Pour sa première saison en CFM

Pour Yohan Bardin, la saison 2023 fut celle de la découverte. Découverte de sa nouvelle Formule Renault et des épreuves du championnat. Pour sa première campagne de France, le jeune Bourguignon a acquis une riche expérience en terminant au pied du podium du Challenge Open DE/7.

Né en 2000, Yohan Bardin a de vagues souvenirs des participations de son père Laurent aux rallyes de sa Bourgogne natale. Une implication de courte durée, interrompue par des obligations professionnelles qui ne lui laissaient pas le loisir d’assouvir pleinement sa passion. Rapidement, Laurent Bardin se tournait vers la course de côte, discipline bien moins chronophage.

Après des débuts avec une Clio groupe N engagée en rallye, c’est en 2010 que Laurent Bardin allait affronter les pentes des courses de côte de l’Est de la France avec une Peugeot 207 LW. Par la suite, on le retrouvera derrière le volant d’une autre Peugeot, une 106 Maxi. Fidèle à la marque il roule aujourd'hui en 308 Cup... Du haut de ses 10 ans, Yohan ne manquait pas de s’enthousiasmer lors de la visite des paddocks où il découvrait un univers pour le moins attirant lorsque l’on apprécie les belles mécaniques.

Mais avant de s’installer à son tour dans l’habitacle d’une voiture de course, c’est sur les terrains de rugby, au poste de pilier, que Yohan ira dépenser son trop plein d’énergie. La première initiation des trajectoires se fera en karting où à partir de 13 ans le Bourguignon viendra découvrir les sensations que procure le pilotage : « Mon frère et moi disposions de karts de compétition, mais nous roulions en loisir en attendant d’avoir le permis pour passer à autre chose », explique Yohan.

C’est en 2018, avec une Peugeot 206 évoluant dans la classe 3 du groupe N que Yohan Bardin prenait part à sa toute première course de côte, un mois après avoir fêté ses 18 ans : « J’ai fait mes débuts en régional et lors de cette première saison j’ai pu m’aligner sur huit épreuves », se souvient-il. « En 2019 j’ai refait une saison avec la 206 et j’ai dû faire 13 épreuves. Cette année là j’étais au départ de la Course de Côte de La Broque, épreuve comptant pour le Championnat de France de la Montagne 2ème Division sur laquelle j’avais remporté ma classe. » En fin de saison, Yohan se qualifiait pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne, disputée sur la Montée des Sarmentelles Beaujolaises, où il se classait troisième de la classe N/3 derrière les Honda Civic des expérimentés Ferdinand Loton et Christophe Demare. La saison se concluait par un trophée, puisque Yohan était récompensé en sa qualité de meilleur jeune de la Ligue Bourgogne Franche-Comté.

Durant les saisons 2020 et 2021, la crise sanitaire liée à la Covid 19 allait tenir Yohan éloigné des épreuves. Mais le jeune Bourguignon, qui rêvait depuis sa plus tendre enfance d’évoluer un jour derrière le volant d’une monoplace, profitait de cette pause pour faire l’acquisition d’une première Formule Renault : « C’était une Evo. 2009 ex-Anthony Gueudry avec laquelle j’ai passé une super saison 2022. J’ai roulé en régional et j’étais à nouveau au départ de La Broque où je termine deuxième de la classe DE/7 derrière Nicolas Neis. » Qualifié une nouvelle fois pour la Finale de la Coupe de France, il retrouvait le tracé des Sarmentelles Beaujolaises où il se classait deuxième derrière Benjamin Brenot. Comme en 2019, il se voyait remettre en fin de saison le trophée du meilleur jeune de sa ligue.

Nouvelle monoplace, nouveaux défis !
Afin de disposer d’une Formule Renault bénéficiant des dernières évolutions, et notamment des palettes de changements de vitesses, Yohan Bardin faisait l’acquisition de la monoplace de Nicolas Neis pour prendre part à la saison 2023. Une saison axée sur le Championnat de France de la Montagne : « J’ai toujours été attiré par le championnat sur lequel on trouve de beaux plateaux et de magnifiques épreuves. J’ai toujours eu envie de venir me mesurer à l’élite de la discipline et j’estimais qu’il était temps de la faire. »

Cette première campagne de France était abordée par Yohan comme une saison de découverte qui allait lui permettre d’avoir une première approche des tracés du championnat : « Je voulais avant tout me mettre la voiture en main, puisque je partais avec une nouvelle monoplace. Mais j’avoue que j’espérais terminer sur le podium du Challenge Open DE/7. »

Avant de défier les animateurs du championnat, Yohan Bardin engageait sa Formule Renault sur la Course de Côte d’Irancy. Une participation qui se soldait par une neuvième place au scratch et une deuxième place dans sa classe derrière Benjamin Brenot : « J’avoue que ce ne fut pas simple pour prendre ma voiture en main parce que nous avons dû composer tout au long du week-end avec une alternance de route sèche et de montées sous la pluie. Même si c’était compliqué, le résultat est plutôt sympa et le feeling avec ma nouvelle monoplace me semblait bon, même s’il n’est pas évident de se faire une idée précise sur un parcours de seulement 1,5 km et une météo capricieuse. »

L’entrée en lice de Yohan Bardin sur le championnat se fera à Abreschviller où malheureusement le jeune bourguignon ne pourra réaliser des chronos que sur les deux premières montées de course : « J’estime que sur ces deux ascensions, c’est certainement la plus belle course que je n’avais jamais réalisée. Mais sur la troisième montée je pars à la faute et je suis obligé de renoncer. Donc même si je suis content des premiers résultats, je repars d’Abreschviller avec un goût d’inachevé et une frustration de ne pas avoir terminé. » Demi train arraché à l’avant, malgré les dégâts Yohan pouvait se consoler d’une troisième place derrière les ''vieux briscards'' que sont Didier Chaumont et Thierry Bertin. Il se classait également deuxième parmi les jeunes, derrière l’intouchable Maxime Dojat.

Il faudra attendre Marchampt pour retrouver la Formule Renault de Yohan Bardin qui, dans le Beaujolais, enregistrait un abandon : « Avec mon père nous nous étions fixés comme objectif d’honorer notre calendrier initial afin de ne pas compromettre mes chances au championnat. De ce fait nous avons tout mis en œuvre pour réparer dans les temps et nous présenter à Marchampt », commente Yohan. « Je voulais avant tout me remettre en confiance après ma toute première sortie de route à Abreschviller. Mais sur la première montée de course du dimanche, j’ai eu un souci de freins et je n’ai pas pu stopper ma monoplace. » Le choc entrainait un abandon et une énorme baisse de moral : « A ce moment-là je me suis dit que le championnat était peut-être trop compliqué pour moi, et j’avais réellement envie d’arrêter-là. »

Mais le soutien de sa famille et de ses partenaires offrait à Yohan un regain de motivation, et il sera finalement présent à Vuillafans, course compliquée lorsque l’on vient de cumuler deux sorties de routes consécutives : « Le tracé est exceptionnel, on en prend plein la vue et j’ai vraiment retrouvé l’envie au volant d’une auto enfin fiable », commente le Bourguignon. « Les performances ne sont peut-être pas au rendez-vous, mais ce n’était pas du tout la priorité. Je voulais avant tout retrouver la confiance, et ce sera le cas. Et puis pour moi c’était une première à Vuillafans face à des adversaires qui ont une bonne connaissance du tracé. »

En ce début juillet, Yohan Bardin délaissait un temps le championnat pour disputer une manche du 2ème Division et une régionale. Côté 2ème Division, on le retrouvait à La Broque sur une épreuve qu’il avait déjà eu l’occasion de disputer. En Alsace, il allait livrer un beau combat à Jérémy Schilt qui au final le devance de 176 millièmes : « Avec Jérémy, au fil des courses nous sommes devenus amis et je suis hyper content d’avoir pu livrer cette bataille. C’était vraiment sympa et je suis content pour lui qui disputait également cette année sa première saison. »

Sur la Course de Côte de Lormes, Yohan se classera quatrième du DE/7 sur une épreuve qui lui tient particulièrement à cœur : « Elle est organisée par mon ASA et c’est une course que j’adore faire, mais sur laquelle je ne suis jamais parvenu à me mettre en avant. Je ne parviens jamais a trouvé le grip », se désole Yohan. « Mais j’en garde malgré tout un bon souvenir, d’autant que j’étais plus là pour retrouver les copains et faire une course à la maison que pour aller chercher un résultat. »

La suite de la saison de Yohan Bardin avait pour cadre les deux manches auvergnates du championnat, Dunières et le Mont-Dore. A Dunières le Bourguignon allait connaitre un week-end de galère : « Le tracé est sympa, l’organisation super bien, mais j’ai eu énormément de mal à trouver le rythme. J’ai eu le sentiment de subir le tracé tout au long du week-end. Mais je pense que c’est bon pour l’apprentissage et ce n’est pas parce que j’ai galéré que je ne reviendrai pas sur cette épreuve. »

Sur le mythique Mont-Dore, qui en cette saison 2023 s’est résumé à deux montées de course, Yohan Bardin estime avoir livré une de ses meilleures prestations : « Compte tenu de la difficulté de l’épreuve, pour une première participation j’estime m’en sortir plutôt bien. Je n’occulte évidemment pas les sorties de routes de Cédric Lansard et de Christophe Girardot qui m’ont profondément affecté, mais je garde tout de même un bon souvenir de mon premier Mont-Dore. »

Vraie épreuve de montagne, la Course de Côte de Chamrousse offrira quelques difficultés à Yohan Bardin qui découvrait le tracé alpin : « Je pensais pouvoir faire un bon résultat mais il y avait un énorme plateau en DE/7 et finalement je ne suis pas parvenu à tirer mon épingle du jeu. Mais ce n’est que partie remise pour l’année prochaine. »

Turckheim sera pour Yohan Bardin une nouvelle découverte et laissera au jeune Bourguignon d’excellents souvenirs : « C’est à mon sens mon meilleur week-end de course de cette saison 2023 », estime-t-il. « Samedi, j’étais totalement à la ''ramasse'', et dans la soirée j’ai énormément travaillé sur les caméras embarquées avec Stéphane Krafft. Et dimanche matin j’étais vraiment dans le coup. Ce tracé est magnifique et vraiment je suis ravi de mon week-end. »

Les bons résultats obtenus à Turckheim se confirmeront à Limonest où Yohan concluait sa saison : « Je réside à Lyon, c’est donc un peu la course à domicile et j’ai passé un bon week-end sur une épreuve où il y avait un gros plateau en DE/7. Je suis content de terminer la saison de cette manière. »

Quatrième du Challenge Open DE/7
A l’heure de faire les comptes, c’est à la quatrième place du Challenge Open DE/7 que l’on retrouve Yohan Bardin. De quoi tirer un très bon bilan de cette première campagne de France : « Pour une première saison, malgré les deux sorties de route du début de saison, je suis relativement content. J’ai pu acquérir de l’expérience sur un championnat où il difficile de tout apprendre. Le bilan est positif, pour moi cet apprentissage est réussi. »

Cette première expérience n’aurait pas été possible sans plusieurs soutiens que Yohan veut remercier : « Un immense merci à mes parents et mes proches ainsi qu’à mes partenaires. Je remercie bien évidemment Stéphane Krafft et Kevin Petit qui m’a apporté de précieux conseils. »

La pause hivernale est mise à profit pour travailler sur la Formule Renault avec laquelle Yohan Bardin a la ferme intention de défendre ses chances en 2024 : « Je vais intégrer le Krafft Racing pour être au départ des treize manches inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne. Pour l’heure, on travaille sur la voiture, mais également sur moi, sur les domaines dans lesquels je dois progresser. C’est passionnant et le but c’est de me présenter en étant réellement prêt lors du coup d’envoi à Bagnols-Sabran », conclut Yohan.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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