Le Lorrain reviendra sur le CFM

Après avoir connu le succès sur deux roues, Cédric Guerlot a décidé de disputer en 2023 sa toute première course au volant d’une voiture. Il ne délaissait pas pour autant les moteurs de motos, puisque c’est au volant d’un Proto BRC engagé en CM qu’il disputait sa toute première saison sur le Championnat de France de la Montagne.

Rien ne prédestinait Cédric Guerlot à devenir un acteur des sports mécaniques. Charcutier et fromager à Allondrelle-la-Malmaison en Meurthe-et-Moselle, il coulait des jours tranquilles dans cette paisible cité lorraine. Une cité dans laquelle est installé un autre animateur du Championnat de France de la Montagne, le jeune Belge Antonin Saintmard. Et c’est la famille Saintmard qui sera à l’origine de la venue de Cédric en course de côte : « J’ai eu l’occasion de côtoyer la famille Saintmard et je suis allé voir courir Gilles, le père, sur la Course de Côte de Grandcourt qui se déroule en Belgique, à six kilomètres de chez moi. J’avais déjà goûté à la compétition en moto, et comme j’aime les sports mécaniques depuis tout gamin, je me suis dit pourquoi pas l’auto. »

Car avant de s’essayer sur quatre roues, c’est en suivant un copain, Régis Zanella, détenteur d’un enviable palmarès en tant que motard, que Cédric Guerlot allait prendre part à ses premières courses sur deux roues : « J’ai d’abord roulé en loisir, et ça m’a rapidement plu. De ce fait j’ai voulu essayer de prendre part à des courses », explique Cédric. « Régis m’a appris les bases de la compétition en moto. Il avait eu l’occasion de rouler aux 24 Heures du Mans, au 24 Heures de Barcelone, de signer des victoires, autant dire qu’il avait une réelle expérience. »

Cédric décidait pour sa part d’évoluer au guidon de 1000 cm3 sur le WERC et ensuite en Ultimate Cup : « J’ai fait trois saisons en 2019, 2020 et 2021, ce qui m’a permis de débuter par un top 10, de monter ensuite sur un podium et de remporter une victoire. Mais durant cette courte carrière j’avoue avoir fait beaucoup de chutes, et de ce fait cela se ressent sur mes résultats », reconnait Cédric.

Le Lorrain aurait pu malgré tout poursuivre dans cette voie, si Antonin Saintmard ne l’avait pas convaincu de passer à la quatre roues : « Il m’a dit que ça serait sympa d’acheter une voiture et de venir le rejoindre sur le Championnat de France de la Montagne. J’ai joué le jeu. » Pour ses débuts, Cédric estimait qu’il serait raisonnable de poursuivre dans une certaine continuité en optant pour un moteur de moto. « Ce qui m’a motivé à me porter acquéreur d’un Proto BRC. »

Découverte de la compétition auto et du BRC
C’est avec une totale méconnaissance de sa voiture, l’obligation de devoir assumer une totale découverte des épreuves du championnat et de ce qu’est réellement la course de côte, de Cédric Guerlot abordait la saison 2023, sa toute première derrière un volant.

Après avoir fait l’acquisition de son BRC, Cédric effectuait deux petites séances d’essais sur le circuit de Chambley, histoire de découvrir l’environnement de sa voiture : « J’avais roulé en circuit lors de Track Days avec des voitures de série, mais là je découvrais ce qu’était une auto de course. Dès les premiers tours de roues j’ai trouvé ça plutôt cool, ça m’a vraiment accroché. » En ne connaissant absolument rien à la course, en ne sachant pas à qui il serait confronté dans le cadre du Challenge Open CM, Cédric ne pouvait pas se fixer d’objectif : « Je voulais découvrir et me faire plaisir. L’important pour moi était surtout de m’amuser, même si je me connais suffisamment pour savoir qu’une fois que je serai au départ des épreuves, j’essaierai de me dépasser », confie le Lorrain.

Pour ses débuts Cédric Guerlot traversait la France puisqu’il quittait sa Meurthe-et-Moselle natale pour se rendre à Bagnols-sur-Cèze. Sa toute première course en auto avait pour cadre le tracé complexe de la Course de Côte de Bagnols-Sabran : « J’ai reconnu en moto, mais ça n’a pas plu à des gens qui estimaient que je roulais trop vite, ce qui à mon sens n’était pas le cas. De ce fait j’ai limité mes reconnaissances et ce n’était pas évident sur les premières montées. Mais au fil des ascensions j’ai progressé et je me suis réellement fait plaisir. »

Dans la foulée, Cédric Guerlot enchainait avec une première participation au Col Saint-Pierre : « J’ai adoré ! C’est fabuleux et là j’avais le sentiment de faire partie d’un univers exceptionnel. Le tracé est magnifique, même si j’étais surpris des difficultés que peut proposer cette discipline qu’est la course de côte. Mais cette participation m’a permis d’apprendre beaucoup de choses et de me sentir intégré au sein du championnat où une semaine avant je ne connaissais personne si ce n’est Antonin (Saintmard). »

La veille d’Abreschviller, Cédric Guerlot avait la mauvaise idée de jouer au football avec son fils et des copains. Une séance de loisir qui se terminera par une entorse au genou : « Ça rendait mon approche de la course très difficile parce que j’avais d’énormes difficultés pour changer de vitesses. Mais sinon j’ai bien aimé ce court tracé, même si là j’ai pris conscience qu’avec mon BRC il m’était impossible de suivre le rythme des TracKing et des Speed Car. »

Afin d’aborder la Course de Côte de La Pommeraye dans de bonnes conditions, Cédric Guerlot prenait le temps de faire des reconnaissances studieuses en compagnie d’Antonin Saintmard : « Lors de la course, je me suis rendu compte que ma voiture manquait cruellement de compétitivité. Même en changeant de réglages, je ne parvenais pas à aller plus vite parce que le châssis n’allait pas du tout. Cela ne m’a pas empêché de prendre du plaisir, même si ma voiture partait dans tous les sens. Mais je suis très loin du compte en ce qui concerne les chronos. »

Cédric Guerlot sera de la partie à Saint Gouëno, mais sa participation à l’épreuve bretonne se conclura prématurément après une violente sortie de route : « Sur la montée sur laquelle je suis sorti j’avais certainement pris mon meilleur départ, la caméra embarquée le confirme. Mais à un moment j’ai pris le soleil en pleine face, et alors que j’avais le sentiment d’être en trajectoire dans la ligne droite, je me suis dirigé vers le fossé. J’ai freiné à un mètre du fossé, mais il était trop tard. » Le choc sera violent et réveillera une ancienne blessure à la clavicule. Quant au proto, il était passablement détruit : « Je savais que ma saison avec le BRC s’arrêtait là, mais c’est de ma faute et j’assume. »

A pied, c’est grâce à Dominique Gozzi, un copain de Cédric, que le Lorrain pourra malgré tout être présent à Vuillafans. « Pour l’occasion il m’a prêté une Renault Campus. Cela m’a permis de découvrir le maniement d’une monoplace et un fabuleux tracé. Après, la voiture n’est pas un foudre de guerre et par moment à la sortie des épingles je trouvais le temps long. J’en ai profité pour faire signe aux spectateurs, » sourit Cédric. « Mais ce fut une belle expérience qui devrait m’inciter à revenir un jour en monoplace, même si j’avais le sentiment d’être un peu claustrophobe dans un environnement aussi étroit que le cockpit d’une Renault Campus. »

Retour prévu en 2025
Vuillafans sera pour Cédric Guerlot sa dernière course de la saison 2023. Une saison assez courte mais qui lui laissera d’excellents souvenirs : « Je ne garde que de fabuleux souvenirs de cette saison. J’ai vécu de grands moments, et même mon crash me laisse le sentiment d’avoir acquis un peu plus d’expérience », considère Cédric. « Et puis j’ai fait de très belles rencontres, tissé des liens avec de nouveaux amis qui m’ont super bien accueilli et avec qui je reste en contact. J’ai vraiment adoré l’état d’esprit. »

En guise de remerciement, Cédric Guerlot veut rendre un vibrant hommage à un partenaire récemment disparu : « Un grand merci à Joël Donnard qui gérait l’entreprise J.D Toiture et qui est décédé au mois de novembre dernier. Merci également à Gilles et Antonin Saintmard pour leurs soutiens, à Régis Zanella de la société HMR, aux Fruits et Légumes Barboni. Je n’oublie pas ma famille, mes proches et tous ceux qui m’ont accompagné ainsi que tous les copains de la classe CM. »

Une évolution au sein de son entreprise risque de laisser peu de temps à Cédric Guerlot qui avait l’intention de repartir sur le championnat en 2024 : « Mais je pense que ça ne pourra pas se faire, priorité étant donné à ma société. Pour l’instant rien n’est arrêté d’autant que je risque de repartir en moto, et donc je sais que je ne pourrai pas être sur tous les fronts », analyse le Lorrain. « Mais il est clair que je reviendrai très prochainement sur le championnat, car si je ne suis pas au départ de la saison 2024, je serai certainement engagé en 2025 », conclut-il.

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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