Deuxième du Challenge Open F3

S’il court avant tout pour essayer d’améliorer ses propres performances, Patrick Cholley ne manque jamais de se mettre en valeur. En cette année 2023 il a une nouvelle fois cumulé les bons résultats, pour au final terminer deuxième du Challenge Open dédié aux Formule 3.

Pilote, organisateur, président d’ASA, Patrick Cholley est impliqué à plus d’un titre dans la compétition automobile. Licencié depuis 1977, c’est en 1989 qu’il prenait part à sa toute première course de côte. Au début des années 2000, il animera la discipline avec une F3 et cela fait donc maintenant plus de vingt ans qu’il est fidèle à une catégorie qui l’a vu glaner plusieurs succès. L’actuel président de l’ASA Luronne compte en effet à son palmarès cinq victoires scratch sur des épreuves régionales et plusieurs succès de groupe et de classe.

Depuis 2017, Patrick Cholley anime avec assiduité le Championnat de France de la Montagne en étant un des acteurs du Challenge Open DE/5S, dédié aux pilotes évoluant aux volants de Formule 3. La passion est communicative, et Patrick a transmis le virus de la course à ses fils Ludovic et Arnaud. Ils ont également hérité du talent de leur père, puisqu’ils jouent habituellement les premiers rôles parmi les monoplaces que l’on retrouve sur les manches du championnat, et qu’ils ne manquent pas de se battre pour la victoire au scratch sur les épreuves régionales.

Le succès, Patrick Cholley ne court plus après… Même si son âme de compétiteur l’incite à toujours vouloir faire mieux, il considère qu’il est arrivé à un âge où il devient difficile de contrer les attaques de jeunes pilotes aussi fougueux que talentueux. Mais en 2021, au volant d’une Dallara F306, le Haut-Saônois accrochait la troisième place du Challenge Open F3. L’année suivante, il troquait sa F306 contre une F311 avec laquelle il terminait au cinquième rang de ce même challenge. Et c’est avec cette Dallara F311 qu’il repartait en 2023 pour une nouvelle saison sur le Championnat de France de la Montagne.

Faire toujours mieux !
Pleinement satisfait du comportement de sa monoplace, Patrick estimait qu’elle était pour lui la voiture idéale : « C’est une auto très fiable, performante, qui offre de belles sensations et donne énormément de satisfaction. Il était donc pour moi logique de la conserver cette saison », confie le Haut-Saônois. « Et puis j’avais mis à profit la saison 2022 pour bien comprendre son fonctionnement, c’était bien de continuer avec elle et de mettre à profit les enseignements que nous avions récoltés. » Excepté une révision d’usage, la monoplace de Patrick Cholley ne bénéficiait d’aucune attention particulière avant de retrouver les épreuves du championnat : « Nous avons juste enlevé la bâche et regonflé les pneus », confie Patrick sur le ton de la plaisanterie.

Comme chaque année, Patrick Cholley construit son calendrier non pas en fonction des tracés sur lesquels sa Dallara pourrait être à son avantage, mais en optant pour les épreuves qu’il affectionne : « Il y a des rendez-vous incontournables, des courses sur lesquelles j’aime beaucoup me rendre, et c’est en fonction de cela que je fais mon calendrier. » Pour ce qui est de ses objectifs, Patrick souhaite avant tout rester dans le rythme, « en essayant bien évidemment d’améliorer les chronos que j’ai signés lors des précédentes éditions. Mais je n’ai pas vraiment de prétentions en ce qui concerne ma position sur le championnat. »

Même si le tracé de la Course de Côte de Bagnols-Sabran n’est pas celui qui retient le plus son attention, Patrick estime qu’en étant engagé sur le championnat il est de bon ton d’être présent sur le coup d’envoi : « Ce n’est pas mon épreuve préférée, mais c’est toujours bien de jauger de ses capacités sur la toute première confrontation de la saison. Si tu veux être dans le coup et bénéficier de la dynamique du lancement de la saison, il te faut être présent. » Une présence qui se conclura par une cinquième place dans la classe DE/5. « Ce qui me convient parfaitement. »

C’est à une même cinquième place que l’on retrouvait Patrick Cholley à l’arrivée du Col Saint-Pierre à l’issu d’un week-end un peu plus compliqué : « Ça reste une des courses les plus difficiles à assimiler, notamment sur le haut du parcours. Mais malgré tout nous avons passé un excellent week-end et quand, comme ce fut le cas en 2023, la météo est clémente, c’est particulièrement agréable. »

A Abreschviller, Patrick Cholley viendra signer une belle performance en terminant deuxième des F3, à seulement quatre dixièmes de Daniel Allais, mais devant son fils Arnaud : « Il a connu des problèmes et n’a pas pu faire l’ensemble des montées. Il n’était pas au départ de l’ultime ascension et c’est sur celle-là que nous signons les meilleurs chronos du week-end. En ce qui me concerne, j’aime bien cette course, où nous retrouvons chaque année une bande de copains avec qui nous passons de très bons moments », confie Patrick plus attaché à la convivialité qu’à son excellent résultat. « Daniel a une sacré expérience et je suis très content de terminer aussi proche de lui. »

Après Abreschviller, Patrick Cholley ira faire une escapade sur la Course de Côte des Myrtilles où il terminera au quatrième rang, très proche du podium. Un podium sur lequel on retrouvait ses deux fils, puisque Ludovic remportait un succès scratch en devançant Pierre Mayeur et qu’Arnaud Cholley complétait le podium : « C’est une belle épreuve régionale qui se situe à une demi-heure de la maison. Nous y allons chaque année parce que l’épreuve est sympa et que l’organisateur est un copain. Il a parfois du mal à avoir un plateau conséquent, donc nous allons sur cette épreuve avec grand plaisir. C’est un rendez-vous qui me tient à cœur puisqu’à une époque la Course de Côte des Myrtilles était organisée par l’ASA Luronne, et que c’est une de mes premières épreuves en tant que pilote lorsque je roulais avec une Marcadier. »

Le retour de Patrick Cholley sur le championnat se fera à Marchampt où il reconnait avoir là encore rencontré quelques difficultés : « J’aime beaucoup ce tracé mais il est compliqué d’aller vite sur une épreuve où par moment il faut avoir le cœur pour rester le pied à fond. J’ai déjà eu l’occasion de faire quelques petites escapades hors de la route à Marchampt, donc parfois je suis un peu sur la retenue », confie-t-il en souriant. « Mais ça reste un week-end très sympathique. »

Terminer deuxième des F3 derrière Didier Brun peut être considéré comme une performance de premier ordre. C’est ce que réalisera Patrick Cholley à l’occasion de sa participation à Vuillafans : « J’ai pu améliorer les chronos que j’avais signés sur cette épreuve lors des précédentes éditions, c’est vraiment enthousiasmant. Je disposais de pneus neufs et ça m’a certainement aidé. Mais là je suis vraiment content du résultat, que je ne suis pas sûr de pouvoir rééditer », avoue humblement Patrick.

C’est sur une manche du Championnat de France de la Montagne 2ème Division, à La Broque, que Patrick Cholley poursuivait sa saison. En terre alsacienne, le Haut-Saônois accrochait la quatrième place au scratch et se payait le luxe de signer une victoire de classe : « J’ai bien roulé, mais je me suis peut-être un peu trop focalisé sur ma course, sans tenir compte de ce que faisaient les autres. C’est dommage parce que je ne termine pas très loin de Jacky Gourdet qui finit troisième, et si j’avais été un peu plus attentif j’aurais peut-être pu me battre pour le podium. Mais ce n’est absolument pas grave et ça reste un excellent résultat. »

A l’occasion de la Course de Côte Régionale du Mont de Fourche, Patrick Cholley coiffe une double casquette. En sa qualité de Président de l’ASA Luronne il est en charge de l’organisation de l’épreuve, mais en tant que pilote il reste un des animateurs de cette manifestation : « C’est compliqué de me concentrer sur l’épreuve parce que je suis constamment sollicité, ce qui est normal. Je termine cinquième, l’épreuve s’est bien déroulée et suscite l’adhésion des pilotes et donc je suis pleinement satisfait. J’apprécie toujours l’aide qui nous est apportée tant par les bénévoles que par la municipalité. C’est réjouissant, à l’heure où il y a de moins en moins de courses de côte, de voir que notre épreuve est appréciée. »

Le week-end au Mont-Dore sera un peu plus complexe avec une météo capricieuse qui allait rendre l’approche de la course difficile : « Nous avons passé plus de temps à fixer les barnums qu’à nous occuper des voitures », ironise Patrick. « Malgré tout j’ai pu rouler sans connaitre de problème, je regrette jusque que nous n’ayons fait que deux montées de course, mais on est toujours tributaire des sorties de routes et des interruptions. »

Patrick Cholley terminait sa saison sur la Course de Côte de Turckheim, où la famille Cholley allait s’illustrer en monopolisant le podium de la F3. Car si Ludovic s’impose devant son frère Arnaud, c’est Patrick que l’on retrouve à la troisième place : « C’est bien évidemment un excellent souvenir. Nous avons eu du beau temps, tout s’est parfaitement déroulé pour nous et terminer par un triplé c’est réjouissant d’autant qu’il y avait un beau plateau dans la catégorie. Et c’est la première fois que nous réalisions un triplé sur une épreuve du championnat… Je confirme, ça restera donc un très beau souvenir. »

Deuxième du Challenge Open F3
A l’issue de cette saison durant laquelle il a accumulé les bons résultats, Patrick Cholley termine deuxième du Challenge Open F3, sept points derrière Benoit Taviaux : « C’est pour moi une très bonne saison, durant laquelle je suis à l’arrivée de toute les épreuves avec une voiture qui a parfaitement fonctionné. Pour ce qui est de la deuxième place, nous n’étions pas très nombreux dans la catégorie, donc il faut relativiser », analyse modestement Patrick. « Après je peux avoir le regret de ne pas m’être rendu à Limonest parce que j’aurais pu reprendre les commandes du challenge à Benoit (Taviaux). Mais ce week-end là nous organisions le Rallye de la Haute-Saône et en tant que président de l’ASA Luronne je me devais d’être présent. Mais je ne me formalise pas pour autant, Benoit est plus rapide que moi et il est logique qu’il remporte ce Challenge Open. »

Chez les Cholley, quand les fistons sont disponibles, on a pour habitude de courir en famille. C’est donc à ses fils que Patrick adresse ses premiers remerciements : « Un immense merci à mes fils Ludovic et Arnaud qui m’aident énormément dans la préparation et les choix de réglages de ma voiture. Merci également à mon épouse, Michèle qui me suit sur toutes les épreuves et qui accepte que je continue encore de courir, Mélanie et Laura mes belles-filles qui nous accompagnent également sur les courses. Merci à mes partenaires, LC Racing l’entreprise de maintenance, préparation et entretien de voitures de course créée par Ludovic, l’équipementier Corbeau et le Conseil Départemental de la Haute-Saône. Et bien évidemment je n’oublie pas de remercier vivement tous les officiels et tous les commissaires sans qui rien ne serait possible et qui répondent toujours présents dans une période difficile. »

Rien n’est encore arrêté en ce qui concerne la saison 2024 durant laquelle Patrick Cholley craint fort que des problématiques de calendrier ne l’empêche d’être sur certaines épreuves du championnat : « L’ASA Luronne organise cinq épreuves et je dois articuler mon calendrier sportif en fonction de ces épreuves… On pensait que dans la logique des choses il y aurait quinze jours entre Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre, et finalement ça ne sera pas le cas. J’avais prévu d’inscrire le slalom de la Vallée entre les deux premières manches du CFM. Et comme en 2025 ce slalom sera le théâtre de la Finale de la Coupe de France des Slaloms, je ne sais pas si je pourrai être absent cette année », explique le Haut-Saônois. « Mais sinon j’aimerais bien refaire une saison similaire à celle de 2023, en repartant avec la Dallara F311 sur une bonne partie des épreuves du championnat. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Patrick Cholley.

 


← Retourner à la liste d'articles