Et quatrième Trophée FFSA Groupe FC consécutif

Même si elle accuse le poids des ans, la Simca CG Turbo reste une arme redoutable, et à son volant, Christophe Poinsignon a pris pour habitude de réaliser de belles performances. Cette année encore, le Vosgien se met en valeur en signant son premier succès scratch sur une manche du Championnat de France de la Montagne, et en remportant, pour la quatrième année consécutive, le Trophée FFSA du Groupe FC.

Déjà l’an dernier, l’objectif principal de Christophe Poinsignon était de prendre part à l’intégralité des manches du Championnat. Et si cette année 2017 avait été couronnée de succès avec l’obtention d’un Trophée FFSA du Groupe FC, elle restait dans l’esprit du Lorrain comme une de ses pires saisons, tant il avait rencontré un lot considérables de problèmes.

Chez les Poinsignon on n’est pas du genre à baisser les bras, et l’ensemble de l’équipe avait affonté cette succession de déconvenues avec une indéfectible persévérance. N’ayant pas pour habitude de faire les choses à moitié, Guy Poinsignon, le père de Christophe, s’attelait une nouvelle fois durant l’intersaison à peaufiner les moindres détails sur la voiture du fiston, afin de lui procurer une auto dans la meilleure configuration possible : « Les problèmes de boîte de vitesses qui ont affecté ma saison 2017, ont incité mon père à concentrer particulièrement ses efforts sur cet élément. Pour le reste, nous avons fait une révision totale de la voiture. »

Objectif : L’intégralité du Championnat
Cette année encore, Christophe Poinsignon voulait avant tout être au départ de l’ensemble des épreuves inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne : « C’était pour moi le principal objectif, faire enfin un Championnat complet. Je n’avais jamais eu l’occasion à ce jour de prendre part à toutes les manches, et je tenais à relever ce défi. »

Côté rivalité, seul pilote engagé sur le Championnat dans le Groupe FC, Christophe Poinsignon savait qu’il serait confronté à d’autres concurrents évoluant dans la catégorie sur les épreuves, mais il regrettait de ne pas pouvoir engager de confrontation pour la conquête d’un titre : « C’est un peu démotivant, même si ça fait toujours plaisir de retrouver les copains pour se battre sur les épreuves, l’envie n’est pas la même que si tu t’affrontes en sachant qu’au bout il y a un trophée », confie Christophe. « Après, j’avais comme objectif de me rapprocher au plus près de ceux qui jouent la gagne, en sachant que je n’avais pas les armes pour être devant eux. »

Avec l’intégralité des épreuves du Championnat à son calendrier, Christophe Poinsignon était bien évidemment présent à Bagnols-Sabran pour le coup d’envoi de la saison : « Je connaissais Sabran parce que Yannick avait déjà eu l’occasion de disputer cette course, mais en ce qui me concerne je n’avais jamais pris part à cette épreuve. Ce n’est pas une course facile, avec un tracé étroit qui ne laisse pas de droit à l’erreur. Mais on ressent de belles sensations », confie le Vosgien qui, s’il remporte le groupe, ne pourra malheureusement pas prendre part à la dernière montée de course suite à une casse de courroie de compresseur.

Malgré la victoire et la découverte d’un tracé qu’il a apprécié, C’est un Christophe Poinsignon un peu amer qui repartait de Sabran : « Les soucis rencontrés la saison précédentes avec le compresseur et la boîte de vitesses étaient encore là, malgré le travail effectué durant l’hiver, et c’était un peu frustrant. »

La seconde épreuves gardoise par laquelle se poursuit le Championnat, la Course de Côte de Saint-Jean-du-Gard – Col Saint Pierre, était cette année une autre découverte pour Christophe Poinsignon : « C’est difficile, il faut du temps pour assimiler le parcours, mais c’est à mon sens une des plus belles épreuves du Championnat », analyse-t-il. « Pour ce qui est de ma course, je suis moyennement satisfait car nous avons encore dû composer avec des problèmes de compresseur et de boîte. Mais sur la dernière montée, mon père et Stéphane (Kieffer) ont fait une petite modification sur le levier, et je n’ai plus loupé de vitesses, donc ça allait mieux. » Malgré ces soucis, Christophe accrochait une neuvième place au scratch, assortie d’un succès en FC.

A Abreschviller, c’est à la huitième place finale que Christophe Poinsignon plaçait sa Simca CG, et il remportait sur l’épreuve lorraine, une nouvelle victoire de Groupe : « Malgré tout, je suis loin d’être satisfait car je ne suis pas arrivé à refaire les temps que je signais l’an dernier. En fait, j’avais un problème que je rencontre depuis le début de la saison 2017, et qui sera récurrent tout au long de l’année. Dans les virages rapides, l’auto se pose, mais ensuite il faut que je corrige car elle ne garde pas la trajectoire. » Un souci que l’équipe Poinsignon Compétition parviendra finalement à résoudre à Limonest, sur la dernière confrontation de la saison.

Premier succès sur le Championnat
Malgré les soucis répétitifs, Christophe Poinsignon parvenait à tirer son épingle du jeu, et à Thèreval, contre toute attente, il signait en terre normande son premier succès sur une épreuve du Championnat de France de la Montagne. Une victoire qui semblait ne pas pouvoir échapper à son frère Yannick, mais qui finalement viendra illustrer le palmarès du cadet : « La course était donnée pour Yannick qui, sans grande concurrence, dominait largement à l’issue des essais. Mais il a dû abandonner suite à une casse de transmission, et finalement je suis parvenu à m’imposer. C’est quelque chose d’assez incroyable car en début de saison, face aux GTTS, je n’aurais jamais pensé pouvoir prétendre à une victoire. C’est un sentiment fabuleux, ça restera un souvenir énorme, d’autant que je pense que c’est ma première et certainement ma dernière victoire sur le Championnat », confie Christophe le sourire aux lèvres.

Christophe savourait d’autant plus son succès à Thèreval, qu’il a été obtenu à la régulière, sur un week-end durant lequel, malgré les problèmes toujours présents, il s’est senti en parfaire osmose avec sa voiture.

S’il n’envisageait pas de rééditer l’exploit de Thèreval à La Pommeraye, Christophe Poinsignon espérait comme sur les épreuves précédentes, remporter le Groupe FC. Mais en terre angevine, Geoffray Carcreff allait le priver d’une victoire : « Tout était réuni pour que ça fonctionne. J’avais reçu des pneus neufs, la configuration était idéale, et je n’ai jamais été capable de rentrer dans le rythme. Sur cette épreuve, un souci de frein est venu se greffer aux autres problèmes, et il m’était donc difficile d’aborder la course en confiance. La voiture freinait, mais la pédale descendait bien plus que d’habitude, et ça m’a passablement perturbé. Après, je ne veux surtout pas chercher d’excuses, car quand je visionne les vidéos, je me rends compte que je ne suis jamais parvenu à rouler fort, et le souci principal venait de moi », reconnait-il en toute honnêteté.

Remonté comme une horloge, Christophe Poinsignon se présentait au départ de Saint Gouëno plus motivé que jamais : « Je l’avais un peu mauvaise, car j’avais une revanche à prendre sur moi-même. J’ai essayé de rouler plus fort dès le début. Finalement ça a payé », reconnait Christophe qui cette fois s’impose avec huit dixièmes sur Geoffray Carcreff, en plaçant sa Simca à la sixième place.

A Marchampt, c’est avec près de trois secondes d’avance que Christophe Poinsignon remportait le Groupe FC. Un succès assorti d’une belle septième place au scratch : « La position est bonne, mais les chronos sont mauvais », analyse-t-il. « Les soucis de freins étaient toujours là, et sur ce tracé vraiment rapide, où tu as réellement besoin de freins, c’était pénalisant. Au final, je ne suis pas du tout content de mon week-end. »

Christophe Poinsignon allait retrouver le sourire à l’occasion de la Course de Côte de Vuillafans, qui le voyait s’imposer une nouvelle fois dans son groupe : « Je crois que c’est la première fois de l’année que j’améliore mes chronos. C’est loin d’être un temps fabuleux, mais au moins j’améliore, c’est une grosse satisfaction. »

Vainqueur à Thèreval, Christophe Poinsignon a bien failli remonter sur le podium à Dunières. Sur l’épreuve auvergnate, il se classait quatrième, dans le sillage de son frère Yannick : « Je suis très content que Yannick monte sur le podium, satisfait également de ma place, car je suis quasiment dans les temps que je réalisais précédemment, donc un bon week-end pour l’équipe. Mon seul regret c’est que Xavier (Burgevin) ait rencontré des problèmes de pompe à huile, et qu’il n’ait pu prendre part qu’à la première montée. Quand on voit les temps qu’il peut faire à Dunières, je regrette vraiment que le duel ne se soit pas poursuivi jusqu’au bout. »

Au Mont-Dore, Christophe Poinsignon trouvait sur sa route un autre adversaire, Anthony Dubois, qui allait lui ravir la première place : « Je n’ai fait cette course qu’une fois, en 2015 ou 2016, et j’avais cassé le moteur sur la première montée d’essais. Je ne connaissais donc quasiment pas, et il m’a fallu du temps pour trouver le rythme. Dans l’auto, j’avais le sentiment d’être bien, et au regard des chronos et des vidéos, ça n’était pas ça… »

Malgré une première montée difficile sur laquelle il lâche une dizaine de secondes, Christophe Poinsignon parvenait à imposer, à Chamrousse, sa Simca CG en tête du FC : « Les débuts furent difficiles, mais par la suite nous avons passé un bon week-end. J’avais toujours un problème sur les virages rapides où je devais constamment rectifier la trajectoire, mais pour le reste tout s’est bien passé. »

Si à Turckheim Christophe Poinsignon signe une nouvelle victoire de groupe, il ne peut se satisfaire de ses chronos : « Comme à Chamrousse, je suis tout de même assez loin du compte et toujours incapable d’améliorer mes chronos des précédentes éditions. Je suis à près deux secondes moins rapide qu’auparavant, pas de quoi être content. Nous ne parvenions toujours pas à régler les problèmes de freins et de comportement de l’auto, et c’est pénalisant. »

Ce n’est pas faute d’essayer des solutions. Sur chaque course, Christophe et son équipe tentaient de modifier les réglages d’amortisseurs, la hauteur de caisse, de trouver des solutions pour parfaire le comportement de sa voiture. Et c’est finalement à Limonest que viendra la lumière… Sur la dernière épreuve de la saison, l’équipe allait comprendre l’origine du mal : « Sur la deuxième montée, je n’avais plus du tout de train avant. L’auto refusait de tourner ! On a alors vu que nous avions un problème sur un support d’amortisseur, et que le train avant était complétement déréglé, avec une pièce tordue, dont la torsion s’est accentuée sur les virages serrés de Limonest. C’est ça qui faisait bouger les étriers de freins, et qui affectait non seulement les freinages, mais également le comportement de l’auto. » L’équipe parvenait à résoudre le problème, ce qui permettait à Christophe d’aborder la dernière montée dans de meilleures conditions : « Et c’est là que je remporte le groupe, avec une auto qui cette fois fonctionnait comme je le voulais. Excepté Thèreval, où je gagne, c’est pour moi l’épreuve la plus satisfaisante de la saison. »

C’est donc avec une Simca CG revigorée que Christophe Poinsignon se rendait à Gubbio, en Italie, pour prendre part aux FIA Hill Climb Master : « Ce fut un grand moment, on a passé un excellent séjour en famille et avec les amis. C’est un événement à part, une expérience à vivre. Il est clair que ça restera un excellent souvenir même si sportivement, il était impossible de lutter face aux Italiens qui connaissaient par cœur. Mais j’avais une auto parfaite, et j’ai pris énormément de plaisir. »

Quatrième Trophée FFSA du Groupe FC consécutif
A l’issue de cette saison 2018, Christophe Poinsignon remporte son quatrième Trophée FFSA du Groupe FC consécutif. De quoi tirer un bilan très positif de sa saison : « J’étais au départ et à l’arrivée de toutes les courses du Championnat, rien que pour cela l’objectif est atteint. Après, tout au long de la saison, j’ai dû composer avec une auto qui ne correspondait pas à mes attentes. Et dans ces cas-là, plus le temps passe, plus le doute s’installe, car tu commences à penser que tout vient de toi. Ce n’était pas évident à gérer. Mais même si je ne suis pas parvenu à améliorer mes chronos, je retiendrai que j’ai signé une victoire sur une manche du Championnat de France de la Montagne, et que je remporte mon quatrième Trophée de Groupe FC. »

Sa satisfaction, Christophe Poinsignon veut la partager avec ceux qui l’ont accompagné dans cette aventure et il veut remercier ceux qui l’ont soutenu : « En premier lieu mon père Guy et l'ensemble de ma famille, l'équipe Poinsignon Compétition (Stéphane Kieffer, Cyril et Olivier Ricloux, Bertrand Simonin, Richard Hervieu, Bernard le Breton, Alexandre Parisse), je n’oublie pas tous les amis qui nous ont aidé sur les épreuves et nos partenaires : « Epinal Express » transports toutes distances à Thaon-les-Vosges, « Fra Presse » transports, service presse à Richardménil, « Tenn-Glasz » tous types de clôtures et portails à Wisches, , « Earl Saint Wendelin » vins d’Alsace à Niedermorschwihr, Bar « Au Bon accueil » à Hébécrevon, « Barba TP » Entreprise de Travaux publics à Aube, « Redline Performance » pilote instructeur à Sailly-Achâtel, « La nouvelle Prairie » Boucherie, Charcuterie, Traiteur à Niedervisse, « HTR development » Programmation moteur à Singrist, « Eurogranulats » exploitation de gravières et sablières, extraction d'argiles et de kaolin, « Technimat » vente et réparation d'engins de chantier de la marque Hitachi à Hauconcourt , « Le vignoble Blanchereau » Domaine du Pélican à la Pommeraye», « Ets Grawey » location de véhicules à Golbey, « RT Design » impression publicitaire et marquage de véhicules à Thaon-les-Vosges. »

Changement notoire pour la saison 2019, les FC seront à nouveau habilités à marquer des points sur le Championnat de France de la Montagne, ce qui ne peut que ravir Christophe Poinsignon : « C’est une excellente chose, et ça devrait permettre de retrouver de belles autos, propres, qui méritent de courir sur le Championnat. Dans la logique, je voudrais donc repartir sur une saison complète, mais tout dépendra de ce que fera Yannick, en fonction des changements de réglementation. Mais il est clair que j’espère bien refaire une saison complète. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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