Vainqueur à cinq reprises du Trophée FFSA GT de Série, Dominique Vuillaume compte à son palmarès plus de cinquante succès dans la catégorie. En faisant l’impasse sur les cinq premières manches de la saison 2016, il pouvait difficilement prétendre à un nouveau Trophée. Mais le pilote de Vesoul avait comme ambition de remporter le Challenge Open GT de Série. Objectif atteint, à l’issue d’un intense combat, livré à Cyril Mallemanche et Rémi Courtois.
Plus par raison, que par manque de passion, Dominique Vuillaume est venu à la compétition automobile sur le tard. Après un galop d’essai en Karting, on le retrouvait en rallye, au volant d’une Berlinette, dans le cadre du Trophée Hommell. Mais ce solitaire dans l’âme n’allait pas tarder à tomber amoureux de la Montagne, et c’est en effectuant ses déplacements au volant de sa voiture de course, qu’il allait disputer ses premières courses de côte : « Ce n’est plus le cas aujourd’hui, je dispose d’une remorque. Mais ça pourrait l’être, puisqu’en fin de saison, je peux enlever les stickers qui sont sur la voiture, et l’utiliser pour descendre avec ma compagne dans le sud de la France. »
Ardent défenseur du GT de Série, Dominique se retrouve pleinement dans la philosophie originelle de la catégorie, qui était destinée à pouvoir courir avec des voitures totalement de série. Certes, le GT de Série a évolué, mais l’apparition du GTTS lui a permis de conserver l’esprit initial qui l’animait. C’est d’ailleurs ce qui a motivé Dominique Vuillaume, qui se définit comme un pur amateur, à poursuivre dans la catégorie : « Mon seul regret, c’est de voir qu’il y a encore cette année une diminution du nombre d’engagés en GT de Série. Par contre, ce qui me rassure et me plait par-dessus tout, c’est que l’on a conservé l’ambiance qui a toujours régnée. L’entente est plus que cordiale, l’entraide permanente, et c’est pour moi essentiel. »
Le Tour Auto pour faire le plein de souvenirs
Mais avant de débuter sa saison sur le Championnat de France de la Montagne, Dominique Vuillaume a pris part à un événement qui est pour lui incontournable, le ’’Tour Auto’’. Dans le cadre de son partenariat avec Optic 2000, Zeiss et Maui Jim, c’est au volant d’une Lancia Fulvia 1.3 HF de 1972, qu’il abordait cette épreuve historique : « Ça reste pour moi une aventure fabuleuse », reconnait Dominique qui conserve un regard de passionné de longue date. « Nous avons eu la chance de rouler sur les mythiques spéciales du Monte-Carlo, et notamment le Moulinon-Antraigues. » A l’évocation de ces moments magiques, on sent l’émotion poindre dans sa voix : « Nous avons eu le privilège de pouvoir nous arrêter à ’’La Remise’’ à Antraigues, pour manger la tartelette qui a fait la légende d’Yves Jouanny. C’est pour moi la réalisation d’un rêve de gosse. D’autant que nous avons pu prendre une photo avec Yves, que par la suite il nous a fait visiter son musée… C’était juste fabuleux ! »
Le parcours de cette 25ème édition du Tour Auto laissera à n’en pas douter des souvenirs impérissables à Dominique : « L’émotion que tu peux ressentir, quand tu te retrouves au volant d’une Lancia Fulvia, entre les parapets de la petite route de la spéciale de Moulinon-Antraigues, est indescriptible. Tu sais qu’ici ce sont écrites les plus belles pages du Rallye de Monte-Carlo, ça ne peut pas te laisser indifférent, tu retombes complètement en enfance. » Dominique Vuillaume est tombée sous le charme du ’’Tour Auto’’, et son souhait le plus ardent est, qu’un jour, il puisse être au départ dans l’habitacle d’un modèle de sa marque de cœur : « Je rêve de courir cette épreuve au volant d’une ancienne Porsche », avoue-t-il.
Objectif le Challenge Open
Sa participation au ’’Tour Auto’’, qui se déroulait du 18 au 23 avril, obligeait Dominique à retarder son entrée en lice sur le Championnat de France de la Montagne. Absent sur les cinq premières épreuves, il était conscient qu’il lui serait difficile de défendre une place au Championnat pour prétendre remporter le Trophée. En revanche, le Challenge Open permet d’en découdre sur huit épreuves, les six meilleurs résultats étant retenus. Et là, Dominique savait avoir ses chances.
« Mon premier objectif était avant tout de disposer d’une voiture qui fonctionne », admet-il. « Après avoir connu deux saisons durant lesquelles j’ai dû me battre avec des problèmes électroniques récurrents, j’espérais réellement que cette année tout allait se passer pour le mieux. Ensuite, le second objectif était d’essayer de remporter le Challenge Open. » Le défi n’était pas évident à relever, car en étant absent sur les premiers rendez-vous, Dominique savait qu’il ne disposait plus vraiment de jokers : « C’était un peu stressant, je reconnais mettre un peu mis la pression en début d’année. »
Absent à Bagnols-Sabran, il n’en fut pas moins bouleversé par le drame qui touchait ce premier rendez-vous de la saison : « J’ai toujours considéré que la Course de Côte était une grande famille, et là on venait de perdre l’un de nos membres. Compte tenu de la différence d’âge, pour moi Steve était un gamin, et je pense souvent à lui, à sa compagne, à son fils. Tout le monde a été marqué par ce drame. »
C’est sur la Course de Côte de La Pommeraye que Dominique Vuillaume fera sa première apparition de la saison. La réussite ne sera pas vraiment au rendez-vous pour cette entrée en matière : « La météo n’a pas joué en ma faveur. J’ai voulu tenté le diable en faisant le pari des pneus slicks, mais la course a pris du retard et au moment de m’élancer pour ce qui devait être la montée la plus rapide, je me suis retrouvé sous l’orage. J’ai le souvenir précis, que des trombes d’eau se sont abattues, au moment où, pour moi, le feu passait au vert. »
Outre sa malchance avec la météo, Dominique rencontrait encore quelques soucis avec l’électronique de sa Porsche 997 GT3 : « Le système anti-patinage se déconnectait encore, ce qui me créait de nouveaux problèmes. Je me suis alors tourné vers un électronicien, et nous avons trouvé la solution radicale, en déconnectant l’ensemble du système électronique. Alors certes, nous n’avons pas trouvé la panne, mais nous avons supprimé le défaut. »
A Marchampt en Beaujolais, ce n’est qu’avec sept dixièmes d’avance sur la Caterham de Cyril Mallemanche, que Dominique Vuillaume ira chercher son premier succès de la saison en GT de Série : « Cyril a été mon principal adversaire, pas seulement à Marchampt, mais sur l’ensemble de la saison. Je savais qu’il serait un rival de taille, je pense qu’il a fait d’énormes progrès cette saison. » Un rival qui est avant tout un ami : « Je cours toujours en solitaire, c’est ma manière à moi d’aborder les épreuves. Et cette année, Cyril et Olivier Riellant de Sport Auto Pomarede, m’ont accueilli sous leur structure. Ils sont tous les deux aussi chaleureux que sympathiques, et nous avons vécu de grands week-ends. J’aime cette saine émulation et d’ailleurs, pour le remercier, je l’ai laissé gagner à Chamrousse », lâche Dominique dans un grand éclat de rire.
A Vuillafans, Dominique Vuillaume accrochait non seulement un nouveau succès en GT de Série, mais par la même occasion une belle douzième place au scratch : « Avec l’arrivée de toutes ces GTTS, ça devient compliqué de bien se positionner au scratch », avoue-t-il. Et il fera mieux encore à Chamrousse, où il place sa Porsche au dixième rang, mais deuxième du GT de Série derrière Cyril Mallemanche : « Ce fut une belle confrontation, encore une fois dans un excellent esprit, et je suis finalement ravi pour Cyril. » La saison se terminait à Turckheim où Dominique terminait là encore deuxième du GT de Série, derrière une autre Porsche, celle de Paul Reuter : « L’important pour moi était d’être devant Cyril », avoue-t-il, à nouveau avec un grand sourire aux lèvres.
Vainqueur, comme l’an dernier, du Challenge Open GT de Série, Dominique Vuillaume tire un bilan largement positif de cette saison : « Ce fut une année particulièrement motivante. Du fait, d’une part, que je n’avais pas le droit à l’erreur, et d’autre part parce que j’étais confronté à Cyril, et que nous nous sommes autant affrontés qu’entraidés. »
Une année durant laquelle Dominique Vuillaume a une nouvelle fois défendu les couleurs du Picard Racing : « Je tiens d’ailleurs à remercier Jean-Paul Picard pour son soutien indéfectible, et bien évidemment nos partenaires, spécialisés dans les lunettes et le matériel d’optique, Optic 2000, Zeiss et Maui Jim. » Dominique veut avoir une pensée pour ceux qui l’ont accompagné cette saison : « Merci à Cyril (Mallemanche) et Olivier (Riellant) de Sport Auto Pomarede pour m’avoir accueilli sous leur structure. Merci également à Jean-Bernard Denis, le photographe du Cfm-challenge et à tous les photographes amateurs qui, tout au long de la saison, nous font de magnifiques clichés, mis à notre disposition. Ils s’impliquent et se déplacent sur les épreuves, et c’est toujours très plaisant de découvrir par la suite leurs photos. »
Animateur du Championnat de France de la Montagne depuis de nombreuses années, Dominique Vuillaume espère que la discipline connaitra un nouvel essor dans les années à venir. Un essor qui passe selon lui par une homogénéité des plannings proposés sur les épreuves : « Il faudrait à mon sens que les organisateurs suivent un cahier des charges pour que l’on dispose d’un programme similaire sur les épreuves. On doit pouvoir sur chaque manche disputer le même nombre de montées, que ce soit en essais libres, officiels, qu’en course », estime-t-il. « Il n’est pas logique que, suivant le nombre d’engagés, on nous supprime des montées au dernier moment. C’est frustrant et un peu difficile à accepter. »
GTTS, VHC, de quoi sera fait l’avenir ?
La diminution des forces en présence en GT de Série pourrait bien inciter Dominique Vuillaume à se tourner vers une autre catégorie : « J’avoue être dans l’expectative. J’ai le sentiment, et je m’en désole, que le GT de Série est moribond », constate Dominique. « Je suis en pourparlers avec mes partenaires pour savoir ce qu’il y a lieu de faire. Rien n’est encore arrêté, mais dans la logique des choses, ou je franchirai le cap pour venir me confronter aux GTTS, ou alors je me tournerai vers les Véhicules Historiques. »
Bien évidemment, l’arrivée de Dominique Vuillaume est dépendante du soutien de partenaires : « Si d’ailleurs d’éventuels sponsors s’intéressent à ma voiture, qu’ils n’hésitent pas à me contacter. Si un partenaire se veut généreux, je n’hésiterai pas à lui offrir une place de copilote sur le Tour Auto. Qu’ils n’hésitent pas à me contacter par e-mail, à l’adresse dominique.vuillaume@orange.fr »
Quel que soit le choix que fera Dominique Vuillaume en 2017, gageons qu’il sera pour ses prochains rivaux, un adversaire de poids.