La priorité de Marcel Sapin, en début de saison, était d’accrocher sa qualification pour la Finale de la Coupe de France où il comptait bien s’imposer. Mais le pilote de Marchampt ne souhaitait pas délaisser le Championnat pour autant. A raison, puisqu’il brille sur les deux tableaux, en sortant vainqueur pour la troisième fois de la Finale, et en terminant sur le podium du Challenge Open F3.
Triple vainqueur de la Finale de la Coupe de France de la Montagne, vainqueur au scratch d’une multitude d’épreuves régionales, Marcel Sapin est une des figures incontournables de la discipline. D’ailleurs, le pilote de Marchampt est totalement impliqué non seulement dans la vie de son village, d’où il est conseillé municipal, mais également dans l’organisation de la septième épreuve inscrite au calendrier du Championnat, et qui se déroule pour lui à domicile, dans son Beaujolais natal.
L’essentiel de sa carrière en monoplaces
C’est au volant d’une Rallye II que Marcel Sapin a fait ses premières armes en Course de Côte. Rapidement, il viendra animer le peloton des monoplaces, conscient que la discipline et la catégorie lui procuraient des sensations que l’on pouvait difficilement trouver ailleurs. La monoplace à moteur 1300 avec laquelle il faisait ses premières passes d’armes dans la catégorie, laissait par la suite place à une Formule 3. Et voilà donc près de 15 ans que Marcel s’illustre sur les pentes de notre Championnat.
En 2014, sa Mygale pointait en fin de saison à la deuxième place de sa catégorie, neuvième du Championnat. En 2015, se sentant à l’étroit dans l’habitacle de sa Mygale, il portait son choix sur une Dallara F305. Après avoir fait l’acquisition d’un châssis en Allemagne, il trouvait une mécanique adaptée auprès de l’un des animateurs du Championnat.
La saison 2015 ne correspondra malheureusement pas à ses attentes. Marcel devait composer avec de nombreux contretemps qui lui interdisaient d’être au départ des premières manches de la saison. En délicatesse avec un dysfonctionnement sur un boitier électronique, le pilote de Marchampt perdait un temps considérable avant de résoudre enfin son problème. La fin de saison lui permettra à nouveau de renouer avec le succès, et c’est donc confiant qu’il se présentait au départ de cette saison 2016.
Sa Dallara F305 s’était avérée compétitive en fin de saison dernière, Marcel avait bien failli s’imposer sur la Finale de la Coupe de France, il était donc logique qu’il affiche de réelles ambitions avant que ne soit donné le coup d’envoi de la saison : « Mon objectif était d’accrocher une place sur le podium du Challenge Open, et pourquoi pas la première », avoue-t-il. Marcel n’est pas homme à laisser le hasard conduire sa destinée. Pour mettre toutes les chances de son côté, il s’est voulu pointilleux dans la préparation de sa saison. Tout semblait donc en ordre de marche pour aller défier ses rivaux habituels.
Succession de podiums en F3
S’il termine troisième des F3 sur la manche d’ouverture, à Bagnols-Sabran, Marcel Sapin ne veut pas évoquer une épreuve dont le résultat sportif lui apparait comme dérisoire. La tragédie qui a marqué cette première confrontation de la saison l’incite au mutisme.
Pour Marcel, le vrai début de saison a eu lieu au Col Saint-Pierre, où il se classait à la septième place, troisième des F3 : « Je dois avouer que je ne m’attendais pas à un tel résultat. J’ai livré là une bonne prestation, ce fut vraiment un très bon week-end, excellent pour débuter la saison. »
Et Marcel allait rapidement confirmer sa bonne tenue sur la courte montée d’Abreschviller. Huitième au scratch, il termine deuxième des F3, à seulement trois dixièmes de David Guillaumard : « En toute franchise, je pensais vraiment être en mesure d’aller chercher David, mais j’ai commis une petite erreur qui me prive d’un meilleur chrono », explique Marcel. « Il est vrai que la météo a un peu perturbé les débats, mais il serait malhonnête de ma part de dire qu’elle a influer sur le résultat. Pour ma part, elle ne m’a pas occasionné de gêne. »
Il faudra attendre le mois de juin et la Course de Côte de Marchampt en Beaujolais pour retrouver la Dallara F305 sur une épreuve du Championnat. A domicile, Marcel Sapin accroche la septième place et termine au deuxième rang des F3 derrière Billy Ritchen : « Que c’est compliqué d’être à la fois impliqué dans l’organisation et de disputer l’épreuve », analyse-t-il. « C’est quasiment impossible de mener les deux de front, et il est difficile d’être concentré sur la course quand on a la tête prise par des obligations inhérentes à l’organisation. » Malgré tout, Marcel se dit satisfait de sa deuxième place : « C’est une de mes meilleures performances de la saison, d‘autant que j’améliore mes chronos de l’année précédente. »
Marcel ne cache pas sa frustration de n’avoir pu faire que deux montées de course le dimanche, à Vuillafans. Malgré tout, il veut garder en tête les bonnes performances réalisées sur l’épreuve Franc-Comtoise : « La voiture s’est très bien comportée, même si le chrono n’est pas vraiment celui que j’espérais. Mais je comptais vraiment tout donner sur la troisième montée, mais elle n’a pas eu lieu. »
S’il y a une épreuve sur laquelle Marcel Sapin a l’habitude de s’illustrer, c’est bien la Course de Côte de Dunières. En 2014, sous la pluie, il avait terminé à la deuxième place, juste derrière la Norma à moteur 4 litres de Sébastien Petit. Cette année encore, il signait un résultat probant en terminant sixième et en imposant sa Dallara F305 en F3 : « J’ai toujours aimé les tracés difficiles, et Dunières en est un. Courir sous la pluie ne m’a jamais gêné, et le manque d’adhérence n’est pas pour moi un problème. A Dunières je suis donc à la fête, car qu’il fasse beau ou qu’il pleuve l’adhérence est toujours précaire. »
Samedi soir, à l’issue des essais de la Course de Côte de Chamrousse, Marcel Sapin avait de bonnes raisons d’afficher un large sourire. Deuxième des F3 aux essais, le dimanche se présentait sous les meilleurs augures. Malheureusement, la casse d’un cardant allait ruiner ses espoirs : « Je ne voulais pas abandonner. David m’a prêté une transmission et nous avons remonté la voiture. Mais on s’est aperçu que l’autobloquant était également cassé. Je n’ai donc pas pu remonter, et le week-end se termine mal pour moi. C’est d’autant plus rageant que je pense que j’avais les moyens d’aller très vite à Chamrousse. »
N’ayant plus la possibilité de faire évoluer sa position tant du côté du Championnat que du Challenge Open, Marcel préférait renoncer à se présenter au départ de Turckheim, pour concentrer ses efforts sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Auteur de très bons résultats en régional tout au long de la saison, le pilote de Marchampt décrochait une nouvelle fois son ticket pour Limonest, avec la ferme intention de prendre sa revanche après une édition 2015 qui n’avait pas voulu lui sourire : « Je n’ai jamais caché que, cette saison, ma priorité était d’accrocher un nouveau succès sur la Finale. Au final je m’impose, et j’avoue que c’est pour moi quelque chose de très important », confie Marcel qui inscrit son nom pour la troisième fois au palmarès de cette Finale, après ses victoires en 2009 et 2011.
Troisième du Challenge Open F3, vainqueur de la Finale de la Coupe de France, Marcel ne peut être que satisfait de son année 2016 : « C’est certainement une de mes meilleures saisons », estime-t-il. « J’ai progressé dans mes chronos, j’ai fait progresser mon auto, dans l’ensemble tout a fonctionné comme je le souhaitais. » Satisfait, Marcel veut évidemment partager ses bons résultats avec ceux qui l’ont soutenu : « Un grand merci à Jean-Paul Picard, et à son équipe, le Team Picard, à Azergues Transports et au Garage Citroën Guy Fiard à Beaujeu. »
Fidèle de la discipline, Marcel Sapin sera à n’en pas douter un des animateurs du Championnat la saison prochaine. Mais le pilote de Marchampt n’a pas déterminé s’il serait encore derrière le volant de sa Dallara : « Elle est à la vente. Si je m’en sépare, j’aviserai avant de faire un choix, tout dépendra donc de la vente de l’auto. »