Une saison 2024 de pur plaisir pour le Bourguignon

Pour sa dernière saison au volant d’une Formule Renault, Didier Chaumont avait la ferme intention de se faire plaisir sur les manches du CFM. Le Bourguignon connaitra une nouvelle fois une année largement positive, faite de partages et de belles confrontations.

Pour les pilotes qui actuellement évoluent en Formule Renault, Didier Chaumont bénéficie de par sa longue expérience et sa sagesse du statut privilégié de Mandarin, et si aujourd’hui le viticulteur bourguignon n’a plus la prétention de jouer les premiers rôles, il reste une référence pour ceux qui depuis de nombreuses années se passionnent pour la discipline qu’est la course de côte… Cela fait en effet plus de trente-cinq ans que Didier affronte les épreuves du Championnat de France de la Montagne

Depuis ses débuts en 1988 avec une Rallye II, Didier a eu l’occasion de s’illustrer aux volants d’une ARC MF5 Proto, d’une Ralt RT 32 F3, d’une Dallara F3, et de plusieurs Formule Renault, catégorie qui le verra se hisser à plusieurs reprises sur le podium du Challenge Open DE/7. Avec près de 380 participations à son actif, Didier Chaumont a acquis une réputation de pilote de premier plan. Mais le Bourguignon est également réputé pour sa bonhomie et les excellents crus qu’il produit sur les coteaux de sa Saône-et-Loire natale.

« Je viens de vivre une excellente saison durant laquelle je me suis fait plaisir. Si je peux faire encore 20 ans comme ça, je signe », confiait Didier Chaumont à l’issue de sa campagne de France 2023. Avec un bilan largement positif, le Bourguignon n’avait aucune raison de vouloir changer de voiture, et c’est donc tout naturellement qu’il engageait sa Formule Renault pour prendre part au championnat 2024 : « La voiture me convient bien, c’est le bonhomme qui convient de moins en moins à la voiture », plaisante Didier. « Avec les années qui passent, je me sens de plus en plus à l’étroit dans le cockpit d’une Formule Renault », avoue-t-il.

Le plaisir partagé avec les copains
Comme à l’accoutumé, avant de débuter sa saison, Didier Chaumont confiait sa monoplace aux mains expertes de David Guillaumard qui lui faisait bénéficier d’une bonne révision. Pour ce qui est des objectifs, Didier affiche les mêmes depuis plusieurs saisons : « Me faire plaisir, de rien casser et être au boulot le lundi matin. Ma position au sein du Challenge Open n’a pas de réelle importante, tout ce que je veux c’est faire du mieux que je peux. Et puis à 57 ans je n’ai plus la prétention de rivaliser avec les gamins qui se battent comme des forcenés pour la gagne. »

Pilote assidu du championnat, Didier Chaumont est présent chaque année sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran où est donné le coup d’envoi de la saison : « C’est une épreuve qui propose un tracé étroit et il faut s’en méfier. J’aborde toujours ce tracé avec prudence parce que je sais qu’une erreur à Sabran peut faire louper le Saint-Pierre qui se déroule une semaine après, et j’aime trop le Saint-Pierre pour me priver de ce rendez-vous », confie Didier qui se satisfait pleinement de sa quatrième place de classe.

Lorsque on évoque avec Didier Chaumont le Col Saint-Pierre, le Bourguignon avoue son affection particulière pour le tracé cévenol, même si lors de l’édition 2024 il a connu quelques déconvenues : « A la première montée de course du samedi, Michaël Rozand était en panne et Marvin (Garampon-Brunet) a bien failli lui rentrer dedans, moi également parce que il n’y avait pas de drapeau pour signaler la monoplace. C’était vraiment limite et j’avoue que ça m’a refroidi », commente Didier. « Pour le reste, quand la météo est clémente comme ce fut le cas cette année, le Saint-Pierre est fabuleux et c’est toujours un plaisir de se retrouver à Saint-Jean-du-Gard pour faire la fête avec les amis. »

La Course de Côte d’Abreschviller donnera l’occasion à Didier Chaumont de connaitre un véritable ascenseur émotionnel, car si l’épreuve mosellane débutait mal pour le Bourguignon, elle se conclura par un succès : « J’ai fait le gamin ! » lâche Didier. « Sur la première montée d’essais, j’ai réagi comme un débutant… Après avoir freiné trop tôt, je m’en suis rendu compte et j’ai voulu relever le pied pour retarder le freinage, mais c’était trop et j’ai touché le rail avec l’arrière de la voiture. » Les dégâts n’étaient pas énormes, Didier ne loupera pas une seule montée, mais ils nécessitaient tout de même une réparation. Et une nouvelle fois la solidarité allait jouer : « Olivier Berreur m’a prêté un triangle, Matthieu Mangin m’a prêté une barre de pince, Antonin Saintmard et son mécano Loïc m’ont réparé mon bas d’aileron arrière, Nicolas Petit m’a refait un réglage de train sous l’œil avisé de mon mécano ''Cassegrain''. »

Une belle solidarité qui permettra à Didier de se relancer pour aller chercher sa 109ème victoire de classe : « J’avais fait le meilleur temps sur la première montée du samedi soir, ensuite j’ai géré sous la pluie et sur la dernière montée de partais pour faire deuxième et finalement je m’impose… Après je garde à l’esprit que Thierry (Bertin) était en panne, que Marvin (Garampon-Brunet) n’était pas là », avoue humblement Didier qui devance Yohan Bardin, Simon Taponard, Antonin Saintmard, Frédéric Schwaller, Jérémy Schilt et Bernard Soubrouillard.

C’est ensuite sur deux épreuves régionales, Coligny et Donzy le Pertuis, que l’on retrouvait Didier Chaumont. A Coligny, il venait chercher une nouvelle victoire de classe : « C’est une épreuve près de la maison. Je reconnais que j’ai eu du mal, j’étais moins vite que l’an dernier, mais je m’impose alors que nous n’étions que deux dans la classe », précise Didier qui là encore relativise sa victoire. A Donzy, il terminait au troisième rang derrière Thierry Brenot et Sébastien Pomaret qui le devance de 169 millièmes : « Si j’avais passé le dernier virage à fond, j’étais en mesure de m’imposer, mais je ne passe plus les derniers virages à fond », confie Didier fataliste.

On entamait alors la seconde partie de saison, et à partir de Marchampt, Didier Chaumont considère qu’il a eu du mal à rentrer dans le match : « A Marchampt je ne suis pas vraiment dans le coup. Je me rends compte que je n’ai pas envie de prendre le moindre risque, et sur un tracé aussi rapide ça se reflète sur le chrono. Parfois j’ai plus en tête mes pieds de vignes et les vendanges qui approchent que le tracé de la course. »

Didier connaitra le même cas de figure à Vuillafans avec un week-end Franc-Comtois qui débutait mal : « Sur la première montée d’essais je heurte une espèce de cône qui était installé dans le virage des pompiers. Je suis d’autant plus idiot que le commissaires nous avait demandé à Thierry (Bertin) et à moi-même où il fallait l’installer pour qu’il ne gêne personne, et nous lui avons indiqué l’endroit idéal. Et bêtement je viens heurter ce truc. Mais je me souviens que j’avais un problème de direction. Pour le reste j’adore Vuillafans, mais quand comme moi tu prends de l’âge c’est un tracé qui devient compliqué. »

Dunières sera un peu décevant pour Didier Chaumont qui espérait mieux du rendez-vous auvergnat : « Je m’attendais à réaliser de meilleurs chronos, mais la pluie viendra perturber les débats et quand il pleut il ne faut pas compter sur moi. » L’Auvergne ne sera pas source de satisfaction, le Mont-Dore ne donnera pas l’occasion à Didier de se mettre en avant : « Il y a des jours où sans que l’on puisse expliquer pourquoi, on est pas dedans. Ça sera le cas cette année au Mont-Dore. C’est comme ça, c’est pas grave et je retiendrai que l’on a mangé un très bon Saint Nectaire et passé un excellent week-end avec les copains. »

Didier Chaumont reconnait que Chamrousse propose un très beau tracé, mais c’est certainement celui qu’il aime le moins : « A partir du moment où l’on met une chicane, il ne faut pas compter sur moi, j’ai toujours peur de casser quelque chose. Alors avec les chicanes on n’oublie le tracé bosselé qui s’avérait jusqu’alors dangereux. Mais je ne m’y retrouve pas. »

Avant de débuter les traditionnelles vendanges, Didier Chaumont prenait part à la Course de Côte de Turckheim : « On a dégusté une bonne choucroute le vendredi soir, que dire d’autre… J’adore cette épreuve, mais elle se déroule à une semaine des vendanges, le moment pour moi le plus important de l’année, et il ne faut surtout pas que je fasse n’importe quoi. Donc week-end sympathique, mais sage derrière le volant. »

Une Nova-Proto NP-01 pour 2025
Cette saison 2024 aura permis à Didier Chaumont d’enregistrer une nouvelle victoire à son imposant palmarès, de rejoindre l’arrivée de chacune des épreuves, de terminer sixième du Challenge Open Formule Renault, mais surtout de prendre un maximum de plaisir : « Plus ça va moins ça va », lâche Didier dans un éclat de rire. « On prend de l’âge et ça ne facilite pas les choses et ne permet pas d’aller plus vite. Mais l’important c’est de retrouver mes amis de la course, les organisateurs, les officiels, les commissaires, les pilotes, ce sont tous des copains. On s’amuse bien, on passe d’excellents moments et ça fait toujours plaisir de voir que les jeunes viennent me demander des conseils. »

Les années se suivent, et Didier bénéficie toujours des mêmes soutiens qu’il veut remercier : « Un immense merci à David Guillaumard qui chaque année met au point ma Formule Renault. Merci également à Christophe (Renoud-Grappin) dit Cassegrain, à sa copine Marie, tous ceux qui m’ont aidé à Abreschviller à réparer la voiture et je n’oublie évidemment pas Sandrine, ma compagne, qui gère toute la paperasse. »

La saison 2025 offrira l’occasion à Didier Chaumont de changer de braquet en délaissant sa Formule Renault au profit d’un Proto : « J’ai fait l’acquisition d’une Nova-Proto NP-01 qui dispose d’un moteur 2 litres Honda. Je vais donc évoluer en CN/2 au volant d’une voiture qui a été construite en 2021. Le principal avantage c’est que je ne me sens pas à l’étroit dans l’habitacle de cette voiture. » Didier qui a eu l’occasion de rouler en Proto il y a une trentaine d’année, et il a également pu s’essayer avec une Norma 2 litres en 2019, en intégrant le Team de Sébastien Petit à Eschdorf et Osnabrück : « C’était une belle expérience », se souvient-il. « En 2025, je sais que dans la classe CN/2 je vais retrouver des clients, comme Dimitri Pereira qui devrait être au départ de quelques courses, Tom Diebold qui repart sur le championnat Jennifer La Monica qui a démontré avec sa Supercopa qu’elle pouvait aller très vite. »

 

©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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