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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Toujours au sommet ! Les années n’ont pas de prise sur le plus titré des Montagnards encore en activité. Francis Dosières n’a rien perdu de sa motivation et de son talent, et le confirme en remportant à l’issue de cette saison 2020 le Challenge Open A/5.
Si cette année 2020 ne fut facile pour personne, elle fut particulièrement douloureuse pour Francis Dosières qui, blessé dans sa chair suite à une mauvaise chute, doutait de pouvoir s’installer dans l’habitacle de sa Seat Léon Supercopa MK3. Combattant dans l’âme, il aura fallu au Champenois une bonne dose de pugnacité teintée d’abnégation pour parvenir à décrocher un titre qu’il frôlait du doigt ces dernières années.
La succession d’annulation des épreuves du Championnat de France de la Montagne laissait penser à Francis Dosières que les occasions de rouler cette année seraient réduites à néant : « De ce fait, exceptée la déco, je n’ai absolument rien fait sur la voiture durant la pause hivernale », confie Francis. « Initialement, il était prévu un calendrier de six épreuves avec l’intégration du Super Lioran au calendrier, qui venait s’ajouter au Mont-Dore, à Chamrousse, à Turckheim, à Limonest et à Bagnols-Sabran. Lorsque j’ai appris que le Super Lioran, Chamrousse et Limonest n’auraient pas lieu, il apparaissait à tout le monde qu’il y avait fort peu de chance que nous puissions disputer un championnat », rappelle-t-il.
A la fin de l’hiver, Francis Dosières participait toutefois à une séance d’essais, en partenariat avec Michelin, sur le circuit du Bourbonnais : « Michelin commercialisait de nouvelles gommes, et nous avons pu les tester durant une journée de tests. Ma reprise en main de la Supercopa s’est limitée à ça. »
Un succès dans la douleur !
Avant de reprendre la route du Championnat de France de la Montagne, Francis Dosières décidait d’apporter quelques aménagements à son camion d’assistance. Mais alors qu’il était juché sur une échelle afin d’installer divers éléments, Francis chutait lourdement, se blessait aux vertèbres et se retrouvait avec un gros hématome au foie, qui nécessitait une hospitalisation : « On était au mois de juillet, et à ce moment-là, dans mon esprit, la saison était terminée car je n’imaginais pas pourvoir remonter dans la voiture dans les semaines à venir. »
Malgré les séquelles et la douleur toujours présente, Francis Dosières décidait de se rendre au Mont-Dore, sans avoir la certitude d’être en capacité de prendre le volant de sa Supercopa : « Tout au long du week-end, les douleurs étaient bien présentes, mais l’adrénaline que l’on produit au moment de prendre le départ nous fait occulter cette douleur, et grâce à cela j’ai pu rouler. Le seul problème c’est quand tu redescends de la voiture, c’est nettement moins évident », lâche Francis dans un large sourire, histoire d’effacer ces mauvais souvenirs.
Francis Dosières ne court pas pour amuser la galerie… S’il était bien présent au Mont-Dore, avec l’intention de prendre part au six courses que comptait cette année le championnat, le Champenois affichait clairement ses objectifs… Remporter le titre en groupe A. Le Mont-Dore allait lui permettre de poser une première pierre dans la construction de cet objectif, puisqu’il remportait à deux reprises son groupe sur l’épreuve auvergnate.
Cinquième au scratch samedi, c’est au sixième rang que l’on retrouvait le pilote de l’Aube à l’issue de la course dominicale : « Un bon résultat, même si je n’ai pas été en mesure de rééditer les chronos que je signais habituellement au Mont-Dore. J’avoue que j’étais un peu étonné du résultat. Après, le Mont-Dore était cette année le premier rendez-vous de la saison, et il est possible que mes adversaires aient eu plus de mal à retrouver leurs automatismes. L’expérience joue en ma faveur. »
Ce double succès permet à Francis Dosières de tirer un trait définitif sur la précédente édition : « En 2019 je n’avais vraiment pas eu de chance avec la météo. J’avais signé de très bons chronos aux essais, et avec les arrêts de course, nous nous sommes retrouvés parmi les derniers à nous élancer, et nous avons pris l’orage. Dans mon esprit c’est là que j’avais perdu le Challenge et le Trophée de groupe l’an dernier, je vis donc le succès de cette année un peu comme une revanche. »
A Turckheim, Francis Dosières allait poursuivre sur sa lancée en imposant à nouveau par deux fois sa Supercopa en tête du Groupe A. Mais cette fois, les chronos allaient lui donner entière satisfaction puisqu’il battait le record du groupe en terminant à deux reprises deux secondes devant Antoine Uny : « Je signe un record le samedi, j’améliore encore le dimanche avec donc un nouveau record à la clé, c’est le week-end idéal. Je termine cinquième à deux reprises, mais j’engrange les points de la troisième place au scratch puisqu’aux volants de leurs Porsche, Paul Reutter et François-Xavier Thievant, qui me précèdent, n’étaient pas engagés sur le Championnat. Je suis vraiment super content de mon week-end. »
Conscient qu’il devait impérativement marquer des points pour le Championnat et s’assurer du titre, Francis Dosières savait ne pas avoir le droit à l’erreur sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran : « C’est pour cela que, même si je signe un bon chrono samedi lors des essais, j’ai été assez prudent sur la première montée de course. Je me suis dit qu’il allait falloir augmenter le rythme, et sur la seconde montée j’ai vraiment attaqué. D’ailleurs, par deux fois ça a été assez chaud, ce qui me fait perdre les quelques dixièmes qui me privent de la troisième place qu’occupait l’Alpine d’Anthony Dubois. Mais le résultat est tout de même là. »
Assuré de remporter le Groupe A, Francis Dosières se fixait alors un nouvel objectif pour la journée de dimanche, celui de conserver la troisième place du Championnat de France de la Montagne Production : « Nous avions fait le décompte et nous nous sommes plantés dans les calculs. J’étais en effet persuadé que je devais impérativement devancer Anthony Dubois pour le détrôner du podium. C’était une erreur, car en fait en gagnant le groupe, et en terminant quatrième au scratch, même si Anthony était devant moi, je conservais ma place sur le podium », analyse Francis.
« Je suis donc parti très fort, la grosse attaque, et j’ai ’’surconduit’’. Sur la première montée de course, c’était pas bon du tout et je pensais me refaire sur la seconde montée, mais la pluie en a décidé autrement. » Au final, Francis Dosières se classe cinquième, mais se voit devancé en Groupe A par un habituel rival, Antoine Uny.
Vainqueur du Challenge Open A/5
A l’heure de faire les comptes, Francis Dosières et Anthony Dubois sont crédités du même nombre de points au Championnat. Mais par le jeu du nombre de meilleures places au scratch, la troisième place du podium revient au pilote de l’Alpine. Francis se console toutefois en remportant le Challenge Open A/5 et le Trophée FFSA du Groupe A : « Après, même si on peut toujours avoir des regrets, le bilan reste largement positif. Avant de prendre part au Mont-Dore, je n’aurais jamais imaginé faire une telle saison, même si elle fut très courte. A l’origine, je ne pensais pas rouler du tout, donc je ne peux être que très largement satisfait. »
Cette saison 2020 fut compliquée à plus d’un titre, et Francis Dosières tient à tirer un coup de chapeau aux organisateurs qui ont maintenu leurs épreuves, malgré les difficultés engendrées par la crise sanitaire : « Ils ont fait réellement preuve de courage. Il faut les remercier car je sais qu’il fallait une énorme dose de motivation pour maintenir une épreuve en devant gérer les contraintes économiques et sanitaires. Franchement, personne n’y croyait et on peut vraiment leur tirer un énorme coup de chapeau. »
Francis Dosières dispose d’un impressionnant palmarès auquel vient s’ajouter cette saison la victoire en Groupe A. Un trophée qu’il veut partager avec ceux qui sont à ses côtés : « Un grand merci à mes partenaires, Yacco, Michelin, le Domaine de Lascamps, Claude Lallemode qui m’a apporté son soutien, CTF Performance et Seat Jeannin Automobile à Troyes. Un énorme merci à Jeannot (Natter) mon fidèle mécanicien, les membres de l’ASA Rhône-Cèze, Marc Lafont, Anne-Marie et Régis Court, mon frère Marc et l’intendance assurée par Claudine, mon épouse, et Juliette, ma fille. »
S’il ne cache pas qu’il souhaiterait changer de catégorie pour la saison 2021, Francis Dosières n’a encore rien de réellement défini : « Dans de nombreux domaines, nous sommes dans le flou et j’ai du mal à me projeter sur la saison à venir. Je me laisse encore le temps de la réflexion, et nous verrons. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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