Retrouvez les calendriers de la saison 2025
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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Impliqué depuis de nombreuses saisons en course de côte, Philippe Vernay est un animateur régulier du Championnat de France de la Montagne VHC. Une implication qui lui vaut à l’issue de la saison 2024 de remporter le titre de Champion de France VHC à l’Indice de Performance.
Dans les années 70 et aux débuts des années 80, Jacques Vernay, le père de Philippe, animait rallyes et courses de côte. Dès son plus jeune âge Philippe baignait donc dans l’ambiance des paddocks et suivait avec un plaisir teinté d’admiration les prestations de son père. Jacques Vernay a visiblement marqué les esprits, preuve en est le souvenir que conservent certains pilotes : « Cette année, lors de ma participation à La Pommeraye, Jean-Claude Brazey est venu me voir pour me demander si j’avais un lien de parenté avec le gars qui dans les années 70 venait le titiller avec une NSU. C’était mon père », se souvient Philippe.
Transmission de père en fils
La fin de carrière sportive de Jacques Vernay aura pour cadre l’équipe Almeras avec qui il participera au Championnat d’Europe. Alors que Jacques raccrochait casque et gants, Philippe décidait de prendre la relève de son père en s’adonnant tout d’abord à la moto, avec une appétence particulière pour l’Enduro. En 1984 Philippe Vernay découvre le karting et décidait de s’intéresser de plus près à la discipline. Un intérêt qui se traduira par de très bons résultats qui permettaient à Philippe Vernay, alors âgé de 23 ans, de remporter le Championnat de Ligue et par la suite de terminer deuxième du Championnat de France ''Classe Bleue'' qui se présentait comme une catégorie d’initiation : « A la même époque Marlboro a mis en place le volant Marlboro et j’ai eu l’opportunité de participer aux sélections qui se tenaient sur le circuit Paul Ricard », se remémore Philippe Vernay. « L’occasion, aux volants de Ford Escort XR3, de rivaliser avec Paul Belmondo, Jérôme Policand et bien d’autres. » Lors de ces sélections, Philippe parviendra jusqu’à la finale pour se classer quatrième.
Nous sommes alors au milieu des années 80 et en compagnie de Véronique, son épouse, Philippe Vernay décide de fonder sa société dans la distribution de mobilier de bureau, et de mettre le sport automobile entre parenthèses. Implication professionnelle mais également familiale puisque trois enfants – Jean-Karl, Sandor et Sixtine – viendront agrandir la famille.
Très tôt, il apparaitra que Jean-Karl avait reçu en héritage le virus du sport auto transmis par son grand-père et par son père : « Il a commencé le karting et gravira rapidement les échelons pour devenir pilote professionnel », explique Philippe « Nous nous sommes alors concentrés sur sa carrière. » Une carrière qui le voyait à 17 ans remporter la Formule Campus en 2005, de terminer deuxième du Championnat de France des Formule Renault l’année suivante en étant meilleur rookie. Il animera par la suite la Formule 3 Euro Series, terminera deuxième du Grand Prix de Macao de Formule 3 en 2009 après avoir signé la pole position. En 2010 il sera sacré Champion Indy Lights, après avoir signé cinq victoires et huit podiums en dix courses. Pilote de réserve pour mener la Peugeot 908, il remportera également les 6 Heures de Zhuhai en LMP2 avec Signatech Nissan. En 2012 un titre de Champion en Porsche Matmut Carrera Cup viendra étoffer son palmarès, et il s’imposera dans la catégorie GTE Am aux 24 Heures du Mans avec l'écurie IMSA Performance Matmut. En cette année 2024, Jean-Karl Vernay était au départ des 24 Heures du Mans où, en compagnie de Carl Wattana Bennett et d’Antonio Serravalle, il plaçait la Tipo6-C du constructeur italien Isotta Fraschini au quatorzième rang.
Retour à la compétition pour fêter ses 50 ans
Si parfois elle s’estompe, il est rare qu’une passion disparaisse. Et si Philippe ne pratiquait plus, il continuait à assister à des courses en spectateurs. C’est à l’occasion d’une épreuve sur le circuit du Castellet qu’il tombait sous le charme d’une manche historique de Tourisme sur laquelle évoluait différents modèles des années 60 : « Je me suis immédiatement dit que le jour où j’aurais du temps à consacrer au sport auto, je me lancerai dans cette aventure. Déjà, j’avais un œil attentif sur la Ford Cortina Lotus que je trouvais très sympa. »
Après avoir vécu la compétition par procuration en s’occupant de la carrière de Jean-Karl, Philippe retrouvera le volant en 2011, année de ses 50 ans : « J’avais toujours la Cortina Lotus en tête et j’en trouve en Belgique, avec conduite à droite comme je le souhaitais. » En 2012 le Ligérien de naissance, Rhodanien d’adoption, s’alignait sur plusieurs courses de côte et les résultats ne se feront pas attendre : « J’ai le souvenir d’avoir remporté l’Indice de Performance en 2016 à l’issue d’une belle bagarre face à la Ford Mustang de Christian Agostini. A l’époque c’était un challenge et pas encore un championnat. » En 2016, au volant d’une Cortina Lotus bien moins puissante que ses rivales au sein du groupe 2, Philippe Vernay accrochait la troisième place du Challenge VHC avant de terminer sixième la saison suivante.
Il retrouvait donc en cette année 2024 le Championnat de France de la Montagne dédié aux Véhicules Historiques de Compétition, tout en restant fidèle à la Ford Cortina Lotus. Une Cortina qui est une des autos les plus anciennes évoluant sur le championnat et qui, si elle permet de se battre pour l’Indice de Performance basé sur la cylindrée et l’ancienneté de la voiture, ne peut guère prétendre jouer les premiers rôles au sein du groupe 2 : « De ce fait je n’avais pas de réelles prétentions. Pour être honnête, j’avais pour objectif de prendre part à six courses parce que Jean-Karl participait au WEC (World Endurance Championship) en Hypercar et que nous comptions bien aller le supporter. Mais au mois de juin, après Saint Gouëno, je me suis dit qu’en rajoutant une paire de courses à mon calendrier, il était peut-être jouable de remporter le championnat à l’Indice de Performance. »
C’est donc à Bagnols-Sabran que Philippe Vernay débutait sa saison : « C’est une épreuve que j’aime bien, qui convient à la Cortina. Et puis au mois de mars c’est toujours sympa de mettre le cap au sud », avoue-t-il. « Cette première participation m’a permis de reprendre mes marques, sans signer des chronos fabuleux mais en profitant pleinement du week-end. »
La saison de Philippe Vernay se poursuivait dans le Gard à l’occasion du Col Saint-Pierre où il plaçait sa Ford Cortina Lotus au deuxième rang du groupe 2, derrière la Ford Escort RS 1600 d’Alexandre Chamagne : « Je n’étais pas revenu sur le Saint-Pierre depuis 2016 et j’avoue que j’ai trouvé le tracé un peu compliqué. En plus j’avais quelques soucis avec la voiture qui ne donnait pas son plein potentiel à haut régime. Clairement, le problème de la Cortina provient de la boîte à quatre rapports. Sur certains tracés il n’est pas évident de trouver la bonne vitesse. En troisième, à la sortie des grandes courbes tu n’as plus de puissance, et en deuxième le moteur hurle mais l’auto n’avance pas. C’est pénalisant mais c’est la voiture qui veut ça. Malgré tout je m’impose en tête du classement de l’Indice. »
Pour la première fois, Philippe Vernay allait prendre part à la campagne de l’Ouest à alignant sa Cortina à La Pommeraye et à Saint Gouëno où, par deux fois, il termine deuxième du groupe 2 derrière Alexandre Chamagne : « La Pommeraye fut pour moi une découverte magnifique. J’ai adoré ce tracé sur lequel je me suis fait vraiment plaisir. De plus nous sommes particulièrement bien reçus par des organisateurs adorables, ce fut vraiment une magnifique découverte. A Saint Gouëno, le tracé est là aussi intéressant, mais comme au Saint-Pierre je suis pénalisé par ma boîte quatre. Après le week-end est hyper sympa, tout le monde est unanime. »
Après un début de saison qui se déroulait en toute quiétude, Philippe allait connaitre quelques soucis à Dunières où il rencontrait un problème d’allumage : « Cela m’a obligé à retourner à Lyon pour faire réparer la voiture. De ce fait je n’ai pu participer qu’aux deux dernières des quatre montées de courses. Cela me permet de valider un résultat, ce qui est moindre mal dans ces conditions. Mais ce que je retiens c’est que je termine en tête de l’Indice de Performance. »
A Chamrousse, sur un tracé d’altitude proposant une forte déclivité, la Cortina n’était pas vraiment à son affaire : « Ce fut dur, d’autant que le brouillard ne nous a pas aidé. J’ai connu un souci avec la voiture qui a eu un coup de chaud. A l’arrivée de la dernière montée du samedi le thermomètre affichait 110, ce qui n’était jamais arrivé et qui n’était pas prometteur pour la suite. » Finalement Philippe terminait son week-end en étant obligé de composer avec une surchauffe de sa Cortina et un épais brouillard : « Je parviens à coiffer Jean-Michel Godet au poteau sur la dernière montée, ce qui est toujours plaisant », lâche-t-il dans un sourire.
Sans avoir eu le temps de vérifier sa voiture, et conscient qu’il ne lui serait pas facile de trouver dans un laps de temps réduit des pièces pour réparer un éventuel problème sur la Cortina, Philippe se rendait à Turckheim : « Ce fut un véritable chemin de croix… Dès la première montée d’essais on se rend compte qu’il y a de la ''mayonnaise'' dans le reniflard, je savais que ça s’annonçait compliqué. Didier Bonnardel m’a conseillé d’arrêter là et d’attendre la première montée de course. Il a tout vérifié en espérant que ça puisse aller au bout. Je suis parvenu à terminer la première montée de course, mais sur la seconde montée j’ai eu toutes les peines du monde à redémarrer. Je tiens d’ailleurs à remercier un spectateur qui en prégrille m’a conseillé d’enclencher la marche arrière, de laisser glisser la voiture pour qu’elle redémarre. Ça a fonctionné. »
Malgré ses nombreux déboires, Philippe Vernay parvenait à se classer cinquième du groupe 2 à Turckheim. Il prenait alors le temps de démonter le moteur de sa Ford Cortina Lotus avant de se rendre à Limonest : « On a changé le joint de culasse, mais ça n’a pas tenu parce qu’on se rendra compte par la suite que la culasse était tordue. De ce fait je n’ai pas pu prendre part à la dernière montée à Limonest. » Malgré tout, Philippe se classait au troisième rang du groupe 2, et signait un ultime succès à l’Indice de Performance. Une nouvelle victoire qui lui assurait le titre.
Champion de France VHC à l’Indice de Performance
Au final, en ayant pris part qu’à huit manches du Championnat de France de la Montagne, Philippe Vernay parvient à remporter le titre de Champion de France à l’Indice de Performance : « Le bilan est forcément positif et je me suis vraiment fait plaisir, notamment en découvrant les deux épreuves de l’Ouest que sont La Pommeraye et Saint Gouëno. Il a fallu ''me cracher dans les mains'' pour parvenir à accrocher ce titre, mais c’est d’autant plus enthousiasmant de parvenir à atteindre cet objectif. »
Si Philippe Vernay s’est fait plaisir derrière le volant, il a également eu l’occasion d’apprécier l’ambiance dans les paddocks : « Je veux avant tout remercier mon épouse Véronique qui depuis plus de 40 ans accepte que j’assouvisse cette passion. Merci également à Didier Bonnardel pour son aide, Bernard Degout et Claude Rucheton pour leurs compétences respectives. Un grand merci aux membres de l’association ''VHC Le Club'' pour qui le mot fraternité a encore un sens. Nous avons vécu une fabuleuse année, particulièrement conviviale. Je profite de l’occasion pour féliciter Alexandre Chamagne pour son premier titre en Production, Sébastien Brisard pour son nouveau titre en Sport et bien évidemment Viviane Bonnardel qui compte à présent dix titres de Championne de France. »
Rien n’est encore totalement défini concernant la saison 2025 de Philippe Vernay : « J’ai une idée assez précise de ce que je souhaite faire, mais faut-il encore le concrétiser. Je voudrais faire du circuit, Peter Auto ayant remis au goût du jour un championnat dédié aux Véhicules Historiques des années 60. J’aimerais bien participer à quelques courses en partageant le volant avec Jean-Karl si son programme le permet. En point de mire j’aimerai être au départ du Grand Prix de l’Age d’Or à Dijon et au Dix Mille Tours sur le circuit du Castellet. Si le projet se concrétise, je ne pourrai pas rouler en côte parce que cela m’oblige à configurer la Cortina en version circuit, avec notamment une boîte différente. »
Mais que les amoureux de la Cortina Lotus se rassurent, il y a de fortes chances que l’on retrouve lors des saisons à venir la Cortina sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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