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Animateur du Championnat de France de la Montagne depuis une douzaine d’années, Sébastien Lemaire a eu l’occasion d’accumuler les succès. Après avoir remporté les Trophées FFSA du groupe F2000 en 2014 et 2015, il s’adjugeait celui du groupe N en 2020. Cette saison 2022 sera une nouvelle fois synonyme de réussite puisque le pilote audois accroche un nouveau Trophée FFSA du groupe N assorti d’une victoire sur le Challenge Open N/4.
Il est indéniable que Sébastien Lemaire voue une certaine appétence envers les BMW. C’est au volant d’une 318 Compact qu’il connaissait ses premières consécrations, et c’est depuis quelques années au volant d’une BMW M3 qu’il truste les premières places du groupe N.
On le retrouvait donc cette saison fidèle à la M3 avec laquelle il se présentait en favori de sa catégorie. Un statut qui l’obligeait à jouer à nouveau les premiers rôles après une saison 2021 durant laquelle il n’avait fait que des apparitions sporadiques sur le championnat : « Professionnellement je n’avais pas les mêmes disponibilités l’an dernier. J’ai pu malgré tout prendre part à quelques épreuves inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne. Mais dans le courant de la saison, je me suis aperçu que j’étais en tête de la Ligue Grand-Est au sein de laquelle j’étais licencié. J’ai donc préféré concentrer mes efforts sur la conquête d’un titre régional », explique Sébastien. « C’était initialement une année de transition, mon emploi du temps et mes budgets ne me permettant pas de m’investir sur le championnat. Mais au final je remporte le titre dans la Ligue Grand-Est », précise le sudiste qui, à l’issue de la saison, trouvait un accord avec son employeur pour effectuer ses tâches en télétravail, ce qui lui permettait de retrouver son Aude natale.
Sébastien Lemaire mettait à profit la pause hivernale pour offrir une révision à sa BMW M3 : « Nous avons travaillé sur les suspensions et apporté quelques ajustements sur les réglages, mais rien d’important », précise l’Audois, satisfait de retrouver cette saison un championnat qui s’annonçait plus disputé que lors des précédentes saisons : « Déjà nous étions très contents de retrouver un championnat complet et non tronqué comme ce fut le cas en 2020 et 2021 à cause du Covid. Et puis ça faisait réellement plaisir de voir que la liste des engagés en N/4 était nettement plus importante, avec six pilotes au départ. Cela ne pouvait être que motivant. »
En favori du groupe N
Vainqueur du Challenge Open N/4 en 2020, Sébastien Lemaire considère que ce succès, obtenu sur un championnat limité à six manches en trois week-ends, n’avait pas la même valeur que s’il s’était imposé à l’issue d’une saison complète : « J’avais donc pour objectif de gagner l’Open et le Trophée FFSA en défiant mes adversaires sur l’ensemble du championnat. Cela donne une vraie valeur au titre. J’avais l’espoir de rivaliser avec Pascal (Cat) comme nous avions pu le faire par le passé, mais malheureusement, il a connu un problème moteur qui l’a privé d’une bonne partie de la saison. »
La saison de Sébastien Lemaire ne pouvait pas mieux débuter, le pilote de la BMW signait deux larges victoires de groupe sur les deux manches gardoises du début de saison, Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre : « A Sabran, exceptées les températures hivernales qui nous ont un peu saisi, pour le reste tout s’est très bien passé. A l’issue des essais, je me suis retrouvé dans le top 10 du Production, j’étais donc très content. Au final je remporte ce premier rendez-vous, donc tout allait pour le mieux », commente Sébastien.
Après avoir devancé Jérémy Avellaneda à Bagnols-Sabran, Sébastien s’imposait assez largement devant Alexandre Garnier sur le Col Saint-Pierre : « C’est une des courses que j’attends toujours avec une certaine impatience. Elle compte parmi mes épreuves préférées, elle est peut-être même ma préférée. J’étais en confiance, l’auto fonctionnait à la perfection et ma seule petite déception du week-end c’est de ne pas être parvenu à améliorer le record détenu par mon copain Bertrand Simonin. J’échoue à un petit dixième. C’est dommage… Par contre je suis réellement satisfait d’être le seul pilote du groupe N à être parvenu à réaliser une montée sous la barre des trois minutes. »
Le court tracé d’Abreschviller offre toujours des écarts infimes. Ce sera une nouvelle fois le cas cette année car si Sébastien Lemaire signait une nouvelle victoire, il ne devançait la Mitsubishi de Gaëtan Jeannel que de seulement deux dixièmes : « C’est toujours enrichissant de retrouver un pilote supplémentaire dans la classe, surtout un garçon comme Gaëtan dont je savais qu’il allait être un redoutable adversaire. Sur un parcours aussi court, l’avantage pris part une quatre roues motrices au départ est souvent difficile à rattraper, je suis donc content d’être parvenu à m’imposer. Mais je n’ai pas manqué de féliciter Gaëtan, car si je gagne au cumul, c’est lui qui sur la dernière montée signe le meilleur chrono du groupe N. »
Débutait alors la campagne de l’Ouest sur laquelle Sébastien allait signer trois nouvelles victoires de groupe, la première sur les Teurses de Thèreval devant Ferdinand Loton, les deux suivantes à La Pommeraye et à Saint Gouëno devant une adversaire qui lui tient particulièrement à cœur, Morane Cat-Mackowiak : « Il est clair que sur ces trois épreuves on manquait un peu de concurrence », estime Sébastien. « Mais sinon tout c’est très bien passé. Aucun problème à Hébécrevon, à La Pommeraye je bats je record détenu par Pascal (Cat) depuis 2015. J’ai enfin un record à mon nom en groupe N » lâche Sébastien dans un sourire. « Pour ce qui est de Saint Gouëno, Morane commençait vraiment à être dans le coup et si je m’impose grâce au cumul, c’est elle qui signe le meilleur chrono du week-end… Elle laissait sous-entendre que c’est moi qui n’étais pas vraiment dans le coup. Pour être honnête, je n’ai pas fait une montée vraiment correcte de tout le week-end, j’ai accumulé les erreurs. »
Pour la première fois de la saison, Sébastien Lemaire allait trouver à Vuillafans un adversaire à sa mesure en la personne d’Alexandre Garnier. C’est en effet le jeune Franc-Comtois qui imposait sa M3 en groupe N, devant celle de l’Audois : « C’est pour moi une des grosses déceptions de la saison, d’autant que j’adore cette épreuve. L’an dernier j’avais terminé à quelques centièmes du record que détiens toujours Antoine Uny, et j’espérais bien le battre lors de cette édition 2022. Mais au final je suis à plus de deux secondes de mes chronos précédents. La pénurie de pneus commençait réellement à se faire sentir et elle explique en grande partie ma contre-performance. En principe, je suis toujours performant sur la première montée de course du dimanche matin, et là Alex me colle une seconde et demie. Je savais dès lors que le week-end allait être compliqué. »
Mais Sébastien Lemaire allait renouer avec la victoire dès Dunières. Sur l’épreuve auvergnate, il devançait Alexandre Garnier de sept dixièmes : « Ce n’est pas dans mon tempérament, mais je suis parti de chez moi avec l’idée que je ne pouvais pas gagner à Dunières, ce qui ne m’arrive jamais. Je savais que les pneus ne me permettraient pas de défendre mes chances et j’étais persuadé que ’’j’allais ramasser’’. En fait, ce qui a joué en ma faveur ce sont les températures élevées qui convenaient mieux à mes gommes. A mon grand étonnement j’ai fait un super week-end. »
Alexandre Garnier aura sa revanche à Marchampt-en-Beaujolais où il prenait l’ascendant sur Sébastien : « J’étais sur la retenue, avec la peur de commettre un erreur avec des gommes pas réellement en phase avec le tracé. Dès la première montée dimanche matin Alex creuse l’écart, j’ai essayé de revenir mais ce n’était pas possible. »
A l’occasion du Mont-Dore, Sébastien retrouvait des pneumatiques plus à sa convenance et allait pouvoir défendre pleinement ses chances. Performant, il signait dans le Massif du Sancy une nouvelle victoire, mais il s’en est fallu de peu que son week-end auvergnat tourne à la catastrophe : « J’ai pris part aux essais avec d’anciennes gommes et suite à un excès de générosité je me sors dans le droite de l’arrivée. De ce fait je loupe la première montée de course programmée le samedi soir. Mais je ne remercierai jamais assez tous les copains qui m’ont aidé pour réparer… Je suis parti à Clermont-Ferrand récupérer des pièces chez des gens que je ne connaissais pas et qui m’ont prêté tout ce dont j’avais besoin, vraiment le cœur sur la main. On a pu remonter l’auto et remporter le groupe le dimanche. C’est une super récompense et ça engendre de belles émotions. »
Chamrousse compte parmi les rendez-vous que Sébastien Lemaire apprécie, et là encore il allait connaitre un excellent week-end dans les Alpes d’où il repartait avec une nouvelle victoire de groupe à son palmarès : « C’est juste dommage que nous n’ayons pas pu faire les trois montées, et j’ai une pensée toute particulière pour Damien et toute la famille Chamberod », confie Sébastien. « Sur ce week-end, Alex (Garnier) était un peu en retrait, en revanche Morane était bel et bien présente et c’est elle qui signe le meilleur temps sur la deuxième montée. Je pense que si nous avions pu faire une troisième montée, elle aurait été une adversaire coriace pour la victoire. Ca m’a fait sincèrement plaisir de voir qu’elle était en progression au fil des épreuves. »
A Turckheim les jeux étaient faits et Sébastien Lemaire avait surtout à l’esprit de ne pas rééditer l’erreur qu’il avait commise sur le Mont-Dore. C’est donc sur un rythme prudent qu’il abordait l’épreuve alsacienne : « On peut dire que j’étais en retrait, j’ai même le sentiment que dimanche, sur la dernière montée j’ai baissé les bras. Dans mon esprit il me fallait finir pour assurer la victoire sur le championnat, et je n’ai donc pas tout donné pour accrocher un succès face à Alex qui a été particulièrement performant. »
Succès sur la Finale et Vainqueur du Trophée FFSA et de l’Open
Après Turckheim, Sébastien Lemaire faisait l’acquisition de quatre pneus neufs, non pas pour se rendre à Limonest, mais pour préparer la Finale de la Coupe de France de la Montagne. La M3 laissait encore apparaitre quelques stigmates de la sortie de route du Mont-Dore, et Sébastien offrait à sa ’’Béhème’’ une révision afin d’être compétitif pour affronter le tracé des Sarmentelles Beaujolaises : « Je m’étais assuré du titre tant du côté du Trophée FFSA du groupe N que du Challenge Open N/4. De ce fait, en ayant engagé des frais sur la voiture, j’ai préféré ne pas aller à Limonest pour concentrer mes efforts sur la finale. »
En 2021, Sébastien avait dû s’incliner sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne face à Alexandre Garnier. Et pour cette édition 2022, il avait à cœur de prendre sa revanche. Les conditions climatiques ne permettaient pas à Sébastien d’utiliser ses gommes neuves lors des deux premières montée de course, « à l’issue desquelles je suis tout de même en tête sous la pluie face à Gaëtan (Jeannel) et à Alex (Garnier). Mais sur la troisième, le soleil a fait son apparition, on remettait alors les compteurs à zéro, et je suis parvenu à m’imposer. C’est une belle satisfaction » avoue-t-il. « J’ai eu l’occasion de remporter des trophées, mais à ce jour je n’avais jamais gagné de finale. Le fait de l’emporter cette année est pour moi très important, cela efface la grosse déception de l’an dernier. Je voulais vraiment cette finale, et je suis ravi de l’avoir gagné. »
Vainqueur Trophée FFSA Groupe N, de ce même groupe sur le Finale de la Coupe de France, du Challenge Open N/4, Sébastien Lemaire accroche la onzième place du Championnat de France de la Montagne. De quoi être totalement satisfait de sa saison : « Le seul bémol c’est que j’aurais aimé terminer dans le top 10, mais sinon je pouvais difficilement espérer mieux », estime Sébastien à qui l’on se doit de rappeler que cette année le plateau en Production était très relevé, avec la présence de nombreuses GTTS, GT Sport et de Supercopa évoluant en groupe A, et qu’il n’était pas évident pour une groupe N de se mettre en valeur. « Avec le recul, nous avons vécu une année parfaite Morane et moi. Elle est Championne de France Production, de mon côté je cumule plusieurs trophées, nous ne pouvons que nous en réjouir. »
Pleinement satisfait, Sébastien veut associer à cette belle quête de succès tous ceux qui sont à ses côtés : « Je veux remercier toute ma famille pour leur soutien depuis mes débuts. Merci à ma chérie Morane et mes amis Ronald, Nico, Bertrand, Steph, etc…qui m’aident tout au long de l’année. Merci à mon employeur Fournitures Pièces Auto qui me soutient et qui me permet d’avoir les jours nécessaires pour pouvoir vivre ma passion. Merci également à tous mes partenaires : Carrosserie Granier, NCR Méca, Beauti car à Carcassonne, Eroshop à Clermont-Ferrand, MC Motorsport, Marchal Sport Garage, EMS Motorsport et Teknic. »
La belle saison qu’il vient de vivre pourrait bien inciter Sébastien Lemaire à repartir en groupe N en 2023 : « Rien n’est arrêté, et le budget n’est pas top pour changer d’auto. Si une belle opportunité se présente, je l’étudierai, mais pour le moment j’ai dans le projet de remettre mon titre en jeu », conclut Sébastien qui sera un sérieux prétendant pour se succéder à lui-même.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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