Kat Fischer au volant d’une Seat en 2024

Avant de tourner la page de la Clio avec laquelle elle a connu des moments d’intenses émotions et d’aborder la saison 2024 avec une Seat Léon Supercopa, Kat Fischer est revenue sur une campagne de France 2023 qui fut marquée par une belle progression de la pilote alsacienne.

Passionné par les voitures sportives, Jean-Paul Fischer sera à l’origine de l’attirance irrépressible que Kat, sa fille, porte aujourd’hui pour la compétition automobile. Passionnée elle-même, elle avoue un attrait particulier pour la Course de Côte, discipline où règne entraide, convivialité et humilité. Des valeurs humaines qui ne peuvent pas laisser indifférente l’Alsacienne qui, plus que de résultats, est en quête de plaisir.

C’est en 2019 que Kat Fischer fera sa toute première apparition derrière le volant à l’occasion de la Course de Turckheim – 3 Epis. Elle sera au départ des éditions 2020 et 2021 de l’épreuve Haut-Rhinoise, à nouveau au volant d’une Renault Clio 3 Cup, et s’alignera également à La Broque. En 2022, c’est au sein du Team Helium Racing que Kat Fischer retrouvait le volant d’une Clio pour un premier engagement sur le Championnat de France de la Montagne. Une saison de découverte durant laquelle elle ne manquait pas de progresser au fil des épreuves et de se familiariser avec le comportement de sa Clio.

Le retrait du Team Helium obligeait Kat Fischer à trouver une nouvelle structure pour poursuivre son implication en course de côte durant l’année 2022. Elle débutait alors la saison dans le giron d’un autre pilote alsacien, Paul Reutter, qui mettait une Clio à sa disposition. Par la suite, elle se tournera vers le Krafft Racing qui lui permettait d’étendre son programme.

Dans l’esprit de Kat Fischer il était logique de poursuivre au volant d’une Clio. Ses précédentes participations lui avaient permis de bien cerner le comportement de cette Renault, et même si elle changeait de voiture, elle pouvait tirer bénéfice de l’expérience acquise avec une Clio 3 Cup : « Je voulais avoir la certitude d’être à mon aise en début de saison et avoir la possibilité d’exploiter au mieux la voiture, même si je sais que j’ai encore une énorme marge de progression », confie Kat.

Initialement, l’objectif de Kat Fischer pour la saison 2023 était de décrocher sa qualification pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne, organisée cette année en Alsace : « Mais j’avoue avoir mal cerné le mode de qualification, et de ce fait j’ai axé mon programme sur le championnat alors que j’aurais dû intégrer à mon calendrier plusieurs épreuves régionales, sur lesquelles j’aurais pu aller chercher des points. »

Une saison idéale au sein du Krafft Racing
En début de saison, c’est donc au volant de la Clio avec laquelle évoluera par la suite Stéphanie Bechtold, la compagne de ''Polo'' Reutter, que l’on retrouvait Kat Fischer engagée à Abreschviller. Une première course pas réellement évidente à aborder pour l’Alsacienne : « J’ai tendance à être facilement dans l’affect, à me mettre sous pression et j’ai donc besoin d’avoir un entourage qui m’épaule et me permet de me sentir libérée. Jusqu’alors j’avais l’habitude de rouler dans un team et là, même si je bénéficiais des conseils de ''Polo'', l’approche n’était pas la même. Et puis en roulant avec la voiture de Stéphanie, je savais qu’il ne fallait surtout pas que je l’endommage, ce qui là encore ne me permettait pas de me libérer », analyse Kat. « Mais ça reste tout de même un très bon souvenir même si j’avais pas mal de pression. »

Pour la suite de saison, Kat Fischer décidait finalement de s’engager sur le Championnat de France de la Montagne. Un engagement tardif, qui se fera avant la Course de Côte des Teurses de Thèreval – Agneaux, que l’Alsacienne abordait au sein du Krafft Racing. Une nouvelle fois, Kat s’installait derrière le volant d’une nouvelle Clio 3 Cup : « Le changement majeur ne provenait pas de la voiture mais du fait que j’intégrais une équipe au sein de laquelle je bénéficiais des avis d’un coach. L’approche nécessite une certaine rigueur, ce qui n’est pas pour me déplaire, et cela me permettait également de pouvoir échanger avec d’autres pilotes, de bénéficier de leurs expériences. Et puis Stéphane (Krafft) a cette capacité à bien cerner la psychologie de chacun. Il a rapidement compris qu’il ne fallait pas m’abreuver d’informations mais qu’il était bien plus judicieux de me donner deux objectifs à atteindre par course, en sachant que j’avais les capacités pour les réaliser, et pour moi c’était l’approche idéale. »

Cette première participation à la Course de Côte des Teurses de Thèreval se soldera par une cinquième place de classe : « J’ai beaucoup aimé cette épreuve. J’avoue que j’adore les épreuves de la campagne de l’Ouest. Je me suis sentie bien sur cette course et j’en garde un excellent souvenir. »

A La Pommeraye – que Kat Fischer avait eu l’occasion d’aborder lors de la précédente éditions – elle se retrouvait confrontée à une très importante concurrence, avec une douzaine de pilotes engagés dans la classe A/3. En Anjou, Kat se voyait proposer un duel face à une autre féminine, Célia Debé, qu’elle devancera au final de 239 millièmes : « C’est certainement la course sur laquelle je me sens le plus à mon aise. Et puis avec Célia on est capable de se battre avec beaucoup de hargne sur la piste, mais dès que l’on sort de la voiture nous sommes copines et nous ne manquons pas de nous soutenir. Elle est venue me féliciter, comme je l’avais fait auparavant à Hébécrevon. »

La saison de Kat Fischer se poursuivra à La Broque, une épreuve comptant pour le Championnat 2ème Division et courue pour elle à domicile, sur ses terres d’Alsace : « J’avoue que ça s’est très mal passé… Je n’avais plus du tout de pneus et je roulais avec des gommes au bout de leur vie. Dimanche, sous la pluie je n’ai absolument rien pu faire. A la Broque où tu as des parties rapides avant de gros freinages, c’était l’enfer et pour moi particulièrement frustrant. Mais je suis contente de ce que les filles ont réalisé, Stéphanie (Bechtold) et Marie (Mader) qui faisait là sa première épreuve, ont très bien roulé. Je suis toujours ravie quand les filles peuvent de mettre en valeur. »

A Dunières, Kat Fischer allait découvrir un nouveau tracé : « C’est très technique, mais finalement ça ne m’a pas déplu. Pour une découverte j’en garde un bon souvenir », confie l’Alsacienne qui termine cinquième de sa classe pour cette première participation à l’épreuve auvergnate.

« J’adore Chamrousse ! » lâche Kat lorsqu’on lui demande d’évoquer l’épreuve iséroise. « Par rapport à la précédente édition, malgré la chicane supplémentaire, j’améliore mes chronos de plus de quinze secondes. J’ai vraiment bien mieux roulé et je me suis réellement fait plaisir », avoue Kat qui monte sur le podium de la classe A/3.

On retrouvait ensuite Kat Fischer à Turckheim, une nouvelle fois au départ de l’épreuve alsacienne. Mais le week-end s’annonçait pour elle difficile : « Je savais que ma maman n’allait pas très bien, ce qui bien évidemment me perturbait profondément. On arrivait en fin de saison, et le cumul de la fatigue, accumulé à beaucoup de boulot en cette période de l’année, faisait que je n’étais pas réellement dedans », se souvient Kat. « Mais bon, contente de cette course à la maison, même si je n’avais plus de pneus, j’ai fait ce que je pouvais. »

Une Supercopa avec la Finale comme objectif
A l’issue de cette saison 2023, c’est à la quatrième place du Challenge Open A/3 que l’on retrouve Kat Fischer. L’Alsacienne s’avoue satisfaite de sa campagne de France : « Ce que je note avant tout c’est ma progression, le fait d’avoir pu être au départ de superbes courses, avec d’excellentes organisations et de supers accueils. Au sein du Krafft Racing j’ai le sentiment d’évoluer dans une équipe parfaite pour moi, je n’aurais pas pu trouver mieux. La bienveillance de tous les membres de l’équipe, leur patience, leurs conseils, c’est vraiment top. » Si pour Kat Fischer l’aspect humain reste un moteur, la disparition de sa maman en fin d’année lui donnera l’occasion de voir que la solidarité entre Montagnards n’est pas un vain mot : « Tout au long de la saison j’ai rencontré des gens extraordinaires. Et lors du décès de ma mère, j’ai eu énormément de soutien des animateurs de la course de côte. Ça fait réellement chaud au cœur. »

C’est avant tout vers son ''Schotz'', comme l’on dit en Alsace, que vont les premiers remerciements de Kat Fischer qui n’oublie évidemment pas le Team Krafft : « Merci infiniment à tous ceux qui sont à mes côtés, qui me supportent et m’aident. Merci au Domain de Lascamp qui me soutient et également aux organisateurs, à l’accueil qui nous est fait, aux commissaires qui méritent notre total respect, aux médias et à tous les pilotes qui sont aujourd’hui devenus des amis avec qui j’échange en permanence. Et pour finir je veux rendre hommage à ma maman qui n’est plus là et qui est la seule que j’appelais tous les matins avant de débuter ma journée de course, et le soir quand je retrouvais les paddocks », rappelle Kat non sans émotion.

Pour 2024, Kat Fischer tourne la page de la Clio. C’est en effet au volant d’une Seat Léon Supercopa MK2, louée à Théo Koeniguer que l’on retrouvera l’Alsacienne : « L’objectif sera d’obtenir ma qualification pour la Finale de la Coupe de France. De ce fait je devrais être au départ de quelques épreuves du Championnat de France, mais ma saison sera avant tout axée sur des courses de côte régionales. Je suis contente de relever un nouveau défi au volant de la Supercopa. Mon seul petit regret c’est que je sais que mes copines de la classe A/3, Célia (Debé), Marie (Mader) ou Stéphanie (Bechtold) vont me manquer. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Kat Fischer.

 


← Retourner à la liste d'articles