Cyril Mallemanche satisfait de son retour sur le Championnat

Après avoir remporté le Championnat de France 2ème Division Production en 2015 et 2016, Cyril Mallemanche décidait de troquer sa Caterham pour une Norma 2 litres. L’occasion pour le pilote héraultais d’assouvir un désir de longue date, sans d’autres prétentions que de prendre du plaisir au volant de sa nouvelle monture.

Les saisons 2015 et 2016 furent synonymes de succès pour Cyril Mallemanche qui, non content de s’illustrer sur le Championnat en GT de Série, remportait consécutivement deux titres de Champion 2ème Division Production au volant de sa Caterham.

A l’approche de la cinquantaine, après une dizaine d’année de compétition, essentiellement en Course de Côte, Cyril Mallemanche décidait donc de truster sa Caterham pour un Proto 2 litres : « J’avais fait un peu le tour de la Caterham, et j’avais atteint les objectifs que je m’étais fixés en remportant les trophées que je visais », explique Cyril. « L’évolution passait à mon sens par l’acquisition d’une auto bien plus puissante que la Caterham, en restant en GT de Série, ou bien en intégrant le GTTS. Mais dans les deux cas, pour être compétitif, il faut tabler sur des voitures particulièrement onéreuses… Avec la Caterham, je roulais avec une auto semi-ouverte, le proto Norma me semblait donc être le prolongement naturel. »

Cyril ne loupait pas l’opportunité d’acquérir alors la Norma M20 F avec laquelle Anthony Oya avait enchainé les succès sur les épreuves de l’ancien Comité Languedoc-Roussillon, aujourd’hui Occitanie – Méditerrané. Pour parfaire son apprentissage de sa nouvelle monture, Cyril Mallemanche décidait d’axer sa saison 2017 sur les épreuves de son comité, tout en prenant part au Trophée de Pyrénées, ce qui lui permettait de découvrir de nouveaux tracés, notamment celui qui en Andorre accueille les protagonistes de la 2ème Division : « Avec le recul, je pense que j’ai commis une erreur en me concentrant sur du régional. Finalement je n’ai que dix ans de compétition derrière moi, en étant autodidacte, sans jamais avoir fait de karting où couru en circuit auparavant, et il aurait été peut-être plus judicieux de plonger directement dans le grand bain du Championnat de France de la Montagne. »

Même si à l’issue de cette saison 2017, ses prestations lui permettaient de se hisser sur le podium du Trophée de Pyrénées, Cyril estime ne pas avoir fait le bon choix : « Par manque de temps je n’ai pas mené d’essais préparatoires sur circuit. Je me suis élancé sur mon programme 2017 composé essentiellement d’épreuves aux tracés assez courts, et qui n’offrent pas les meilleures conditions pour apprendre. En clair, je n’ai pas fait suffisamment de roulage et n’ai pas pu prendre mes marques comme je le souhaitais », analyse-t-il.

Retour sur le Championnat en 2018
Un tant soit peu frustré par cette saison 2017 qui ne lui permettait pas de s’exprimer derrière le volant comme il l’espérait, Cyril Mallemanche faisait le choix de réintégrer le Championnat de France de la Montagne en 2018 : « Je voulais avant tout retrouver de belles épreuves, avec des tracés conséquents, sur lesquelles tu rejoins l’arrivée en ayant l’impression d’avoir tout donné. » Conscient qu’il n’allait certainement pas courir avec cette Norma durant les vingt prochaines années, Cyril voulait également assouvir un souhait : « Je me disais que j’aurais au moins fait ça si, par la suite, diverses raisons me poussaient à prendre du recul sur mon implication en compétition. »

Au fil des ans, le plateau du CN/2 sur le Championnat de France de la Montagne s’étoffe. Et s’il croît, il accueille également des pilotes de plus en plus talentueux. Face à une jeune génération qui ne se pose pas de questions et qui dispose d’autos particulièrement affutées, Cyril n’avait pas la prétention de jouer les premiers rôles : « Je voulais avant tout prendre du plaisir, c’était pour moi l’essentiel. J’aborde la course comme un moment de détente passé avec les copains, il faut donc que je me divertisse. Après, je reste un compétiteur, et j’espérais me situer dans le milieu de tableau, face aux Proto de la même génération, 2007, 2008, et qui ne disposent pas de paddle-shift. »

Aujourd’hui Héraultais, mais natif du Gard, Cyril Mallemanche avait bien évident prévu d’être au départ des deux épreuves gardoises qui inaugurent la saison. Mais un contre-temps allait retarder son entrée en lice : « Ce sont mes copains qui, en prenant sur leur temps libre, gèrent la préparation de ma voiture. Cette année, malheureusement tout s’est fait au dernier moment. La veille de partir à Bagnols-sur-Cèze, nous avons procédé à un changement d’extincteur, et en le montant, un court-circuit a provoqué son explosion et il s’est répandu sur le moteur. C’est ce qui explique mon forfait sur la première épreuve inscrite à mon calendrier. »

C’est donc sur les pentes du Col Saint Pierre que Cyril Mallemanche débutait sa campagne de France 2018 : « Cela faisait de longs mois que je n’avais pas roulé, et au final j’améliore mon chrono de la précédente édition. Je reconnais qu’en terme de performance, j’espérais faire un peu mieux, mais j’ai pris du plaisir sur ce fabuleux tracé, et c’est pour moi la priorité. Sur les deux dernières montées, les sensations étaient là et j’étais vraiment content. »

Au mois de mai, alors que les animateurs du Championnat prenaient part à la campagne de l’Ouest en disputant les épreuves de Thèreval, La Pommeraye et Saint Gouëno, c’est dans l’Aude, du côté de Quillan, que l’on retrouvait Cyril Mallemanche : « C’est une belle épreuve, rapide et rythmée, que j’ai eu l’occasion de remporter en Production avec la Caterham et sur laquelle là encore le plaisir était au rendez-vous », confie l’Héraultais qui termine 9ème au scratch, cinquième du CN/2.

C’est à Marchampt que Cyril retrouvait le Championnat et une épreuve qu’il apprécie tout particulièrement. Un tracé idéal pour se faire plaisir, mais qui allait lui donner un peu de fil à retordre : « J’ai réalisé une bonne première montée, et sur la deuxième, qui était à mon sens pour moi la plus rapide, je sors trop large dans l’avant dernier virage et je mords sur le bas-côté. Je perds environ deux secondes, et je fais une petit touchette. Après ça, je n’étais plus en mesure d’améliorer sur la dernière, d’autant que la violente sortie de Jérémy (Avellaneda) a bien calmé mes ardeurs. »

Plutôt satisfait de sa prestation sur le Mont-Dore, où il avait le sentiment que la sensation de vitesse était bien là, Cyril a l’honnêteté de reconnaitre qu’il est un peu déçu par ses chronos : « Vu de l’intérieur, ça va vraiment vite, mais quand tu regardes les chronos, c’est pas la même histoire », lâche-t-il dans un grand éclat de rire. « Mais j’ai passé un très bon week-end, dans une excellente ambiance. »

A Chamrousse, Cyril Mallemanche retrouvait une épreuve qu’il affectionne mais sur laquelle un souci électrique viendra perturber son week-end : « Tout s’est bien passé sur la première montée de course, mais sur les deux suivantes j’ai rencontré un problème et ça a particulièrement affecté ma progression. » De cette déconvenue naissait un sentiment de lassitude : « Je ne m’y retrouvais plus, le contentement après lequel je cours n’était pas au rendez-vous, et dès le dimanche soir, je n’avais qu’une envie, vendre la voiture et passer à autre chose. »

Les problèmes rencontrés à Chamrousse feront que Cyril ne sera pas au départ de Turckheim et de Limonest, manches initialement prévues à son calendrier : « Pour pouvoir rouler sans problème avec ce genre de proto, il faut le connaitre sur le bout des doigts, et ce n’est pas mon cas. Le problème électrique que je rencontrais n’était pas évident à résoudre, et de ce fait j’ai dû faire l’impasse sur les deux dernières épreuves. »

Ne voulant pas rester sur une déconvenue, Cyril Mallemanche décidait en fin de saison de prendre part à la Course de Côte du Pompidou, épreuve de son Comité, sur laquelle il allait cette fois s’illustrer : « J’ai occupé la deuxième place du scratch durant l’essentiel de la journée, et sur la dernière montée les problèmes électriques sont à nouveaux réapparus. Je perds gros à cause de ça puisqu’au final je me classe cinquième, deuxième du CN/2. Mais ce que je retiendrai avant tout, c’est que c’est l’épreuve sur laquelle j’ai pris le plus de plaisir, au volant d’une voiture qui m’a offert de belles sensations. C’est ma plus belle course de la saison. »

« Je me suis vraiment fait plaisir ! »
C’est par une note d’optimisme que Cyril Mallemanche veut conclure notre entretien, en dégageant les aspects positifs de cette saison 2018 : « Je me suis vraiment fait plaisir dans l’auto, et j’ai passé de magnifiques week-ends avec mon père et les copains. Sur le plan sportif, ce n’est pas ma plus belle saison, mais c’est toujours super sympa de se retrouver dans l’ambiance du Championnat de France », confie Cyril. Seul bémol, les problèmes électriques qui ont affecté ses courses, et un souci pour conserver le souvenir de ses prestations : « Durant toute cette saison j’ai eu un problème de vidéo qui n’a jamais fonctionné, si ce n’est sur la toute dernière course. C’était un peu frustrant car ça m’empêchait de corriger certaines erreurs et donc de m’améliorer. »

Pour Cyril Mallemanche, le plus important était avant tout de se faire plaisir, ce qu’il n’a pas manqué de faire, que ce soit derrière le volant, où en compagnie de ceux qui l’accompagnent sur les épreuves : « Je tiens vraiment à tous les remercier. Un grand merci à mon papa qui me suit depuis le début, c’est très important pour moi de partager ça avec lui et de profiter de ces moments », rappelle Cyril qui veut rendre un vibrant hommage à Guy, son père, qui a fêté en 2018 ses 83 printemps. « Merci également aux amis, au Garage Pomarède à Lattes, à Freddy Ronflard, à Olivier Riellant, à Julien Escuret, et bien évidemment à mon épouse Audrey, à ma fille Lily-Rose et à mon fils, Tom. »

Une pause pour 2019
Cyril Mallemanche a vendu sa Norma, et de nombreuses occupations très éloignées de la compétition automobiles font que, en 2019, Cyril Mallemanche fera le choix de prendre une année sabbatique : « Et puis j’ai un petit sentiment de lassitude. Entre la réglementation qui laisse des zones d’ombres, le fait que de plus en plus de concurrents font des comptes d’apothicaire pour gratter une ou deux places, une ambiance qui n’est pas toujours aussi sereine qu’elle l’a été, j’ai envie de prendre du recul. » Hors de question pour autant de raccrocher casque et gants, Cyril sait qu’il retrouvera à plus ou moins brève échéance le volant d’une voiture de course : « Il n’est pas dit que cette année je ne loue pas une auto pour être au départ du Saint-Pierre, où peut-être au départ d’un rallye. Rien n’est encore totalement figé ! »

S’il n’animera pas le Championnat en 2019, Cyril Mallemanche n’oublie pas ceux qui vont en découdre sur les treize épreuves inscrites au calendrier : « Je veux souhaiter une bonne saison à tous les pilotes, tous les copains, et je leur dis à très bientôt », conclut Cyril que l’on ne manquera pas de retrouver dans un futur plus ou moins proche derrière le volant d’une nouvelle auto de course.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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