Réussite et continuité pour Nicolas Granier

Après avoir réalisé un carton plein en accumulant titres et trophées à l’issue de la saison 2022, Nicolas Granier décidait pour 2023 de se partager entre les Championnats d’Europe et de France. Une saison de découverte durant laquelle le pilote audois a eu l’occasion de se mettre en valeur.

« Ce fut une saison exceptionnelle, et si on a beaucoup travaillé pour y arriver, on s’en souviendra longtemps », confiait Nicolas Granier au moment de faire le bilan de sa campagne de France 2022. Le pilote audois venait alors de réaliser le sans-faute en s’imposant sur l’ensemble des catégories dans lesquelles il évoluait. Champion de France de la Montagne 2ème Division Production, Nicolas remportait sur le CFM le Challenge Open A/5 et le Trophée FFSA du groupe A en se classant septième du Production. Il terminait également en tête du groupe A sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne.

Difficile de prétendre à mieux pour 2023, l’Audois décidait donc de relever de nouveaux défis en se dirigeant vers le Championnat d’Europe de la discipline. Cette nouvelle saison était abordée comme la précédente avec la Léon Supercopa MK3 qui lui avait permis de connaitre la consécration en 2022, et que Nicolas considérait comme la voiture idoine pour se lancer dans un nouveau challenge : « C’est une super auto, qui a démontré sa fiabilité et au volant de laquelle je prends beaucoup de plaisir, il me paraissait alors logique de la conserver pour une saison de découverte des épreuves européennes », analyse Nicolas Granier. « Et si ça commençait à aller très vite, j’estimais ne pas être au bout de la voiture et avoir encore du potentiel à exploiter. »

Satisfait de sa valeureuse espagnole, Nicolas Granier n’apportait pas de changement majeur à sa Supercopa : « Avant le début de saison, nous nous sommes contentés d’une bonne révision et d’ajuster quelques réglages au niveau du châssis. Mais la voiture conservait dans sa majeure partie la configuration dont elle disposait en 2022. » La priorité du pilote audois était alors axée sur le Championnat d’Europe de la Montagne, avec l’espoir de réaliser quelques prouesses : « Nous sommes des compétiteurs et on débute toujours la saison avec des ambitions », sourit Nicolas. « Mais je savais que la concurrence serait super relevée, que j’allais devoir passer par une phase de découverte des tracés. J’avais également à l’esprit que la logistique n’allait pas être simple et que l’approche sportive des épreuves pouvait être bien différente. »

Même s’il avait envie de découvrir de nouveaux horizons, Nicolas Granier ne dénigre pas pour autant le Championnat de France : « Nous disposons d’un très beau championnat, mais dans mon esprit l’évolution passe par l’accession au plus haut niveau. Le Championnat d’Europe est ce qu’il se fait de mieux dans la discipline, c’est là qu’évolue l’élite de la course de côte, et je voulais me mesurer aux meilleurs pilotes, au plus haut niveau. »

Nicolas ne délaissait pas pour autant le Championnat de France puisqu’il renouvelait son engagement et remettait ses nombreux titres en jeu : « En sachant pertinemment que je ne pourrais pas les défendre. Ma priorité allant à l’Europe, mon calendrier sur le CFM était réduit au minimum, et de ce fait je ne pourrais pas prétendre conserver les trophées acquis la saison précédente. Mais j’avais envie de bien figurer sur des épreuves françaises que j’apprécie. »

L’Europe pour apprendre, la France pour le plaisir
La saison de Nicolas Granier sur le Championnat de France de la Montagne débutait à Bagnols-Sabran où l’Audois se présentait en favori d’un groupe A particulièrement relevé. Mais s’il termine septième du Production, la victoire de groupe lui échappe puisqu’il est devancé de seulement 56 millièmes par une autre Supercopa, celle de Jérémy Debels : « Ce n’est jamais bon de débuter la saison par une petite frustration. Mais je savais dès le départ que Jérémy était un garçon rapide, un super pilote, et il a démontré qu’il pouvait être ''très vite'' tout au long du week-end. Je termine deuxième, on ne va pas se mentir, ce n’est pas ce que j’espérais, mais c’est tout de même un bon résultat. »

Plus motivé que jamais, Nicolas Granier avait la ferme intention d’aller chercher une victoire sur le Col Saint-Pierre. Au final, il place sa Supercopa à la cinquième place sur l’épreuve comptant pour le Championnat de France et sort vainqueur de la confrontation en groupe A. Sur la manche européenne, il termine troisième du groupe 3 derrière la IT30 TCR d’Igor Stefanovski et l’Audi RS3 LMS de Milovan Vesnic : « Pour ce qui est de la manche française, le résultat est à la hauteur de mes attentes. Compte tenu du plateau de GTTS, terminer cinquième est plus que satisfaisant, d’autant que je remporte le groupe A. En ce qui concerne la manche européenne, j’ai vraiment tout donné parce que je voulais terminer sur le podium. C’était mon premier rendez-vous européen, couru chez moi en France, et je savais que si je n’accédais pas au podium ça annonçait une saison très compliquée. Le résultat final me permet d’avoir l’assurance d’être dans le match et c’est plutôt enthousiasmant pour la suite. »

La Course de Côte de Quillan, c’est pour Nicolas Granier l’épreuve à la maison, qu’il ne peut pas louper. L’occasion avant tout de faire la fête avec les copains et si possible de se mettre en valeur. Ça sera chose faite puisqu’à l’occasion de l’édition 2023 de l’épreuve audoise, il se classait au troisième rang du Production derrière les Porsche de Ronald Garcès et de Jean-Marc Gandolfo : « C’est toujours un pur bonheur d’affronter ce super tracé de Quillan. On partage le week-end avec nos partenaires qui viennent nous voir et j’ai toujours une approche plus festive que sportive de ce rendez-vous. Mais c’était sympa de se battre avec les copains, sur un tracé magnifique, avec une météo au top et de très nombreux spectateurs sur le bord de la route. J’en garde un excellent souvenir. »

Il faudra attendre Vuillafans pour retrouver Nicolas Granier sur une manche du Championnat de France. En Franche-Comté, l’Audois allait être confronté à un pilote du cru, Julien Paget, qui imposait sa Peugeot 308 Cup en groupe A : « Julien est un super pilote et je me souviens lui avoir dit en arrivant à Vuillafans ; ''Ce week-end on y va cool, on fait pas péter les records''. Et finalement tous les records sont tombés, et c’est lui qui gagne sur cette épreuve que j’adore mais sur laquelle j’ai toujours du mal », reconnait Nicolas qui place sa Supercopa au deuxième rang du groupe A.

C’est aux portes du podium que l’on retrouvait Nicolas Granier à l’arrivée du Mont-Dore. Dans le Massif du Sancy, il accrochait la quatrième place du Production et signait un nouveau succès en groupe A : « Je pouvais difficilement mieux faire. Je suis content de la victoire de groupe parce qu’il y avait du beau monde au départ. Le seul bémol c’est qu’il me manque toujours le record du groupe A sur cette épreuve, et j’aurais vraiment aimé aller le chercher. Mais avec seulement deux montées de course durant le week-end, nous n’avons pas eu l’occasion de pouvoir suffisamment progresser et c’est dommage. »

Avec un programme light sur le Championnat de France de la Montagne, le résultat final de Nicolas Granier importe peu. L’important reste le plaisir pris sur les épreuves : « Nous sommes toujours contents d’évoluer sur des épreuves françaises, ne serait-ce que parce que tout le monde parle français et que ça facilite tout de même les échanges », avoue Nicolas. « Et puis c’est l’occasion de retrouver les copains et le plaisir et toujours au rendez-vous. C’est pour cela que je ne délaisserai jamais le CFM. » Les résultats sont également au rendez-vous, puisque Nicolas remporte le groupe A sur deux des épreuves les plus prestigieuses du championnat, le Col Saint-Pierre et le Mont-Dore.

Une Audi TCR pour une campagne européenne en 2024
Pour ce qui est de sa campagne européenne, elle se solde par une douzième place dans la catégorie 1 où sont classés près d’une centaine de pilotes. Là encore le résultat est au rendez-vous, même si Nicolas ne cache pas qu’il espérait mieux : « Je termine quatrième du groupe 3 et sincèrement j’ambitionnais mieux. Après, j’ai pris conscience que j’étais en concurrence face à des professionnels de la course, des pilotes dont c’est le métier et qu’il est bien évidemment difficile de rivaliser avec eux. Mais c’est toujours plaisant d’aller les chatouiller de temps en temps. »

Nicolas Granier ne s’est pas lancé sur le Championnat d’Europe en dilettante. L’Audois savait pertinemment à quoi s’attendre : « J’avais à l’esprit que j’allais affronter des tracés plus longs, donc je n’ai pas été surpris. Ce qui est plus surprenant c’est que la majorité des parcours sont vraiment rapides. A l’exception de Fito, sur les autres épreuves ça va vraiment très vite et il faut intégrer qu’il faut prendre des risques à des hautes vitesses. Il faut aussi conserver à l’esprit qu’il n’y a souvent que deux manches de courses et que le résultat se fait au cumul, et nous n’avons donc pas de joker. Ce manque de droit à l’erreur est à mon sens dommageable. »

Ses pérégrinations européennes auront permis à Nicolas d’accumuler d’excellents souvenirs : « Ça reste de la Course de Côte, et on retrouve l’ambiance conviviale chère à notre discipline. Malgré la barrière de la langue, nous parvenons à échanger avec nos adversaires, majoritairement en anglais. Il existe un vrai respect entre pilotes et il règne vraiment une très bonne ambiance. Et j’ai pu partager de bons moments avec Nico Werver, nous conservons cette solidarité entre pilotes français. »

Durant sa toute première campagne européenne, Nicolas Granier a été accompagné sur une majorité d’épreuves par Stéphane Garcia qui fut un soutien de poids : « Il m’a vraiment beaucoup aidé tout au long de l’année et sans lui nous n’aurions pas relevé ce défi européen », reconnait Nicolas. Mais les premiers remerciement de Nicolas vont vers Claire, son épouse : « Tout d'abord je voudrais remercier ma femme qui est présente sur toute les courses, nos équipes (carrosserie Granier et NCR meca) qui travaillent dur en notre absence et nos familles pour leurs soutiens. Merci également à Stéphane Garcia pour ses conseils et son implication tout au long de la saison. Je voudrais également remercier tous les gens autour de nous qui s’impliquent de près ou de loin à la réalisation de ces belles saisons. Et enfin remercier tous nos partenaires qui nous suivent depuis plusieurs années maintenant et tous les nouveaux qui rejoignent l'aventure : Yacco, Transport Soulet et fils, Reno2pro, Groupe Ruiz, Pierrick coiffure, Le duplex, Le comptoir des halles, Sud Project, GS Meca, Tecknic Racing, Carrosserie Granier, NCR meca, Race Carbone, ITS racing, AGTP et MC Design. »

Après avoir permis à Nicolas Granier d’accumuler les trophées, la Supercopa MK3 qui a rendu de bons et loyaux services va être remplacée. Cette année c’est au volant d’une Audi RS3 LMS TCR que va évoluer le pilote audois qui se lance à nouveau dans une campagne européenne : « Mais nous allons certainement débuter la saison à Bagnols-Sabran avant d’entamer notre campagne européenne. J’ai porté mon choix sur une Audi qui devrait être plus compétitive dans le groupe 3. C’est la même que celle avec laquelle évoluait précédemment Stéphane (Garcia), mais avec une configuration répondant aux normes européennes. En gros elle sera plus légère et plus puissante. C’est une auto qui est en mesure de jouer des podiums, et nous nous sommes donnés la saison 2024 pour la mettre au point pour aller chercher des victoires » explique Nicolas qui a la certitude aujourd’hui d’être au départ de huit des dix manches du Championnat d’Europe. « Il y a encore des incertitudes pour les deux épreuves les plus éloignées, qui se déroulent en République Tchèque et en Pologne. »

Pour ce qui est de ses apparitions en France, Nicolas Granier compte bien venir se faire plaisir sur plusieurs épreuves : « Si la voiture est prête je serai à Lodève mi-mars, ensuite à Bagnols-Sabran et j’espère sur le Mont-Dore », conclut-il.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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