
Vice-champion de France 2024, Anthony Dubois connait cette saison la consécration en remportant un premier titre de Champion de France de la Montagne Production au volant d’une Alpine A110 Evo dont il a assuré lui-même le développement.
Depuis qu’il a délaissé le vélo, sport dans lequel il a accumulé les trophées, Anthony Dubois n’a eu de cesse que de partir en quête de nouvelles consécrations. Le Berrichon, qui a suivi le parcours de Guy son père, en s’installant derrière le volant d’une Berlinette Alpine, fera preuve du même esprit de compétition sur quatre roues qui l’avait animé lorsqu’il évoluait sur deux roues.
L’Alpine A110 laissera par la suite place à une Scora construite avec l’aide de son père et avec laquelle Anthony Dubois ira chercher sur des épreuves régionales de nombreuses victoires en groupe F. En 2009, il signait son premier succès sur une manche du Championnat de France en remportant son groupe à Vuillafans, et récidivera la saison suivante au Mont-Dore… Lorsqu’en 2017 il décidait de troquer sa Scora pour une Porsche 997 Cup évoluant en GT Sport, Anthony entamait une progression qui devait le mener au sommet de la hiérarchie du Championnat Production. Car si les années suivantes ses saisons se résumaient à des participations à des épreuves régionales, c’était pour mieux préparer son retour sur le CFM, qui se fera en 2020 avec une Alpine A110 GT4, toujours en GT Sport, et avec laquelle il accrochait la troisième place du Championnat Production.
En 2021, Anthony Dubois signait son tout premier succès sur une manche du Championnat de France de la Montagne en imposant son Alpine sur la Course de Côte de La Pommeraye. En 2022 son palmarès s’enrichissait d’un Trophée FFSA du groupe GT Sport, avant qu’en 2023 il présente au départ de la saison une Alpine A110 Evo engagée en GTTS/3. Quatrième du Championnat Production en 2023, Anthony Dubois poursuivait sa progression l’année suivante pour accrocher la place enviée de Vice-champion de France Production.
Le titre comme objectif 2025
En relançant son Alpine A110 Evo pour une nouvelle campagne en 2025, il était clair qu’Anthony n’avait d’autre ambition que de remporter le titre. Pour cela, le Berrichon restait fidèle à une Alpine qui avait démontré sa compétitivité : « Nous n’étions pas encore parvenus au bout du développement de la voiture et dans mon esprit il nous restait encore des choses à démontrer », débute Anthony. « Durant la pause hivernale nous lui avons offert de nouvelles améliorations qui devaient la rendre plus performante encore, et dès la première épreuve j’ai pu me rendre-compte que nous allions dans le bon sens. »
Vice-champion de France 2024, Anthony Dubois débutait sa campagne 2025 avec à l’esprit la volonté de tout mettre en œuvre pour aller chercher le titre. Et les premières confrontation auront pour effet de le mettre en confiance puisque la victoire sera au rendez-vous. Tout d’abord à Bagnols-Sabran : « En terminant devant Yannick (Poinsignon) sur la première montée d’essais nous savions que nous étions dans le coup. Par la suite Yannick sera contraint à l’abandon, mais on repart de Bagnols-Sabran avec une victoire qui reste malgré tout très importante parce que la fin de saison précédente avait été compliquée et là je signe des chronos qui me satisfont pleinement. J’ai surtout un excellent ressenti dans la voiture qui confirme le bon travail réalisé durant l’hiver », analyse Anthony qui s’impose avec plus de quatre secondes d’avance sur la Renault R.S.01 de Jean-François Ganevat.

Impossible d’aller chercher sur le Col Saint-Pierre un Nicolas Werver survolté, trop peut-être, puisque l’Alsacien finira par se faire piéger sous la pluie. Anthony Dubois accrochait donc sur l’épreuve cévenole la deuxième place, leader des pilotes engagés sur le Championnat de France de la Montagne : « J’avoue que j’ai roulé avec une certaine prudence. Je me suis lâché, mais pas à 100%. Les conditions étaient particulières et moi qui d’habitude me sens à mon aise sous la pluie, là j’avais le sentiment qu’il ne fallait pas pousser la voiture dans ses derniers retranchements. J’ai roulé fort, mais en conservant une marge de sécurité. »
On sait que sur le court tracé de la Course de Côte d’Abreschviller la victoire se joue dans un mouchoir de poche. Et si au final Anthony Dubois doit s’incliner pour une seconde une face à la BMW M3 E92 de Yannick Poinsignon, il conserve malgré tout un excellent souvenir de son week-end mosellan : « Sur la dernière montée je suis très près du meilleur chrono de Yannick, ce qui confirme que je vais pouvoir être bien sur des tracés rapides. Dans mon esprit c’est une excellente chose. »
La vélocité de l’Alpine A110 se confirmera sur le Course de Côte d’Hébécrevon où Anthony Dubois s’imposera cinq dixièmes devant Yannick Poinsignon : « Les sensations étaient très bonnes, ce fut un super week-end dont je suis particulièrement satisfait. » Le Berrichon retrouvait par la suite la Course de Côte de La Pommeraye, terrain de sa toute première victoire sur une manche du Championnat de France. Mais cette saison, si on le retrouvait une nouvelle fois sur le podium, il devait se contenter de la troisième place : « J’avoue ma déception. J’ai eu des problèmes de tenue de route que nous avons eus du mal à identifier. Nous avons essayé un nombre incalculable de réglages, mais rien ne convenait. Ce fut pour moi un week-end frustrant. »
Le bilan de sa participation à Saint Gouëno ne sera guère plus enthousiasmant. A nouveau c’est à la troisième place, derrière Jean-François Ganevat et Yannick Poinsignon, que l’on retrouvait l’Alpine A110 d’Anthony : « Le week-end a mal débuté parce que nous sommes tombés en panne avec le camion en nous rendant en Bretagne. Pour ce qui est de la course, là encore la tenue de route n’était pas terrible. J’ai également connu un problème avec une durit qui s’était déboitée et qui me fait perdre le gain de la deuxième montée. C’est un week-end à oublier », confie Anthony qui conservait malgré tout la première place du championnat qu’il occupait depuis le tout début de saison.
Avant de se rendre à Marchampt, des travaux étaient entrepris sur l’Alpine afin d’identifier les problèmes de tenue de route. Des solutions seront trouvées, ce qui permettra à Anthony de se présenter dans le Beaujolais avec une voiture bien plus à sa convenance… La lutte sera alors d’une rare intensité, et ce n’est que pour trente-six millièmes qu’Anthony concédait la victoire à Yannick Poinsignon : « On ne va pas refaire la course, mais je perds du temps sur une montée en rattrapant Thomas Chavot. Je fais un deuxième départ sur lequel je ne suis pas aussi bien que sur le premier. Finalement je perds la course sur des détails. C’est comme ça. »
Le combat sera tout aussi intense à Vuillafans où s’il termine au troisième rang, Anthony ne pointe qu’à une seconde sept de Jean-François Ganevat, le vainqueur de l’épreuve : « J’étais un peu en retrait, mais au final c’est très serré parce qu’une seconde sept sur un cumul de près de dix kilomètres c’est dérisoire. Mais j’avoue que Jean-François a réalisé une dernière montée exceptionnelle. Pour ma part j’ai donné le meilleur de moi-même, je n’ai donc aucun regret à avoir, même si j’ai une panne et qu’à la fin du week-end je ne suis finalement crédité d’un chrono que sur les deux premières montées de course. Je peux de ce fait m’estimer content d’être sur le podium. »
Vainqueur de la Course de Côte de Dunières en 2024, Anthony Dubois récidivait cette année en s’offrant un nouveau succès en Haute-Loire : « Nous avons essayé des nouveautés, notamment en ce qui concerne les réglages du châssis, et ça s’est avéré payant. J’étais performant dès le début du week-end et si mes souvenirs sont bons j’ai été leader de bout en bout. »

Avant de rendre sur le Mont-Dore, Anthony avait rappelé en souriant, et comme pour se rassurer, l’adage qui veut que ''Quand on gagne Dunières, on gagne le Mont-Dore''. Mais cette année, à l’heure de faire les comptes, la BMW M3 E92 de Yannick Poinsignon occupait le sommet de la hiérarchie, 181 millièmes devant l’Alpine d’Anthony : « C’est une énorme frustration… Forcément. Il y a eu tout au long du week-end des tensions dues à des faits de course, des drapeaux rouges, pas mal d’éléments perturbateurs. Je pense que je n’ai pas vraiment eu de chance. Mais je garde à l’esprit que lors de la précédente édition je gagne pour pas grand-chose et que cette année c’était au tour de Yannick. Il faut l’accepter, c’est de bonne guerre. »
Anthony Dubois retrouvait la plus haute marche du podium à Turckheim où il signait son quatrième succès de la saison malgré une absence sur la montée de course du dimanche matin : « J’ai un capteur qui m’a lâché et je perds une montée, ce qui finalement ne me posera pas de problème par la suite. Heureusement que j’avais mis la barre très haut dès la première ascension parce que j’aurais pu craindre que mes adversaires reviennent fort. »
Pour la première fois de la saison, à l’issue de la dernière confrontation, on ne retrouvait pas Anthony Dubois sur le podium. En effet, à Limonest il devait se contenter de la quatrième place : « Là encore j’ai eu un petit souci d’ordre mécanique qui, sur la dernière montée, me fait m’élancer au dernier moment, et je suis parti sous la pluie. Le week-end reste malgré tout positif puisque j’étais leader de la première à la troisième montée, et que je dois m’incliner à l’issue de la quatrième. Je ne suis pas sur le podium ce qui est un peu frustrant sur la dernière manche de la saison. Heureusement que le titre était joué. »
Un premier titre de Champion de France
A l’issue d’une saison particulièrement disputée, Anthony Dubois remporte son premier titre de Champion de France de la Montagne Production. Une consécration que le Berrichon peut pleinement savourer : « En termes de bagarre c’est à mon sens une des plus belles saisons que le championnat ait pu connaitre avec un bel attrait sportif tant pour nous que pour le public », analyse Anthony. « Ce fut très positif parce que les confrontations ont été saines et que chacun a fait valoir ses qualités à différents moments. C’est ce qui a donné ce match très intéressant. »

Cette première consécration au sommet du Championnat Production est le fruit d’un travail d’équipe, et à ce titre Anthony Dubois veut remercier ceux qui furent d’inconditionnels soutiens tout au long de la saison : « Un immense merci à Centre Alpine Bourges, Centre alpine Rennes, Lubexel, SignaTech, Mecaparts, Auberge Joseph Mellot, Carrefour Market Saint-Martin-d'Auxigny et la Châtre, la Brasserie Sancerroise, Jbm, Mecatech, également à mon équipe Théo, Mathis, Michel, Caroline, Félix, Laurent, Florent, Rémi avec qui j’ai passé d’excellents moments tout au long de l’année. »
Pour l’heure Anthony Dubois n’est pas en mesure de se projeter sur la saison 2026 : « La voiture est en vente et je ne sais absolument pas ce que je vais faire. J’ai différents projets que je souhaiterais mettre en place en gardant à l’esprit que je prends un réel plaisir au sein de ma structure à préparer des voitures pour d’autres pilotes », rappelle Anthony. « En 2026 une nouvelle voiture rejoindra l’équipe, elle s’ajoute à celle avec laquelle évoluait cette saison Rémi (Courtois), et je vais peut-être privilégier le rôle de responsable de team plutôt que celui de pilote. Nous verrons bien. Nous avons quelques mois pour affiner notre réflexion et nous verrons en fonction des demandes de ceux qui évolueront au sein de notre structure », estime Anthony qui pense toutefois rester fidèle à la course de côte : « Nous sommes bien ancrés dans cette discipline sur laquelle nous avons une réelle expérience, mais je ne ferme pas la porte à autre chose. Nous devrions être présents, présenter une voiture supplémentaire, mais je ne peux rien officialiser pour le moment », conclut le Champion de France.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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