivé trop fort sur une courbe, et au freinage j’ai tiré droit. Je pense avoir eu un bon réflexe et je n’ai rien touché. Donc ça se termine plutôt bien. »

Belle expérience et podium l’Open F2000/3
Pour sa saison de découverte, marquée par des problèmes récurrents en début de championnat, Jimmy Godard accroche au final la troisième place du Challenge Open F2000/3 : « Ce que je retiendrai à l’heure de faire le bilan c’est que j’ai vécu une belle expérience. En abordant des tracés techniques, plus longs que ceux que l’on trouve en régional, on progresse obligatoirement. Le championnat est à mon sens une excellente école. Le niveau est évidemment plus relevé qu’en régional, ce qui a tendance à te tirer vers le haut. Et puis l’ambiance est top, l’entente entre les animateurs du championnat est excellente. J’ai pu faire de nouvelles connaissances et j’ai adoré la convivialité avec les concurrents du F2000 avec qui je reste en contact permanent. Je ne regrette finalement rien de cette saison », avoue Jimmy.

Cette saison de découverte a pu être réalisée grâce au soutien de partenaires que Jimmy Godard veut remercier : « Un immense merci à eux ainsi qu’à ma famille et mes amis qui me soutiennent. »

La belle expérience vécue par Jimmy Godard ne peut l’inciter qu’à repartir sur le championnat en 2024 : « Pour l’instant je suis en stade de finaliser mes projets en souhaitant poursuivre sur le championnat. Pour ce qui est de la Clio, elle est vendue, je suis donc en pourparlers pour faire l’acquisition d’une nouvelle voiture », conclut le Gardois que l’on devrait retrouver la saison prochaine sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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