Pierre Béal prépare ardemment 2019

En 2017 Pierre Béal acceptait de faire une infidélité à sa marque de cœur, BMW, pour troquer sa vénérable M3 GTR contre une toute nouvelle Silhouette Volvo TC10 S60. Après une demie saison de préparation, le pilote Isérois espérait tirer la quintessence de sa nouvelle arme lors de sa campagne de France 2018… Mais le sort en décidait autrement !

Animateur du Championnat de France de la Montagne depuis plus de vingt ans, Pierre Béal a fait l’essentiel de sa carrière sportive aux volants de différentes BMW. Au départ de la saison 2017, c’est d’ailleurs avec sa M3 GTR qu’il s’alignait sur les premières manches. Mais Pierre prenait rapidement conscience que, même en faisant preuve d’une combativité sans faille, sa vénérable BMW pouvait difficilement rivaliser avec les nouvelles GTTS qui animaient le Championnat.

Ce constat l’incitait à délaisser la marque allemande pour chercher une nouvelle monture, plus récente et plus performante. Après réflexion, Pierre Béal portait son choix sur une Silhouette, une Volvo TC10 S60. La nouvelle arme du pilote isérois faisait son apparition à mi-saison, à Marchampt en Beaujolais, et Pierre devait mettre à profit les dernières manches du Championnat pour parfaire les réglages de la belle suédoise.

Ses participations sur les épreuves de seconde partie de la saison 2017 laissaient augurer de bons résultats pour la suite, la Volvo laissant apparaitre un réel potentiel : « Fin 2017, nous n’avons quasiment rien fait sur la voiture, excepté modifier la pignonnerie de boîte de vitesses qui était issue du circuit », explique Pierre. « Pour le reste, elle était ’’dans son jus’’ et je savais qu’elle disposait d’un énorme potentiel qui permettrait de la faire évoluer au fil des épreuves. »

Pour parfaire les réglages de sa Volvo, Pierre prenait part aux essais organisés mi-mars par sa structure, le BP Autosport. En l’espace de quelques années, cette manifestation est devenue l’un des rendez-vous majeurs pour de nombreux pilotes dans la préparation de leurs saisons : « Ce sera encore le cas cette année, les essais organisés à Vignieu, en Isère, auront lieu sur deux jours, les samedi 16 et dimanche 17 mars. » Les pilotes qui souhaitent participer à cet événement peuvent d’ores et déjà prendre contact avec le président de l’Association, Bernard Deterne, au 06.79.63.58.11. « Nous avons même prévu une soirée dansante le samedi soir, on veut vraiment créer une ambiance festive autour de ces essais qui sont le lieu où les pilotes se retrouvent après la pause hivernale. »

Objectif 2018 : Le top 5 !
Satisfait par les premiers tours de roues de sa Volvo TC10 S60, Pierre Béal attendait de pied ferme le début de saison 2018 : « J’avais pour objectif de terminer parmi les cinq premiers, car si la voiture dispose d’un vrai potentiel, j’étais conscient qu’il allait encore falloir travailler pour en tirer le meilleur. J’avais encore une certaine méconnaissance de la voiture et de ce fait viser le podium me semblait irréalisable. Mon principal objectif était de me rapprocher des meilleurs et de terminer dans le top 5. »

Le premier week-end gardois débutait sous les meilleurs auspices, puisque à l’issue des essais de la Course de Côte des Bagnols-Sabran, Pierre Béal était crédité du sixième temps. Mais malheureusement sa course s’arrêtait dimanche matin sur la première montée de course : « Sur la première épingle, je n’avais pas de train avant et j’ai eu du mal à faire tourner l’auto. Sur la deuxième épingle elle a refusé de tourner et j’ai tapé le talus. » Dans l’impossibilité de réparer sur place, Pierre devait abandonner.

La réparation devait être réalisée en un temps record, afin que la Volvo puisse se présenter au départ de la deuxième manche de la saison, le Col Saint-Pierre : « En démontant, on s’est rendu compte que le pont autobloquant était monté à l’envers, ce qui explique les problèmes que j’avais rencontrés. En fait, quand je décélérais, j’étais toujours à fond, et je me suis fait piéger. »

Avant de rejoindre Saint-Jean-du-Gard, Pierre et son équipe avaient pris soin de réparer les éléments de carrosserie, mais pas d’intervenir en profondeur sur l’autobloquant : « C’est dire si je n’abordais pas cette épreuve dans les meilleures conditions », confie l’Isérois. « Mais sachant à quoi m’attendre, j’ai levé le pied sur les parties les plus sinueuses. Je ne pouvais donc pas m’attendre à réaliser une performance. »

Autobloquant changé, Pierre Béal pouvait rejoindre le Lorraine et la Course de Côte d’Abreschviller avec une Volvo qui correspondait nettement plus à ses attentes : « Ça allait nettement mieux du côté de l’autobloquant, mais là j’ai connu un problème avec l’accélérateur qui s’est coincé, ce qui a eu pour effet un petit flirt avec les rails sur le haut du parcours. Ce fut un week-end un peu compliqué. »

Grosse sortie de route à mi-saison
Après Abreschviller, au mois de mai, Pierre Béal s’engageait sur deux épreuves régionales, les Courses de Côte de Coligny et de Donzy : « A Coligny, il pleuvait tellement que je n’ai pris part qu’à une seule montée de course », se souvient Pierre qui, le week-end suivant, s’imposait en Production à Donzy. Mais sa victoire ne lui laissera pas un souvenir impérissable. Son week-end fut avant tout marqué par une violente sortie de route : « Juste avant l’arrivée, le moteur a coupé alors que je devais être aux alentours de 160 km/h. Les roues se sont alors bloquées, et je suis allé m’encastrer dans un mur », se souvient Pierre. « L’avant de la voiture était totalement défoncé, il y avait d’énormes dégâts. » Des dommages qui nécessitaient une longue réparation, et ce n’est qu’à Chamrousse que l’on retrouvera finalement la Volvo.

Réputé pour sa régularité, Pierre Béal est un pilote qui part très rarement à la faute. Ses sorties de route sont peu nombreuses, et si cet accident à Donzy laissait de nombreux stigmates sur sa monture, il marquait également le pilote Isérois qui abordait son épreuve à domicile avant tout pour retrouver la confiance : « Ça n’allait pas comme je le voulais, notamment sur les accélérations, les relances en sorties d’épingles. J’ai fait ce que j’avais à faire, mais je n’étais pas totalement dans le coup, car quand tu tapes dans un mur, tu as toujours l’impression que la voiture va y retourner. Ça n’a pas été évident, mais j’étais content d’arriver au bout. »

N’ayant rien à gagner sur cette saison passablement écourtée, Pierre Béal faisait l’impasse sur Turckheim pour terminer sa saison à Limonest : « J’ai finalement bien fait de ne pas aller en Alsace, car à Limonest j’avais l’embrayage qui était totalement ’’cramé’’, et je n’ai pas pu prendre part à l’ensemble des montées. Dimanche, je ne pouvais pas passer la première. »

Oublier 2018 !
« C’est la plus mauvaise saison de toute ma carrière ! », confie Pierre sans se départir de son sourire. « Moi qui ne sors quasiment jamais, j’ai été victime d’un accident et j’ai accumulé les problèmes. C’est vraiment pour moi la saison à oublier. »

Pierre Béal tourne donc la page 2018 et se concentre sur la saison à venir qui, il l’espère, lui permettra de se mettre à nouveau en valeur : « On profite de l’intersaison pour travailler sur la voiture et on a déjà commencé à changer pas mal de choses, notamment au niveau de l’autobloquant. Normalement, ça devrait être nettement mieux et je devrais pouvoir signer enfin des résultats avec cette auto. De toute façon, si je n’y arrive pas cette année, il sera temps de passer à autre chose », lâche-t-il goguenard.

Fer de lance de l’équipe BP Autosport qui s’étoffe au fil des saisons, Pierre Béal se veut confiant pour cette saison 2019 : « Michael Terrasson, Jean-Marc Tissot et Rudy Ginard évoluent à présent au sein de notre structure. C’est une équipe sympa, ce qui nous permet de partager des week-ends, de nous entraider, et puis de par mon expérience, j’ai un peu un rôle de coach, ce qui me va très bien. C’est toujours revalorisant de voir que d’autres pilotes te font confiance. »

A l’heure de remercier ceux qui le soutiennent, Pierre Béal n’oublie évidemment pas les pilotes du Team BP Autosport, « mais également tous les membres de l’équipe, qui nous encadrent, qui gèrent la logistique. Un grand merci à mes partenaires, Autovision à Villefontaine qui est partenaire officiel de BP Autosport et qui, en compagnie de Véronique sa compagne, officie en qualité de traiteur sur nos manifestations. Merci au Garage Curt à Chèzeneuve, qui m’aide tant pour la mécanique que pour la carrosserie, Béal Charpente puisque l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même », plaisante Pierre. « Merci également aux Matériaux de Construction SAMSE, le fabricant de charpentes CIMOB, D3M, Hanotte Bois et la Mairie de Saint-Quentin-Fallavier. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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