Une première expérience concluante sur le championnat

La première saison de Mélody Clausi fut une totale réussite. La jeune azuréenne dont le talent n’a d’égal que la joie de vivre, se dit enchantée par cette expérience. Une expérience qui lui a permis de découvrir de belles épreuves, et de se confronter à d’autres pilotes féminines avec qui elle a partagé autant d’émotions que d’éclats de rire.

C’est principalement en tant que navigateur que Pierre Ruffin a assouvi sa passion pour le sport automobile. Ce dernier prenait part à de nombreux rallye, bien avant le début des années 90, et la naissance de sa fille Mélody. Une petite fille qui allait être bercée par le ronronnement des moteurs de compétition, puisqu’avant même de savoir marcher, elle accompagnait ses parents sur les rallyes de la région PACA. Aujourd’hui encore, Pierre Ruffin, qui a eu l’occasion par le passé de prendre le volant, préfère connaitre les sensations si particulières de la vitesse dans le baquet de droite.

Chez les Ruffin, le sport automobile est une histoire qui se vit en famille, Anthony le frère de Mélody s’exprime tant derrière le volant qu’en énonçant les notes. Difficile donc pour la jeune Mélody, qui a biberonné au rythme des chronos et des odeurs de gommes brulées, de ne pas succomber aux charmes des mécaniques sportives.

MG Rover, 106 et 206 pour les débuts
C’est en 2011 que Mélody prenait part à sa première course de côte, au volant de la MG Rover appartenant à son papa : « C’est une auto peu commune en course de côte, et avec laquelle j’ai couru pendant une année sur des épreuves régionales », précise Mélody qui par la suite fera l’acquisition d’une Peugeot 106. « J’avais adoré l’expérience en côte, et j’ai donc décidé d’avoir ma propre voiture avec laquelle j’ai pu animer la classe A/5, toujours sur des épreuves de la région PACA. »

Au fil des courses, Mélody progressait et grapillait des places au sein de sa classe : « J’avais alors pour objectif de me rapprocher de la première page des classements, car j’étais souvent sur la deuxième feuille », plaisante-t-elle.

Rapidement, une 206 viendra remplacer la 106, ce qui permettait à Mélody de franchir un échelon et d’évoluer en classe A/6 : « J’ai couru avec cette voiture durant plusieurs années, en alternant entre courses de côte et rallyes. » Une période qui sera marquée en 2014 par une année sabbatique, le temps que Mélody donne naissance au mois de juin à un petit Thimeo. Retour donc pour elle à la compétition en 2015, avec un autre changement d’importance, puisqu’au mois d’août, Mélody Ruffin devenait Mélody Clausi en épousant Thomas.

Après avoir pris part à ses premiers rallyes en 2015, Mélody s’engageait en 2016 sur le Rallye Circuit qui se déroulait au Paul Ricard. Une participation au volant de la 206 Super 1600 de Thomas, avec à ses côtés, comme navigatrice, sa belle-sœur ’’Mimie’’. Ensuite, elle se séparait de sa propre 206 fin 2016, pour faire l’acquisition d’une Formule Renault : « Depuis que j’ai rencontré Thomas, cela va faire 8 ans, je l’ai toujours connu évoluant aux volants de monoplaces, et j’ai eu envie de faire de même. » La jeune azuréenne ne cachait pas son appréhension de passer d’une voiture fermée à une monoplace, mais très rapidement elle s’adaptera à ce nouvel environnement.

Pour sa première saison en Formule Renault, en 2017, elle terminait première féminine de la Ligue PACA : « C’était pour moi très satisfaisant pour une découverte. » Découverte également d’épreuves hors de sa région, puisque cette même année elle prenait part à plusieurs manches du Championnat de France de la Montagne : « Ce fut pour moi une belle expérience, qui m’a permis de d’approcher des courses plus longues, d’acquérir de l’expérience, de faire de nouvelles rencontres. »

Thomas Clausi avait eu lui l’occasion d’animer le Championnat de France en 2012 et 2013, Mélody de son côté souhaitait ardemment relever ce genre de défi : « J’avais envie de me confronter à d’autres pilotes, de me jauger face à des concurrents réputés rapides. C’est pour cela que j’ai voulu m’engager en 2018 sur le Championnat. »

Engagée de dernière minutes, Mélody Clausi n’avait d’autre objectif que de découvrir les épreuves, « et de me battre avec Marie (Cammares). Nous disposons de voitures identiques, et je savais que je pouvais concurrencer avec elle, dans un très bon esprit. »

Le plaisir de découvrir
Même pour une pilote qui a eu l’occasion de rouler en rallye, le tracé atypique de la Course de Côte de Bagnols-Sabran n’est pas le plus facile pour débuter une saison : « Je découvrais le tracé, ce qui n’était donc pas évident, mais j’ai beaucoup apprécié. Sur la deuxième montée de course, j’ai fait une petite touchette, mais rien de grave, et je garde un très bon souvenir de cette épreuve sur laquelle je reviendrai. »

En 2017, Mélody Clausi avait déjà eu l’occasion d’affronter le long tracé du Col Saint-Pierre. La jeune varoise ne connaissait pas pour autant à la perfection un parcours qui nécessite une longue expérience avant de songer réaliser des résultats probants : « C’est très compliqué pour assimiler le tracé, et j’avais encore des hésitations. Mais je garde de très bons souvenirs car j’adore le parcours, et je sais que cette participation est une bonne expérience pour l’avenir. »

Si à Bagnols Sabran, Mélody avait eu l’opportunité de devancer Marie Cammares, la Tarnaise allait prendre sa revanche sur le Col Saint-Pierre. Les deux jeunes femmes se retrouvaient donc par la suite à Marchampt pour poursuivre leur duel : « Ce fut un beau combat, nous n’avons rien lâché ni elle ni moi », confie Mélody qui devance sa rivale de trois dixièmes. « J’ai passé un excellent week-end sur cette épreuve que je découvrais. »

A l’évocation de ses week-ends de course, Mélody Clausi confie systématiquement son enchantement. La jeune varoise a pris beaucoup de plaisir sur les épreuves du championnat, et parle de cette expérience sans se départir de son sourire et en diffusant une joie de vivre communicative.

Pour ce qui est de la Course de Côte de Vuillafans, là encore, Mélody avoue sa satisfaction d’avoir passé un week-end des plus sympathique : « C’est une belle course, disputée dans un cadre magnifique, j’ai vraiment beaucoup aimé », confie Mélody qui découvrait le tracé franc-comtois et qui termine dans le sillage de Marie Cammares.

La Course de Côte du Mont-Dore permettait à Mélody de faire progresser ses chronos tout au long du week-end : « Là j’étais vraiment fière d’être à l’arrivée parce que je me suis dit que j’avais réussi à maîtriser ce monument », lâche-t-elle dans un éclat de rire. « Une nouvelle fois j’étais en bagarre avec Marie et je termine dans son sillage. J’étais dans le coup sur ce tracé difficile que je suis parvenu à assimiler. »

A Chamrousse, Mélody Clausi se voyait offrir une nouvelle opportunité d’affronter un tracé qu’elle avait déjà eu l’occasion d’aborder auparavant : « Un beau parcours, très large, sur lequel on se sent en sécurité. J’avais eu l’occasion de rouler en 2016 avec la 206 et l’an dernier avec la Formule Renault. Ça faisait partie des épreuves sur lesquelles je venais au début pour accompagner Thomas, et que je m’étais promis de disputer. »

En conclusion de sa saison sur le Championnat de France de la Montagne, Mélody était présente à Limonest, mais n’abordait pas ce dernier rendez-vous dans les meilleures conditions : « Je savais que mon arrière-grand-mère était en train de nous quitter et je n’avais pas trop la tête à la course. Mais bon, j’ai pu améliorer mes chronos et finalement ça ne s’est pas trop mal passé pour moi. »

Accumulation de Coupes des Dames en régional
En dehors du Championnat, Mélody Clausi a signé cette saison d’excellents résultats sur les épreuves de sa région. A Istres, elle termine dixième au général et première féminine, elle sera ensuite à Saint Savournin où elle se classait première des Formules Renault en remportant une nouvelle Coupe des Dames. Sixième sur le Col du Vignon, elle signait la meilleure performance de sa classe et terminait en tête des féminines. Une nouvelle Coupe des Dames viendra récompenser sa prestation à Barcelonnette, où elle accrochait la neuvième place, première des Formule Renault.

Ses belles performances permettaient à Mélody d’accrocher son ticket pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne : « A Urcy, je n’étais pas trop à mon aise sur la toute première partie de la course, mais sinon, pour le reste, tout était nickel », confie-t-elle.

Mélody Clausi avait à cœur de prendre part au Championnat de France de la Montagne. C’est chose faite, et l’expérience lui laissera de très bons souvenirs : « Pour moi le bilan est positif, car grâce à cette participation au Championnat j’ai pu acquérir de l’expérience, et je sais aujourd’hui que je peux aller sur n’importe quelle épreuve sans appréhension. Je suis à présent plus en confiance. Et puis l’ambiance était fabuleuse, tant entre les concurrents de la Formule Renault, qu’entre filles. Je pense que nous avons vraiment mis l’ambiance », commente Mélody dans un nouvel éclat de rire. « C’était vraiment top, on s’est super bien entendue, et c’était vraiment génial. »

Les bons moments vécus cette année font dire à Mélody qu’elle a d’ores et déjà hâte de recommencer, même si une nouvelle participations au Championnat semble compromise : « Nous avons consenti des efforts pour assurer des déplacements importants, mais il est clair que pour nous qui sommes éloignés de la plupart des épreuves, il est difficile de renouveler ce genre de chose chaque année. Donc j’ai hâte de retrouver les copines sur certaines épreuves du Championnat, mais nous allons certainement concentrer nos efforts sur les épreuves régionales », confie Mélody.

Si Mélody a pu concrétiser son rêve de participer à cette saison 2018, c’est parce qu’elle a pu compter sur le soutien de partenaires qu’elle n’oublie pas de remercier : « Je remercie énormément tous mes sponsors qui m'ont aidé financièrement tout au long de ma saison : Bistro Pastis, L'atelier de Chloé, Marie et vous, Mairie de Trans en Provence, J.P Ruga, Bien être Absolue, Calabuig Peinture, Écurie Sainte Maxime et l’ASA du Luc. Je remercie également ma famille, mes amis qui m'ont toujours aidé et soutenu de près comme de loin, qui suivent de près chaque chrono, mes mécanos de choc (Benji, Titi, Raphy, Jérémy, Jimmy) qui font tout pour que la voiture soit au top à chaque course. Ils sont géniaux. Mon intendance, Jessica qui nous prépare toujours de bonnes petites recettes, ma belle-maman qui nous prépare également de bons petits plate, et mon Papou qui se donne à 100% pour qu'on soit au top durant les week-ends. Je n’oublie pas mon préparateur Roger Peracchia en qui j'ai une confiance à 200%, et grâce à qui je dispose d’une voiture juste incroyable. Merci aux grands-mères et aux ’’tatas’’ qui gardent Thiméo durant les week-end de course. Je garde le meilleur pour la fin avec un ’’Immense Merci’’ à mon mari Thomas, qui représente tout pour moi, qui fait le maximum pour que je roule dans les meilleures conditions et qui a vendu sa 206 super 1600 pour m'offrir la Formule Renault. Je lui en suis très reconnaissante, c'est une personne formidable avec qui je partage ma passion avec amour. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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