Bagnols-Sabran : Le règlement 2025
Retrouvez les calendriers de la saison 2025
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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Après avoir animé durant deux ans le championnat avec une Peugeot 207 LW, Franck Perrin jetait en 2024 son dévolu sur une BMW M3. Une saison d’apprentissage qui sera malheureusement écourtée suite à une sortie de route qui allait contraindre le Lyonnais a vivre une fin d’année frustrante, marquée par l’impatience de retrouver le volant.
Après avoir un temps animé la série Formule Bleue au volant d’une MEP X27, Georges Perrin, le père de Franck, assouvissait sa passion en suivant en téléspectateur les Grand Prix de F1. Franck garde le souvenir de dimanche passés devant la télé en compagnie de son père à s’enflammer en suivant les duels que se livraient Alain Prost et Ayrton Senna.
A la fin des années 90, la passion incitait Franck à faire l’acquisition d’une Renault 5 GT Turbo, initialement destinée à évoluer en rallye et au volant de laquelle, faute de budget, il s’engagera sur quelques courses de côte. Mais son implication dans le sport automobile tournait court, son emploi du temps professionnel et sa vie familiale l’obligeant à suspendre ses activités sportives… Il faudra attendre l’année 2021 avant que Franck Perrin ne décide de retrouver les sensations particulières que procure le pilotage d’une voiture de course. La Peugeot 207 dont il se portait acquéreur devait alors lui permettre de participer à des Tracks Days. Mais finalement le Lyonnais prenait la décision d’engager sa petite Lionne à Limonest et à Lamure-sur-Azergues. Deux belles expériences qui seront à l’origine d’une implication bien plus importante.
En effet, pour la saison 2022, Franck Perrin faisait le pari de découvrir la totalité du Championnat de France de la Montagne en alignant sa Peugeot 207 LW sur les treize épreuves figurant au calendrier. Une saison de pur plaisir, sans autre objectif que de découvrir différentes régions, l’univers du CFM, et de tisser des liens avec les acteurs de la discipline. Car si Franck Perrin ne se présentait pas avec sa 207 comme l’un des ténors du championnat, il acquérait rapidement la réputation d’un pilote extrêmement sympathique et attachant.
A l’issue de cette saison 2022, Franck estimait avoir vécu la plus belle année de sa vie après avoir pris part à l’ensemble des épreuves et avoir invariablement rejoint l’arrivée. Les week-ends passés avec les animateurs du championnat, les longues discussions menées avec ceux qui au fil des épreuves devenaient ses amis, donnaient envie à Franck de poursuivre l’aventure. En 2023, le Lyonnais sera une nouvelle fois présent sur le championnat avec sa Peugeot 207, et comme l’année précédente vivra une saison de rêve marquée par une victoire dans la classe A/4 à Chamrousse.
Nouveau défi avec une BMW M3 groupe N
Mais après deux saisons passées au volant de sa Peugeot 207, Franck Perrin estimait qu’il était temps de s’essayer au volant d’une nouvelle voiture, d’intégrer un nouveau groupe. C’est donc vers le groupe N que le Lyonnais portait son choix en faisant l’acquisition de la BMW M3 de Michaël Eguillon : « Avec la 207 je n’avais bien évidemment aucune chance de rivaliser avec les Peugeot 308 Cup qui évoluent dans la classe A/4, et comme il n’y avait jamais d’autres 207 face à moi, je n’avais donc aucun élément de référence. J’avais donc envie de courir avec une auto qui me permettait de voir où je me situais réellement », explique Franck. « La BMW M3 est à mon sens une vraie voiture de course, qui entraine un réel engouement auprès du public, j’estimais donc que c’était le bon choix. »
Franck Perrin, qui dans son quotidien a souvent eu l’occasion de rouler avec des propulsions, ne redoutait finalement pas le passage de la traction à la propulsion : « Même si je savais que la M3 ne pardonnait pas grand-chose, qu’il allait me falloir faire attention. Mais je n’avais pas l’intention de me livrer à fond, le but étant toujours le même, me faire plaisir sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne et ramener la voiture à l’arrivée. Face à Momo (Morane Cat-Mackowiak) et Kévin (Jarousse) je savais que je n’ai plus l’âge de réellement rivaliser », estime Franck. « J’abordais cette nouvelle saison en conservant l’objectif qui pour moi sera toujours le même, celui de me faire plaisir et passer d’excellents week-ends avec les amis. Le résultat finalement m’importe peu. »
Avant que ne débute la saison, Franck Perrin avait l’occasion de faire une dizaine de tours sur le circuit d’Ambérieu-en-Bugey afin de découvrir la comportement de sa BMW M3 : « De quoi prendre la mesure de la voiture, de comprendre son fonctionnement. » Ensuite c’est sur la Course de Côte de Lodève, manche inaugurale du Championnat 2ème Division, que Franck alignera pour la première fois sa ''Béhème'' en course : « C’était une prise en main. Cela m’a permis de me situer, de voir quel était l’écart qui me séparait de Morane également présente sur cette épreuve. Mais je gardais tout de même à l’esprit que j’en avait énormément gardé sous le pied, il n’était en effet pas question de prendre le moindre risque avant de débuter la saison. »
Après Lodève, Franck Perrin poursuivait sa prise en main sur la Course de Côte Régionale de Lugny : « On a eu de la pluie tout au long du week-end. J’avoue que ça ne motive pas à rouler, mais cela m’a permis d’avoir une expérience avec la M3 sur une route mouillée. Je reconnais que c’était chaud ! »
La saison sur le championnat débutait pour Franck sur la manche d’ouverture, la Course de Côte de Bagnols-Sabran : « Je continuais à poursuivre l’apprentissage de la voiture. J’adore ce tracé, certes étroit, mais sur lequel les meilleurs pilotes s’expriment aux volants de Nova-Proto. Donc même si la M3 est plus large que la 207, il reste de la marge par rapport à un Proto », analyse Franck qui passait un premier excellent week-end gardois.
Même s’il est considéré par bon nombres de pilotes comme l’un des tracés les plus difficiles à assimiler, Franck Perrin avoue être plutôt à son aise sur le Col Saint-Pierre : « C’est la troisième fois que je prenais le départ et j’ai bien le parcours en tête. Le seul truc c’est que les vitesses de passage entre la 207 et la M3 ne sont pas du tout les mêmes et que j’ai préféré là encore faire preuve de prudence. Il faut garder à l’esprit que la M3, lorsque tu mets un petit coup de volant intempestif, a tendance à te rappeler à l’ordre. »
La Course de Côte d’Abreschviller allait permettre à Franck Perrin de se hisser pour la première fois sur le podium de sa classe : « J’ai commencé à améliorer mes chronos, même si je suis loin du compte par rapport aux meilleurs pilotes du groupe. J’apprécie énormément le tracé d’Abreschviller qui offre un parcours assez simple et je me suis fait réellement plaisir. Mon week-end s’est vraiment bien passé et j’en garde un excellent souvenir. »
Pour Franck Perrin, l’éloignement est source de prudence. Le Lyonnais avoue que plus il s’éloigne de chez lui, plus il fait preuve de sagesse dans l’approche des courses. La campagne de l’Ouest sera donc abordée sur un rythme prudent : « Je garde toujours à l’esprit que si ça se passe mal je suis à 700 kilomètres de la maison et que le lundi il faudra être au boulot. Donc on va éviter les galères », explique Franck qui ne manquait toutefois pas de se faire plaisir sur les Teurses de Thèreval : « J’aime bien ce tracé, étroit sur le bas et large sur la seconde partie. Je suis totalement conscient que j’aurais pu bien mieux faire, mais mon absolu priorité était de ne rien casser. »
Par la suite Franck Perrin abordait la Course de Côte de La Pommeraye, où en conservant un rythme prudent il parvenait à se hisser sur le podium du groupe N : « J’avoue ne pas me focaliser sur les chronos mais c’était plaisant de me retrouver au milieu des feuilles de classement alors qu’auparavant, avec la 207, il fallait me chercher tout au fond. Même s’il reste important, je suis parvenu à réduire un peu l’écart qui me sépare de Morane et de Kévin, et ça me fait bien plaisir. »
Pour un pilote qui court exclusivement pour le plaisir l’ambiance et les belles rencontres, la Course de Côte de Saint Gouëno offre un cadre idéal : « C’est un rendez-vous festif, avec le Festival Déjanté, les bons moments avec les amis », rappelle Franck. « D’un point de vue sportif, je me souviens qu’il y avait un radar dans le ''Pas de Saint Gouëno'' et sur une montée je me retrouve dans les dix meilleurs Production en vitesses de pointe. Alors bien évidemment au bout je suis loin du compte, mais c’est plaisant de voir que j’arrive à passer vite et à rentrer dans le ''Pas de Saint Gouëno'' à cette vitesse, parce que pour y parvenir, il faut avoir ''certains éléments'' bien accrochés », plaisante Franck.
Loin de chez lui Franck Perrin avoue faire preuve de prudence, à Marchampt, où il se rapprochait de ses bases, le Lyonnais allait accentuer le rythme et terminer à nouveau sur le podium de sa classe sur une épreuve où le plateau était particulièrement fourni. Malheureusement, il ne pourra pas pleinement savourer sa performance, une violente sortie de route sur la dernière montée viendra gâcher son week-end : « C’est la course à la maison et l’an dernier j’avais passé le week-end dans le parc avec une 207 qui a refusé de démarrer durant tout le meeting », rappelle Franck. « Cette année j’espérais pleinement profiter de mon week-end qui se déroulait pour le mieux avant cette sortie de route. »
Un accident survenu avant le tout dernier virage de la dernière ascension du week-end et que Franck a dû mal à expliquer : « Dans une ligne droite, mon pont arrière s’est bloqué et la voiture est devenue incontrôlable alors que j’étais à fond de cinq. Je suis parti dans le décor et j’ai salement endommagé la ''Béhème''. » Cette sortie mettait un terme prématuré à sa saison, les dégâts sur la BMW nécessitant de longues heures de travail et un lourd investissement : « J’ai une pensée particulière pour Alain (Perraud) lui aussi victime d’une sortie à Marchampt dont la responsabilité ne peut lui être imputée. Le dimanche soir nous nous sommes dit que franchement les pilotes Lyonnais n’étaient pas chanceux sur cette épreuve. »
Privé de sa M3, Franck allait connaitre des moments difficiles durant l’été : « J’ai super mal vécu d’être présent sur les épreuves suivantes, en spectateur, en voyant rouler les copains et en leur donnant un coup de main alors que j’étais à pied. C’est une énorme frustration, psychologiquement quasi invivable », avoue Franck. « Avec le recul, je pense que j’aurais préféré me casser un bras que d’endommager la BMW. Avec un bras cassé tu sais que tu ne peux pas courir. Là je n’avais aucune blessure mais je devais rester sur le bord de la route parce que j’avais cassé ma voiture. Quand tu sais que normalement ça devrait être à ton tour de t’élancer sur la montée, c’est une réelle souffrance d’accepter cette frustration. »
Mais pour le Lyonnais qu’est Franck Perrin, louper Limonest lui semblait impossible : « J’ai donc décidé de ressortir la 207 LW du garage pour l’engager à Limonest. En fait, j’étais qualifié pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne, soit avec la M3 soit avec la 207. J’ai donc décidé de rouler avec la 207 pour préparer cette Finale. » L’occasion pour Franck de se faire plaisir et de retrouver ses sensations au volant de sa traction : « Mais ça ne s’est pas super bien passé parce que la voiture manquait cruellement de performance. Je pense que le turbo était en fin de vie. »
Mais n’ayant que peu de temps entre la dernière confrontation de la saison et la finale, Franck se rendait à Steige sans avoir eu l’opportunité de changer son turbo : « Je savais de toute les façons que je ne ferai pas de miracle. J’ai participé en découvrant cette épreuve que j’ai adoré, et j’ai pris énormément de plaisir dans une super ambiance et c’était l’essentiel », explique Franck qui est en passe de changer le turbo de sa Peugeot.
Une Peugeot 207 LW qui est à la vente : « Et cette vente à son importance parce qu’elle me permettrait de disposer du budget pour terminer les travaux entrepris sur la M3. Je suis conscient que ce n’est pas une voiture qui te permet de signer des temps scratches, mais ça reste selon moi la voiture idéale pour débuter en course de côte. »
Satisfaction et frustration
Cette saison aura permis à Franck Perrin de découvrir la M3, qu’il considère comme une fabuleuse voiture. Mais le plaisir pris au volant ne peut lui faire occulter qu’il a dû jeter l’éponge à mi-saison : « Je ne pensais pas que ça s’arrêterait comme ça, sur une sortie de route. Je prenais de plus en plus confiance avec cette voiture et c’est réellement frustrant de devoir renoncer en cassant ton auto alors que tu n’as pas commis d’erreur », explique Franck qui termine au troisième rang du Challenge Open N/4.
« Un immense merci aux bénévoles, aux commissaires, aux organisateurs », n’oublie pas de dire Franck qui est conscient de l’immense implication des acteurs de l’ombre de la course de côte. « Un grand merci à Valérie ma petite femme et à tous ceux qui me permettent de vivre ma passion, je pense notamment à Patrick Ramus, à la famille Poinsignon, à Jimmy Rousseau, et à tous mes amis pilotes qui m’ont été d’une aide précieuse et avec qui je partage de formidables moments. »
La BMW M3 se trouve à présent chez un réparateur en qui Franck a entièrement confiance : « Mais le fait de ne pas encore avoir vendu la 207 me contraint à ralentir la finalisation des travaux en cours. » La difficulté à vendre sa Peugeot n’est pas le seul problème que rencontre Franck actuellement : « La société dans laquelle je travaille connait quelques soucis, ce qui ne me met pas trop en confiance, même si je sais qu’en tant qu’ambulancier je retrouverais facilement du travail si ma boîte venait à fermer. Alors la course est hyper importante pour moi, mais j’ai une vie de famille particulièrement équilibrée et il n’est pas question que je me mette dans le rouge pour assouvir une passion. »
Conscient que sa BMW M3 ne sera pas remontée à l’heure où sera donné le coup d’envoi de la saison 2025, Franck Perrin sait qu’il n’animera pas le championnat cette année : « Repartir avec la 207 serait pour moi une régression. Je vais fêter mes 60 ans au mois de février et je suis également conscient que je dois prendre les choses avec calme et discernement, éviter de m’épuiser dans d’incessants déplacements tout au long de la saison. Je vais donc mettre à profit l’année 2025 pour me ''refaire la cerise'' et envisager un retour sur le championnat en 2026. »
Mais il n’est pas question pour Franck Perrin de prendre une année sabbatique sans toucher le volant d’une voiture de course : « Je ne sais pas exactement quand la BMW sera prête, mais il est clair que quand ça sera le cas je l’alignerai sur quelques courses, pour le moment tout est envisageable. L’avantage d’habiter sur Lyon c’est que nous disposons de nombreuses courses de côte pas trop éloignées. Et puis si je ne vends pas la 207, rien ne m’empêche de prendre part à des épreuves régionales à son volant. Les organisateurs se cassent la tête pour mettre en place de belles épreuves, il est de notre devoir de les aider en s’engageant sur leurs manifestations », conclut Franck.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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