Une saison prometteuse pour l’avenir

Après une saison 2014 qu’il qualifiait de gâchée suite à des problèmes récurrents sur sa Dallara F302 Opel, Samy Guth fondait de gros espoirs sur cette année 2015. Malheureusement, le pilote du Territoire de Belfort devait rapidement déchanter, des soucis d’ordre mécaniques viendront à nouveau perturber ses prestations. Mais il en fallait plus pour entamer la détermination d’un Samy qui, malgré ses infortunes, parviendra tout au long de la saison à signer de très bons chronos.

Le tableau n’est donc pas aussi noir que lors de la précédente saison, Samy reconnait qu’il a pu voir des évolutions tangibles, même si sa voiture est encore loin de correspondre à ses attentes.

Pourtant Samy avait de bonnes raisons d’être confiant à l’heure d’aborder le premier rendez-vous de l’année : « Durant la pause hivernale, nous avions pu trouver l’origine des problèmes qui affectaient le bon fonctionnement de la voiture, et il semblait que nous les avions résolus », explique-t-il. « Dans ces conditions, même si je savais qu’il m’était difficile de prétendre jouer la gagne face à des F3 disposant de motorisations plus puissantes, j’estimais être en mesure de me battre pour le podium. »

La confiance entamée
Ses premiers chronos, sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran, laissaient à penser que Samy était dans le vrai : « Samedi soir, à l’issue des essais, je pointais à la neuvième place du scratch, troisième des F3, ce qui me convenait parfaitement. J’étais devancé par des pilotes avec lesquels je ne peux pas rivaliser, mon moteur ne me permettant pas de les concurrencer. J’avais donc de bonnes raisons d’être satisfait. » Dimanche, c’est finalement à la douzième place, quatrième des F3 à seulement un dixième du podium de la catégorie, que l’on retrouvait Samy : « Terminer à un si faible écart du podium n’a rien de frustrant, ça me donnait juste le sentiment d’être dans le coup. Je suis à un dixième de Thomas (Clausi), qui s’était imposé l’an dernier, donc tout allait bien. »

Si le premier rendez-vous laissait augurer de belles choses pour la suite, le Col Saint-Pierre ne permettait pas à Samy Guth de confirmer ses performances de Bagnols-Sabran : « Je suis passé complètement à côté de ce Saint-Pierre, et c’est pour moi totalement incompréhensible. Michelin m’avait fait confiance et avait mis à ma disposition un train de pneus pour que je fasse des essais. Et là je ne suis pas parvenu à en tirer avantage. » Dimanche, le pilote de l’Est allait devoir de plus composer avec un embrayage qui patinait, ce qui bien évidemment n’allait pas lui faciliter la tâche. Dix-septième au scratch, septième des F3, Samy ne pouvait être que déçu : « J’allais plus vite avec la Formule Renault. C’est un week-end à oublier », résume-t-il.

La troisième place acquise à Abreschviller permettait à Samy de retrouver un peu le sourire, même s’il tient à rappeler que sa performance n’a rien d’un exploit : « Je suis bien évidemment satisfait du résultat. Mais je mets un bémol dans le sens où le tracé est court et rapide, et qu’il est logique que les écarts soient faibles. Donc si le résultat peut sembler très bon, je garde à l’esprit que David (Guillaumard) n’était pas là, Marcel (Sapin) non plus. Il faut donc relativiser la performance », estime Samy en toute humilité.

Aux Beaujolais-Villages, en revanche, la concurrence sera bien présente, l’épreuve de Marchampt offrant toujours un plateau des plus relevés. Cela n’empêchait pas Samy Guth de se classer à la quatrième place des F3 : « J’adore cette épreuve, et j’ai vraiment eu le sentiment d’être dans le coup. Je sais qu’il me manquait encore un petit quelque chose sur les ré-accélérations. Mais j’ai pu m’apercevoir que le potentiel était vraiment là. »

Le week-end de Vuillafans ne pouvait pas mieux débuter pour Samy qui, samedi, à l’issue de la première montée d’essais, pointait en tête des F3 devant David Guillaumard et Billy Ritchen. Prometteur pour la suite, et de quoi offrir un regain de confiance au pilote de la Dallara F302 : « Lorsque j’ai vu que je signais le meilleur temps de la première montée d’essais, et que j’occupais la troisième place à l’issue de la deuxième, j’étais impatient d’affronter la journée de dimanche. » Comme aux Beaujolais, Vuillafans proposait un plateau étoffé, la performance de Samy face à la meute des F3 ne pouvait que le réconforter : « J’avais le sentiment d’être à ma place dans la catégorie, même si dimanche je me classe finalement sixième. Quand, avec du recul, je fais l’analyse du week-end, je peux estimer que c’est un bon résultat, compte tenu du plateau et des performances que m’offrait alors ma voiture. Même si évidemment j’aurais préféré terminer sur le podium, je suis satisfait de ma position. »

A Chamrousse, Samy allait une nouvelle fois faire de son mieux pour tenter de se mettre en valeur. Mais cette fois, c’est l’altitude qui allait lui créer quelques soucis : « Lorsque je regarde mes vidéos, je me rends compte que je ’’soude’’ dans tous les enchaînements alors que les autres sont plus vite en vitesses de pointe. A priori j’ai un capteur qui ne donne pas son plein rendement en altitude, c’est ce qui me fait perdre énormément de chevaux. C’est l’analyse que j’en fais, car je pensais faire nettement mieux, et à mon sens c’est pour moi la pire course de l’année », confie Samy qui une nouvelle fois occupait la sixième place des F3.

Le dernier rendez-vous de la saison, sur la Course de Côte de Turckheim, allait offrir des motifs de satisfaction au Terrifortains : « Je suis assez content de mes chronos. J’ai devant moi cinq moteur Mercedes, et Raynald (Thomas) qui ne pointe qu’à cinq dixièmes. Je me suis battu avec lui, l’écart qui nous sépare est faible sur un parcours aussi long, et parvenir à pointer dans le sillage d’un pilote aussi expérimenté que Raynald a de quoi me réjouir. »

« J’ai vraiment le sentiment d’avoir donné le maximum »
Performant à maintes reprises lors des essais, Samy Guth n’est pas parvenu à poursuivre lors des montées de courses : « Le plus frustrant c’est de ne pas pouvoir expliquer les raisons qui m’ont empêché de concrétiser le dimanche les bonnes performances signées la veille », se désole Samy. « J’ai vraiment le sentiment d’avoir donné le maximum, mais il m’est impossible de cerner réellement ce qui n’allait pas en course. » Une frustration d’autant plus grande que Samy n’est pas là pour faire de la figuration, et avec comme seul objectif de se faire plaisir. « J’aime la compétition, c’est ce qui me fait vibrer, et c’est pour moi difficile lorsque je ne parviens pas à être performant. »

Humble, Samy n’est pas du genre à se glorifier de ses résultats. Et lorsqu’on lui fait remarquer qu’il a tout de même réalisé de très bonnes performances durant cette saison, c’est à demi-mots qu’il veut bien reconnaitre que sa prestation était loin d’être médiocre : « Je suis d’accord sur le fait que bien des pilotes aimeraient être à ma place. Après, je sais que les F3 sont des voitures hyper pointues en termes de réglages, et que si l’on n’est pas proche de la perfection dans ce domaine, on perd facilement des dixièmes. »

Mais comme il se plait à le rappeler, « je suis conscient que j’ai la chance d’être où je suis aujourd’hui, et par rapport à tous les mecs qui sont au bord de la route et qui rêveraient d’être à ma place, je ne suis pas en droit de me plaindre. » Pas de raison de se plaindre puisque cette saison lui permet de dégager un point extrêmement positif… Samy Guth a amélioré ses chronos par rapport à 2014. Ce qui démontre que le pilote de Belfort est toujours compétitif, et qu’il est en droit d’espérer de nouvelles améliorations pour la suite : « Finalement, avec le recul, je ne suis pas mécontent de ma saison. J’ai pu réaliser de bonnes performances et me battre avec ceux qui, comme moi, ne disposaient pas de moteur nouvelle génération. Compte tenu de ses différents facteurs, je ne peux être que satisfait. »

Samy ne peut blâmer son auto, qui en fin de saison s’est avérée particulièrement performante et qui lui a permis de se mettre en valeur à plusieurs reprises. Et si aujourd’hui la Dallara F302 est à la vente, c’est avant tout parce que le Terrifortains estime en avoir fait le tour, et qu’il souhaite tester ses capacités dans le cockpit d’une nouvelle monture.

Au fil des saisons, Samy Guth a su démontrer sa valeur derrière le volant, ce qui lui a valu de gagner la confiance de partenaires fidèles : « Sans eux rien ne serait possible, et c’est pour cela que je tiens à remercier Seven Lubricants, la Carrosserie Block à Rougemont-le-Château, l’Entreprise de Nettoyage HNS à Etupes, les sociétés de Méziré, M.P.M. (Mécanique de Précision Méziroise) et Prométal International, et la société Essert Polissage située à Essert. Un grand merci également à mon équipe habituelle et à tous les amis qui me suivent sur les épreuves. »

Pour ce qui est de l’avenir, pas question pour Samy Guth de se relancer sur une nouvelle campagne sans avoir la certitude de disposer des atouts nécessaires : « Je suis en phase de monter un nouveau projet. Je ne sais pas s’il se concrétisera en 2016 ou 2017, mais il est clair que je repartirai en étant sûr de pouvoir me battre à armes égales avec mes adversaires. Je ne vois pas l’intérêt de m’aligner au départ si je ne peux pas viser une place sur le podium de la F3. »


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