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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Abonné au podium du championnat depuis plusieurs saisons, Yannick Poinsignon buttait pour obtenir un titre auquel il pouvait légitimement aspirer. Mais 2023 sera l’année de la consécration, puisqu’au volant de sa BMW M3 E92 le Vosgien est sacré Champion de France de la Montagne Production.
Depuis 2016 qu’il évolue sur le championnat au volant de sa ''Béhème'', Yannick Poinsignon a toujours joué les premiers rôles. Ces années il poursuivait une constante progression au point qu’après avoir terminé quatrième, troisième puis deuxième du Championnat Production, nous avions titré le focus de sa saison 2019 ''Et pourquoi pas premier ?''. Il était en effet incontestable que le Vosgien compterait par la suite parmi les rares favoris dans la quête du Graal.
Mais malgré la ténacité donc pouvait faire preuve le clan Poinsignon, le talent du pilote, l’implication de l’ensemble de son équipe, Yannick voyait le titre se refuser à lui. En 2022, il s’en est fallu d’un point, un unique point acquis par Ronald Garcès sur l’ultime ascension du championnat, pour que Yannick se retrouve à la place quelque peu frustrante de Vice-champion.
Alors, 2023 allait-elle être l’année Poinsignon ? Le Vosgien allait-il enfin voir se concrétiser par un titre l’énorme investissement familial… Oui, et de fort belle manière, puisque Yannick a su sortir la grosse attaque lorsque c’était nécessaire et parfaitement gérer les situations toujours complexes. Auteur de sept victoires durant cette campagne 2023, il pourra s’assurer du titre à l’issue de la Course de Côte de Chamrousse… Retour sur une saison de succès…
En quête d’une couronne tant espérée
Fidèle à la BMW M3 E92 depuis 2016, Yannick Poinsignon fait évoluer sa voiture au fil des saisons pour tenter d’en tirer la quintessence. Avant d’affronter les épreuves de cette saison 2023, le Vosgien avait une nouvelle fois confié sa monture aux mains expertes de Guy, son père : « Le plus gros changement provient du moteur puisque nous avions pris la décision de troquer le 4 litres contre un 4,5 litres », débute Yannick. « Avec le 4 litres nous disposions de près de 600 chevaux, mais je n’avais à mon sens pas suffisamment de couple. L’adoption d’un 4,5 litres permettait de gagner un peu plus en puissance mais surtout de bénéficier de plus de couple… Au final, il s’est avéré que la puissance était quasi similaire, et si nous avions plus de couple, c’était uniquement à bas régime. »
L’avantage n’était donc pas conséquent, d’autant qu’en passant à une cylindrée supérieure, Yannick Poinsignon se voyait contraint de rajouter du poids pour se conformer à la réglementation : « Nous avons dû revenir en arrière en intégrant une batterie plus imposante, en adoptant à nouveau un gros extincteur, et bien évidemment le lest nous obligeait à revoir certains réglages pour conserver un bon équilibre. »
Lorsque l’on voit un championnat vous échapper pour un unique point, il est assez clair que l’on peut avoir des envies de revanches. Dans l’esprit de Yannick Poinsignon l’objectif pour cette saison était donc totalement limpide… Conquérir un premier titre de Champion de France de la Montagne Production : « Il est clair que l’envie était là. Je voulais bien évidemment remporter des courses, et bien sûr parvenir à accrocher cette couronne qui me tendait les bras jusqu’alors. L’an dernier j’ai vécu une succession de déconvenues à partir de Chamrousse, et de ce fait j’ai vu le titre m’échapper. Cette année j’espérais que la malchance allait enfin m’oublier et que je pourrais défendre pleinement mes chances. »
Bien évidemment Yannick Poinsignon savait qu’il allait devoir composer avec une forte opposition : « Ronald (Garcès) se lançait sur la saison avec une voiture qui sur le papier pouvait être redoutable, David (Meillon) avait démontré en 2022 qu’il était un adversaire de taille, Philippe (Schmitter) est toujours en embuscade, et le plateau en GTTS/4 n’a jamais été aussi étoffé avec la présence de nombreuses Porsche, de la Ferrari de Vincent Lagache. Ça s’annonçait prometteur », reconnait Yannick.
Sept succès en treize épreuves
A Bagnols-Sabran, où débute traditionnellement la saison, les animateurs du championnat allaient devoir composer avec une première surprise, la présence de Nicolas Werver que l’on n’attendait pas cette année en CFM : « Je m’élançais confiant parce que nous avions eu l’opportunité de faire quelques tours en circuit et que tout semblait fonctionner parfaitement. Finalement tout s’est bien passé, et même si on termine derrière Nico (Werver), on peut se satisfaire de cette première confrontation de la saison », estime Yannick qui, sur la première manche gardoise devance Ronald Garcès et David Meillon.
Nicolas Werver sera également présent à Saint-Jean-du-Gard, et c’est lui qui imposait sa Porsche 997 GT3 R sur la 49ème édition du Col Saint-Pierre : « Là encore nous sommes devancés par Nico, mais terminer deuxième, dans l’optique du championnat, c’est une excellente chose. On marque des points importants, et le passé récent à démontré à quel point un seul point peut avoir son importance », commente Yannick en souriant. « Par contre, je ne suis pas satisfait de mes chronos. Autant à Bagnols-Sabran j’étais parvenu à améliorer mon chrono de la précédente édition, autant là j’étais loin du compte. »
A Abreschviller, c’est une autre Porsche, pilotée par un autre Alsacien, qui allait donner du fil à retordre à Yannick Poinsignon. C’est en effet Paul Reutter qui se présentait comme le principal adversaire du Vosgien. Mais Yannick aura finalement le dernier mot : « C’est un premier succès sur la saison face à un ''Polo'' en grande forme. Cette victoire est importante, mais elle est occultée par la violente sortie de route de notre ami Bruno (Fra), car il est évident que suite à cet accident nous étions très perturbés et qu’il était très difficile de se relancer. »
La campagne de l’Ouest allait inaugurer le combat qui tiendra en haleine les observateurs du championnat tout au long de la saison, et qui opposera Yannick Poinsignon à David Meillon. Sur les Teurses de Thèreval – Agneaux, Yannick se lançait dans une difficile confrontation avec une voiture qui laissait entrevoir quelques problèmes : « J’ai rencontré des soucis électroniques qui m’empêchaient de me présenter au départ de la dernière manche. Heureusement, en accord avec le Directeur de Course et l’ensemble des concurrents, j’ai pu m’élancer dans le convoi des Sports. Cela m’a permis de disputer la dernière montée avec un chrono qui était proche du record. Je suis en nette progression par rapport à l’an dernier », confie Yannick qui s’impose huit dixièmes devant David Meillon.
La victoire à La Pommeraye sera bien plus nette avec un Yannick Poinsignon qui signait les meilleurs chronos sur les six montées (essais et course) inscrites au programme du week-end. Au final c’est avec 2''5 d’avance sur David Meillon que le Vosgien vient inscrite son nom au palmarès de la 59ème édition de l’épreuve angevine : « Sur un tracé rapide, qui oblige à un rythme soutenu, je ne pensais pas que l’écart pourrait être aussi important. Avec les chronos réalisés par David (Meillon) à Hébécrevon, je m’attendais à ce qu’il soit difficile à battre à La Pommeraye. Mais il était en deçà sur cette épreuve, et de mon côté je suis très content de mon week-end. »
Certainement frustré par sa prestation en Anjou, David Meillon repartait au combat avec une énorme envie d’en découdre, pour finalement venir imposer sa Lamborghini Huracan Super Trofeo Evo à Saint Gouëno : « J’ai donné tout ce que je pouvais, j’ai fait le job, mais il était ''plus vite''. J’ai peut-être fait un mauvais choix technique, mais ça n’enlève rien à la combativité dont a fait preuve David qui me bat à la régulière », analyse Yannick qui, au cumul des deux meilleures montées, s’incline pour deux dixièmes de secondes.
Le combat entre la BMW et la Lamborghini se poursuivait à Marchampt où David Meillon accrochait une seconde victoire consécutive, une seconde quatre devant Yannick : « Là encore David a su parfaitement gérer. Je pensais qu’il aurait une appréhension suite à la grosse sortie de route dont il avait été victime l’an dernier, mais il a su passer outre et rouler très fort », confie le Vosgien. « Pour ma part j’ai fait les trois premières montées de course avec mon choix technique de Saint Gouëno qui au final n’était pas réellement le bon. Ensuite, j’ai corrigé mes réglages pour la dernière ascension et j’améliore mon temps de plus d’une seconde. J’ai donc fait de mon mieux, et je suis incapable de prétendre qu’en ayant opté avant pour d’autres réglages j’aurais été devant David. »
La frustration changeait de camps, et cette fois c’est Yannick Poinsignon qui abordait la Course de Côte de Vuillafans avec la rage au ventre. Le combat entre les deux prétendants au titre sera d’une rare intensité tout au long du week-end franc-comtois, et il faudra attendre une ultime ascension sur laquelle Yannick réalisé un chrono d’exception pour voir le Vosgien imposer sa BMW six dixièmes devant son rival : « Je suis derrière David avant la dernière montée, et en sachant qu’il avait remporté deux courses consécutives, je n’avais d’autre choix que de tout donner pour aller chercher la victoire. D’une part parce que s’il s’imposait nous nous retrouvions à trois victoires chacun, et surtout parce qu’il rentrait alors dans une dynamique de succès et que je devenais le lièvre qui lui courrait après », analyse Yannick. « J’ai vraiment tout donné, je suis parvenu à corriger les erreurs que j’avais pu commettre sur les montées précédentes, et finalement le chrono est au rendez-vous. Quand j’ai vu le chrono je me suis dit que là, j’avais ''tapé un coup''. »
Vainqueur à Dunières, Yannick Poinsignon prenait un avantage sur son rival, d’autant qu’un troisième hommes viendra s’immiscer dans le combat que se livraient les deux protagonistes. Anthony Dubois intercalait en effet son Alpine entre le BMW et la Lamborghini : « Quand tu gardes à l’esprit que l’an dernier tu perds le championnat pour un point, plus tu grattes de points plus tu te rassures, et les victoires sont donc évidemment hyper importantes. J’étais donc particulièrement satisfait de m’imposer à Dunières, à l’issue d’un week-end qui n’avait pas très bien commencé puisque sur la première montée Anthony et David me devancent. Sur la deuxième je passe devant David mais Anthony reste en tête, et il me faudra batailler pour le déloger de la première place. »
Au Mont-Dore, les animateurs du championnat devront se départager cette saison sur deux montées uniquement. Et si David Meillon signe le meilleur chrono du week-end, au cumul des deux ascensions c’est Yannick Poinsignon qui s’impose dans le Massif du Sancy : « La météo et de nombreux faits de course sont venus perturber le week-end. Donc sur la deuxième montée il ne fallait surtout pas faire de ''boulette'', parce qu’on voyait l’heure tourner et que l’on prenait conscience qu’il n’y aurait peut-être pas de troisième montée. Donc tu dois aborder la course en tenant compte de tous ces paramètres, et attaquer mais sans prendre le risque de griller un joker qui peut te priver d’un classement final. Ce ne fut pas facile parce qu’il faut garder à l’esprit que quand tu joues un championnat il vaut mieux être deuxième que de repartir bredouille. »
Repartir bredouille, c’est ce qu’avait connu Yannick Poinsignon en 2022 à Chamrousse où, suite à un tête-à-queue, il avait grillé un joker. L’épreuve iséroise s’était alors jouée sur seulement deux montées, ce qui privait le Vosgien d’un résultat. Cette année, Yannick se devait donc de terminer dans les points : « Une cinquième place me suffisait pour le titre, mais la victoire est super importante parce que l’esprit de compétition doit primer », estime Yannick qui, pour 179 millièmes imposait sa BMW : « Nous avons vécu une grosse bagarre durant tout le week-end avec David. On s’échange la première place et on se bat au dixième de secondes. Au départ de la dernière tu ne sais pas qui va l’emporter. Mais c’était génial ! »
Premier titre de Champion de France Production
Cette victoire à Chamrousse était synonyme de titre pour Yannick Poinsignon : « Le championnat était joué après les deux premières montées puisque je figurais dans le top 5. Mais il était important d’aller chercher la gagne. Emotionnellement ce succès est très fort, pour toute ma famille, pour mon père, pour l’ensemble des gens qui nous soutiennent. »
A Turckheim, Nicolas Werver ne laissera à personne le soin de venir chercher une victoire sur ses terres. Yannick poursuivait pour sa part son combat face à David Meillon qui le devançait de quatre dixièmes au cumul des deux meilleures ascensions de près de six kilomètres chacune : « Bien évidemment je n’avais plus de pression, le titre étant joué. Mais quand on termine aussi proches, on ne peut pas dire que je n’ai pas tout fait pour aller le chercher. J’avoue que j’étais un peu déçu de mes chronos, je n’ai pas fait ce qu’il fallait derrière le volant. J’ai vraiment attaqué, mais il est impossible de savoir si, inconsciemment, quand tu as déjà le titre en poche, tu ne fais peut-être pas preuve de la même hargne. Je pense avoir joué le jeu, mais David était devant. »
Yannick Poinsignon connaitra le même scénario à Limonest, où pour quatre dixièmes il s’inclinait face à David Meillon : « Quatre dixièmes c’est dérisoire, on ne peut pas dire que je n’ai pas essayé de m’imposer. Après, là encore, c’est la dernière manche de la saison et tu sais au fond de toi qu’il serait absurde de casser la voiture alors que tu as le titre en poche. Alors même si tu as le sentiment de tout donner, tu gardes peut-être une petite réserve qui fait la différence. Il est clair que durant ce week-end j’ai commis quelques petites erreurs, mais après, là encore David nous offre à nouveau une excellente prestation. Il était derrière après les premières manches et a su parfaitement revenir au combat. »
Durant cette saison 2023, Yannick Poinsignon a imposé sa BMW M3 sur sept des treize épreuves que compte le championnat. Un cumul de succès grâce auquel il remporte son premier titre de Champion de France de la Montagne : « Depuis le temps que l’on court après, remporter ce titre est une belle consécration. C’est une magnifique récompense pour l’investissement de toute la famille, le travail de mon père. Je retiens de cette saison les superbes bagarres que nous avons livrées à David (Meillon), à Philippe (Schmitter), ça se joue à coup de dixièmes et ça met une pression énorme. » Yannick peut savourer un titre acquis de haute lutte, face à une énorme concurrence avec cette année une douzaine de pilotes qui se sont illustré dans la classe GTTS/4.
Ce premier titre de Champion de France, Yannick le partage bien évidemment avec ceux qui ont contribué à cette consécration : « Un immense merci à mon père, ma famille, l’équipe (amis, famille et mécanos), mes partenaires : Epinal Express, Transports FRA, L'Grave, Automobiles Epin, Eurogranulats, Domaine Saint-Wendelin, Bar Au Bon Accueil, Seven Lubricants, Domaine du Pélican, HTR Development, Restaurant l'Abreuvoir, Garage Auto Services, Recrut'Expert Intérim, ASC Racing parts, Michelin, Berwald Sarrebourg, Milwaukee, Garage JLS Colmar, F&MS. »
Dans l’esprit de Yannick Poinsignon, il se doit de remettre son titre en jeu. Le Vosgien sera donc bel et bien présent en 2024, toujours au volant de sa BMW M3 E92 : « On s’est posé la question de changer de voiture, mais finalement, on se dit qu’il serait dommage de ne pas tirer profit de tous les enseignements que nous avons acquis avec la BMW. Donc, on repart avec la même voiture, et bien évidemment avec le même objectif », conclut le Champion de France de la Montagne Production 2023.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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