Le Jurassien à la découverte du Championnat

Auteur de très bons chronos sur ses toutes premières courses de côte en 2017, Alexandre Bole décidait en 2018 de s’engager sur le Championnat de France de la Montagne. Une saison d’apprentissage qui lui a permis une nouvelle fois de s’illustrer au volant de sa Formule Renault, malgré un début d’année marquée par de nombreux soucis.

Dans le village jurassien d’Alexandre Bole, à la Chapelle-sur-Furieuse, vit la famille Damnon, propriétaire d’un garage automobile. Au sein de la famille, on trouve Claude, un pilote chevronné, animateur assidu des courses de côtes régionales. C’est donc en côtoyant les Damnon, et notamment Claude, qu’Alexandre se découvrait une profonde passion pour cette discipline qu’est la course de côte.

Alexandre avait tout juste 10 ans quand germait dans son esprit l’envie de prendre à son tour le volant, pour s’aligner au départ d’une épreuve de montagne. Et si la compétition automobile était très éloignée des préoccupations des Bole, Gérard, le père d’Alexandre, ne rechignait pas à assister avec son fils à quelques courses de côte. Dans son adolescence, afin d’assouvir sa passion pour le pilotage, Alexandre s’installait dès qu’il le pouvait derrière le volant d’un karting ou enfourchait un deux roues pour de longues séances de motocross.

Le choix de la Formule Renault
Une fois le permis de conduire en poche, Alexandre Bole n’avait plus qu’une idée en tête, trouver une auto pour disputer ses premières épreuves : « Mais quand on ne baigne pas dans le milieu du sport automobile, il faut tout apprendre tout seul », confie Alex. Un crédit lui permettait lui de faire l’acquisition d’une Formule Renault : « N’ayant pas d’énormes connaissances en mécanique, je voulais une voiture facile à entretenir. Je voulais également évoluer dans une catégorie où tous les pilotes disposent quasiment du même matériel, d’où mon choix de la Formule Renault. »

Et au volant de sa monoplace, Alex s’engageait en 2016 sur la Course de Côte du circuit de Bresse : « Ce fut ma seule épreuve de la saison, qui me permettait de découvrir la compétition. Initialement, je n’avais pas prévu de rouler en 2016, mais l’envie était trop forte, c’est ce qui m’a incité à m’engager sur cette unique course. »

C’est donc en 2017 qu’Alexandre Bole prenait part à une saison d’apprentissage au volant de sa Formule Renault. Et les résultats ne se feront pas attendre. Vainqueur de la classe DE/7B à Vuillafans, il terminait deuxième de cette même classe à Marchampt et à Dunières : « J’étais vraiment surpris par mes premiers résultats et par le fait de parvenir à me battre avec des pilotes plus chevronnés », reconnait le Jurassien. « Et puis gagner à Vuillafans, à 40 kilomètres de chez moi, sur une course à laquelle j’assiste en spectateur depuis que je suis tout gamin, c’était juste génial. »

Mais malheureusement, dès sa première saison, Alexandre Bole allait connaitre les affres de la sortie de route : « A Dunières, je me battais avec Kevin (Petit) et j’étais peut-être un peu trop chaud… Le fait est que je suis parti à la faute et que j’ai détruit passablement la voiture… Au départ j’ai dû me débrouiller un peu seul pour réparer et ce n’était pas évident. Mais j’ai pu compter sur l’aide de gens plus expérimentés et finalement nous sommes parvenus à reconstruire la voiture. »

Le Championnat pour apprendre
Et c’est au volant de cette Formule Renault qu’Alexandre Bole décidait de s’engager en 2018 sur le Championnat de France de la Montagne : « Les bons résultats signés en 2017 m’ont incité à venir sur le Championnat. Pour autant, je n’avais pas la prétention de remporter un trophée. Mon objectif était avant tout de reprendre confiance, d’apprendre, et de signer des chronos corrects. »

C’est avec à l’esprit sa sortie de route à Dunières qu’Alexandre Bole débutait sa saison sur le Col Saint-Pierre. De quoi ne pas être totalement serein, d’autant que l’épreuve cévenole n’est pas la plus facile à aborder : « Dès les reconnaissances j’ai compris que ça allait être compliqué. Sur les premières montées, je n’étais pas dedans et j’avoue être un peu déçu du résultat », avoue Alex qui termine troisième derrière le régional de l’étape Romain Gelly, et l’expérimenté Didier Chaumont.

La Course de Côte d’Abreschviller, deuxième rendez-vous de la saison pour Alexandre Bole, sera marquée par ses premiers soucis mécaniques : « Je me suis retrouvé avec un support moteur cassé et un problème électrique, ce qui m’empêche de prendre part à la dernière montée de course. Mais pour une première, je termine quatrième en signant un chrono qui n’est pas trop mauvais. Donc, dans l’ensemble je suis satisfait. »

Support moteur réparé, Alex se présentait à Donzy où il terminait deuxième derrière Didier Chaumont et devant Arthur Fiard : « Mais je ne suis pas content de moi parce que je ne sentais pas la voiture et je n’arrivais pas à retrouver les sensations que j’avais connues sur cette épreuve l’année précédente. » Pour mieux cerner le problème, le Jurassien prenait part à une séance d’essais sur le circuit de l’Auxois, « mais je n’ai pas pu rouler, car j’ai cassé l’embrayage. »

C’est ensuite sur la Course de Côte des Monts du Jura que l’on retrouvait Alexandre Bole : « Là encore j’ai dû abandonner, suite à une casse de tringlerie de boîte de vitesses. » L’accumulation de problèmes mettait à mal le budget d’Alex qui se demandait qu’elle suite il devait donner au championnat : « Je me suis même posé la question de m’engager à Vuillafans, mais finalement je me suis motivé et j’ai pris part à cette épreuve si particulière pour moi. »

Alexandre n’allait pas regretter cette participation à l’épreuve franc-comtoise qui sera pour lui un véritable tournant dans sa saison : « J’améliore mon chrono de manière significative par rapport à 2017, et même si je termine troisième, je suis super content », confie le jeune jurassien qui est devancé par des pilotes plus chevronnés, Jérôme Debarre et Didier Chaumont. « Ce que je retiens avant tout, c’est que c’est le premier week-end durant lequel j’ai pu me concentrer sur le pilotage, en étant épargné par les problèmes mécaniques. »

On retrouvait par la suite Alexandre Bole sur la Course de Côte du Mont de Fourche où il se classait dixième au scratch, et deuxième des Formule Renault, 185 millièmes derrière Jacques Chrétien : « On s’est livré une super bagarre avec Jacques. Je découvrais cette épreuve que lui connaissait bien, et j’ai vraiment passé un excellent moment. »

Pour ce qui est du Championnat, c’est sur la Course de Côte de Chamrousse qu’Alexandre Bole allait accrocher à nouveau une place sur le podium de la Formule Renault en terminant derrière Kevin Petit et Arthur Fiard : « Je suis parvenu à devancer Didier (Chaumont), mais je sais qu’il avait quelques soucis de pneumatiques. Mais là encore je découvrais le tracé et je me suis fait super plaisir sur un tracé génial et magnifique. »

En manque de budget suite aux incidents de début de saison, Alexandre Bole devait se résoudre à mettre un terme prématuré à sa campagne de France. Il ne sera donc pas au départ de Turckheim et de Limonest, manches initialement prévues à son calendrier : « Entre le support moteur, l’embrayage, la tringlerie de boite, j’avais largement entamé mon budget et je me suis dit qu’il serait raisonnable de s’arrêter là et de garder du budget pour 2019. »

Satisfait de cette première saison
Même s’il n’est pas parvenu au bout de son programme, Alexandre Bole tire un bilan positif de sa saison de découverte du Championnat : « La première moitié de la saison fut compliqué, la suite c’est très bien passé, et dans l’ensemble je suis content du déroulement de mes épreuves. J’ai adoré les tracés d’Abreschviller, de Vuillafans, de Chamrousse. Pour ce qui est d’Abreschviller, même si le tracé est court, j’y reviendrai ne serait-ce que pour l’accueil particulièrement chaleureux. Et puis même si je n’ai pris part qu’à quatre course, j’ai beaucoup apprécié l’ambiance qui règne entre les pilotes de la Formule Renault, c’est vraiment super sympa que ce soit avec Kevin, Didier, Jérôme qu’avec les filles. »

Ambiance sympathique également avec ceux qui entourent Alexandre Bole et qu’il tient à remercier : « Un énorme merci à mon papa, à ma copine Julie, à mon meilleur pote ’’Fife’’. Je n’oublie pas Gilles Thomas qui m’a donné de précieux conseils pour assurer la maintenance de ma voiture, et la famille de Didier Brun, et bien évidemment Cyrille Frantz dont j’ai fait l’assistance en 2013 et sur quelques weekends avant de me lancer en course de côte, depuis il m’a toujours aidé et conseillé... Un grand merci à mes partenaires, l'Hôtel Restaurant 4 étoiles Castel Damandre (Les Planches, Arbois), le contrôle technique Dekra (Salins les Bains), Damnon Automobiles (Salins les Bains), Therma Salina (Salins les Bains), Jean-Pierre Figueiredo (La Chapelle sur Furieuse), le centre de formation TFT (La Chapelle sur Furieuse), Le Bureau Divin (Paris), Clément Bois Négoce (La Chapelle sur furieuse) et Gilles Bardey Electricité (Paroy). »

Pour 2019, Alexandre Bole a hésité à passer à la F3, mais finalement c’est au volant de sa Formule Renault qu’il disputera cette nouvelle saison : « Il ne faut pas griller les étapes, je sais que je viendrai à un moment à la F3, mais j’ai encore à apprendre. Je vais me fixer des objectifs étape par étape. Pour ce qui est du programme, je vais mixer ma saison entre épreuves du Championnat et épreuves régionales. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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