Il y a des réussites qui sont dues aux budgets dont on dispose, aux connaissances des ingénieurs qui conçoivent les voitures, aux partenaires qui investissent pour accroitre la puissance d’une structure… Celle du Krafft Racing est basée sur une valeur commune, l’humain. Stéphane Krafft, sait avoir la chance incroyable d’être entouré d’hommes à qui l’on a inoculé la passion du sport mécanique, et qui sont prêts à une totale abnégation pour le bien de leur équipe.
Le début de la saison leur permettra de démontrer à quel point ils sont investis dans la bonne marche du Krafft Racing. Face aux épreuves, ils ont toujours fait corps, n’hésitant pas à prendre sur leurs jours de repos pour préparer et réparer les autos du team.
Leur récompense… Elle leur vient de la piste où les pilotes du Krafft Racing ont réalisé cette année d’excellents résultats. Mais également de la reconnaissance dont Stéphane Krafft fait preuve à leur encontre, conscient qu’il est entouré de mecs exceptionnels.
Le mauvais départ de la saison
Le coup d’envoi de la saison, donné à Bagnols-Sabran, allait être la source de maintes complications pour l’équipe de Stéphane Krafft. Emmanuel Arbant et Régis Tref étaient contraints à l’abandon, alors qu’Antoine Betzel, victime d’une assez violente sortie de route, parvenait à s’imposer en Formule Renault, grâce à ses performances lors des deux premières montées.
« Alors que nous étions dans les starting-blocks, très contents de débuter une nouvelle saison, nous avons connu un certains nombres de déconvenues », reconnait Stéphane Krafft. « Lors des essais, Régis signe le meilleur temps devant Antoine, mais par la suite nous sommes tombés un peu de haut avec la sortie de route de Régis lors de la première montée, puis celle d’Antoine lors de la troisième manche. »
« Pour ce qui est des Protos, avec Manu nous étions devancés par la concurrence lors des essais, mais nous nous attendions à ne pas être d’entrée de jeu très compétitifs. Dimanche, Manu est allé à la faute dès la première montée, alors que je termine sixième des CN/2, malgré de gros soucis de freins qui m’ont pénalisé durant tout le week-end », explique Stéphane.
« L’essentiel, c’est que tout le monde soit bien là », me confiait Jean-Noël Krafft au soir de la course. Fataliste, le père de Stéphane affichait l’air entendu de celui qui a trop vécu de moments difficiles pour se formaliser de ce qui s’apparentait à ses yeux à de simples faits de course. Tout était dit dans cette simple phrase de Jean-Noël, l’essentiel et le superflu, les valeurs humaines qui lient intensément l’ensemble des membres du Krafft Racing…
Ce rendez-vous gardois permettait également à Gaëtan Waguet et à Olivier Desrayaud de faire leurs premières courses au sein de la structure : « Gaëtan a affiché un réel potentiel, réalisant une belle course avec un matériel bien en deçà de ce que l’on trouve actuellement en F3. Olivier découvrait la course de côte et peut tirer un bilan plus que positif de cette première participation », estime Stéphane.
Un travail colossal attendait les hommes du Krafft Racing durant la dizaine de jours qui séparent Bagnols-Sabran du Col Saint-Pierre. Pas le temps de chômer, l’objectif étant de réparer les dégâts sur voitures endommagées à Sabran, pour les aligner au départ de l’épreuve européenne. « J’ai décidé de déclarer forfait. C’était pour moi un sacrifice logique car je savais très bien que je ne serais pas en mesure de préparer mon auto, tout en réparant celles d’Antoine et Régis », explique le préparateur de Viriat.
Ce n’est que le jeudi soir, à la veille des vérifications, que les deux voitures seront enfin achevées, et que Stéphane prenait le chemin de Saint Jean du Gard, non pour courir mais pour soutenir pleinement ses pilotes : « Samedi, ce fut un peu compliqué, on sentait que la mésaventure de Bagnols-Sabran hantait encore les esprits. Dimanche, nous avons connu une journée fantastique, avec une nouvelle victoire d’Antoine, et Régis qui termine deuxième à un dixième de son co-équipier. »
Le Col Saint Pierre permettra également à Olivier Desrayaud de signer son premier succès en CM au volant de son TracKing RC01. Travailleur acharné, Olivier récoltait rapidement les fruits de son implication.
C’est en Lorraine, à Abreschviller que l’on retrouvera ensuite le Krafft Racing. Cette fois, le patron en personne se mettra en valeur en plaçant sa Norma à la deuxième place du CN/2 : « C’est une course que j’ai vraiment apprécié » confie Stéphane. « Ce n’était que ma deuxième participation, j’ai disputé Abreschviller pour la première fois en 2013. Je considère cette deuxième place comme une victoire personnelle, car je sais qu’il est impossible d’aller chercher Kévin Durot, il est hyper rapide et à mon sens n’a pas encore fait étalage de son énorme potentiel. Je retiendrai également que Manu termine sur la troisième marche du podium du CN/2, un excellent résultat pour l’équipe. »
Autre excellent résultat, avec une nouvelle victoire, la troisième consécutive, d’Antoine Betzel en Formule Renault : « Une nouvelle fois Antoine fait le boulot, et Régis accroche la troisième marche du podium. Ce sont là encore des motifs de satisfaction. »
A Abreschviller, après une belle prestation aux essais, Gaëtan Waguet devra se résoudre à calmer ses ardeurs durant la course : « Il a été victime d’un énorme tête-à-queue sur la première montée de course. Le doute s’est installé dans son esprit, mais ça fait partie du boulot, mais au bilan, on peut considérer qu’il a fait tout de même une très belle course. »
La troisième place d’Olivier Desrayaud en CM viendra compléter la belle prestation du Krafft Racing, qui peut quitter la Lorraine en affichant un large sourire de satisfaction.
On arrête plus Antoine Betzel. Sur la Course de Côte de La Pommeraye, le gendarme du Vaucluse viendra chercher un nouveau succès en Formule Renault, alors que Régis Tref se hisse sur la troisième marche du podium : « Là encore, mes pilotes me donnent entière satisfaction, même si pour ma part, pour une première participation à La Pommeraye, j’ai manqué de rythme tout au long du week-end. »
Un rythme que Stéphane va retrouver à Saint-Gouëno puisque c’est lui qui monte sur la plus haute marche du podium du CN/2 : « Je ne suis pas le seul, Antoine a poursuivi son cavalier seul en remportant un nouveau succès en Formule Renault, en devançant Régis. Pour ma part, je découvrais l’épreuve, mais j’ai rapidement trouvé mes marques, ce qui me permet de réaliser ce résultat. »
Au Beaujolais, la lutte sera intense entre Emmanuel Arbant et Stéphane Krafft. A l’arrivée, Manu termine troisième du CN/2 et devance Stéphane de 39 millièmes : « Pour Manu, les chronos s’améliorent au fil des épreuves, ce qui est particulièrement prometteur. En ce qui me concerne, compte tenu de mon niveau de forme actuel, j’estime être à ma place », poursuit Stéphane.
Cela pourrait passer pour une formalité, et pourtant il aura fallu toute la pugnacité d’Antoine Betzel pour rester invaincu et arracher au Beaujolais une nouvelle victoire en Formule Renault. Victoire également du côté du CM pour Olivier Desrayaud qui a parfaitement cerné le comportement de son TracKing sur les courses de côte.
7/7 pour Antoine Betzel
La Course de Côte de Vuillafans donnera l’occasion aux pilotes du Krafft Racing de rafler la mise. Emmanuel Arbant imposera sa Norma en CN/2, alors que pour 119 millièmes de secondes, Antoine Betzel parviendra à devancer Régis Tref et à signer son septième succès de la saison en sept participations. Un succès complété par une nouvelle victoire en CM d’Oliver Desrayaud : « C’est vraiment le week-end parfait même si, à titre personnel, je suis passé à côté. Mes pilotes ont réalisé de belles performances, ont su parfaitement gérer les températures caniculaires qui régnaient durant le week-end. Pour ma part, je n’étais physiquement pas bien et je n’ai pas été en mesure de me battre. Il est clair que sportivement nous avons vécu un excellent week-end, mais cela n’occulte pas qu’il a été rendu compliqué par le fait que l’équipe disposait d’un emplacement qui rendait la gestion du timing très difficile. »
C’est en l’absence d’Antoine Betzel que les animateurs de la Formule Renault vont en découdre sur la Course de Côte de Dunières. On retrouve une nouvelle fois Régis Tref sur la deuxième marche du podium, derrière le vainqueur du jour, Didier Chaumont : « Manu termine troisième du CN/2, Régis est également sur le podium de la Formule Renault, c’est globalement positif », analyse Stéphane.
Sur l’épreuve Auvergnate, un jeune pilote allait disputer sa toute première course. Et c’est au sein du Krafft Racing que Kévin Petit allait pouvoir disposer de la Tatuus d’Antoine Betzel : « Cette première participation est très positive dans le sens où Kévin a amélioré ses chronos tout au long du week-end. C’est un garçon très appliqué, particulièrement à l’écoute des conseils que l’on peut lui donner. Ce n’est jamais facile d’être le fils et le frère de pilotes qui ont un imposant palmarès. Je suis très fier que Gérard et Seb m’aient fait confiance pour aider Kévin à faire ses premiers pas en course. »
Bilan positif pour chacun des pilotes
Vainqueur du Challenge F.R. en 2014, Antoine Betzel remet cette année son titre en jeu. Difficile de savoir si c’est la peur du gendarme qui incite ses adversaires à rester derrière lui, le fait est que sa domination cette saison ne souffre d’aucune contestation : « En sept participations, Antoine s’est imposé à sept reprises. On peut difficilement faire mieux. La concurrence est rude, elle l’oblige à ne jamais lâcher prise. Mais Antoine est un bosseur, qui maitrise parfaitement son sujet, et qui mettra tout en œuvre pour s’imposer sur chacune des épreuves auxquelles il va participer », analyse Stéphane.
Il est clair que par rapport à 2014, Régis Tref a réalisé une grosse progression, ce qui lui a permis, à plusieurs reprises, d’aller titiller Antoine pour la victoire en Formule Renault : « A mon sens, s’il reste en F.R, Régis sera l’une des valeurs sûres l’an prochain, et peut se présenter à l’avenir comme l’homme à battre. »
Lorsque l’on évoque le cas d’Emmanuel Arbant, là encore Stéphane Krafft estime que le bilan est particulièrement positif : « Manu est en constante amélioration. Il cerne de mieux en mieux le comportement de sa Norma, il faut qu’il poursuive dans cette voie. »
Equipier de Stéphane en circuit, Olivier Desrayaud a semble-t-il fait le bon choix en optant pour le TracKing RC 01 en courses de côte : « Une chose est sûre, le travail porte des fruits. Olivier est un bosseur, et les résultats sont là pour le démontrer. Pour une première saison en Montagne, ce qu’il fait est assez fabuleux. »
Après un bon début de saison, particulièrement prometteur, Gaëtan Waguet a malheureusement été contraint de jeter l’éponge : « Il a perdu son permis de conduire suite à un excès de vitesse. C’est regrettable, car le potentiel était bien là. Ce n’est à mon sens que partie remise. »
Des ennuis de santé avaient contraint Stéphane Krafft à se tenir éloigné des courses la saison passée. Il fait cette année son retour, ce qui bien évidemment le satisfait pleinement : « Je suis avant tout très heureux d’être à nouveau derrière le volant » confie Stéphane. « Je ne suis pas encore où je voudrais être, ce qui est somme toute normal après une année sabbatique, durant laquelle je n’ai pas touché un volant. Mais je me sens de mieux en mieux dans la Norma, je progresse au fil des courses, et je reste concentré sur la saison à venir. »
Une saison qui devrait, comme cette année, se partager entre Montagne et circuits. En dehors des courses de côte, Stéphane participe en effet au Trophée Proto Endurance. Deux Norma sont engagées par le Krafft Racing, une au volant de laquelle évoluent Daniel Kirmann et son fils François, l’autre que se partagent Stéphane Krafft et Olivier Desrayaud : « On découvre le championnat, et ça se passe plutôt bien puisque l’on termine aux deux premières places à Lédenon, que l’on fait cinquième et huitième à Dijon malgré des conditions rendues difficiles par la pluie. On est dans le rythme, les voitures sont fiables et nous progressons au fil des épreuves. Largement de quoi être satisfait. »
Une petite visite au sein du Krafft Racing permet de rapidement comprendre quelle est l’ambiance qui règne au sein de l’équipe. On est là en famille, entre potes, l’entraide est de rigueur et la joie de vivre communicative : « Mon principal motif de satisfaction vient du fait que nous nous connaissons très bien au sein de l’équipe, et que nous travaillons en parfaite osmose », confesse Stéphane. « Si le résultat sportif est largement positif, l’acquis extra-sportif est au-delà de mes espérances », confie Stéphane. « Mon équipe a fait un travail formidable. Entre le Championnat de France de la Montagne, les courses de côte régionales et le circuit, je leur demande énormément, mais ils répondent toujours présents. Sans eux, rien de tout ça n’existerait. C’est vraiment une réussite d’équipe, que je partage avec chacun d’entre eux », conclut Stéphane.