Second titre en Open E2-SC/1

Habitué de figurer dans le top 10 du Championnat de France de la Montagne lorsqu’il évoluait en Production, Antoine Uny réalise les mêmes prouesses en Sport. Au volant de sa Nova-Proto NP-03, il accroche la septième place du championnat et un nouveau succès sur le Challenge Open E2-SC/1.

Antoine Uny était tout gamin lorsqu’il accompagnait Christophe, son père, qui assurait sur les courses de côte l’assistance de son ami Jean-François Ganevat. Rapidement l’envie de s’essayer derrière le volant se fera ressentir, et c’est avec une Citroën Saxo VTS accidentée et remontée avec l’aide de son père qu’Antoine s’alignait sur ses premières courses de côte. Une première saison durant laquelle le jeune Jurassien participera à neuf épreuves pour se hisser à neuf reprises sur le podium de la classe N/2.

L’accumulation de bons résultats obtenus par Antoine Uny incitait Jean-François Ganevat a lui prêter sa BMW M3 pour que le jeune espoir puisse faire étalage de son indéniable talent. Là encore les succès ne se feront pas attendre, et en 2016 Antoine signait onze victoires de groupe en onze participations, pour accrocher le titre sur le Comité Bourgogne Franche Comté. En 2017 il s’engageait sur le Championnat de France de la Montagne et remportait le Trophée FFSA du groupe N et le Challenge Open N/4 en se classant huitième du championnat. L’année suivante c’est au volant d’une Seat Léon Supercopa MK2 qu’il finissait la saison au sixième rang avant de remporter en 2019 le Trophée FFSA du groupe A et de rentrer dans le top 5 du championnat. Une position qu’il conservera l’année suivante avant de se tourner vers le Championnat Sport.

Un championnat qu’Antoine Uny abordait au volant d’une Formule Renault avec laquelle il bouclait sa saison d’apprentissage à la cinquième place du Challenge Open DE/7. Deuxième de ce même challenge en 2022, Antoine décidait alors de franchir une nouvelle étape en troquant la Formule Renault contre une Nova-Proto NP-03. A son volant, le Jurassien remportait en 2023 le Challenge Open E2-SC/1 qu’il remettait en jeu cette année.

Au sommet de la classe E2-SC/1
Mais avant tout Antoine Uny avait pour objectif de poursuivre sa progression avec son proto : « Lors de la saison 2023 je n’ai eu l’occasion que de prendre part à six courses avec la Nova-Proto NP-03. N’ayant pas une énorme expérience des ''voitures ouvertes'' puisque lors de mes deux saisons en Formule Renault là encore mes participations étaient limitées, j’avais à cœur de progresser et de prendre la mesure de la Nova-Proto. Il n’y a pas photo, lorsque l’on fait une épreuve pour la seconde fois avec une voiture de ce type, on sent vraiment la différence », analyse Antoine.

Une chose est sûre, Antoine n’a jamais regretté son choix de délaisser le Championnat Production pour venir s’exprimer au sein du Championnat Sport : « J’avais déjà pris énormément de plaisir avec la Formule Renault, mais là je dispose de la voiture de course par excellence. La Nova-Proto NP-03 est légère, elle bénéficie d’énormément d’aérodynamique, elle est rivée à la route et le moteur de moto qui prend près de 15.000 tours offre de magnifiques sensations… Tout est réuni pour prendre un plaisir de fou. »

Avant d’entamer sa saison 2024, Antoine Uny, en collaboration avec Nova-Proto, offrait des améliorations à sa voiture : « Nous avons révisé le moteur dans sa globalité, apporté des petites améliorations notamment pour accroitre la fiabilité et nous avons gagné un peu de poids sur certains éléments. Rien d’énorme, mais plein de petits trucs qui apportent un plus non négligeable », confie Antoine.

Vainqueur du Challenge Open E2-SC/1 en 2023, Antoine avait pour objectif de conserver son titre mais avant tout de se mesurer aux meilleurs pilotes de la catégorie : « On débute toujours la saison avec l’envie de signer de nouveaux records dans sa classe ou dans son groupe, d’améliorer ses chronos et évidemment d’être plus rapide que les autres pilotes qui disposent de voitures similaires. »

En constante progression
Les semaines passent vite durant l’intersaison et Antoine Uny n’avait pas le temps de mener des essais avant de s’élancer sur le Championnat de France de la Montagne. Le coup d’envoi aura lieu pour lui sur le Col Saint-Pierre, mais l’épreuve cévenole n’allait pas lui offrir les résultats espérés : « J’ai fait deux montées d’essais avant de casser le moteur. J’avoue que moralement c’est compliqué de se retrouver dans cette situation lorsque tu débutes la saison. Le Col Saint-Pierre, avec une Nova-Proto NP-03, c’est juste magique et la magie n’a pas opéré. C’est hyper frustrant mais on savait dès lors qu’il allait falloir tout mettre en œuvre pour être présents le plus tôt possible. »

Les épreuves d’Abreschviller et de La Pommeraye étaient ensuite inscrites au calendrier d’Antoine Uny qui ne pourra malheureusement pas honorer sa participation ni en Lorraine ni en Anjou. C’est donc à Saint Gouëno que l’on retrouvait le Jurassien qui allait connaitre un début de week-end compliqué : « Sur la première montée d’essais l’embrayage patinait et je termine au ralenti. Je n’ai pas pu participer ensuite à la seconde montée d’essais », rappelle Antoine. « Heureusement nous avons pu réparer grâce à l’aide de Fabien Bourgeon et de Maxime Dojat que je remercie chaleureusement. » Le Jurassien, qui n’avait jamais eu l’occasion d’évoluer sur le tracé de Saint Gouëno au volant de sa Nova-Proto, se voyait pénalisé par le retard pris aux essais : « Il n’était pas évident de me remettre dans le rythme sur un parcours qui n’est pas facile. Mais au final ça se passe plutôt bien », ajoute Antoine qui termine cinquième au scratch et deuxième de groupe derrière Marc Pernot : « C’est un bon résultat, mais je pouvais prétendre être devant certains pilotes qui me précédent. C’est le seul bémol car pour le reste c’est une bonne mise en jambe après avoir loupé le Saint Pierre. »

En terminant quatrième à Marchampt, Antoine Uny pouvait difficilement prétendre à mieux. A l’arrivée il est devancé par les Proto E2-SC/3 de Marc Pernot, Cédric Lansard et Maxime Dojat : « Je suis conscient que c’était une belle performance. J’avais déjà roulé à Marchampt l’an dernier avec la Nova-Proto, j’avais donc mes repères et j’ai réellement pu exploiter la voiture comme je le voulais. Sur ce genre de tracé je suis vraiment très bien », reconnait Antoine qui signe comme à Saint Gouëno une victoire de classe dans le Beaujolais.

Pour Antoine Uny, Vuillafans c’est un peu la course à la maison, sur un des tracés du championnat qu’il connait le mieux. Mais sur l’épreuve Franc-Comtoise, il se retrouvait en confrontation directe avec un enfant du pays, Etienne Pernot, qui dispose lui aussi d’une Nova-Proto NP-03 : « C’est l’épreuve que j’aime le plus et ce n’est pas évident de devoir céder face à Etienne », avoue Antoine qui termine à une seconde trois de son adversaire : « Je pensais que l’écart serait plus faible, notamment parce qu’Etienne faisait là sa première course avec la voiture. Mais il connait par cœur, c’est un rapide et je dois m’incliner. Mais je sais pouvoir mieux faire sur cette épreuve », estime Antoine qui se classe sixième au scratch.

Antoine Uny sait ne pas disposer du moteur le plus performant de sa classe. Malgré tout il veut se battre avec ses armes et déploie tout son talent pour jouer les premiers rôles. A Dunières, à nouveau en confrontation avec Etienne Pernot, il devance son adversaire de 195 millièmes au cumul des deux meilleures montées : « C’est ma plus belle victoire de la saison », avoue Antoine qui n’oublie pas qu’à Dunières, en plus d’Etienne Pernot, il devait faire face à Yves Tholy, Nicolas Dumond (qui évolue à domicile) et Axel Petit : « De sérieux clients qu’il a fallu aller chercher, et je suis très content du résultat… J’étais bien dès les essais, et sur les montées de courses nous nous échangions le leadership avant que je ne signe une grosse dernière montée, en me lâchant et en me libérant de toute pression. Ça a payé ! »

Au Mont-Dore, le cumul des deux meilleures montées représente dix kilomètres course. Et sur un tracé aussi long, ce n’est que pour huit dixièmes qu’Antoine Uny devait s’incliner derrière Etienne Pernot : « C’est une course que j’adore, mais sur laquelle je pense manquer encore un peu d’expérience. A mon sens il y a des portions sur lesquelles j’aurais pu aller un peu plus vite. Mais c’est une course compliquée, sur laquelle il n’est absolument pas évident de conserver le rythme du départ à l’arrivée, je sais ne pas avoir fait de montée parfaite et finalement je suis content du résultat. »

Depuis Saint Gouëno, son premier résultat de la saison, Antoine Uny est toujours rentré dans le top 10. Ce sera une nouvelle fois le cas à Chamrousse où on retrouvait sa Nova-Proto au sixième rang, première de la classe E2-SC/1 : « C’est un tracé sur lequel j’ai toujours bien performé. Je réalise un bon chrono le samedi soir sur la première montée de course et dimanche matin, sur un tracé humide, je signe à nouveau un bon chrono ce qui me permet de sceller la victoire » analyse le Jurassien. « J’avoue que c’était intéressant de devoir rouler sous la pluie sur une montée qui devait compter pour le classement final, et que l’on ne pouvait pas aborder avec trop de prudence. »

Une nouvelle victoire de classe attendait Antoine Uny à Turckheim où il estime avoir connu un excellent week-end : « J’étais à l’aise sur ce tracé, j’ai pu mettre du rythme et ça augurait une belle bagarre. C’est dommage qu’Etienne (Pernot) ait dû abandonner dès les essais. J’étais pu rouler libéré et me faire réellement plaisir. » La saison d’Antoine Uny se concluait par une dernière victoire de classe à Limonest où il plaçait sa Nova-Proto NP-03 à la sixième place du scratch : « Cela fait dix ans que je roule et c’est la seule course que j’ai toujours fait depuis dix ans », rappelle-t-il. « J’aime bien et j’y suis à mon aise. Il me semble que je détiens encore les records du groupe N, du groupe A, de la Formule Renault et à présent de la classe E2-SC/1. »

Vainqueur de l’Open E2-SC/1, septième du Championnat
Comme l’an dernier, Antoine Uny remporte le Challenge Open E2-SC/1, et comme il avait l’habitude de le faire à l’époque où il évoluait sur le Championnat Production, il se classe dans le top 10 en accrochant la septième place du Championnat Sport : « Cette septième place est une belle satisfaction, même si j’ai le regret d’avoir loupé trois épreuves en début de saison, parce que je pense que j’aurais pu mieux figurer encore. Contrairement à Dimitri (Pereira) je n’engrange pas des points en tant que vainqueur de groupe, il était donc difficile de viser le podium du championnat, mais une place dans le top 5 était envisageable. C’est le seul petit regret parce que pour le reste c’est une très belle saison, avec une auto fabuleuse. »

Après dix ans de compétition, Antoine Uny peut faire un bilan sa carrière sportive. Le Jurassien sait d’où il vient et il est totalement conscient du chemin parcouru : « Il y a dix ans avec mon père nous avons fait le pari d’engager une petite Saxo sur les épreuves régionales, sans imaginer une seconde parvenir un jour à me battre dans le top cinq sur les manches du Championnat de France de la Montagne. J’ai d’ailleurs une pensée pour Jean-François Ganevat qui m’a donné un sacré coup de pouce à mes débuts et qui est toujours là à mes côtés. »

Jean-François Ganevat figure en bonne place sur la liste des personnes qu’Antoine Uny tient à remercier : « Je veux dire un immense merci à ma famille et particulièrement mon père, ma mère et ma copine. Immense merci également à Jean-François et à tous mes amis qui suivent les courses de près ou de loin ainsi qu’à mes partenaires : Unimeca, Décolletage Morel, Aérogommage SEDA, Gauthier Charpente, JLC Distribution, Ferrier Tôlerie Fine, Garage Vallet Automobiles, AXA Charlotte et Thibault Clermidy, Groupe Bouiller, Jura Hydraulique, Evatech, SRV Boucherie Pâtisserie, SARL Debrand, CTMB, Facilacom, Garage Uny, Nova-Proto, Emap. »

La Nova-Proto NP-03 avec laquelle Antoine Uny a réalisé des prouesses est à la vente. Après deux saisons passées à son volant le Jurassien aimerait bien gravir un nouvel échelon : « Ça me semble la suite logique à ma progression », confie Antoine qui se voit confronté à deux options : « La première consisterait à faire une pause de quelques saisons afin de réunir suffisamment de budget pour pouvoir passer un cran supérieur. La seconde c’est d’étudier ce que l’on peut me proposer, et voir si je parviens à vendre la Nova-Proto NP-03, ce que je devrais ajouter pour disposer d’une auto plus performante. Mais il n’a jamais été question de me mettre dans le rouge pour rejoindre l’élite. Je suis et reste un pur amateur », rappelle Antoine. « Nous verrons bien de quoi seront faits les mois à venir. » Espérons que la dynamique dans laquelle est actuellement Antoine ne s’arrêtera pas et que le Jurassien soit très bientôt derrière le volant d’une auto capable de jouer les premiers rôles.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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