Pour sa première saison au volant de la Lamborghini

Neuvième du Championnat et deuxième du Groupe A l’an dernier au volant de sa Supercopa, Nicolas Caumon a décidé de revenir cette saison à ses premières amours. Non pas en retrouvant les bancs de la fac de médecine, mais en s’installant dans l’habitacle d’une propulsion, en l’occurrence une Lamborghini Gallardo, avec laquelle il remporte le Challenge Open GTTS/4.

C’est au volant d’une BMW M3, que Nicolas Caumon a disputé en 2012 ses premières épreuves. Il prenait rapidement la mesure de cette propulsion, et s’adaptait sans aucune difficulté au maniement de sa monture. Si par la suite il se portait acquéreur d’une Léon Supercopa avec laquelle il signait des résultats plus que probants, force est de constater que le Chirurgien Orthopédiste de Moulins préfère le comportement d’une propulsion. Et en se classant 9ème du Championnat, au terme d’une saison 2016 qui l’avait vu signer d’excellents résultats avec sa Seat, Nicolas rêvait de retrouver le volant d’une propulsion.

S’il garde d’excellents souvenirs des saisons passées dans l’habitacle de sa Supercopa, Nicolas ne s’interdisait pas de rêver à une auto de prestige capable de lui offrir des sensations inédites. Au final, son choix se portait sur une Lamborghini Gallardo : « Après plusieurs saisons à rouler en Groupe A, j’avais envie de franchir un cap supplémentaire et de venir me confronter aux pilotes du GTTS. Le challenge était d’autant plus excitant que le plateau de cette saison 2017 s’annonçait particulièrement fourni et relevé », analyse Nicolas Caumon. « Je savais que cette saison je n’aurai pas la possibilité de me libérer pour disputer l’ensemble du Championnat, mais il m’est apparu opportun de m’engager sur un Challenge Open, ce qui me permettait de viser un objectif, tout en pouvant me jauger face aux autres GTTS qui animaient le Championnat. »

C’est sur le Circuit du Bourbonnais, début mars, que Nicolas Caumon effectuait ses premiers essais lors de la journée organisée par Nicolas Schatz : « Malheureusement la pluie s’est invitée et il était difficile dans ces conditions de bien cerner le comportement de la voiture. Mais avant que ne soit donné le coup d’envoi de la saison, j’ai eu l’opportunité de faire des essais privés, et je me suis rapidement senti à mon aise au volant de la Lamborghini. Ce fut pour moi rassurant, car j’avoue que face à un tel monstre mécanique j’avais quelques appréhensions. Mais en définitive, en l’espace d’une demi-heure, j’ai pu assez rapidement maîtriser son comportement et cerner son maniement. »

Seat Léon Supercopa et Lamborghini Gallardo n’ont rien de commun, et Nicolas a dû s’adapter à un nouvel environnement : « Mais contrairement à ce que j’imaginais, ce n’est pas tant la puissance de la Gallardo qui m’a bluffé, que sa tenue de route. La voiture jouit d’un parfait équilibre, ce qui est assez impressionnant. Je m’attendais à une auto difficile à conduire, qui allait nécessiter un temps d’adaptation, et finalement je me suis fait plaisir d’entrée de jeu. » N’allez pas pour autant penser que la Lamborghini est un joué que l’on peut mettre entre toutes les mains, Nicolas reconnait que s’il s’est senti tout de suite en osmose avec sa voiture, il lui a fallu opérer à bon nombres de réglages avant d’en tirer la quintessence : « Trouver les bons set-up reste compliqué. Sur les premières épreuves, avec Rémi (Bernard), nous avons dû gérer de nombreux paramètres avant de valider les diverses options qui nous étaient proposées. Sur les premières épreuves de la saison, ce n’était pas évident. »

Avec cette nouvelle monture, Nicolas partait dans l’inconnu, et n’avait bien évidemment pas la prétention d’afficher de quelconques ambitions : « Je disposais d’une auto moins récente que celle de Philippe (Schmitter), d’une Lamborghini dont je ne devais cerner les finesses, j’avais donc à cœur d’apprendre et de me situer par rapport aux autres, sans critère de résultats. Je prenais part au Championnat avec une superbe auto, je voulais avant tout me faire plaisir. »

Du plaisir à l’état brut
Mais comme le craignait Nicolas Caumon, sur la première épreuve inscrite à son calendrier, celle de Bagnols-Sabran, il devait composer avec ses premiers soucis : « Lors des essais, tout s’est à peu près bien passé, mais par la suite, sous la pluie, c’est devenu compliqué », reconnait le Docteur Caumon. « J’ai eu un souci électronique qui m’a privé de la première montée. Nous avons réussi à le résoudre, mais la météo capricieuse n’incitait pas à attaquer sur un tracé aussi étroit, rendu humide par la pluie. Mon seul regret finalement est d’avoir loupé la première montée. »

Comme le disait précédemment Nicolas, la gestion de l’auto requiert une attention particulière, et sur le Saint-Pierre, son inexpérience de la Lamborghini allait être à l’origine de nouveaux déboires : « Je suis tombé en panne d’essence sur la dernière montée. C’est une erreur due à ma méconnaissance de la voiture. En revanche, sur ce tracé, j’ai pris énormément de plaisir au volant, même si au départ je suis parti sur un faux rythme. Ce que je veux avant tout retenir, c’est que je me suis amusé sur chacune des montées, et que lors de la dernière, j’ai eu le sentiment de franchir une étape en termes de pilotage. D’ailleurs, avant de tomber en panne d’essence, j’ai pu constater que j’étais en train d’améliorer mon chrono de manière significative. »

Septième du GTTS sur le Col Saint-Pierre, Nicolas Caumon accrochait à nouveau la septième place sur la Course de Côte d’Abreschviller : « A ce stade de la saison, c’était encore compliqué, et te lancer sur la tracé d’Abreschviller où avec ce genre de bolide tu atteins des vitesses supersoniques, ce n’est pas évident. Pour être honnête, ça commençait à rouler fort, et je manquais un peu de cœur sur cette épreuve. »

On retrouvait ensuite Nicolas sur le tracé plus technique de Thèreval – Agneaux, où il plaçait sa Lamborghini au sixième rang : « Je commençais à prendre la voiture plus en mains, à mieux ressentir son comportement. Cela m’a permis de prendre des appuis un peu plus forts, et sur ce tracé plus technique, j’étais plus à mon aise. Je suis vraiment content de mon week-end, d’une part parce que j’ai bien roulé, d’autre part parce que tu es toujours super bien reçu à Hébécrevon. »

La Course de Côte de La Pommeraye offrait également son lot de satisfactions à Nicolas Caumon, qui place sa Lamborghini à la sixième place du GTTS : « Sur l’épreuve précédente je suis parvenu à me lâcher avec la voiture, et cela s’est confirmé à La Pommeraye où je me suis senti vraiment bien au volant. Sur cette épreuve, j’ai commencé à réduire l’écart qui me séparait des autres GTTS. »

A Marchampt, le Chirurgien de Moulins retrouvait une épreuve qu’il affectionne et sur laquelle il décidait de mener une batterie de tests : « J’ai pu travailler avec Michelin pour tester des gommes. C’est toujours un peu compliqué de faire des essais en course. Et puis à partir de Marchampt, j’ai pris conscience que j’étais pénalisé par le fait que je disposais d’une boite de vitesses beaucoup trop longue… Pour le reste, Marchampt offre toujours l’opportunité de se faire plaisir. Quand tu prends 220 dans la ligne droite, ça reste un moment sympa », lâche Nicolas le sourire aux lèvres.

Le Mont-Dore fut dans l’esprit de Nicolas sa meilleure épreuve de la saison. Cinquième du GTTS, il a le sentiment d’avoir eu une sorte de déclic dans l’approche du maniement de sa Lambo : « Ça allait de mieux en mieux. A ce moment de la saison, je réduis un peu plus l’écart sur mes adversaires, et je termine au final à moins de trois secondes du podium, ce qui sur une épreuve telle que le Mont-Dore, ne peut être que satisfaisant pour moi. Me retrouver dans le sillage de gars comme Yannick Poinsignon ou des frères Schmitter qui, j’en ai pris conscience en évoluant moi-même en GTTS, roulent très forts, est pour moi un réel motif de contentement », reconnait Nicolas. « Il est clair que j’étais motivé pour cet épreuve. Ce n’est pas loin de chez moi, et ma Lamborghini illustrait l’affiche de cette 57ème édition, tout était réuni pour me donner l’envie d’en découdre. »

Pour conclure sa saison dans le cadre du Championnat de France de la Montagne, Nicolas Caumon prenait part à la Course de Côte de Chamrousse : « Là ce fut plus compliqué. Je suis parti sur un faux rythme et de ce fait j’avais du mal à maîtriser la voiture. C’était mieux par la suite, mais j’ai rencontré un problème d’embrayage qui fait que j’avais énormément de mal à m’élancer. J’ai calé au départ de la deuxième montée et je n’ai pas pu prendre part à la troisième. Mais je ne suis finalement pas déçu, car l’embrayage était vraiment mort, et que ça ne me prive que de la dernière montée, de ce qui était pour moi mon ultime rendez-vous de la saison. »

Une saison largement positive pour Nicolas Caumon qui remporte le Challenge Open GTTS/4, ce qui était l’un de ses objectifs : « Cela fait plaisir, d’autant que j’étais confronté au départ à des pilotes talentueux tels qu’Anthony Dubois ou Frédéric Neff. Je savais que je ne pouvais prétendre à rien au Championnat, donc remporter le Challenge était pour moi un défi, que je suis parvenu à relever. Je me suis amusé à chaque course, je n’ai eu que des week-ends positifs, je ne peux être que satisfait de ma saison. »

Une saison qu’il a partagé avec ses proches et des partenaires toujours fidèles : « Je remercie avant tout pour son soutien Amandine, mon épouse. Un grand merci à Rémi Bernard, et la société Millmatpro, pour son soutien technique et logistique, et bien évidemment pour les moments passés ensemble. Je n’oublie pas ABS Communication, Sarah Louvet et la société Adhévif, le Garage Terry Samitier et Sébastien Fournier de Hostomobil. »

S’il a décidé de mettre sa Lamborghini à la vente, Nicolas Caumon ne cache pas qu’il va profiter de l’intersaison pour la faire évoluer : « Si je trouve acquéreur, cela m’offrira l’opportunité de disputer la saison 2018 avec un modèle plus récent. Dans le cas contraire, je souhaite apporter des modifications à la Lamborghini, afin qu’elle se rapproche de celle avec laquelle évoluait cette saison Philippe Schmitter. Je ne serais pas hostile à un changement de voiture, mais je la prépare dans l’idée que je repars avec elle. Et puis, il n’est pas dit que je ne retourne pas faire un tour du côté des circuits, avec la mise en place d’un programme mixte, afin de faire évoluer la Lamborghini tant sur la côte que sur la piste dans le cadre notamment du TTE. »

Propos recueillis par Bruno Valette

Retrouvez le portrait et le bilan 2016 de Nicolas Caumon.


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