Retrouvez les calendriers de la saison 2025
-----------------------------------------
Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
La sixième place du Championnat de France de la Montagne Production semble réservée à Francis Dosières. Pour la troisième année consécutive il termine au sixième rang tout en jouant les premiers rôles dans un Challenge Open A/5 particulièrement concurrentiel, où il accroche cette année la deuxième place.
A lui seul, le palmarès de Francis Dosières mériterait que lui soit consacré un article tant il est riche en titres, coupes et trophées. En 2023, le Champenois fêtait ses 50 ans d’implication dans le sport automobile, un demi-siècle durant lequel il s’est illustré avec autant de réussite sur le Championnat d’Europe que sur le Championnat de France de la Montagne. Septuagénaire, Francis pourrait légitimement faire valoir ses droits à la retraite, ou tout au moins accepter de ne plus défier les représentants de la jeune garde… Mais compétitif un jour compétitif toujours pourrait être sa devise… Et ne serait-ce que sur les dix dernières années il n’a pas manqué d’accumuler les succès.
Vice-champion de France de la Montagne Production en 2015, il terminait troisième du Challenge Elite Production l’année suivante avant de remporter au volant d’une Supercopa le Challenge Open A/4 en 2017, saison qui le voyait terminer avec sa Seat à la sixième place du Championnat. Les saisons suivantes, les Supercopa évoluaient dans la classe A/5 et Francis jouait encore les premiers rôles en accrochant le podium de la catégorie.
La saison 2020 permettait au Champenois d’inscrire à son palmarès un nouveau Challenge Open A/5 et de terminer au pied du podium du Championnat Production. En 2021, c’est au volant d’une Alpine A110 que Francis s’imposera sur le Trophée FFSA du Groupe GT Sport et le Challenge Open GT/2 en accrochant la place convoitée de Vice-champion de France. Sixième du championnat 2022, il plaçait son Alpine au deuxième rang du GT Sport. L’an dernier, il retrouvait le volant d’une Supercopa avec laquelle il terminait une nouvelle fois la saison au sixième rang et avec laquelle il remportait un nouveau Trophée FFSA du groupe A.
Conserver son titre sur le trophée du groupe A
Autant dire que pour cette saison 2024, Francis Dosières était attendu par les nombreux animateurs du Challenge Open A/5. Un challenge qui se présente comme l’un des plus disputés du championnat avec près d’une dizaine de Léon Supercopa qui s’affrontait pour le titre. Un Challenge que le Champenois abordait avec une nouvelle Cupra Supercopa MK3 : « Un pilote m’a contacté pour me proposer d’acheter ma voiture. J’ai accepté mais cela m’obligeait à trouver une nouvelle auto pour la saison 2024. Finalement, en faisant le tour de ce qui était proposé un peu partout, c’est en Espagne que j’ai trouvé cette Supercopa qui évoluait au sein d’une équipe qui arrêtait. Cela m’a permis de récupérer l’ensemble du matériel dont ils disposaient, c’était une bonne opération », estime Francis.
Opter pour une Supercopa reste avant tout un choix par défaut pour Francis Dosières : « Il est clair que je suis plus adepte des propulsions et que je préférerais disposer d’une auto évoluant en GTTS », reconnait-il. « Mais le budget n’est pas du tout le même et la Supercopa a l’avantage d’offrir un rapport prix / performance particulièrement attractif. En termes d’exploitation et de maintenance, là encore la Supercopa n’est pas des plus onéreuse. »
Issue du circuit où elle évoluait en Endurance, la nouvelle Supercopa MK3 de Francis Dosières nécessitait une reconfiguration avant d’affronter les épreuves du Championnat de France de la Montagne : « On était limité en temps parce que j’ai eu la voiture assez tard. J’ai tout de même pu rouler sur le circuit du Bourbonnais lors de la journée organisée par Nico Schatz. » Une journée productive qui permettait à Francis de peaufiner les réglages de sa nouvelle monture : « Lors de l’achat, j’ai pu m’apercevoir que la voiture était saine, bien entretenue. Les trains roulants disposaient de pièces neuves, l’auto était propre et cela s’est confirmé lors des premiers essais. J’étais réellement satisfait de son comportement. »
Tenant du titre sur le Challenge Open A/5 et vainqueur en 2023 du Trophée FFSA du groupe A, Francis Dosières remettait ses titres en jeu. Mais le Champenois savait qu’en évoluant dans le groupe le plus concurrentiel du championnat, il allait devoir faire face à une forte opposition : « C’est toujours plaisant d’évoluer dans un groupe où il y a de la concurrence. Je savais qu’avec l’arrivée de Seb (Lemaire), compte tenu de ce qu’il avait démontré en groupe N, nous allions avoir un adversaire de taille. Alain (Perraud) repartait, Jean-Pierre (Pope) passait à la Supercopa, Sarah (Bernard-Louvet) qui a toujours été performante faisait son retour, Jennifer (La Monica) avait démontré en fin de saison dernière qu’elle pouvait se battre pour la victoire, et tous les autres qui animent le groupe, je savais que ça n’allait pas être de tout repos. »
Vainqueur sur les ''gros morceaux'' du championnat
Le challenge se présentait donc compliqué pour Francis Dosières qui reste, malgré les années, un des pilotes les plus redoutés par ses adversaires. Il allait une nouvelle fois démontrer sa vélocité en s’imposant durant la saison sur trois ''gros morceaux'' du championnat : Le Col-Saint Pierre, le Mont-Dore et Turckheim.
Mais à l’heure de débuter la saison à Bagnols-Sabran, le Champenois n’était pas dans les meilleures dispositions : « Nous n’étions pas vraiment prêts. Le set-up de la voiture n’était pas optimisé et je n’étais pas en grande forme parce que nous avions eu une panne sur le camion lors du trajet pour nous rendre à Sabran, ce qui nous a valu de rester bloqués quatre heures. J’étais donc fatigué et j’avoue ne pas avoir livré une prestation extraordinaire », reconnait-il. Le combat était toutefois lancé et Francis accrochait la quatrième place du groupe derrière les Supercopa de Jérémy Debels, Sébastien Lemaire et Alain Perraud.
Deuxième du groupe à trois dixièmes de Jérémy Debels à l’issue des essais du Col Saint-Pierre, Francis savait qu’il pouvait être dans le match. Il le confirmera par la suite en signant sa première victoire de la saison et en plaçant sa Supercopa à la cinquième place du Production : « Sur la première montée du dimanche, malgré quelques petits soucis de boîte de vitesses, je m’approche du record que je détiens sur le Saint-Pierre depuis 2019. J’étais super content, super bien sur un tracé que j’adore. J’avoue que cette victoire de groupe me met en confiance pour la suite de la saison. »
Francis Dosières s’attendait à voir Sébastien Lemaire jouait les premiers rôles, le pilote Audois le confirmait en sortant vainqueur de la confrontation à Abreschviller où il devance Francis de cinq dixièmes : « Dès la première montée d’essais sur une route mi-sèche, mi-humide, un terrain que j’affectionne, je devance mes adversaires de près de trois secondes. C’est enthousiasmant. Par la suite nous avons eu la pluie et sur la deuxième montée de course Seb signe le meilleur chrono du Production, moi le deuxième à seulement deux dixièmes. On sera à nouveau en bataille sur la troisième montée, et sur la dernière je fais le choix de partir en slick. C’était une erreur et j’ai fait un demi tête-à-queue. Sur un court tracé comme celui d’Abreschviller la moindre faute ne se rattrape pas, je savais alors que le victoire était perdue. Mais on s’est bien bagarré et ça reste un très bon souvenir », confie Francis qui sur l’épreuve Lorraine a signé un de ses derniers succès sur le Championnat en imposant une Mégane Trophy.
C’est dans la douleur que Francis Dosières abordait la campagne de l’Ouest. Quelques jours avant de se rendre sur les Teurses de Thèreval, il était victime d’une chute qui allait engendrer un énorme hématome sur une fesse : « Je ne pouvais pas m’asseoir, j’avais l’impression de me poser sur une boule de pétanque. Il m’était quasi impossible de m’installer dans une voiture de tourisme, donc dans une voiture de course ça me paraissait plus qu’improbable. » Le Champenois faisait malgré tout le déplacement en Normandie en espérant que le jour de la course il serait en capacité de rouler : « Mais le vendredi, lors des vérifs, en m’installant dans la voiture je me suis dit qu’il serait impossible d’être au départ le lendemain. » Un passage par la pharmacie lui permettait de disposer d’une pommade pour résorber l’hématome et d’antidouleurs pour atténuer les maux dont il souffrait. « J’ai mis une doudoune dans le siège et c’était tenable. Heureusement le tracé est court, je n’aurais certainement pas pu tenir sur une épreuve comme le Saint-Pierre. » Troisième derrière Sébastien Lemaire et Sarah Bernard-Louvet qui le devance de 142 millièmes, Francis se satisfait pleinement de ce résultat compte tenu des conditions.
C’est dans un bien meilleur état de forme que Francis Dosières retrouvait l’Anjou où se déroulait la Course de Côte de La Pommeraye. Deuxième à l’issue de la course angevine, il ne cache pas sa déception, non pas de ne pas parvenir à s’imposer, mais du fait de ne pas avoir réalisé des chronos à la hauteur de ses espérances : « Jusqu’alors, sur les épreuves précédentes, j’avais amélioré mes chronos de 2023. Et là je n’y suis pas parvenu. J’avais l’impression que je roulais bien mais le résultat ne me convient pas. »
La bagarre fut d’une rare intensité sur le Course de Côte de Saint Gouëno où une nouvelle fois Francis se retrouvait en confrontation avec Sébastien Lemaire : « Nous avons la chance de bénéficier de chronos intermédiaires sur cette épreuve, et j’ai pu voir que sur le début du tracé j’étais en déficit et que sur le haut du parcours je reprenais du temps à Seb. Nous étions proches, mais il me manquait quelques dixièmes. J’ai essayé de travailler sur les acquis, sans parvenir à gagner le temps qui me manquait sur le premier tronçon. Mais je garde un excellent souvenir de cette belle confrontation. C’était vraiment chaud. »
Ça sera également très chaud à Marchampt où les deux rivaux seront à l’arrivée séparés de trois dixièmes à l’avantage de Sébastien Lemaire : « C’est rageant parce que sur la dernière montée je signe le meilleur temps du groupe lors de ce week-end. Mais au cumul des deux meilleures montées, Seb est devant. Après, même si je signe le meilleur temps, j’avoue que j’espérais faire des chronos un poil plus rapides. »
A nouveau deuxième du groupe A à Vuillafans, Francis Dosières avoue avoir connu en Franche-Comté sa plus grosse déception de la saison : « En 2023 j’avais signé des chronos qui n’étaient pas excellents, et cette année je refais les mêmes temps… Il est clair que je n’aime pas les épingles, mais ça n’explique pas tout. Je ne suis jamais parvenu à trouver la solution, c’est hyper décevant. »
Le duel habituel se transformait en trio à l’occasion de la Course de Côte de Dunières où Francis concédait cinq petits dixièmes à Sébastien Lemaire et un dérisoire dixième à Jean-Pierre Pope : « Même si ce n’est pas une course que j’affectionne particulièrement j’étais dans le coup », analyse Francis qui au départ de la dernière montée pointait en tête du groupe A, trois dixièmes devant le duo composé de Sébastien Lemaire et Jean-Pierre Pope. « Je voyais que je commençais à stagner et je craignais de me faire devancer sur la dernière. C’est ce qui est arrivé, je perds deux places sur cette ultime confrontation. C’est bien évidemment décevant, mais c’est la course ! »
Septième du Production, Francis Dosières sortait vainqueur de la confrontation dans le groupe A sur le Mont-Dore : « J’ai été aidé par la casse du turbo de Seb (Lemaire) », reconnait-il en toute honnêteté. « Avec lui dans la course ça se serait peut-être passé autrement. Mais qu’on le veuille ou non il n’y a que le résultat qui compte et ce succès a fait plaisir à toute l’équipe. Je suis entouré de gens qui me supportent et s’investissent, une victoire sur le Mont-Dore c’est toujours une très belle satisfaction. »
Même si les conditions météorologiques rencontrées à Chamrousse rendaient les débats compliqués, Francis Dosières estime avoir passé un week-end sans encombre sur la manche iséroise : « Là j’étais nettement plus vite qu’en 2023 et je pensais que sur cette épreuve j’allais être devant. Mais Seb a su aller encore plus vite. Mais je suis très content non seulement de la bagarre avec Seb, toujours dans une excellente ambiance, mais également des chronos que j’ai pu réaliser. »
Comme le Col Saint-Pierre et le Mont-Dore, Turckheim compte parmi les épreuves les plus redoutées de la saison ne serait-ce que par la longueur de leurs tracés. Et comme dans les Cévennes ou dans le Massif du Sancy, c’est Francis Dosières qui allait remporter le groupe A sur l’épreuve alsacienne : « C’est toujours plaisant de signer un succès, mais les chronos ne sont pas au rendez-vous », analyse le Champenois. « Je me souviens qu’en 2020 j’avais réalisé un super chrono qui n’a depuis lors jamais été approché. Après, je suis conscient que les chronos sont en retrait dans toutes les catégories parce que la première partie du parcours est vraiment dégradée. Ça n’aide évidemment pas dans les parties rapides. » La victoire de Francis fut acquise aux forceps avec plusieurs déboires qui venaient émailler son week-end : « Sur la première montée de course, une succession d’interruptions m’oblige à monter trois fois, et sur une autre montée j’ai connu une panne et la voiture s’est mise en sécurité. Ça me semblait mal engagé et je ne suis pas mécontent que ça se termine bien. »
En progression tout au long de la saison, Jennifer La Monica connaissait la consécration à Limonest où elle remportait le groupe A en devançant Francis Dosières de cinq dixièmes : « J’avoue que je n’ai jamais aimé ce tracé sur lequel je n’ai jamais été performant. Samedi j’ai malgré tout signé de bons chronos qui m’ont surpris. Mais durant la journée de dimanche j’ai plafonné. Sur un tracé aussi sinueux, avec une traction, disposer de gommes neuves est incontestablement un avantage et je n’ai pas voulu chausser de pneus neufs. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. »
Sixième du Production, deuxième de l’Open A/5
Francis Dosières prend un abonnement à la sixième place du championnat. Comme à l’issue des saisons 2022 et 2023, c’est au sixième rang que l’on retrouve le Champenois qui termine deuxième du Challenge Open A/5 en ayant rejoint l’arrivée des treize manches de la saison : « Le bilan est positif mais si j’avoue être un peu déçu de ne pas avoir remporté plus de courses. Mais j’ai gagné les trois plus belles – le Col Saint-Pierre, le Mont-Dore et Turckheim – ce qui est une belle satisfaction. Pour le reste, il y a des épreuves où je suis passé très près, et il y a des choses que je suis en train d’analyser pour améliorer les performances en 2025. »
Francis Dosières est reconnaissant du travail réalisé par les membres de son équipe, et c’est bien évidemment vers eux que vont ses premiers remerciements : « Un grand merci à Jeannot (Natter) mon fidèle mécano, à mon frère Marc, Evan le jeune mécanicien qui travaille chez moi, ma fille Juliette, mon épouse Claudine, Anne-Marie et Régis (Court) ainsi qu'à Jean-Lou et Marina. Merci à mes partenaires, Yacco, Michelin, Bafti Nerguti et la société MEP (Manosque Electricité Plomberie), Christian Desanti de la Société Afli, Eric Mosimann de la Concession Seat Audi VAG Skoda Troyes du Groupe Jeannin Automobile ainsi que mon préparateur Digi Racing à Haguenau. Je veux profiter de l’occasion pour saluer mes adversaires du groupe A avec qui nous avons fait une super saison dans une excellente ambiance. »
Au sein de l’équipe de Francis Dosières évoluait cette saison Yann Durieux qui au volant de son Alpine A110 remporte le Trophée FFSA du groupe GT Sport : « C’est un pilote que j’ai appris à connaitre cette année », précise Francis. « Un garçon aussi sympathique que performant. J’ai pu lui donner des conseils et j’avoue tirer une réelle satisfaction d’avoir apporter ma contribution à la réussite d’un garçon aussi méritant. »
Les années n’altèrent en rien la motivation de Francis Dosières qui en 2025 lancera une nouvelle fois sa Supercopa MK3 sur le championnat pour un programme intégrant les treize manches : « Le groupe A est certainement le plus concurrentiel du championnat, et les infos qui circulent durant l’intersaison laissent entendre qu’il va encore s’étoffer en 2025. C’est une excellente chose, mais cela m’oblige à travailler, notamment sur moi, pour être à nouveau dans le coup l’an prochain », confie Francis qui reste une référence dans le milieu de la course de côte. De nombreux pilotes ne cachent pas leur satisfaction lorsqu’ils parviennent à rivaliser avec le plus titré des Montagnards en activité. De son côté, Francis Dosières peut tirer une légitime fierté, à 70 ans passé, d’être toujours aussi compétitif et en mesure de jouer les premiers rôles. Même s’il peut toujours se battre pour la victoire, Francis est conscient que l’essentiel de sa carrière est derrière lui et que pour le bien du championnat il faut que la relève soit assurée. Bienveillant avec la jeune génération, il ne manque jamais d’aider et de dispenser des conseils à ceux qui demain viendront à sa suite inscrire leurs noms au palmarès des différents groupes.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Francis Dosières.