Retrouvez les calendriers de la saison 2025
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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Habitué à relever de nouveaux challenges, Sébastien Petit a fait le choix osé de prendre part au Championnat de France de la Montagne 2020 au volant d’un tout nouveau Proto disposant de quatre roues motrices. Et même si le double Champion de France a dû composer avec quelques défauts de jeunesses de sa nouvelle monture, ses performances et un nouveau titre de Vice-champion de France viennent finalement récompenser son audace.
En plus de 20 ans de compétition, Sébastien Petit a toujours été à la pointe de l’innovation. Homme de défis, l’Isérois s’est présenté à de multiples reprises comme un précurseur en jouant la carte de la nouveauté. Ces dernières années, il fut le premier à lancer sur le Championnat une Norma CN+, c’est également lui qui aura la primeur du Proto E2-SC sur le Championnat. Et cette année encore, Sébastien n’hésitera pas à relever un nouveau challenge en alignant une Nova NP-01 disposant de quatre roues motrices, une première en Course de Côte…
Loin de se satisfaire de ses acquis, Sébastien Petit se plait à sortir de sa zone de confort. C’est une des raisons pour lesquelles, après avoir remporté deux titres de Champion de France en 2017 et 2018, il décidait de projeter son regard vers de nouveaux horizons et de se lancer dans une campagne européenne en 2019 : « J’avais envie de découvrir d’autres épreuves, d’autres mentalités, de nouveaux adversaires et de jauger mon niveau face à la concurrence européenne », débute Sébastien. « Mon principal partenaire, CroisiEurope, étant solidement implanté à l’international, il était logique que je m’exporte également. Cela donnait satisfaction à toute l’équipe. Après 20 ans de championnat, une multitude de titres de Vice-champion et l’obtention du Graal en ayant coiffé deux couronnes consécutives de Champion de France, il était logique de poursuivre ma carrière au niveau européen. »
Une Coupe d’Europe à son imposant palmarès
La saison européenne de Sébastien Petit se soldera par une nouvelle ligne à son imposant palmarès, puisqu’il remportait la Coupe d’Europe. Pour 2020, dans son esprit, son calendrier devait se construire entre épreuves européennes et les plus belles manches du Championnat de France : « Il n’a jamais été question que je délaisse la France. Mon frère Kevin et à présent mon fils Axel sont impliqués sur notre championnat national, et c’est toujours avec un grand plaisir que nous partageons nos week-ends de course. Les autres pilotes du team, Philippe et Christian Schmitter évoluent également en France, initialement il était donc prévu de se partager, cette saison encore, entre les rendez-vous hexagonaux et les courses à l’étranger. »
La crise sanitaire liée au Coronavirus allait réduire substantiellement le nombre d’épreuves inscrites au calendrier du Championnat de France. Sébastien Petit n’allait donc disposer que d’un nombre limité de courses pour mettre en valeur sa nouvelle monture. Défi d’autant plus complexe à relever qu’il portait son choix sur une Nova NP-01 qui, et ce sera une première en Course de Côte, disposait de quatre roues motrices : « Le choix pouvait s’avérer judicieux, même si j’avoue honnêtement que nous pensions que la voiture serait plus performante et que nous n’aurions pas autant à essuyer les plâtres » analyse Seb. « Malheureusement, la crise sanitaire nous a empêché de suivre le calendrier d’essais que nous avions initialement programmé. Et mon expérience me permet de dire qu’aller tourner en rond sur un circuit ne reflète en rien ce que tu vas devoir affronter par la suite en course de côte. Les essais en circuit permettent de découvrir d’éventuels défauts, mais certainement pas de valider des réglages » commente-t-il. « Malgré tout, nous étions enthousiastes à l’issue des premiers essais réalisés en circuit, mais déçus des premiers résultats en course », confie-t-il.
Une déception liée à la prestation de Sébastien sur le Mont-Dore, car avant de défier la côte qui mène au Col de la Croix Saint-Robert, le double champion de France avait pris part à la Course de Côte de Zámecký Vrch en République Tchèque, où il s’était imposé en signant un nouveau record du tracé : « Tout a parfaitement fonctionné face à des adversaires valeureux. Certes Simone Faggioli et Christian Merli n’étaient pas là, mais j’étais face à une vraie concurrence et le résultat est d’autant plus satisfaisant. »
Pour ce qui est du Championnat de France de la Montagne, Sébastien Petit avait comme seul objectif de parfaire les réglages de sa voiture : « Si le Championnat s’était tenu sur l’ensemble des épreuves, je n’aurais pas été présent partout puisque je devais prendre part à des manches européennes, il n’était donc pas question pour moi de prétendre au titre », confie Sébastien. « Ensuite, sur un calendrier réduit à six courses en trois week-ends, ce n’est pas suffisamment représentatif. D’autant qu’il était prévu de disposer d’un joker. Si le classement s’était fait sur les six courses, cela changeait la donne. »
Le Championnat de France comme terrain de travail
Après un bon résultat en République Tchèque et en ayant comme seule préoccupation de poursuivre le développement de sa voiture, c’est sans pression que Sébastien Petit retrouvait le Mont-Dore. Pour ce premier rendez-vous du Championnat 2020, le fer de lance du Team Petit CroisiEurope se classait à deux reprises au deuxième rang : « Le résultat n’a dans mon esprit pas grande importance. Ce que je retiens c’est qu’avec la Norma 4 litres je signais des chronos en 2’14’’5 et que cette année, mon meilleur chrono est en 2’16’’5. En disposant d’une centaine de chevaux supplémentaires, je ne peux me satisfaire de ça. Je ne cherche même pas à me comparer aux autres, mais seulement à ce que je suis capable de faire, et là nous n’étions pas au niveau. »
Seul point positif, sur les 400 premiers mètres de la Course de Côte du Mont-Dore, Sébastien devance ses adversaires de près d’une seconde, « ce qui tend à démontrer que le moteur fonctionne très bien et que les quatre roues motrices nous offrent un gain réel de motricité. Mais pour le reste, il va falloir travailler dur pour être au niveau. »
Suite à une casse de palette de changement de vitesses, Sébastien Petit était privé de la première montée de course à Turckheim, ce qui l’obligeait à être particulièrement en verve par la suite pour refaire son retard : « Cela fait partie des défauts de jeunesse, sur l’ensemble de la saison, nous avons rencontré des soucis sur quasiment la moitié des montées, ce qui est très pénalisant. »
Mais en s’imposant dimanche, sur la seconde course prévue au programme de l’épreuve alsacienne, Sébastien Petit offrait son tout premier succès à la Nova NP-01 et prenait par la même occasion la tête du championnat : « Je garde à l’esprit que certains des animateurs habituels du Championnat étaient absents, donc je ne tire pas de gloire de cette victoire. Après je ne suis pas mécontent de mon chrono, globalement le week-end est positif. »
C’est libéré de toute pression que Sébastien Petit se rendait à Bagnols-Sabran où s’achevait cette année la saison. Leader du Championnat, l’Isérois savait que Geoffrey Schatz, son adversaire direct, n’avait aucun droit à l’erreur. Quant à lui, il pouvait se focaliser sur les réglages de sa voiture sans réellement tenir compte des prestations de ses adversaires : « Tout se présentait pour le mieux, d’autant que samedi, à l’issue des essais, j’occupais la tête avec plus de 3’’7 d’avance sur mon premier poursuivant. Je me suis dit que sous la pluie j’avais réellement une carte à jouer. » Mais le sort allait s’acharner contre Sébastien qui ne pourra malheureusement pas se présenter au départ de la seconde montée de course : « Le pont avant a commencé à donner des signes de faiblesse dès la première montée, ce qui m’a empêché de signer un bon chrono. Il a ensuite cassé sur la seconde montée. »
Les efforts conjoints du personnel de Nova Proto, de Emap, et de l’équipe de Sébastien, permettait de résoudre le problème. Pour cela, durant la nuit, il leur fallait récupérer un pont dans les ateliers de Nova à Saint-Pé-de-Bigorre. « Mais lors du remontage, on s’est rendu compte qu’il manquait des inserts et que nous ne pourrions pas remonter le pont. C’est grâce à Jean-Marie Almeras, qui nous a permis d’aller chercher des inserts à sa concession de Montpellier, que nous avons pu réparer dimanche en début d’après-midi. Grâce à la compréhension de la Direction de Course et du Collège des Commissaires, et après avoir prévenu mes principaux concurrents j’ai pu faire ma première montée de course dans la foulée des Véhicules Historiques de Compétition. » La pluie empêchait malheureusement Sébastien de défendre ses chances à l’occasion de la seconde montée. Quatrième la veille, il se classait en ce dimanche au troisième rang : « Cette épreuve ne reflète absolument pas notre niveau de performance. Je n’ai jamais pu me battre dans de bonnes conditions. Je me connais, je sais que je suis un ’’diesel’’, et vue les performances du dimanche matin, je suis persuadé que j’aurais pu signer un excellent chrono lors de la seconde montée si les conditions l’avaient permis. »
Entre le Mont-Dore et Turckheim, Sébastien Petit a eu l’occasion de se rendre en Slovénie pour disputer la Course de Côte de Ilirska-Bistrica. Ensuite, avant Bagnols-Sabran, c’est en Croatie sur la Course de Côte de Buzetski Dani que l’on retrouvait l’Isérois. Deux déplacements hors de nos frontières qui lui permettent d’inscrire deux succès supplémentaires à son palmarès : « En Slovénie, l’an dernier, j’étais devancé par Patrik (Zajelsnik) qui connait parfaitement cette épreuve. Et cette année je suis devant lui, c’est une belle satisfaction de le battre à domicile, dans des conditions climatiques particulièrement difficiles. »
La Nova Proto en constante évolution
Sébastien Petit a bien du mal à tirer un bilan positif de cette saison 2020, d’autant que le double champion de France met en parallèle sa saison et la situation actuelle : « Difficile de tirer du positif quand on voit les problèmes que peuvent rencontrer les entreprises, et notamment nos partenaires. Le tourisme est l’un des secteurs les plus impactés et CroisiEurope doit gérer au mieux cette crise. Financièrement, psychologiquement, c’est une année très difficile et je pense que nous n’avons pas encore vu l’impact que va avoir le Coronavirus sur la saison à venir. »
Sportivement, Sébastien Petit a tout de même réussi à signer de très bons résultats cette saison. Il s’impose sur une des deux épreuves courues à Turckheim et remporte des succès hors de nos frontières : « En Europe, je suis parvenu à m’imposer en devançant des pilotes de renom comme Milos Benes, Vaclav Janik, David Komarek, Federico Liber ou Patrik Zajelsnik. Grâce au soutien de mon équipe, d’Emap et de Nova Proto, nous sommes parvenus à progresser tout au long de la saison ce qui est particulièrement positif et qui nous a permis de mener à bien une énorme somme de travail. »
Mais il y a encore fort à faire, et Sébastien reconnait qu’il dispose encore d’une longue liste de travaux à entreprendre sur son Proto pour accroitre ses performances de manière significative : « Pour l’heure, la voiture est encore très lourde, j’embarque entre 70 et 80 kilos de plus que mes adversaires. Certes les quatre roues motrices m’apportent une aide en termes de motricité, mais dans les courbes je suis conscient d’être moins ’’vite’’ qu’une deux roues motrices dans la mesure où nous sommes pénalisés par l’inertie et le poids. »
Sébastien Petit et son équipe savent donc dans quelles directions travailler, faut-il encore que les nouvelles normes édictées par la FIA ne viennent pas mettre à mal le développement de la voiture : « J’avais bon espoir pour la suite, mais la nouvelle réglementation nous oblige à nous poser des questions. On sait pertinemment qu’un moteur turbo est plus puissant qu’un moteur V8 atmosphérique, Geoffrey (Schatz) l’a démontré. C’est ce qui nous a incité à opter pour une quatre roues motrices, afin de faire passer au mieux la puissance du moteur. Mais si nous devons brider nos turbo, disposer de quatre roues motrice n’a plus aucun intérêt », analyse Sébastien. « Il est évident que si on nous supprime entre 90 et 100 chevaux, nous ne pourrons pas supporter l’excès de poids que représente une propulsion intégrale. »
Cette saison, courte mais réellement intense, compte tenu du travail réalisé, Sébastien veut la partager avec ceux qui l’on rendu possible : « Je tiens avant tout à remercier mes partenaires qui me restent fidèles, remercier également les pilotes du team, Philippe et Christian Schmitter et j’espère sincèrement qu’ils seront en mesure de nous suivre en 2021 malgré la conjoncture difficile. Un énorme merci à toute mon équipe, ma famille et surtout mes partenaires sans qui rien ne serait possible, Emap et Nova pour leur implication technique, et bien sur tous les promoteurs, organisateurs, commissaires et bénévoles qui nous permettent de vivre notre passion… »
Difficile de se projeter sur la saison 2021 tant que la réglementation n’est pas clairement définie : « La bride sur les moteurs turbo ne devrait pas faire son apparition en France l’an prochain. Cela devrait me permettre de rouler avec la quatre roues motrices. Parallèlement à cela, ma Norma 3 litres étant vendue, j’aimerais bien reconstruire une auto en vue de participer à des épreuves en Europe. Il est possible que je transforme ma 4 litres pour la mettre en configuration européenne. »
Que les supporters de Sébastien Petit ne s’inquiètent pas, malgré son programme européen, Seb devrait faire de nombreuses apparitions en France, « ne serait-ce que pour continuer à me faire plaisir et pour pouvoir courir avec mon frère et mon fils », conclut Sébastien.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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