Première saison en Volvo pour Julien Dupont

Deuxième du Challenge Open A/5 à l’issue de la saison 2022, Julien Dupont décidait pour la saison 2023 de troquer sa Supercopa pour s’installer derrière le volant d’une Volvo TC10. Une nouvelle monture engagée en GTTS/4 et avec laquelle le Normand ne manquera pas de signer des succès en régional et de prendre énormément de plaisir sur les manches du CFM.

C’est à la suite de son oncle Hervé Jean, et de son père Thierry Dupont que Julien viendra à son tour s’installer derrière le volant d’une voiture de course. En 2010, à tout juste 20 ans, Julien prenait part à ses premières épreuves au volant d’une Renault 5 GT Turbo similaire à celle avec laquelle son père avait couru dans les années 90. La ''soufflette'' laissera par la suite place à une BMW M3 avec laquelle Julien deviendra rapidement une référence en groupe N sur les épreuves normandes.

Après avoir couru au volant d’une nouvelle BMW M3, Julien Dupont portera son choix sur une Porsche 996 GT3. S’il avait eu l’occasion avec sa ''Béhème'' de s’aligner sur le Mont-Dore, il fera de même avec sa Porsche. C’est ensuite avec une Seat Léon Supercopa MK2 que Julien Dupont sera sacré en 2016 Champion de la Ligue Normandie avant d’aller chercher une victoire en groupe A sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne.

Il était alors temps pour Julien Dupont de franchir une nouvelle étape, c’est donc sur le Championnat de France de la Montagne qu’en 2017 il viendra défier les meilleurs pilotes du groupe A. Une saison de découverte qui se conclura par un nouveau succès de groupe à Quillan, où se tenait la Finale de la Coupe de France de la Montagne. En 2018, Julien conservait sa Supercopa MK2 avant de la remplacer en 2019 par une Peugeot 308 Cup qu’il ne conservera que l’espace d’une saison. En 2021, on retrouvait Julien sur la Finale disputée sur les Sarmentelles Beaujolaises. L’occasion pour lui de se classer troisième du Production et de signer avec une Seat Léon Supercopa MK3 une nouvelle victoire de groupe.

Il faudra attendre 2022 pour revoir Julien Dupont engagé sur le CFM. Le Normand faisait son retour avec une Supercopa MK3. Une douzaine de pilotes étaient alors engagés sur le Challenge Open A/5, et Julien tirera parfaitement son épingle du jeu en terminant deuxième derrière Nicolas Granier… Julien aurait alors pu poursuivre dans cette voie histoire de tenter de remporter cet Open en 2023, mais il préférait se diriger vers une nouvelle monture : « J’avais l’opportunité de vendre la Supercopa MK3 et j’avais également l’envie de voir un peu autre chose. Finalement nous avons vendu la Seat sans savoir réellement vers quoi j’allais me tourner », confie Julien.

Amoureux des Porsche le Normand scrutait les annonces à la recherche d’une belle allemande sortie des ateliers de Stuttgart : « Mais nous ne parvenions pas à trouver ce que nous cherchions, et le hasard a voulu que je tombe sur cette Volvo TC10 qui se trouvait à Magny-Cours. Papa étant concessionnaire Volvo, ça nous a paru opportun d’arrêter notre choix sur cette voiture », explique Julien. « J’avoue que j’observais de près celle avec laquelle évoluait Pierre Béal, estimant dans mon esprit que ce genre de voiture était pour moi inaccessible. Donc quand j’ai compris qu’il était possible de concrétiser une telle opportunité, je n’ai pas hésité. »

Découverte du GTTS sur le CFM
C’est au mois de janvier 2023 que Julien Dupont se rendait à Magny-Cours pour récupérer sa nouvelle monture. Le temps imparti avant de débuter la saison étant très court, il se contentait de revoir la géométrie : « C’était la dernière Volvo TC 10 construite par Solution S, le châssis N° 35. Elle a été développée pour un client qui n’a fait que du Track Day à son volant. Elle n’était donc absolument pas configurée pour la course de côte. Elle n’avait pas de réservoir homologué, pas de siège aux normes, pas de harnais, pas d’extincteur, il y avait tout à faire avant de pouvoir rouler. Nous l’avons mise aux normes mais nous n’avons pas eu le temps de nous pencher sur les réglages. »

Julien Dupont abordait donc la saison avec comme objectif de découvrir sa nouvelle monture et de la faire évoluer au fil des épreuves : « Le but était avant tout de me faire plaisir, je n’avais aucune ambitions, notamment parce que je savais qu’il y avait énormément de travail à faire sur la voiture, et qu’en plus la concurrence en GTTS/4 est juste énorme. »

Pour cerner le comportement de sa Volvo, Julien Dupont programmait deux journées d’essais en circuit, une à Croix-en-Ternois, l’autre sur le circuit de Clastres : « J’avoue que les premières sensations étaient très surprenantes. Je n’avais jamais roulé avec un châssis tubulaire et ce n’était pas évident. D’autant que la voiture n’était absolument pas réglée, elle était telle que je l’avais récupéré. »

Les conditions n’étaient pas idéales à l’heure où Julien Dupont abordait sa toute première épreuve avec sa Volvo TC 10. La Course de Côte Régionale des Teurses de Thèreval se déroulait en effet sous la pluie : « Je n’en menais pas large. C’était très compliqué, mais finalement je découvre une auto relativement saine. J’ai fait une petite touchette dont je suis seul responsable, mais pour une découverte c’était très sympa », confie Julien qui terminait quatrième du Production sur l’épreuve normande.

C’est chez lui, sur la Course de Côte de Saint-Pierre-de-Varengeville que Julien Dupont tentait de se familiariser avez sa Volvo avant de débuter le championnat. Sa participation se déroulait pour le mieux et lui permettra de signer un succès en Production : « Je suis super content, non seulement parce que je signe un succès mais également parce que je me rends compte que les gens apprécient de découvrir ma voiture qui est très rare. Il faut se souvenir qu’il n’y a que 35 exemplaires dans le monde et seulement deux en France en course de côte. »

C’est sur la campagne de l’Ouest que Julien Dupont débutait sa saison sur le championnat. Il retrouvait donc au mois de mai le tracé des Teurses de Thèreval – Agneaux, où le plateau en GTTS/4 était exceptionnellement étoffé : « J’ai adoré me retrouver avec des gens que je connais depuis longtemps mais que je n’ai pas l’habitude de côtoyer. J’ai passé des moments formidables avec les animateurs de la classe GTTS/4, avec des gars comme Vincent Lagache, Philippe Marion, Jean-Marc Gandolfo, et d’autres pilotes comme Francis Dosières. Ce fut vraiment un super week-end. »

Victime d’une casse de turbo sur sa Supercopa lors de la précédente édition de La Pommeraye, Julien reconnait qu’il arrivait en Anjou avec une petite hantise : « Je craignais de louper mon week-end et j’ai roulé sur la défensive. Ce tracé est magnifique mais tu dois garder constamment à l’esprit que, notamment sur le haut du parcours, tu vas aborder les virages beaucoup plus vite qu’avec la Supercopa. Donc tu n’es pas totalement serein. Mais quel bonheur ! »

Chez les Dupont, s’il y a un domaine où l’on est aussi à l’aise que derrière un volant, c’est dans l’art et la manière de faire la fête. Le rendez-vous de Saint Gouëno, particulièrement festif, était attendu par Julien et ses proches, et une nouvelle fois le Normand n’allait pas manquer de profiter pleinement d’un week-end passé chez les voisins Bretons : « Evidemment on ne peut repartir de Saint Gouëno qu’avec de magnifiques souvenirs en tête. Ce fut mémorable », avoue Julien qui ne tient pas à rentrer dans les détails : « Côté sportif, les essais et la première montée de course du samedi se sont très bien déroulés. Mais le dimanche matin, sur la première montée du jour, dans le sous-bois je sens que l’embrayage commence à patiner. Ça va se confirmer tout au long de la journée, mais à mon sens ça fait partie intégrante de l’apprentissage d’une nouvelle auto. »

A l’issue de la campagne de l’Ouest, Julien se voyait dans l’obligation de déposer sa boîte de vitesses pour réparer son embrayage : « Il faut savoir que pour accéder aux différents éléments, il faut couper la voiture en deux. Ça nécessite un sacré boulot. Mais nous avons pu réparer, sans avoir toutefois le temps de se pencher sur les réglages. De ce fait nous avons poursuivi dans la configuration dont disposait la voiture quand je l’ai achetée. »

C’est sur le Mont-Dore que l’on retrouvait ensuite Julien Dupont pour une course qui se résumera à deux montées : « Ce fut très compliqué, notamment parce que comme chaque année je fête au Mont-Dore mon anniversaire », confie le Normand qui soufflait pour l’occasion 33 bougies. « J’avoue que c’était très frustrant de ne faire que deux montées de course et de rester une éternité au sommet du Col de la Croix Saint Robert pour finalement ne pas rouler. Ça donne vraiment une impression d’inachevé. »

La saison de Julien Dupont sur le Championnat de France de la Montagne s’arrêtait sur le Mont-Dore. Mais un mois plus tard il retrouvait le volant de sa Volvo à l’occasion de la Finale de la Coupe de France disputée à Steige. Sur l’épreuve alsacienne, il se classait cinquième du Production et troisième du GTTS derrière Paul Reutter et Vincent Lagache : « Je découvrais cette épreuve et j’en garde un excellent souvenir, même si je me suis fait une grosse peur. Là je me suis rendu compte que ma voiture avait besoin d’être réglée. Au fil des épreuves j’allais de plus en plus vite et je me rendais compte que ma voiture était instable. Il était clair qu’il fallait vraiment se pencher sur les réglages, parce que sinon ça pouvait devenir dangereux. »

Par la suite Julien Dupont retrouvait la Seine-Maritime dont il est natif, et la Course de Côte de Pourville où il allait imposer sa Volvo TC 10 en Production : « C’est la dernière de l’année, où je viens pour faire le show, faire plaisir aux spectateurs et aux organisateurs en alignant une belle voiture. Cette épreuve se situe à 30 kilomètres de chez mes parents et je m’y rends depuis que je suis tout petit. C’est le dernier rassemblement de la saison pour les Montagnards de Normandie, et l’occasion bien évidemment de faire la fête. »

Une saison de pur plaisir
Julien Dupont qui abordait cette saison 2023 au volant d’une nouvelle auto absolument pas réglée pour la Course de Côte, est à l’arrivée de chaque épreuve et en constante progression tout au long de la saison : « C’est réjouissant et le bilan est largement positif. Le premier constat est qu’il va falloir que je me mette au sport, parce que ce type de voiture est très physique à piloter et j’avoue que je souffre énormément au volant. Il va donc falloir énormément travailler sur la voiture et sur le bonhomme, et limite plus sur le bonhomme », lâche Julien dans un éclat de rire. « Mais le plaisir est réellement au rendez-vous, ce qui est le plus important puisque c’est le premier objectif. »

Le plaisir, la fête, les bons moments sur les épreuves, Julien Dupont les a partagés avec ses proches qu’il veut remercier : « Un immense merci à mes parents (Annie et Thierry), à Charline ma chérie qui supporte mes week-ends d'absence, à CTF Performance sans qui la voiture ne serait pas au départ, et à Fromager Dépannage, à Francis Dosières et à tous les amis du championnat. Je profite de l’occasion pour rendre un hommage à Momo de l’équipe CTF qui vient de nous quitter. J’ai une pensée pour les siens et pour toute l’équipe. »

Julien Dupont et ses proches ont mis à profit la pause hivernale pour développer la Volvo TC 10 avec laquelle il a l’intention de repartir sur le championnat : « Il reste encore du développement à faire, mais le but c’est d’être prêt pour débuter la saison sur le championnat à Hébécrevon et de faire un programme de six courses. Mon calendrier 2024 devrait ressembler à celui de 2023. Mais je reste avant tout un amateur qui vient du régional et mon objectif premier sera de me qualifier pour la Finale de la Coupe de France. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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