Troisième du Championnat Sport

En s’installant derrière le volant d’une Nova-Proto NP-01, Marc Pernot se lançait un nouveau défi. Cette saison 2023, qui devait être celle de l’apprentissage de son Proto, sera finalement la saison des podiums. Abonné à la ''boîte'' tout au long de l’année, le Franc-Comtois se classe finalement troisième du Championnat Sport.

Nul n’a jamais douté de la compétitivité des frères Pernot. Après des apparitions sporadiques sur le championnat, où ils ne manquaient pas de signer des victoires de classes, Marc et Etienne viendront chercher des titres dès leurs premiers engagements officiels sur le Championnat. Etienne remportera le Challenge Open Formule Renault en 2021 avant de s’adjuger l’Open CN/2 la saison suivante. En 2021, Marc accrochait à son palmarès le Trophée Lionel Régal, qui récompense le meilleur jeune sur le Championnat Sport. L’année suivante, pour sa toute première saison au volant d’une Tatuus Formula Master, le pilote d’Ornans remportait le Trophée FFSA du groupe DE, le Challenge Open DE/8 et concluait sa série de belles performances par un succès sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne.

Sixième du championnat à l’issue de la saison 2022, Marc Pernot, qui avait cumulé titres et trophées, décidait qu’il était alors temps de franchir un échelon supplémentaire et de venir exprimer ses talents dans la cour des grands. Il choisissait donc d’intégrer la catégorie reine du Championnat de France de la Montagne Sport, en optant pour une Nova-Proto NP-01 bénéficiant des dernières évolutions avec notamment un siège pilote en position centrale.

Un choix qui se présentait comme un nouveau défi pour le Doubien qui, comme en 2022, optait à nouveau pour une nouvelle monture : « Si l’on veut évoluer au plus haut niveau il ne faut pas hésiter à relever des challenges. Opter pour une Nova Proto engagée en E2-SC/3 en était un », estime Marc. « La saison 2022 fut la première durant laquelle j’ai pu évoluer tout au long de l’année avec la même voiture sans la partager avec Etienne. Ça s’est plutôt très bien passé, dans mon esprit il était donc temps de venir défier l’élite de la discipline. »

C’est le lundi précédent la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture du championnat, que Marc Pernot prenait possession de sa nouvelle voiture : « Cela nous a juste laissé le temps de faire 25 tours sur le circuit du Bourbonnais pour avoir un premier ressenti de la voiture. Nous n’avons apporté aucune modification aux réglages, juste essayer de comprendre le fonctionnement. » Marc aura l’opportunité de faire cinq tours de circuit supplémentaires à la veille de Bagnols-Sabran, mais sa séance d’essais était interrompue par une pluie incessante.

Objectif : Jouer avec les meilleurs du Championnat
La prise en main du proto sortie des ateliers de Saint-Pé-de-Bigorre faisait prendre conscience à Marc qu’il rentrait dans un nouvel univers : « On est en droit de se poser la question de savoir comment on va se sentir sur les épreuves avec une auto aussi puissante et aussi plaisante à piloter. Des rapports poids / puissance comme ceux proposés par la Nova-Proto sont assez rares, c’est plutôt démentiel. »

Lorsque l’on dispose d’une telle voiture, ce n’est évidemment pas pour faire de la figuration. Marc Pernot savait qu’il lui serait difficile d’aller chercher le titre alors qu’il découvrait sa nouvelle monture et qu’il devrait faire face à des pilotes bien plus expérimentés dans le maniement d’un tel proto : « Mais sans clairement afficher de prétentions, nous espérions accrocher le podium du championnat. Mon principal objectif n'était pas de m’imposer, mais de parvenir à jouer avec les prétendants au titre. »

Le tracé de la Course de Côte de Bagnols-Sabran est loin d’être le plus facile à aborder, d’autant plus lorsque l’on se lance au volant d’une nouvelle voiture : « Il faisait froid, nous avions tout à découvrir, de ce fait nous n’avons pris aucun risque. J’ai fait preuve de prudence en essayant de bien comprendre le maniement de la voiture… D’ailleurs, sur la première montée, j’ai même oublié de mettre en fonction la cartographie course, je suis resté en mode ''Parc'', ça se ressent au niveau du chrono », plaisante Marc. « Mais ce fut un bon week-end de mise en route », analyse le Doubien qui termine cette première épreuve au quatrième rang.

Mais dès le Col Saint-Pierre Marc Pernot venait s’immiscer dans la lutte en tête en accrochant la deuxième place, derrière Geoffrey Schatz, mais devant Fabien Bourgeon : « C’est un tracé que j’adore, mais j’ai senti que j’avais du mal à tenir la voiture dans le sinueux que l’on trouve en début de parcours, mais que j’étais plus à mon aise par la suite dans les portions rapides. Je commençais à comprendre le châssis et je savais alors qu’il y avait encore une marge de progression en termes de réglages. Nous avons travaillé dans ce domaine, et je suis bien évidemment content de terminer deuxième. Sur le moment je n’ai pas pris conscience de la performance, mais avec le recul je me rends compte que le résultat est plus qu’honorable. »

En l’absence de Geoffrey Schatz retenu dans les paddocks à cause d’un problème technique, la Course de Côte d’Abreschviller allait permettre à Marc Pernot de livrer un duel à Fabien Bourgeon. Et si au final le Franc-Comtois s’incline, il ne concède que cinq dixièmes à son adversaire : « Nous étions dans l’optique de découvrir, donc il n’y a pas de réelle frustration de terminer deuxième, juste quelques regrets de ne pas avoir pu gratter au départ ou à l’épingle ces quelques dixièmes. Mais le résultat est tout de même très satisfaisant. »

Pour la première fois de sa courte carrière, Marc Pernot allait prendre part à la campagne de l’Ouest. Un programme de trois épreuves que le Franc-Comtois allait découvrir et où, à trois reprises il allait se hisser sur le podium : « J’ai été agréablement surpris par ces trois épreuves », reconnait Marc qui débutait sur les Teurses de Thèreval – Agneaux où il accrochait la deuxième place : « Nous étions de mieux en mieux en châssis et je suis plutôt satisfait des ma prestation, j’estime que c’était correct. »

A La Pommeraye, c’est au troisième rang que l’on retrouvait la Nova-Proto de Marc Pernot à l’arrivée de l’épreuve angevine : « Cela faisait de nombreuses années que l’on nous conseillait de venir à La Pommeraye… Je ne regrette pas le déplacement. J’ai rapidement été dans le rythme sur une épreuve rapide où j’ai pris un plaisir fou », commente le Doubien. « Je suis juste un peu frustré de terminer derrière Fab (Bourgeon), parce que nous nous sommes battus tout au long du week-end et qu’au cumul des deux meilleures montées je ne termine qu’à six dixièmes. Et sur mon meilleur chrono je ne suis qu’à neuf dixièmes de Geoffrey, c’est plutôt très encourageant pour une première sur cette épreuve. »

A Saint Gouëno, Marc allait livrer un nouveau duel à Fabien Bourgeon pour finalement terminer à seulement un dixième du Revolt 3P0 : « Là encore il y a une petite frustration parce que je sais que ''j’avais'' ce dixième, alors que j’étais un peu en délicatesse durant tout le week-end avec le châssis, et que je me prends un gros sous-virage sur le dernier virage », analyse le Franc-Comtois qui termine une nouvelle fois sur le podium d’une épreuve qu’il découvrait.

A Marchampt, Marc Pernot retrouvait un terrain qui lui était plus familier. De quoi espérer tenir la dragée haute à un Fabien Bourgeon qui se présentait comme son principal adversaire : « Geoffrey (Schatz) étant absent, on pouvait peut-être rêver de victoire. Les essais se sont d’ailleurs bien passés puisque je termine en tête. Mais sur la deuxième montée de course, je commets une erreur au ''Tarrès'', comme l’an dernier avec la Tatuus », rage Marc qui s’en veut d’avoir endommagé sa Nova-Proto : « On a pu réparer pour les deux dernières montées, mais forcément j’ai eu du mal à retrouver le rythme alors que dans le même temps Fabien (Bourgeon) a sorti un gros chrono. Un peu déçu ! »

La Course de Côte de Vuillafans – Echevannes est pour Marc Pernot le rendez-vous à domicile, celui où tous ses supporters l’attendent : « Ce n’est pas toujours à domicile que l’on est le mieux, et pour être honnête ce n’est pas non plus ma course préférée », reconnait-il. « J’ai connu une panne mécanique le samedi soir, qui me prive de la première montée de course, et on sait que sur ce genre de week-end, une montée ça compte énormément. Dimanche matin, je suis reparti le couteau entre les dents pour signer deux chronos en 1'46'' dont je suis très content. Mais à l’heure de faire les comptes je suis un peu déçu, parce que l’on termine très près de Fabien. »

Chose rare, Marc Pernot ne figurait pas cette saison sur le podium de la Course de Côte de Dunières. Pour deux dixièmes, il se voit devancé par Cindy Gudet qui accroche la troisième marche du podium : « Je savais que Dunières serait une course compliquée parce que je n’étais pas encore totalement à mon aise avec la voiture, et sur ce type de tracé ça ne pardonne pas. J’ai galéré pour trouver du grip et pour être en confiance avec la voiture. Cindy a été très forte en progressant tout le week-end et en signant une performance de tout premier ordre sur le final. Bravo à elle, et on ne va pas se mentir, frustration en ce qui me concerne. »

Une nouvelle fois, c’est à seulement un dixième de Fabien Bourgeon que Marc Pernot conclura une Course de Côte du Mont-Dore tronquée de ses dernières montées : « Comme le Saint-Pierre, c’est une des épreuves que j’apprécie et c’est hyper frustrant de n’avoir fait que deux montées de course. Avec la voiture dont je dispose, pour progresser il faut enchainer les montées, et là c’est hyper frustrant de terminer dans ces conditions, même si je suis très content des chronos que j’ai pu réaliser », avoue Marc.

La saison du pilote Franc-Comtois se poursuivait dans les Alpes à l’occasion de la Course de Côte de Chamrousse sur laquelle une nouvelle fois Marc Pernot accrochait la troisième place : « Après les bonnes performances du Mont-Dore, on s’est dit que l’on allait effacer la frustration de n’avoir fait que deux montées en signant un bon résultat à Chamrousse. Et là on se retrouve loin des autres… On ne comprenait pas pourquoi je lâchais autant de temps. Clairement je n’étais pas totalement à l’aise avec le châssis et de ce fait en manque de confiance. Je ne suis pas satisfait de ma prestation, je m’attendais à mieux après le Mont-Dore. »

A Turckheim, Marc Pernot allait connaitre le même genre de scénario, car s’il accède une nouvelle fois au podium, il voit ses adversaires creuser l’écart : « Je prends une demi-seconde au kil’. Le chrono reste intéressant, mais le feeling n’est pas là. C’est compliqué quand tu as le sentiment de pouvoir faire mieux sans y parvenir. Cindy (Gudet) m’a mis la pression durant tout le week-end et malheureusement elle sera victime d’une panne mécanique sur la dernière montée, sinon je ne suis pas sûr que j’aurais conservé ma place sur le podium. »

A Limonest, Marc Pernot se retrouvait en duel une nouvelle fois avec Cindy Gudet, et cette fois la sextuple Championne de France le privait de podium : « Comme à Dunières, je savais avant même de me rendre sur cette épreuve que ça allait être compliqué. Nous avons essayé d’adapter les réglages à la configuration du terrain, mais ce n’était pas suffisant. Je concède une seconde par rapport aux chronos que je réalisais avec la Tatuus Formula Master, donc pas de quoi se réjouir. Nous n’avons pas trouvé les bons réglages, on en tirera les enseignements pour l’avenir. »

Sur le podium du championnat !
Pour sa première saison au volant de sa Nova-Proto NP-03, Marc Pernot sera à l’arrivée des treize manches du championnat et à dix reprises sur le podium. Une succession de bons résultats qui se traduisent au final par une troisième place sur le Championnat de France de la Montagne Sport : « Je ne peux être que satisfait. Nous avons appris beaucoup de chose, découvert de nouveaux tracés, progressé sur le châssis, trouvé des axes d’améliorations sur lesquels nous travaillons durant la pause hivernale. Je suis de plus en plus à mon aise avec le châssis et le moteur, ce qui me parait de bon augure pour la suite », analyse Marc.

Avant toute chose, c’est vers sa famille que vont les premiers remerciement de Marc Pernot : « A l’ensemble de mes proches qui le suivent en permanence. Un grand merci également à Motul, LONI, AJP transaction, Saône Diffusion, DB Peinture, AXA Ornans et l’Imprimeur Simon. »

Avec une Nova-Proto NP-03, Marc Pernot sait disposer d’une voiture avec laquelle il peut jouer les premiers rôles : « Ce sera l’objectif de 2024 puisque nous repartons pour une saison complète avec comme priorité de se battre pour le titre. Geoffrey ne devrait pas être là l’an prochain, ce sera un gros client en moins, mais il est clair qu’il reste de sérieux concurrents et que la tâche ne sera pas facile. Mais après une saison de découverte il est logique de viser le titre », conclut le jeune Doubien.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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