Mais un bilan largement positif

Même si divers gros problèmes sont venus perturber sa saison, Dorian Ferstler a su systématiquement rebondir pour réaliser de belles prestations sur ce qui était pour lui une année de découverte du Championnat. A l’issue de sa campagne 2018, le jeune Mosellan tire un bilan positif, qui ne peut l’inciter qu’à revenir plus fort encore la saison prochaine.

Dans la famille Ferstler, la passion pour les sports mécaniques allaient initialement vers la moto. Guy Ferstler, le père de Dorian ne manquait pas de suivre les épreuves de moto sur différents circuits. Une passion pas tout à fait née du hasard, puisque Gilles Ferstler, le frère de Guy, était lui-même pilote, et participait à des épreuves de renommée internationale, telle que le Bol d’Or. Lorsque diverses raisons poussaient Gilles Ferstler à mettre un terme à sa carrière sportive, Guy prenait à son tour du recul et délaissait quelque peu la moto.

Si le centre d’intérêt allait vers les deux roues, pour autant, l’automobile n’était pas sujet de détestation, bien au contraire. Et Guy Ferstler ne tardait pas à faire l’acquisition d’une Porsche 996 pour rouler en loisir, en circuit. Dorian accompagnait son père, et assouvissait lui aussi sa passion pour le pilotage en roulant en karting : « Toujours en loisir, et notamment en rencontres inter-entreprises, ce qui m’a donné l’occasion de participer aux 24 Heures du Mans », débute Dorian.

Du loisir en circuit à la Formule Renault en côte
Mais dès l’âge de 16 ans, Dorian faisait l’acquisition d’une auto pour rouler, en loisir, en circuit : « De là est venue l’idée de monter une association afin de permettre à des conducteurs lambdas de découvrir le pilotage aux volants de leurs voitures, que ce soit une petite Golf comme une puissante Ferrari », explique Dorian. Avec son association, le jeune Lorrain animait alors à des manifestations au profit d’œuvres caritatives, participant notamment régulièrement au Téléthon.

Les liens d’amitiés tissés avec Thomas Schwarz incitait Dorian Ferstler à venir voir son ami évoluer sur la Course de Côte d’Abreschviller : « Je l’ai aidé pour son assistance, ce qui m’a permis de découvrir cette discipline qui m’a tout de suite énormément plu. » L’idée germait alors dans l’esprit du jeune Mosellan de venir à son tour prendre part à des courses de côte.

Restait à porter un choix sur une voiture : « En circuit, j’avais eu l’occasion de rouler aux volants de diverses berlines : Clio, Porsche, BMW, et lors d’un voyage d’affaire à Dubaï, j’ai eu l’opportunité de faire des essais avec une Formule Ford, et j’ai vraiment apprécié. C’est ce qui m’a motivé à faire l’acquisition d’une Formule Renault. »

C’est au volant de cette monoplace, qu’en 2016 Dorian Ferstler prenait part à ses premières courses de côte. L’occasion lors de sa vraie première saison en compétition, de prendre part à plusieurs épreuves régionales, et de goûter au championnat en s’engageant à Abreschviller et à Turckheim : « Les sensations étaient là, le seul bémol c’est un accident à Turckheim en fin d’année. Et en 2017, je termine la saison en tête des Formule Renault B sur le Championnat de la Région Grand-Est. » Ces deux premières saisons de découverte allaient permettre à Dorian Ferstler de faire de belles rencontres dans le milieu de la côte, mais également de s’expatrier en prenant part à des épreuves en Allemagne.

Après deux saisons passées dans le cockpit de sa Formule Renault, Dorian Ferstler décidait de changer de monture et de tenter sa chance en Proto : « J’avais envie de me différencier des autres, et c’est pour cela que j’ai acheté une Norma pour évoluer dans la classe CNF/2. Mon seul petit regret c’est que je sois seul dans cette classe. »

A l’heure de s’inscrire sur le Championnat de France de la Montagne, pour Dorian, la principale motivation venait de l’envie de découvrir des parcours plus longs et un univers bien différents de celui que l’on peut rencontrer sur les épreuves régionales : « Il y a plus de monde, les enjeux et la motivation sont plus importants, les organisations plus étoffées… Il y a vraiment un monde entre le Championnat et le régional. Et puis les discussions que j’avais pu avoir lors de mes deux premières saisons avec des habitués du championnat comme Billy Ritchen, Martine Hubert, Maxime Cotleur, m’ont incité à découvrir des tracés comme, Marchampt, Vuillafans, Chamrousse. »

L’objectif de Dorian Ferstler pour sa première saison était de découvrir, « et de voir si on pouvait parvenir à disputer à la fois le Championnat et quelques manches de notre région avec la même voiture. »

Pour débuter sa campagne 2018, Dorian Ferstler s’attaquait tout d’abord à un terrain connu en s’engageant sur la Course de Côte d’Abreschviller : « On était un peu à la maison, et donc très bien entouré. Cela me permettait de bénéficier de l’aide de copains pour l’assistance. Fred Errard, mon préparateur, disputait également cette épreuve au volant d’une Norma du Team Schatz Compétition, cela nous a permis de partager nos sensations tout au long du week-end alors que nous découvrions nos voitures respectives. Tout était donc réuni pour que je passe une fabuleux week-end et je me suis fait vraiment plaisir, car même s’il y avait encore quelques détails à voir sur l’auto, tout s’est excellement bien passé. »

Dans la foulée d’Abreschviller, Dorian Ferstler prenait part à la Course de Côte de l’Ormont, où il terminait troisième dans le sillage des frères Mayeur, Pierre et David. Ensuite, il se rendait à Steige, où sa Norma sera victime d’un incendie : « Mon mécanicien a alors fait un travail de titan pour démonter le moteur, remonter la voiture, pour que l’on soit au départ de Marchampt. Je découvrais l’épreuve, et la Norma qui avait été réparée dans l’urgence, nécessitait que je la redécouvre. De ce fait, je n’étais pas dans les meilleures conditions. J’avais toujours une appréhension d’avoir un problème sur la voiture, et les violentes sorties de Jérémy (Avellaneda) et de Pierre (Mayeur) n’ont rien fait pour me mettre en confiance. Mais je garde à l’esprit que j’avais beaucoup de chance d’être là. »

Même s’il reconnait que le tracé de Vuillafans peut être impressionnant, Dorian Ferstler s’avoue satisfait de sa journée de samedi qui, lors des essais, lui a permis de se familiariser avec la tracé franc-comtois. Malheureusement, la journée de dimanche ne sera pas aussi fructueuse : « Tout se passait pour le mieux sur la première montée et j’avais le sentiment d’être plutôt bien. Mais au moment d’aborder l’enfilade de virages qui se situent sur le haut du parcours, le moteur a coupé net. J’ai donc dû renoncer et je me suis tourné vers les autres concurrents, sachant pouvoir compter sur la solidarité qui règne sur le Championnat. Nombre d’entre eux me sont venus en aide pour finalement se rendre compte que c’est un relais électrique qui avait rendu l’âme. Plus rien ne fonctionnait ! Le seul point positif c’est d’avoir découvert ce magnifique tracé et d’avoir passé un très bon week-end », analyse Dorian.

Pour conclure sa saison sur le Championnat, Dorian Ferstler retrouvait une épreuve qu’il avait déjà eu l’occasion d’aborder les saisons précédentes. C’est en effet à Turckheim que le Mosellan allait en découdre au volant de sa Norma : « Mais avant de rejoindre l’Alsace, j’avais fait une course en Belgique sur laquelle j’ai serré mon moteur. On est rentré de Belgique et nous avons dû à nouveau travailler comme des forcenés pour réparer, afin que je puisse être au départ d’une régionale le week-end suivant, et dans la foulée me présenter à Turckheim », explique-t-il. « J’ai vraiment pris un plaisir de dingue à Turckheim, avec une auto qui fonctionnait enfin très bien, et sur laquelle on pouvait correctement travailler sur les réglages. »

Une saison positive malgré les soucis
On l’a évoqué, Dorian Ferstler a pris part à plusieurs épreuves régionales. On a pu le voir à l’Ormont où il terminait troisième, à Steige où il sera victime d’un début d’incendie, à Gaschney où il se classait sixième, deuxième des Protos derrière Maxime Cotleur. On le retrouvera également à La Broque, à Wangenbourg-Engenthal, à Sewen où il classait sa Norma à la cinquième place : « C’est une saison en demi-teinte, car l’incendie à Steige a compromis en grande partie la suite. Mais malgré tout il y a tout de même quelques bons résultats. »

Le bilan de sa saison est positif, en ce sens que Dorian n’a jamais lâché prise : « Je termine en tête de ma classe au championnat, mais je n’en tire aucun mérite étant donné que j’étais seul », reconnait-il humblement. « Pour ce qui est du Championnat de la Région Grand-Est, je termine cinquième, premier des Protos, c’est encourageant pour la suite. »

Une suite qui se jouera à nouveau sur le Championnat la saison prochaine : « Je reviendrai, toujours avec la Norma, reste à savoir si je poursuis en CNF/2 où si je configure la voiture en E2-SC. » On retrouvera donc le Lorrain dans le cadre d’un Challenge Open : « J’aurai comme objectif notamment d’être au départ de Chamrousse et de Limonest, épreuves inscrites à mon calendrier 2018, mais que divers problèmes mécaniques m’ont empêché de faire. J’aimerais vraiment pouvoir boucler mon calendrier. »

Pour la suite, Dorian sait pouvoir compter sur des soutiens qui lui sont fidèles et qu’il tient à remercier : « Un grand merci à mes partenaires, les Cartonnages d’Alsace, Restaurant ’’Les Laurentides’’, les Transports TCE, BS Auto, Watt Kart, Cristal de Paris, Garage FY-méca, Garage Dielmann et Karev Racing. Merci également à Thibaut Mangin et Florentin Dreistadt qui ont assuré mon assistance, merci à mon père et à l’ensemble de ma famille, ma copine Jennifer qui a toujours été à mes côtés, et ceux qui ont bossé pour réparer ma voiture en temps et en heure, Frédéric Errard et Régis Dielmann. Et je n’oublie pas tous les concurrents du Championnat de France qui m’ont apporté aide et soutien, je ne peux pas tous les citer, mais j’ai une pensée toute particulière pour Jean-Pierre Troadec et Lois Dufour, Billy Ritchen et Maxime Cotleur. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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