Parmi les animateurs de la F3, dans le cadre du Championnat de France de la Montagne, on attendait bien évidemment Marcel Sapin. Le pilote de Marchampt s’est régulièrement mis en avant lors des saisons précédentes, et pouvait se présenter comme un des prétendants à la première place de la catégorie. Malheureusement, l’attente fut trop longue, en proie à des problèmes dans la préparation de sa nouvelle monture, il ne pourra finalement disputer que la seconde moitié du championnat.
Marcel Sapin a mis à profit l’intersaison pour se séparer de la F3 Mygale au volant de laquelle, l’an dernier, il avait signé quelques performances de tout premier ordre. Pour mener à bien sa campagne 2015, le pilote de Marchampt avait porté son choix sur une Dallara F305. Un changement de voiture nécessaire selon lui : « L’an dernier, j’ai pris conscience que, si elle était performante, la Mygale n’était pas une auto qui me convenait, ne serait-ce que parce que j’étais trop à l’étroit dans l’habitacle », confie Marcel.
Châssis trouvé en Allemagne, moteur acquis auprès d’un des animateurs du Championnat, Marcel se lançait dans la préparation de sa nouvelle monture avec comme objectif de l’aligner à Bagnols-Sabran, manche d’ouverture de la saison. Malheureusement, de nombreux contretemps viendront très sérieusement perturber le programme initialement prévu : « J’ai pris énormément de retard dans la préparation parce que j’ai connu mal pas de petits problèmes qui, ajoutés les uns aux autres, m’ont obligé à repousser les échéances », explique le pilote de Marchampt. « J’ai rencontré de gros soucis sur l’adaptation de l’électronique. La voiture ne fonctionnait pas, et il nous a fallu un long moment avant de comprendre que j’avais un problème dû à une erreur sur le boîtier électronique. »
Forfait sur les trois premières épreuves du Championnat inscrites à son programme – Bagnols-Sabran, le Col Saint-Pierre et Abreschviller – Marcel débutait finalement sa saison chez lui, sur la Course de Côte des Beaujolais-Villages : « J’ai voulu absolument être au départ de mon épreuve à domicile, mais la voiture n’était pas prête et ça s’est très mal passé », reconnait-il. « Vouloir m’aligner au départ était une erreur de ma part. J’ai eu durant le week-end toutes les misères du monde. Un début d’incendie, des pannes à répétition… Rien ne s’est passé comme je le souhaitais. »
C’est à Vuillafans que la Dallara fera sa deuxième apparition, et là encore, Marcel allait connaitre son lot de déconvenues : « J’ai été victime d’une casse moteur dont il était difficile de cerner l’origine », explique-t-il. « Nous avons décidé de réparer pour aller la prochaine manche du Championnat, mais dans mon esprit, si ça ne fonctionnait pas à Dunières, j’aurais mis un terme à ma saison. »
Dunières, comme en 14 !
Et comme l’an dernier, Marcel Sapin allait s’illustrer sur l’épreuve auvergnate. Deuxième au scratch en 2014, on le retrouve cette fois au sixième rang, mais en tête des F3 : « J’étais content parce que j’ai pu me rendre compte que cette Dallara était compétitive. Cela m’a permis de me rassurer sur le choix que j’avais fait. »
Conforté dans son choix, remotivé par cet excellent résultat, Marcel se rendait au Mont-Dore où il accrochait cette fois la 10ème place, se classant par la même occasion troisième des F3 : « Je reconnais que le Mont-Dore est une très belle course, mais j’ai toujours des difficultés sur ce tracé. J’ai du mal à l’assimiler et à trouver le bon rythme », avoue-t-il. « C’est la troisième année que j’y participe, et je sais qu’il y a encore beaucoup à faire. »
La saison de Marcel Sapin dans le cadre du Championnat de France de la Montagne se concluait à Chamrousse, où il se retrouvait une nouvelle fois sur la troisième marche du podium des F3 : « Ce fut pour moi une très belle course et je considère que c’est une très bonne performance. Je n’avais jamais réalisé les chronos que j’ai signés cette année à Chamrousse. Même si Billy (Ritchen) a dominé la course, et que David (Guillaumard) est également devant moi, je suis vraiment satisfait de ma prestation. »
S’il reste encore quelques réglages à peaufiner du côté du châssis et de la suspension, Marcel Sapin sait disposer à présent d’une Dallara performante, au volant de laquelle il devrait pouvoir pleinement défendre ses chances l’an prochain : « L’écart qui me sépare de mes adversaires ne vient pas de la voiture, mais de moi », reconnait Marcel en toute humilité. « Il va falloir que je me familiarise avec son comportement, et que je retrouve le rythme. »
Un essais en Proto et une septième victoire à Bettant
Avant d’entamer sa saison, à la surprise générale, c’est au volant d’une Norma que l’on retrouvait Marcel Sapin au départ de la Course de Côte de Donzy-le-Pertuis : « Mon frère a acheté cette voiture qui vient du circuit, et que l’on devait configurer côte. Il m’a proposé de faire Donzy pour la tester, je n’ai évidemment pas refusé. Elle n’était absolument pas adaptée à la côte, mais cela m’a permis de découvrir le comportement d’une Norma. »
S’il n’a jamais caché qu’il se verrait bien au volant d’un Proto CN dans l’avenir, pour cette saison 2015, c’est bien avec la Dallara F305 que Marcel allait en découdre. Et comme ce fut le cas les années précédentes, il partageait sa saison entre Championnat et épreuves qualificatives pour la Finale de la Coupe de France. Au mois d’août, c’est à Bettant, sur ce qui peut être considérée comme sa chasse gardée que Marcel allait signer un septième succès. Il devançait cette année les Norma de Damien Chamberod et David Meillon : « Bettant est une course magnifique qui, de plus, bénéficie de très bonnes retombées médiatiques. C’est toujours important pour moi d’y participer et bien évidemment de m’imposer. » A la suite de Bettant, Marcel ira chercher un nouveau succès sur les 48 heures Auto de Divajeu : « C’était très sympa, j’ai passé un excellent week-end sur cette épreuve », confie-t-il.
A l’issue de cette saison, Marcel décrochait son ticket pour la Finale de la Coupe de France, avec la ferme intention de s’illustrer à Limonest… Au terme de la deuxième montée de course, 25 millièmes de secondes séparent Marcel de David Guillaumard, alors leader de l’épreuve. Tout allait se jouer sur l’ultime confrontation, qui verra Marcel allait à la faute, alors que David Guillaumard n’améliorait pas mais conservait l’avantage : « C’était une belle course avec un beau plateau. David s’impose, c’est légitime, mon seul regret c’est de ne pas être parvenu en haut sur la troisième montée… A mon sens, ça aurait dû aller plus vite », analyse Marcel. « On ne refait pas l’histoire, David a gagné, bravo à lui, le meilleur gagne, moi je ne suis pas au bout ! »
Pour conclure sa saison, c’est sur un circuit que l’on allait retrouver Marcel Sapin. Non pas pour une épreuve en meute, mais pour une course de côte, celle du Circuit de Bresse : « J’ai eu un peu de mal à trouver mes marques sur ce tracé, c’est vraiment spécifique, mais particulièrement amusant », avoue Marcel qui accrochait la septième place au scratch
La saison 2015 n’a pas répondu, loin s’en faut, aux attentes de Marcel Sapin. Malgré tout, le pilote de Marchampt reconnait que, sur certains aspects, le bilan est positif : « Bien évidemment je ne peux pas dire que ce soit une bonne saison alors que j’ai loupé toute la première partie », analyse-t-il. « Mais je sais aujourd’hui que je dispose d’une voiture performante, ce qui me permet d’envisager plus sereinement la saison 2016. »
Une saison 2016 qui ne devrait pas être celle du changement. Même si son programme n’est pas encore finalisé, tout laisse à penser que l’on retrouvera le pilote rhodanien sur les manches du Championnat de France de la Montagne, au volant de sa Dallara F305. Pour ce qui est de ses partenaires, il y a de fortes chances que ceux qui lui ont été fidèles poursuivent l’aventure à ses côtés : « A ce titre je remercie mes principaux partenaires, avec bien évidemment le Team Picard, mais également Azergues Transports, Claude Dupon et son entreprise à Quincié-en-Beaujolais, ainsi que Sodipneu », conclut Marcel.