William Poulet 3ème de l’Open CN/2

Animateur d’épreuves régionales depuis plus de 20 ans, William Poulet avait eu l’occasion de faire des apparitions remarquées sur le Championnat. En 2023 il s’engageait pour la première fois sur le CFM, et à l’issue d’une campagne durant laquelle il a fait preuve d’une belle régularité, il monte sur le podium du Challenge Open CN/2.

C’est dans un environnement familial propice à la découverte du sport automobile qu’a grandi William Poulet. Son oncle, André Annequin, actuel président de l’ASA Dauphinoise, fut pilote en son temps. Françoise, la maman de William, officie pour sa part en qualité de commissaire… Et lorsqu’André Annequin disputait rallyes et courses de côte, William ne manquait pas de venir assister en spectateur aux épreuves sur lesquelles son oncle défiait le chrono. « Si je roule aujourd’hui c’est la faute de ma mère », lâche dans un éclat de rire William Poulet en guise de préambule.

Boulanger de son état, William Poulet ne dispose pas d’énormément de temps libre pour assouvir sa passion. De ce fait, c’est sur les slaloms, discipline nécessitant peu de temps de présence, qu’il faisait ses débuts : « J’ai disputé ma première épreuve en 1996, au volant de ma voiture de tous les jours, une Golf GTI. Avec mon frère Nicolas nous nous engagions en ''loisir'', ce qui nous a permis de mettre les doigts dans l’engrenage pour nous impliquer par la suite de manière plus importante. »

Par la suite, c’est au volant d’une Renault 11 groupe A que l’on retrouvait les frères Poulet avant de se tourner vers un PRM Fun Boost : « Nous avons découvert le Fun Boost lors d’une démonstration sur le slalom de Villefontaine, et avec mon frère nous avons été séduits par cette voiture. En 1998 nous serons les premiers à en faire rouler une en France. »

La Boulangerie est un commerce qui ne connait pas de jours de repos. Mais au début des années 2000, William, devenu patron de sa propre entreprise, parvenait à se libérer du temps pour aborder les courses de côtes. Il faisait alors l’acquisition d’une Martini MK30 pour affronter des épreuves régionales : « J’avais alors comme seul objectif de m’amuser, de me sortir du boulot et de trouver une façon de me détendre. Le sport auto était pour moi un moyen idéal. »

Une Dallara 93 propulsée par un moteur de moto viendra par la suite remplacer la Martini MK30 avant qu’il ne porte son choix en 2014 sur une Norma M20F. En 2019, il troquait son Proto pour une Norma M20 FC avec laquelle Thomas Chavot avait remporté la Finale de la Coupe de France de la Montagne. William, qui avait pris l’habitude lors des années précédentes de s’aligner au départ de Bagnols-Sabran et du Col Saint-Pierre, étoffait alors son calendrier en ajoutant quelques manches du championnat. En 2021 on le retrouvait à Dunières, Marchampt, Turckheim et Limonest.

La saison 2022 débutait pour lui sur les deux épreuves gardoises du début de saison, Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre, et se poursuivra à Turckheim et à Limonest. Le Boulanger de Novalaise continuait de se partager entre épreuves régionales et apparitions sur les manches du Championnat de France de la Montagne. Mais en 2023 l’envie de disputer des courses plus longues et d’aborder des tracés bénéficiant d’une réelle renommée incitait William à s’engager sur le championnat : « L’ambiance sur le championnat est excellente, on s’y fait vite des amis, et cela permet de découvrir de belles épreuves. »

William Poulet roule avant tout pour le plaisir, et c’est dans cette optique qu’il abordait sa toute première saison sur le championnat : « Je voulais avant tout parvenir à régler la voiture qui nécessitait de réellement se pencher dessus. Ça ne sera qu’en fin de saison que nous parviendrons à optimiser les réglages » explique-t-il.

Régularité et belle progression
William, qui au mois d’avril fêtait ses 50 ans, se voyait alors offrir par ses amis un stage de pilotage auprès d’un pilote qui connait à la perfection l’approche des courses de côte, le quadruple Champion de France Geoffrey Schatz : « Il n’y a pas d’âge pour apprendre et j’avoue que ce que m’a fait découvrir Geoffrey m’a été réellement bénéfique et m’a permis de me rapprocher des meilleurs de ma classe. Il m’a permis d’avoir un suivi et c’est très appréciable. »

Pour débuter sa saison, William Poulet alignait sa Norma M20 FC 2 litres sur des épreuves qu’il avait déjà eu l’occasion d’aborder, les manches gardoises de Bagnols-Sabran et du Col Saint-Pierre. Mais sa connaissance du parcours à Sabran n’empêche pas William de ne pas être particulièrement à la fête : « Pour moi, Bagnols-Sabran ça a toujours été une catastrophe », avoue-t-il. « Je connais par cœur mais je n’arrive pas à me libérer sur un tracé étroit avec une auto pas réellement réglée pour affronter ce type d’épreuve. C’est une course difficile, mais je sais qu’il va falloir que je travaille parce que je veux parvenir à rouler correctement sur cette épreuve. Malgré tout même si ça m’énerve de ne pas parvenir à me libérer, j’en garde un excellent souvenir. »

Cinquième de la classe CN/2 à Sabran, c’est à la même cinquième place que l’on retrouvait William Poulet à l’issue du Col Saint-Pierre : « Là aussi c’est très compliqué… Jusqu’à mi-parcours je suis dans les temps de mes adversaires, mais sur le haut je suis totalement perdu. Ce tracé est magnifique, j’aime beaucoup, mais je n’y arrive toujours pas », reconnait-il. « Après j’adore l’ambiance qui règne dans le village de Saint-Jean-du-Gard, et j’avoue que c’est aussi pour ça que je fais le championnat, pour la convivialité et le partage. »

William Poulet, qui se partage toujours entre championnat et épreuve régionale, ira faire un tour du côté de la Course de Côte du Pin. L’occasion pour lui d’accrocher une sixième place au scratch et une victoire dans le groupe CN : « Ça a bien marché sur une épreuve que je découvrais et qui propose un tracé large et assez rapide. Ça convient parfaitement à la Norma et j’étais donc à mon aise. Je conseille aux pilotes d’aller faire un tour sur cette épreuve. »

C’est à Marchampt que William Poulet reprenait le train du championnat pour aller chercher en terre beaujolaise un podium de classe derrière Enzo Chiocci et Olivier Berreur : « J’avais eu l’occasion de rouler à Marchampt lors de la précédente édition, mais j’étais sorti de la route juste après le départ en tentant un freinage de dernière minute. J’avais bien endommagé l’avant de la voiture et j’avoue que je gardais un mauvais souvenir et que j’appréhendais un peu… J’aime beaucoup ce tracé, mais je ne disposais pas des bons rapports de boîte, et de ce fait il m’était impossible de me mettre en avant. Mais je suis pleinement satisfait de terminer sur le podium de la classe, même si, de l’avis de Geoffrey (Schatz), il me reste encore à faire pour être sur les bonnes trajectoires. »

Début juillet, William Poulet prenait part à la Course de Côte de Saint-Savin, organisée par l’ASA Dauphinoise. « Je suis impliqué dans l’organisation depuis que j’ai 16 ans, donc je connais très bien. Et pour la première fois cette année je monte sur le podium » commente William qui termine troisième au scratch et vainqueur du groupe CN. « C’est une belle satisfaction et un excellent souvenir d’un magnifique week-end. L’an dernier c’est mon frère qui était troisième et cette année je l’éjecte du podium. Je suis l’ainé, il faut tout de même me faire respecter », plaisante William.

Le retour de William Poulet sur le championnat se fera à Dunières qui sera pour lui un week-end qu’il n’hésite pas à qualifier de pourri : « Malgré les conseils de Geoffrey je ne suis jamais parvenu à me sortir de cette épreuve. Les essais du samedi se sont pourtant très bien passés, mais le dimanche sur chaque montée je ne suis jamais arrivé à mettre une roue devant l’autre… L’organisation est très bien, j’aime bien ce tracé mais je suis passé à côté. Une catastrophe ! »

A Chamrousse, autre course organisée par l’ASA Dauphinoise, William Poulet retrouvait un large tracé qui convient parfaitement à sa Norma. Et le pilote de Novalaise ne manquera pas de se mettre en avant en terminant deuxième de sa classe, derrière Simon Taponard : « J’étais leader à l’issue des deux premières montées avant que Simon ne me passe devant en signant un excellent chrono. C’est le jeu, et je suis bien évidemment content de mon week-end. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, c’est la première fois que je roulais à Chamrousse qui est pourtant à une demi-heure de chez moi. J’avais déjà eu l’occasion de venir en spectateur, mais jamais de m’aligner au départ. Donc pour une première c’est plutôt satisfaisant. »

On retrouvait par la suite William Poulet à Turckheim, sur une épreuve où il a pris l’habitude de s’engager durant ces dernières années : « C’est pour moi la course des vacances après la saison estivale. Mon épouse et ma mère sont présentes, c’est l’occasion de prendre une petite semaine de congés en famille », explique William. « J’apprécie autant le cadre que cette course où on retrouve des portions rapides, d’autres plus lentes et des secteurs techniques. Je ne suis pas parvenu à réaliser le chrono que je souhaitais, ne serait ce que parce que je n’avais pas de pneus neufs. Finalement dans ces conditions le résultat n’est pas si mauvais », estime William qui termine au sixième rang de la classe CN/2.

La saison de William Poulet se terminait par un podium de classe à Limonest où il plaçait sa Norma derrière celles de Fabrice Gallo et de Dimitri Pereira : « Là encore j’étais en perdition avec les pneus et je n’ai pas pu faire mieux alors qu’il y avait à mon sens une réelle marge de progression. Cela fait quatre ou cinq ans que nous venons à Limonest car c’est une épreuve où règne une très bonne ambiance. Et à partir du moment où l’ambiance est bonne, je suis bien dans ma tête et je roule plutôt bien. Et puis cette dernière épreuve donne l’occasion de fêter dignement la fin de saison. »

Troisième du Challenge Open CN/2
Pour cette première participation au championnat, William Poulet se classe au troisième rang du Challenge Open CN/2. De quoi être satisfait même s’il ne veut pas se contenter de cette position : « Il va falloir faire mieux l’année prochaine, mais malgré tout pour une première je suis assez content du résultat. Je garderai de très bons souvenirs de cette première participation », confie William qui a disputé cette campagne de France 2023 avec des pneus de 2021 récupérés auprès d’Olivier Berreur. « Mais l’ambiance, la convivialité, les bonnes relations tissées avec les autres pilotes font que je vais certainement étoffé mon calendrier en 2024 », confie celui qui cette année remporte le Challenge Pierre Vian, organisé par l’ASA Dauphinoise en hommage au regretté pilote de monoplace.

Avant d’évoquer la saison 2024, William Poulet tient à remercier ceux qui l’ont accompagné sur cette première campagne de France : « J’avoue que je n’ai pas de partenaires parce qu’avec mon boulot je ne peux pas me permettre de solliciter des sponsors. Pour être clair, il peut m’arriver pour des raisons professionnelles de déclarer forfait pour une course, et je ne veux surtout pas ne pas honorer un engagement auprès d’un partenaire à qui j’aurais confirmé un calendrier. Je tiens à remercier Geoffrey Schatz pour son aide qui m’aura permis de bien progresser, mes mécaniciens Flavien, Stevens, Jacques et Catherine pour l’intendance, et Maud mon épouse qui a la patience de me supporter », sourit William.

On retrouvera donc la Norma M20 FC de William Poulet sur le championnat en 2024 : « Et normalement je ne serai pas seul puisque mon frère Nicolas à l’intention de me rejoindre avec son Osella 3 litres. Pour l’heure ma voiture bénéficie d’une grosse révision dans les ateliers de Stéphane Krafft. J’ai l’intention de rouler aux côtés de Stéphane qui est toujours de bons conseils. » Au côté de Stéphane mais pas sous la structure du Krafft Racing puisque les frères Poulet disposent de leur propre structure : « Notamment parce que je vais également proposer mon BRC à la location. D’ailleurs si des pilotes veulent tenter l’aventure au volant d’une auto idéale pour débuter, qu’ils n’hésitent pas à me contacter. Qu’ils sachent que j’ai toujours eu pour exigence de présenter des voitures propres, c’est pour moi important. Ma Norma comme le BRC sont des voitures impeccables », conclut William Poulet


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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