Jean-Pascal Delrosso troisième du Challenge Open CN/2

Avec seulement six manches du Championnat de France à son calendrier, et un seul train de pneus pour l’ensemble de sa saison, Jean-Pascal Delrosso est parvenu à accrocher la troisième place du Challenge Open CN/2. De quoi satisfaire pleinement le pilote auvergnat.

Défier les chronos a toujours était au centre des intérêts de Jean-Pascal Delrosso. Dès l’âge de 7 ans, il écumait les bassins pour aligner les performances sur 50 et 100 mètres, tout d’abord en brasse, puis en nage libre. Après avoir pratiqué la natation durant une dizaine d’années, il se tournait vers les pistes d’athlétismes où, c’est en sprinteur qu’il atteindra le haut niveau. Sur 100 et 200 mètres, il prenait part à des meetings Internationaux, où il se retrouvait opposé à des pointures telles que Christian Plaziat, multiple médaillé d’or du décathlon sur les Championnats d’Europe et Champion du Monde.

Membre de l'équipe Interclub Nationale Elite du Stade Clermontois Athlétisme sur 200 mètres et relayeur sur le 4x100 mètres, Jean-Pascal aura là encore l’occasion de se confronter à des pointures internationales.

Devenu trentenaire au début des années 2000, Jean-Pascal délaissait l’athlétisme et prenait part à ses premières compétitions en sport mécanique par le biais du Motocross. On était encore loin de la compétition automobile, mais sa passion, dès l’enfance, pour les belles mécaniques, laissait présager qu’il ne tarderait pas à s’installer derrière un volant. D’ailleurs, par pur plaisir, Jean-Pascal suivait de près les rallyes et les courses de côte, et ne manquait pas de faire des sorties en circuit au volant de sportives. Membre du Peugeot Sport et du Club VVL63, Jean-Pascal aura à cette époque, l’occasion de découvrir des tracés aussi prestigieux que celui de Magny-Cours.

Après la natation et l’athlétisme, le Sport Auto
Ses premières courses de côte, et ses premiers podiums, il les fait comme pilote officiel de l’IFMA (Institut Français de Mécanique Avancée) au volant d’un Proto ARC MF3. Puis en juin 2006, il gagne le slalom de Pers au volant de sa Peugeot 205 GTI.

Sur une Finale des Slaloms, en tant que spectateur, Jean-Pascal repère le vainqueur au volant d’un Proto Funyo. Coup de foudre pour ce proto, il cherche par tous les moyens à se porter acquéreur d’un Funyo pour à son tour tenter l’aventure. Chose faite en 2008. Il rencontrait alors de grosses difficultés pour configurer sa nouvelle monture en version côte, à tel point que le Funyo restera plusieurs saisons au garage, avant qu’en 2013 il puisse être aligné au Mont-Dore et à Limonest. L’année suivante, Jean-Pascal sera au départ de Bagnols-Sabran, du Beaujolais-Villages et du Mont-Dore.

Aidé par Nicolas Schatz, Jean-Pascal avait la ferme intention d’intégrer le Team du multiple Champion de France pour disputer dans le cadre d’un Challenge Open, sa première vraie saison en CFM. Mais sous les conseils avisés de Nico, il délaissait son Proto Funyo pour une Norma nettement plus conforme à ses attentes. Cette saison d’apprentissage lui permettait de mieux cerner le comportement de sa voiture, et de se familiariser avec les épreuves du Championnat.

Six épreuves, et un train de pneus
Pour cette saison 2016, Jean-Pascal Delrosso retrouvait la Norma CN/2 du Team Schatz Compétition, pour une nouvelle campagne sur le Championnat de France de la Montagne. Une campagne que l’Auvergnat n’abordait pas, il est vrai, dans les meilleures conditions. D’une part parce qu’il n’a pas eu l’occasion de prendre le volant durant l’intersaison, c’est donc avec très peu d’entrainement qu’il se présentait au départ de sa première course, et d’autre part parce qu’il faisait le choix cette année de disputer l’ensemble des épreuves inscrites à son calendrier avec un seul train de pneus.

Des conditions qui lui interdisaient d’afficher de réelles ambitions : « J’avais pour objectif principal de m’améliorer, d’affiner mon pilotage, et si possible de terminer sur le podium du Challenge Open », confie Jean-Pascal. Pour ce qui est de sa voiture, elle a subi une totale révision durant l’hiver : « J’ai été victime l’an dernier d’une sortie de route à Marchampt. En fin de saison, lorsque l’équipe a démonté la voiture, on s’est aperçu que, lors de l’accident, j’avais creusé un tunnel dans le châssis, sous la voiture. Il a donc fallu réparer correctement tout ça. »

S’il était présent à Bagnols-Sabran, pour l’ouverture du Championnat, Jean-Pascal ne souhaite pas évoquer cette épreuve, dont l’aspect sportif n’a aucun intérêt, suite à la disparition de Steve Cabelo.

C’est ensuite en Bretagne, à Saint-Gouëno, sur une épreuve où, l’an dernier, il s’était illustré en terminant deuxième de sa classe, que Jean-Pascal disputait sa deuxième épreuve de la saison : « L’an dernier, j’avais été particulièrement à mon affaire sous la pluie. Cette année, sur le sec, j’accroche finalement la quatrième place du CN/2, ce qui est effectivement un moins bon résultat. Mais je ne suis pas déçu pour autant, puisque j’améliore mon propre chrono sur le sec de près de deux secondes et suis dans le sillage du vainqueur de la catégorie à seulement une seconde. David (Meillon) me passe sur la dernière montée, et lorsque j’analyse ma course, je me rends compte que je fais jeu égal avec les premiers jusqu’au ’’Pas de Saint Gouëno’’, et que je lâche une seconde sur la partie finale. »

Si Jean-Pascal conserve également de bons souvenirs de Saint-Gouëno, c’est parce qu’il reconnait qu’il a une affection particulière pour cette épreuve : « J’adore le tracé, et en termes d’organisation, c’est une épreuve qui devrait avoir valeur d’exemple. Chaque année nous avons droit à des innovations, l’accueil est fabuleux, tant pour les concurrents que pour leurs accompagnateurs qui sont particulièrement choyés. »

La Course de Côte de Vuillafans apportera à Jean-Pascal de nouvelles satisfactions : « Là encore j’améliore mon chrono de l’année précédente. Je dois reconnaitre que c’est une belle course, mais sur laquelle je n’arrive pas vraiment à me livrer totalement », confie-t-il. « Je dois avouer que les nombreuses sorties de routes des différents concurrents qui se sont succédées durant le week-end, m’ont incité à faire preuve de prudence. »

C’est sans chauvinisme, que l’Auvergnat de naissance qu’est Jean-Pascal, reconnait que la Course de Côte du Mont-Dore reste une des plus belles épreuves de la saison : « Le tracé est grandiose, et j’étais particulièrement bien dans ma tête au moment d’aborder les essais. » Trop bien peut-être, puisqu’un petit excès d’optimisme allait être la cause d’une sortie de route : « Je ne me suis pas posé de questions, et j’ai voulu attaquer d’entrée de jeu, alors que je ne disposais pas de pneus de première fraicheur. Dans le premier gauche serré, je suis rentré trop fort, et la voiture m’a échappé. Elle a heurté le grillage ce qui a eu pour effet d’arracher l’aileron arrière. »

Aileron arraché, extracteur endommagé, l’équipe Schatz Compétition mettra une nouvelle fois les bouchées doubles pour réparer la voiture, et permettre à Jean-Pascal de repartir : « Je dois les remercier, comme je dois remercier Bruno et Jordan La Monica, qui ont eu la gentillesse de me prêter un aileron pour me permettre d’être au départ le dimanche. Mais il est clair que par la suite, j’ai roulé en dedans.»

S’il n’est pas parvenu à améliorer, à Chamrousse, ses chronos de l’année dernière, Jean-Pascal se dit tout de même satisfait de sa prestation : « Ce fut un week-end difficile, notamment sous le brouillard, dimanche matin. Dans ces conditions, je n’ai pris aucun risque. Et puis là se posait clairement la question de la gestion des pneus. Je roulais avec le même train depuis le début de saison, et je savais que je devais encore prendre part à Turckheim. »

Turckheim, que Jean-Pascal découvrait cette année, et qu’il ne pourra pas assimiler comme il l’espérait : « Nous devions reconnaitre le parcours avec Nico, mais la route est fermée dès la fin de l’après-midi. Nous n’avions donc pas l’autorisation de reconnaitre avec une voiture, et j’ai donc fait la montée à vélo. C’est excellent pour la condition physique, mais loin d’être idéal pour bien cerner les particularités du tracé », explique-t-il, le sourire aux lèvres. « C’est une très belle course, difficile à apprendre, et sur laquelle je n’ai pris aucun risque. Il n’y avait aucun autre concurrent du Challenge Open CN/2 présent, il aurait été ridicule que je tente le diable au risque de compromettre un podium qui me tendait les bras. »

Lorsque l’on évoque sa saison 2016, il y a un rendez-vous que Jean-Pascal Delrosso ne veut pas occulter, c’est la Course de Côte d’Issoire – Le Vernet-la-Varenne. Une épreuve auvergnate qu’il apprécie plus que tout autre, et sur laquelle, l’an dernier, il avait accroché la quatrième place, à trois millièmes du podium : « Cette année, j’ai amélioré de près d’une demi-seconde, ce qui est très motivant. Le seul hic, c’est que pour cette édition, il y avait un gros plateau de F3 qu’il était difficile d’aller chercher. Mais ça reste pour moi un excellent souvenir, même si je ne finis que 6ème au scratch »

Sur le podium du Challenge Open CN/2
Jean-Pascal Delrosso a de bonnes raisons d’être satisfait. A l’issue d’une saison disputée dans des conditions difficiles, il réalise ses objectifs en montant sur le podium du Challenge Open CN/2 : « Je dois en partie mon résultat à la saison écourtée de Damien Chamberod, qui n’a pas pris part à toutes les épreuves inscrites à son calendrier, et que je parviens à devancer à l’issue de la Course de Côte de Turckheim », reconnait-il en toute humilité. « Pour le reste, je suis satisfait de mes résultats, même s’ils sont en deçà de mes attentes. Je suis conscient que mes participations étaient trop espacées les unes des autres, et de ce fait j’ai manqué réellement de roulage et de rythme tout au long de la saison. »

Satisfaction également pour Jean-Pascal qui a cette année encore eu la joie d’évoluer au sein d’une équipe dans laquelle l’entente est parfaite : « Je remercie pour cela, Nico (Schatz), pour ses conseils et sa patience, ainsi que tous les membres du team. Merci à Sophie, ma compagne, qui m’a soutenu tout au long de la saison, et un merci également aux autres concurrents du CN/2, et notamment à Bruno et Jordan La Monica qui m’ont bien aidé au Mont-Dore. »

Aucune décision n’est encore arrêtée concernant la saison prochaine. Jean-Pascal ne sait pas encore s’il se relancera sur une nouvelle campagne en Championnat de France. Pour l’heure, il veut se laisser le temps de la réflexion.


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