Gilbert Payneau 2ème de l’Open F2000/3

Pour la seconde année consécutive, Gilbert Payneau animait en 2023 le Championnat de France de la Montagne avec comme seul objectif de se faire plaisir. Un plaisir qui sera associé à de très bons résultats qui permettent au Vendéen de placer sa Peugeot 205 à la deuxième place du Challenge Open F2000/3.

Lorsqu’au début des années 80 Gilbert Payneau décidait de prendre part à ses premiers rallyes, cet agent Peugeot optait tout naturellement pour une 104 ZS. La ''petite Lionne'' sera équipée d’un moteur de Samba groupe B et rendra de bons et loyaux services durant quatre ans. Par la suite, Gilbert décidait de se tourner vers la course de côte et troquait alors sa 104 ZS contre une Peugeot 205 GTI groupe N. Une expérience qui ne durera pas, car en reprenant le garage de son père, Gilbert n’avait plus suffisamment de temps à consacrer à la course.

Il faudra attendre 2016 pour que Gilbert Payneau retrouve les pentes des courses de côte, toujours au volant d’une Peugeot 205 GTI, cette fois en F2000. Durant quatre ans, entre 2016 et 2020, Gilbert Payneau s’alignait chaque année sur trois ou quatre manches du Championnat de France de la Montagne. Mais en 2022, il décidait de franchir le pas et de s’engager officiellement sur le championnat. Malheureusement, quelques soucis sur sa Peugeot 205 l’obligeaient à débuter sa saison avec une Citroën Saxo évoluant en A/2, et qu’il devait découvrir.

Il lui faudra attendre Marchampt pour qu’il puisse enfin aligner sa 205 et terminer la saison en signant quelques bons résultats. Troisième du Challenge Open F2000/3 à l’issue de sa première saison sur le championnat, Gilbert Payneau considérait ce résultat comme anecdotique : « La seule chose importante c’est d’avoir pu prendre du plaisir au volant, et surtout d’avoir pu partager des moments de convivialité avec les animateurs du F2000, groupe au sein duquel règne une excellente ambiance », confiait-il alors.

Cette première expérience concluante sera donc suivie d’une seconde saison sur le championnat, puisqu’en 2023 on retrouvait à nouveau la 205 GTI de Gilbert Payneau sur la liste des concurrents engagés dans le Challenge Open F2000/3 : « Pour le moment je suis bien avec cette 205 que j’aligne depuis huit ans. Il n’est pas dit que par la suite je ne change pas de voiture mais pour l’heure je me fais toujours autant plaisir à son volant », débute le Vendéen.

Excepté un collecteur d’échappement changé pour offrir à sa 205 un regain de couple, Gilbert Payneau se relançait pour une nouvelle campagne dans la configuration dont disposait sa ''Lionne'' l’année précédente : « Je n’ai absolument rien fait d’autres, estimant que ma voiture m’offrait des performances qui me convenaient parfaitement. » D’ailleurs, les performances ne sont pas la priorité de Gilbert qui ne prenait pas le soin de faire des essais préparatoires à sa saison 2023, et qui préférait lancer directement sa voiture en course : « Je cours uniquement pour le plaisir, même si bien évidemment une fois que je suis derrière le volant je me prends au jeu, mais je n’accorde pas grande importance aux résultats. Je n’avais d’ailleurs aucun objectif au départ de cette saison. Mon unique but était de faire suffisamment de course pour figurer au classement final. Mais quand au départ de la saison tu te retrouves confronté à Samuel (Durassier) et Ferdinand (Loton), tu sais que tes espoirs de viser la victoire sont minimes. Et puis en début de saison je ne connaissais pas Sébastien (Delors) qui est un sacré client… Faire le championnat est avant tout pour moi une bouffée d’oxygène, qui me sort de mon quotidien en me permettant de retrouver des copains et d’oublier les tracas du boulot. »

Accumulation de podiums de groupe
La saison de Gilbert Payneau débutait sur la manche d’ouverture du championnat, à Bagnols-Sabran, où le Vendéen allait accrocher la deuxième place du groupe derrière la Peugeot 206 de Sébastien Delors : « Je ne connaissais pas Bagnols-Sabran et l’on m’avait brossé de cette épreuve un tableau loin d’être idyllique. On m’avait laissé entendre que le tracé était dangereux, et j’avoue que je me rendais là-bas avec une certaine appréhension », avoue Gilbert. « Finalement j’ai trouvé ce tracé génial, j’ai vraiment adoré cette course et l’accueil des gens du sud est fabuleux. L’accent des sudistes te donnent le sentiment d’être en vacances, c’est vraiment apaisant », confie Gilbert. « Pour ce qui est de l’épreuve, elle n’est pas si difficile, ne serait-ce que parce qu’il n’y a pas de question à se poser sur la trajectoire vu l’étroitesse du tracé », plaisante le Vendéen. « A part une paire de courbes où il faut faire attention, j’ai trouvé que le profil de cette épreuve n’était absolument pas vicieux. »

Après Bagnols-Sabran, Gilbert Payneau retrouvait son village vendéen, Bournezeau. Et durant le week-end qui sépare celui de Bagnols-Sabran et du Col Saint-Pierre, se tient la Course de Côte de Bournezeau sur laquelle il se devait d’être présent : « Je suis assez fou pour descendre à Bagnols-sur-Cèze, remonter à Bournezeau et repartir le week-end suivant à Saint-Jean-du-Gard. Il faut être motivé pour venir faire cette épreuve d’un kilomètre deux, mais elle est à la maison et je me dois d’être au départ », estime Gilbert qui terminait cinquième du Production et deuxième du F2000 derrière la Honda de Ferdinand Loton.

Au Col Saint-Pierre, Gilbert Payneau retrouvait Sébastien Delors qui imposait comme à Sabran sa Peugeot 206, une nouvelle fois devant la 205 du Vendéen : « Je n’étais plus revenu sur le Col Saint-Pierre depuis 2016 année de ma reprise. Je m’étais alors promis, que sur dix ans, je prendrais part à toutes les manches du championnat, et j’ai débuté par la plus difficile, le Saint-Pierre. Je n’oublierai jamais cette première participation durant laquelle je m’étais demandé ce que je faisais là. Heureusement Claude Vézolles m’avait pris sous son aile et grâce à lui j’avais pu découvrir le parcours », se souvient Gilbert. « Pour cette édition 2023, j’ai une nouvelle fois la chance de pouvoir monter avec deux ou trois gars du coin qui m’ont donné quelques conseils, notamment sur le haut du parcours difficile à appréhender. Finalement je me suis fait réellement plaisir en me battant avec des pilotes du cru qui connaissent et qui sont plutôt valeureux. »

En pur Vendéen de naissance, on pourrait penser que Gilbert Payneau est avant tout à son affaire sur les courses de l’Ouest, ce qui n’est pas forcément le cas : « Aussi bizarre que cela puisse paraitre je suis plus à mon aise sur des épreuves de Montagne », confie Gilbert qui, à La Pommeraye, n’évoluait donc pas sur un tracé dont la configuration l’enchante. Confronté à Samuel Durassier il parvenait une nouvelle fois à accrocher la deuxième place du groupe : « J’aime bien, mais je ne suis pas forcément aussi à mon aise que sur un Col Saint-Pierre ou un Mont-Dore. Mais je suis content du résultat final, sachant que pour moi Samuel est intouchable. Dans mon esprit, le jour où je serai à une seconde au kil de Samuel je serai super content. Ça vient, mais il reste encore de la marge », sourit-il.

A Saint Gouëno, on retrouvait la Peugeot 205 GTI de Gilbert Payneau au troisième rang, derrière les Honda de Samuel Durassier et de Ferdinand Loton : « J’adore les infrastructures, l’accueil, tout ce qui gravite autour de la course. En revanche j’ai dû mal à me libérer sur ce tracé. Ce fut donc compliqué pour moi mais j’en garde un excellent souvenir car tout est vraiment au top sur cette épreuve. »

Victime d’une sortie de route à Marchampt lors de la précédente édition, Gilbert Payneau abordait l’épreuve dans le Beaujolais avec une petite appréhension : « J’étais totalement sur la défensive, sans jamais être parvenu à me libérer et je suis donc très en retrait par rapport aux chronos que j’avais pu réaliser en 2022 », confie Gilbert qui se classe finalement cinquième du F2000.

Sur la Course de Côte du Mont-Dore, Gilbert Payneau allait une nouvelle fois se hisser sur le podium de son groupe : « A l’origine, ce n’est pas la course qui m’attirait le plus, mais à présent, en commençant à connaitre le parcours, j’aime beaucoup cette épreuve. Durant ce week-end, nous avons commencé à échanger plus intensément avec Sébastien (Delors) et il m’a énormément aidé dans l’approche de cette course. C’est un vrai pilote et un bon pédagogue qui sait distiller de précieux conseils. J’estime que grâce à Sébastien je réalise des bons chronos. »

Pour un pilote qui a une affection particulière pour les tracés de montagne, la Course de Côte de Chamrousse représente un must. Et si une nouvelle fois Gilbert Payneau prenait du plaisir sur l’épreuve alpine, il sera l’auteur d’une belle prestation qui le voit terminer troisième de son groupe derrière Samuel Durassier et Sébastien Delors : « C’est large, et on peut s’exprimer pleinement. Samedi, à l’issue des essais je suis devant Sébastien, ce qui est une belle satisfaction. Après il a remis les pendules à l’heure mais ça fait plaisir de jouer avec lui et de terminer devant le jeune Nicolas Vidé. »

Les spécificités de la Course de Côte de Limonest ne facilitent pas toujours l’approche de cette ultime confrontation de la saison sur le championnat. Il est souvent difficile de trouver le bon rythme sur les pentes du Mont Verdun, Gilbert Payneau en fera les frais : « Je n’y suis pas arrivé… J’ai tout essayé, et malgré les conseils de Sébastien (Delors) je ne suis pas parvenu à trouver le rythme. J’avoue que j’ai tendance à rouler à l’instinct et là il faut être stratège, en sacrifiant des virages pour être plus rapide sur d’autres. C’est une complexité qui ne me convient pas, même si sur la dernière montée je signe un temps correct », avoue le Vendéen qui se contente là de la septième place du groupe. « Je retiendrai toutefois l’excellente organisation et l’accueil qui nous est fait sur cette épreuve. »

Deuxième du Challenge Open F2000/3
On peut courir uniquement pour le plaisir et finalement signer des résultats probants. C’est ce qu’à démontré Gilbert Payneau en 2023 en terminant deuxième du Challenge Open F2000/3. Et même si pour lui le résultat n’a pas grande importance, le Vendéen peut se réjouir de ce qu’il a réalisé cette saison : « Je suis super content, bien évidemment le résultat est plaisant et j’aurais signé tout de suite si on m’avait dit en début de saison que je terminerai deuxième. Mais c’est surtout le plaisir pris qui m’intéresse. Durant cette année 2023, j’ai appris à côtoyer Sébastien (Delors) qui est un mec vraiment sympa, qui ne se prend absolument pas la tête. On a partagé de supers moments avec les animateurs du groupe F2000 et j’ai eu la chance de les retrouver en fin d’année lors de la remise des prix du Cfm-challenge, c’était là encore très sympa. »

C’est vers son épouse que vont les premiers remerciements de Gilbert Payneau au terme de cette saison : « C’est grâce à elle que je peux courir puisqu’elle à la gentillesse de me laisser partir sur les épreuves alors qu’elle travaille. Merci également à tous les employés du Garage Payneau qui savent gérer en mon absence. Merci également à mes copains Daniel, Luc et Guy qui me donnent toujours un coup de mains, je n’oublie pas tous les animateurs du F2000 avec qui j’ai passé une nouvelle fois cette année d’excellents moments. »

On retrouvera la Peugeot 205 GTI de Gilbert Payneau sur le Championnat de France de la Montagne lors de la saison 2024 : « L’intention est de refaire à peu près la même chose, en débutant la saison sur les deux premières épreuves du Gard qui ne sont séparées cette année que d’une semaine. Je vais me faire une semaine de vacances dans le Sud. Ensuite je vais faire certainement les mêmes épreuves en étant si possible au départ des Teurses de Thèreval et de Dunières, deux épreuves que je n’ai jamais disputées », conclut Gilbert Payneau


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Gilbert Payneau.

 


← Retourner à la liste d'articles