Ce n’était pourtant pas l’objectif !

A l’issue d’une saison durant laquelle elle a constamment amélioré ses performances, Charlotte Ressouche s’impose comme la meilleure féminine de la catégorie Production. Un titre de Championne de France de la Montagne auquel elle ne pensait pas pouvoir prétendre en début d’année, mais qui couronne une saison âprement disputée.

Engagée sur la Championnat de France de la Montagne 2014 dans le cadre du Challenge Open A/3, Charlotte Ressouche espérait bien pouvoir défendre ses chances dans la catégorie, face à une concurrence composée majoritairement de Clio Cup. Mais ses obligations professionnelles l’avaient contraint à faire l’impasse sur plusieurs manches initialement prévues à son calendrier, empêchant la jeune lozérienne de défendre pleinement ses chances.

Pour cette saison 2015, fidèle à sa Clio, Charlotte repartait pour une campagne sur le Championnat de France, avec la ferme intention de s’illustrer au sein du Challenge Open A/3 : « Je m’étais engagée pour six épreuves alors qu’il faut compter sept résultats pour pouvoir prétendre à un titre. C’est dire si mes ambitions se limitaient à un résultat dans le cadre du Challenge Open », confie Charlotte.

Avant de débuter sa saison, Charlotte Ressouche prenait part à la Course de Côte de Neffiès. Une épreuve qui lui permettait de contrôler le bon fonctionnement de sa Clio Cup, et sur laquelle elle signait un résultat de tout premier ordre, avec rien de moins qu’une victoire en Production, assortie d’un succès en groupe A et de la Coupe des Dames : « La course s’est déroulée sous la pluie, quelque chose que j’affectionne. Effectivement, il est difficile de rêver de mieux sur ma première épreuve de la saison. »

Un résultat qui bien évidemment allait accroitre la motivation de Charlotte à l’heure de débuter sa campagne nationale : « J’attaquais cette saison en étant vraiment méga motivée. Je savais que j’allais retrouver notamment Malcom et Jean-Luc (Miramont), et j’avais vraiment envie d’en découdre face à eux. Je pensais alors avoir mes chances », estime Charlotte.

Des premiers rendez-vous difficiles
C’est à Bagnols-Sabran que la jeune lozérienne débutait sa saison. Elle se retrouvait alors face à une concurrence des plus relevée, dans une classe A/3 comptant de nombreux engagés. Mais en toute franchise, Charlotte ne veut pas chercher d’excuses et assume un résultat loin de ses espérances : « Sur cette première course, je ne suis pas parvenue à mettre un pied devant l’autre. Je suis loin des autres sur les deux premières montées, et je ne me rapproche d’eux que sur la dernière », analyse-t-elle. « Je savais que le sinueux n’était pas mon fort, que je préfère les parcours rapides, mais je ne pouvais être que déçue par cette entrée en matière. »

Sur le Col Saint-Pierre, c’est le papa de Charlotte, Thierry, qui se mettra en avant en terminant deuxième de la classe A/3, en tête des Clio Cup. Pour sa part, Charlotte, après une déconvenue à Bagnols, abordait ce rendez-vous avec comme priorité de marquer le maximum de points dans le cadre du Challenge, ce qu’elle parviendra à réaliser. Mais là encore, les résultats ne furent pas vraiment probants : « Je ne réédite pas les temps de l’an dernier, alors que je connais cette épreuve sur le bout des doigts. Ce qui est pour moi incompréhensible, c’est que je suis bien sur le bas du parcours, plutôt sinueux, et moins bien sur le haut, pourtant plus rapide », commente-t-elle.

On retrouvait par la suite Charlotte sur la Course de Côte des Beaujolais-Villages, où elle ne parvenait pas à contrer les attaques de ses deux principaux adversaires : « C’est une course que j’apprécie énormément. Mais sur laquelle j’ai eu du mal à rentrer. J’en arrivais à me poser des questions, à me demander si je ne faisais pas preuve d’un excès de prudence. Peut-être que l’on s’assagit en vieillissant », plaisante-t-elle du haut de ses 24 ans.

Mais si ses résultats n’étaient pas à la hauteur de ses espérances, sa régularité lui permettait de se retrouver première féminine au championnat. Une position qui allait en toute logique inciter Charlotte à inscrire de nouvelles manches à son calendrier : « Je suis bien évidemment contente d’avoir ajouté des courses. Cela m’a permis de découvrir des épreuves que je ne connaissais pas, telles que Vuillafans et Chamrousse, que j’ai beaucoup appréciées. »

La première découverte pour elle se fera à Vuillafans, dans des conditions difficiles, avec la canicule qui éprouvait sérieusement pilotes et mécaniques : « Je ne connaissais pas Vuillafans, mais j’ai bénéficié de l’aide de Martine Hubert, qui m’a pris sous son aile et qui m’a fait découvrir la course. Nous avons beaucoup reconnu ensemble, elle m’a donné énormément de conseils. Sans son soutien, j’aurais été à mon sens larguée sur cette épreuve », confie Charlotte. « La chaleur, le goudron qui se détériorait, la méconnaissance du parcours, je n’étais pas dans les meilleures dispositions, même si, en fin de week-end, j’ai amélioré nettement mes chronos. C’est dommage que la dernière montée ait été annulée, j’aurais peut-être pu progresser un peu plus. »

La pluie comme alliée
Après Vuillafans, Charlotte allait retrouver un tracé qu’elle avait déjà eu l’occasion d’affronter, celui de Dunières : « C’est une épreuve que j’ai toujours bien aimé. Samedi, nous avons dû rouler sous la pluie, et je suis particulièrement à mon aise dans ces conditions. J’espérais alors que la météo n’évolue pas. Mais dimanche, le soleil était de retour, et sur le sec, je reconnais que j’étais un peu frustrée de ne pas parvenir à signer de très bons chronos », explique Charlotte. « Pour ce qui est du Challenge Open, malheureusement pour Malcom, il est allé à la faute et je bénéficie de sa sortie de route. »

Charlotte allait vivre le même genre de scénario au Mont-Dore où, samedi, la pluie venait s’immiscer dans les débats avant que dimanche le soleil ne fasse son apparition : « J’étais un peu dégoutée », lâche-t-elle dans un éclat de rire. « Malgré tout j’aime de plus en plus cette course, et je garde un très bon souvenir de cette épreuve sur laquelle j’ai passé un excellent week-end. »

Nouvelle découverte pour Charlotte avec la Course de Côte de Chamrousse qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de disputer. Et là encore, la jeune lozérienne avoue avoir adoré le tracé alpin, même si tout ne s’est pas déroulé comme prévu : « Le matin, j’ai commis une petite erreur de pneus sur un tracé rendu humide par les pluies nocturnes. Je me suis élancée en pneus pluie alors que cela n’était pas nécessaire », estime-t-elle. « Je savais que je devais assurer le titre, et sur le sec je me suis lâchée. Mais sur un freinage, je suis arrivée trop fort dans un gauche. J’ai compris tout de suite que ça ne passerait pas, et effectivement la voiture a touché le rail. » Une erreur qui n’aura heureusement que des conséquences mineures, seules quelques tôles froissées laisseront sur la Clio le souvenir de ce faux-pas. « Je craignais d’avoir cassé un demi-train avant, mais nous avons pu contrôler la voiture qui était en mesure de repartir. Mais la pluie a fait son apparition, et je n’ai pas voulu prendre le risque de commettre une nouvelle erreur. »

Charlotte, régulière tout au long de la saison, reconnait avoir amélioré ses chronos sur les dernières courses. Une assiduité et une régularité qui lui permettent de décrocher le titre de Championne de France de la Montagne Production : « Ce n’était pas l’objectif, ce n’était absolument pas attendu, mais au final je suis ravie du résultat », avoue-t-elle. « Je suis contente de représenter les féminines dans la catégorie Production en course de côte. Même si je termine deuxième du Challenge Open A/3, je suis bien évidemment satisfaite de ma saison qui se conclut par ce titre. »

On l’a vu, en dehors du Championnat, Charlotte a signé en début de saison une victoire à Neffiès. Mais la jeune lozérienne a réalisé d’autres performances de tout premier ordre. Sur la Course de Côte du Pompidou, elle accroche la deuxième place du groupe A : « Je loupe la victoire pour un dixième… En début de course, j’étais un peu en retrait, mais par la suite je me suis réveillée et je signe un très bon chrono. »

On a pu également voir Charlotte sur deux épreuves du Championnat 2ème division, à Quillan et à Lodève : « Je suis allée à Quillan parce que Alain Coste et son équipe sont des amis, et parce que c’est une très belle course. L’an dernier je m’étais battue avec Marion (Airieau) pour la Coupe des Dames. Cette année, elle a sacrément progressé, et il m’était impossible d’aller chercher sa Seat. »

« Lodève est certainement la course que je préfère. Elle devait se dérouler sous la pluie, ce qui ne pouvait que me réjouir. Malheureusement, les inondations ont contraint les organisateurs à annuler l’épreuve, ce qui est totalement compréhensible. »

Il n’est pas sûr que Charlotte remette son titre en jeu. C’est sur le rallye, en copilote, qu’elle a débuté en sport automobile, et aujourd’hui elle aimerait bien se tester, en rallye, mais derrière le volant : « C’est un projet… J’aimerais bien disputer quelques épreuves régionales. Mais rien ne dit que je ne serai pas au départ de quelques courses de côte. »

Ce que l’histoire retiendra, c’est que le titre de Championne de France de la Montagne Production 2015 est remporté par Charlotte Ressouche. Un titre qu’elle partage avec tous ceux qui l’ont aidé cette saison : « Je voudrais dire un grand merci à mon père, mais également au Garage Volkswagen Clinic Auto à Marvejols, GT2I qui me soutient également, les lubrifiants Labo Fuchs et l’équipementier automobiles Flauraud. »

Charlotte n’oublie pas ceux qui, tout au long de la saison, l’ont suivi sur ce championnat : « Merci à ceux qui m’ont accompagné sur les épreuves et qui m’ont soutenu, et merci également à l’ASA Lozère, dont je suis une représentante féminine dans le sport automobile. »


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