L’Alsacien défie ses voisins allemands

A l’issue de la Course de Côte de Dunières, Nicolas Werver coiffait une cinquième couronne de Champion de France Production. De quoi envisager la fin de saison en toute sérénité, et de prendre le temps de découvrir d’autres épreuves sans la moindre pression. Le pilote Alsacien s’est donc rendu à Homburg, épreuve à l’issue de laquelle il nous avait livré ses impressions, et a poursuivi par la suite sa campagne allemandes sur les courses de côte de Glasbach et d’Osnabrück.

Avant de rejoindre l’Auvergne et le célèbre tracé du Mont-Dore, Nicolas Werver nous livre ses impressions et tire un bilan largement positif de ses participations outre-Rhin.

Glasbach, pour une deuxième place
Un tracé fabuleux nous attend, 5,5 kilomètres ultra-technique sur une piste qui n'a pas beaucoup de grip, mais ultra sécurisée avec des rails presque partout et un système de 48 feux rouges très efficaces pour un arrêt immédiat de tous les pilotes en piste.

Des essais très mauvais pour moi, avec un temps de 2’37’’8. Je suis très loin de mon temps de 2013 (lors de ma première participation à cette course), et je comprends très vite que la victoire en "Tourenwagen" s'éloigne. Le grand favori Jorg Weidinger avec sa diabolique BMW 320 Supertourisme améliorée à la sauce Allemande (840 kg), réussit pour sa part à signer un temps de 2’32’’1. Pour le battre, je sais qu'il faut que tout soit parfait, et ce n'est vraiment pas le cas, puisque mes sensations n'ont pas été bonnes lors de cette montée d'essais...

Pour augmenter encore la difficulté, la deuxième se déroulera sous une pluie battante ! Il faudra donc oublier ces essais, et être rapide dès les premiers virages en espérant que des pneus plus frais redonneront un comportement meilleur à ma voiture. Quand je consulte le classement général, je me rends compte que c'est bien la piste le problème, puisque je me retrouve 12ème au général (monoplaces et Protos confondu).

Pour la course, deux montées sont au programme, et nous cumulerons les deux pour le classement. Cette course est vraiment particulière en Allemagne , un tracé et une belle organisation, mais un rythme très lent, et beaucoup d'arrêts de course qui font que l'attente est compliquée à gérer. Et oui… tout n'est pas toujours parfait non plus chez nos amis Allemands !   

Après les pluies de la veille, la piste a séché et le grip redevenu correct, c'est en tout cas ce que je ressens derrière mon volant dans cette première montée bouclée avec un temps de 2’30’’8. Ce chrono me parait bon mais pour la victoire je connais mon adversaire, et sais qu'il est très fort dans ces conditions, le verdict tombe avec un temps pour lui de 2’28’’1. Deuxième place provisoire tout de même pour moi, avec une belle avance sur le troisième ...

Pour la deuxième montée je vais essayer d'attaquer encore plus, mais tout en sachant que c'est plutôt une deuxième place qui se profile. Celle-ci se passera parfaitement pour moi, attaque et belles trajectoires, le tout avec une seule erreur qui me coûte quelques dixièmes et un temps de 2’29’’0. Je suis très satisfait de ma course, je termine deuxième derrière Jorg Weidinger que je félicite pour sa victoire car il a été comme d'habitude très fort ! BRAVO A LUI ...
   
La victoire à Osnabrück
Avec un "plateau de fou" en voitures fermées, la tâche s'annonçait très compliquée pour moi. Mon tempérament me pousse à avoir, malgré tout, des ambitions, même si au moins quatre voitures paraissent imbattables ! Le format de classement en Allemagne qui additionne toutes les montées sera certainement déterminant et peut-être un avantage pour moi, en tout cas je l'espère ...

Les essais se passent bien avec de bonnes sensations, j'essaie de penser aux diverses conditions que nous aurons le dimanche et travaille principalement là-dessus.

Le classement des essais me place en troisième position, mais à des écarts trop importants à mon goût, Bratchi et Zlatkov paraissent au-dessus du lot. Il faut dire qu'avec quatre roues motrices et 800 cv pour un poids inférieur de 100 kg à ma Porsche, la partie du départ avec une ligne droite de 400 mètres ne me rend pas service !

Dimanche matin 8h00, la route est froide, et il faut absolument faire la différence pour avoir une chance d’accéder au podium. Je sors la très grosse attaque et améliore mon temps d'essais de presque deux secondes (1’01’’8) alors que mes adversaires sont eux moins rapides. Une première étape est franchie mais la victoire est encore loin car il reste deux chronos à cumuler au premier... Deuxième manche avec toujours le même état d'esprit, maximum attaque et un second temps de 1’02’’2 malgré beaucoup de glisse, la piste n'a pas beaucoup de grip et c'est donc compliqué... Mais c'est le cas évidemment pour tout le monde.

J'aborde donc idéalement la dernière montée avec une assez belle avance de 1’’2 sur la BMW Z4 GT3 de Walkenhorst et plus de 2 secondes sur l'Audi Quattro S1 de Slatkov.

Le potentiel de ces voitures me fait penser qu'il ne faut surtout pas essayer de gérer cette avance, mais au contraire attaquer encore plus pour ne pas avoir de regret dans le cas où un de mes adversaires fait un très gros chrono. A l'arrivé de ma troisième montée un chrono de 1’01’’7 s'affiche, et je suis heureux car même si à ce moment je ne suis pas sûr de la victoire, je n'aurais au moins pas de regret !

Zlatzov sera plus rapide de 5 dixièmes, et Walkenhorst fera un peu moins bien, ce qui me donne la victoire, vraiment incroyable !

Une victoire merveilleuse dans un contexte extraordinaire, 35 000 spectateurs connaisseurs, plus de 200 voitures toutes plus belles les unes que les autres, quinze pays représentés, une ambiance conviviale avec tous ces passionnés, une organisation sans faille, timing respecté, et même en avance tout au long du week-end, une remise de prix grandiose… Un grand merci à Bernd Stegmann et toute son équipe de mettre à ce niveau la course de côte qui le mérite bien !

Troisième à Homburg, deuxième à Glasbach et premier à Osnabrück, cette campagne européenne est réussie, avec je l'espère un autre bon résultat aux Rangiers, en Suisse, dans deux semaines.

Nicolas Werver


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