Après deux saisons passées au volant d’un BRC, Jean-Marc Tissot décidait pour cette campagne 2023 de s’installer dans l’habitacle d’un TracKing. Un changement de voiture réussi pour le Rhodanien qui se classe à la deuxième place du Challenge Open CM.
Avant de venir à l’automobile, c’est par le Quad que Jean-Marc Tissot découvrait la compétition. Au début des années 2010, il participait à des Baja dans le Sud de la France, des participations qui se soldaient par plusieurs podiums. Finalement, après avoir assisté en spectateur à de nombreux rallyes avec des copains, il faisait l’acquisition d’une BMW Z3M avec l’intention de se faire plaisir, mais sans penser à l’aligner sur une épreuve… Une première expérience sur la Course de Côte de Bettant allait changer la donne. Jean-Marc décidait alors d’engager sa BMW sur plusieurs courses, sans pour autant viser de résultat mais avec comme seule intention de se faire plaisir.
En 2017, Jean-Marc Tissot viendra enrichir les rangs du Championnat de France de la Montagne en engageant sa BMW Z3M dans le groupe GT de Série. Et s’il lui était impossible avec sa BMW de rivaliser face à la Porsche 997 GT2 de l’expérimenté Dominique Vuillaume, Jean-Marc terminait la saison à la deuxième place du Challenge Open GT de Série.
Face au manque de concurrence en GT de Série, Jean-Marc Tissot décidait à partir de 2018 de se tourner vers la classe GTTS/1. Au volant d’une Mitjet, il sera l’auteur d’une régulière progression. Troisième du Challenge Open en 2018, deuxième à l’issue de la saison 2019, il remportait ce Challenge Open GTTS/1 en 2020. Là encore, le chef d’entreprise rhodanien estimait avoir fait le tour de la question et décidait de délaisser le Championnat Production pour s’intéresser au Championnat Sport. S’il changeait de catégorie, Jean-Marc poursuivait avec un moteur de moto puisque c’est au sein de la classe CM qu’il animera la saison 2021. Un apprentissage avec un Proto BRC propulsé par un moteur Suzuki GSXR K20 neuf, ''entièrement stock''. Il poursuivra avec la même voiture pour une nouvelle campagne en 2022, continuant d’améliorer ses chronos sur les manches du championnat.
BMW, Mitjet, BRC, et à présent TracKing
Fin 2022, Jean-Marc Tissot, qui souhaitait poursuivre dans la classe CM, faisait l’acquisition d’un TracKing, mené auparavant par Simon Taponard : « Ce changement s’est opéré complétement par hasard », débute Jean-Marc. « Je n’avais absolument pas prévu d’acheter un TracKing, mais Simon vendait le sien et je savais que c’était une auto propre et performante, j’ai donc franchi le pas. » Avec un nouveau Proto CM affichant de meilleures performances, Jean-Marc avait comme principal objectif d’améliorer ses chrono.
Fin 2022, Jean-Marc Tissot alignait son TracKing sur la Course de Côte de Lodève et d’entrée de jeu terminait deuxième de la classe CM : « Jérôme (Jacquot) était là, donc je ne pouvais pas faire mieux que deuxième », confie Jean-Marc le sourire aux lèvres. « Mais pour une première avec le TracKing, j’étais content car j’ai compris que ce Proto était facile à prendre en mains. Au niveau puissance, il n’y avait pas de réelles différences avec le BRC, mais le châssis du TracKing semble plus proche de celui d’une monoplace. » Par la suite Jean-Marc Tissot alignera son TracKing sur le Cévennes Race Track : « Mais nous avons eu la pluie tout au long du week-end, il était donc difficile de se faire une idée du comportement de mon proto, d’autant que je suis parti en tête-à-queue dès le premier virage. »
Sûr de disposer d’une voiture fiable et performante, Jean-Marc Tissot décidait de conserver son TracKing dans la configuration dont il disposait lors de son achat : « Je me suis contenté de faire des essais lors de la journée de tests organisée par Nicolas Schatz sur le circuit du Bourbonnais », confie Jean-Marc.
Dans l’esprit de Jean-Marc Tissot, impossible d’aller chercher Jérôme Jacquot, pilote aussi talentueux qu’expérimenté. De ce fait, la meilleure place que pouvait viser le Rhodanien était de terminer la saison dans le sillage de son rival : « Je savais qu’il n’était pas question de battre Jérôme. Je voulais donc avant tout parfaire la connaissance de mon TracKing, et si possible améliorer l’ensemble des chronos que j’avais signés précédemment sur les épreuves. »
Une saison en fin tacticien
C’est sans pression que Jean-Marc Tissot abordait la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture de la saison : « C’est la première, et chaque année je prends part à cette épreuve en la considérant avant tout comme un rendez-vous de mise en jambe », confie-t-il. « Ce n’est jamais évident de signer de bons résultats sur ce tracé, donc je fais ma course, et cette fois encore je n’ai rien fait d’exceptionnel », reconnait-il humblement. « Mais je reste content d’un week-end que j’ai abordé sans disposer de pneus neufs ».
Cela faisait plusieurs années que Jean-Marc Tissot n’avait pas eu l’occasion de rouler sur le Col Saint-Pierre. L’épreuve étant l’une des plus difficile à assimiler, il n’ira pas tenter le diable : « Je n’avais jamais eu l’occasion d’affronter le tracé du Col Saint-Pierre au volant d’un Proto CM. Finalement je suis plutôt content des chronos que je réalise », commente Jean-Marc qui termine cinquième du CM, mais deuxième des pilotes inscrits sur le Challenge Open.
A Abreschviller, s’il positionne son TracKing au troisième rang de la classe, en terminant dans le sillage de ceux de Maxime Dojat et d’Anthony Darand, Jean-Marc pointe en tête des pilotes engagés dans la catégorie sur le championnat : « Je me souviens d’un magnifique combat, puisqu’avant la dernière montée Julien (Adoir) pointait à quelques dixièmes de moi. J’avoue que ça m’a bien réveillé et sur la dernière montée je fais vraiment un excellent chrono. Pour une fois j’étais bien motivé », lâche Jean-Marc goguenard.
A La Pommeraye, si Jérôme Jacquot impose son Speed Car en CM, Jean-Marc Tissot se retrouve une nouvelle fois deuxième pilote du Challenge Open : « Bizarrement je suis très bien sur le second partiel, où je suis aussi rapide que Jérôme, mais sur la première partie je perds du temps. Je sais où, donc il va falloir que je travaille là-dessus. »
A Saint Gouëno, Jean-Marc Tissot sortira vainqueur de la confrontation en CM. Mais le pilote du TracKing estime qu’il aurait pu réaliser de meilleurs chronos : « A mon sens j’ai un peu géré », avoue-t-il. « Chaque fois que Mylénia (Machado) progressait je me disais qu’il fallait que je fasse un peu mieux. Mais finalement je suis parvenu à conserver l’avantage. Après, j’ai eu un souci de pompe à essence en début de week-end et ensuite j’ai préféré gérer le résultat. »
Marchampt, pour Jean-Marc Tissot c’est la course à la maison, et c’est sur le podium de la classe CM que l’on retrouvait son TracKing à l’arrivée : « Là encore j’aurais pu faire mieux et me battre avec Julien (Adoir) qui avait opté pour des pneus neufs. Pour ma part j’ai décidé de ne pas en chausser, ça me coûte la petite différence. Mais je reste très satisfait du résultat et de mon week-end dans le Beaujolais. »
Jean-Marc Tissot poursuivait sa saison en affrontant le redouté tracé de la Course de Côte de Vuillafans – Echevannes : « Là encore c’est une belle satisfaction parce que j’améliore nettement les chronos que je réalisais avec le BRC. Mais je sais qu’il en manque toujours, et là encore je sais où je lâche du temps. Devant moi j’ai Jérôme (Jacquot) et Julien (Adoir) que je ne pouvais pas aller chercher sur cette épreuve, donc je suis pleinement satisfait. »
A Dunières, face à Jérôme Jacquot et Julien Adoir, Jean-Marc Tissot décidait sur la fin du meeting d’augmenter la cadence : « Mais finalement je ne suis pas arrivée en haut. Je suis parti en tête-à-queue et ça s’est terminé dans le rail. Rien de très grave fort heureusement. Disons que c’était mieux que lors de la précédente édition, mais j’avoue que là j’ai bien cerné que le TracKing tenait bien la route, mais que quand il décrochait ça pouvait être surprenant. »
Après avoir participé à la Course de Côte de Dunières, Jean-Marc Tissot allait s’offrir un petit intermède sur Course de Côte de Divajeu où il plaçait son TracKing à la deuxième place au scratch, juste derrière la Wolf GB 08 de Damien Benedetto : « Bien évidemment c’est aussi valorisant qu’enthousiasmant, même si je perds la tête de la course sur la dernière montée en voulant essayer de nouveaux pneus. Ça s’est mal passé puisque je n’ai pas rejoint l’arrivée. Je poursuivais avec ma période de sortie de route », plaisante Jean-Marc. « Je n’ai pas fait de mal, mais je me prive d’un succès scratch. »
A Chamrousse, c’est Julien Adoir qui imposait son TracKing dans la classe CM, et si Jean-Marc termine quatrième de la classe, il se positionne au deuxième rang des pilotes engagés sur le championnat : « Là encore Julien avait des pneus neufs, pour ma part j’avais décidé de les économiser parce que compte tenu de la chaleur je pensais que j’allais sacrément les entamer et que ce n’était pas utile. Il me devance d’une seconde, sur cinq kilomètres c’est dérisoire, les gommes ont fait la différence. »
A Turckheim, si Anthony Darand imposait son TracKing, Jean-Marc Tissot se voyait proposer un duel face au Speed Car de Mylénia Machado. La jeune femme parviendra à le devancer, mais Jean-Marc ne se formalise pas pour autant : « A ce moment là le Challenge Open était joué. Il aurait donc été déraisonnable de prendre des risques inutiles et de risquer d’endommager la voiture. J’ai donc roulé à ma main sans une énorme motivation, avec une auto qui a souffert de la chaleur et d’un début d’incendie. Le week-end était suffisamment compliqué sans qu’en plus j’aille tenter le diable. »
Assuré de terminer à la deuxième place du Challenge Open CM derrière Jérôme Jacquot, c’est en dilettante que Jean-Marc Tissot abordait la Course de Côte de Limonest par laquelle se concluait la saison : « Un peu trop décontracté même, parce qu’au départ je voulais faire beaucoup mieux puisque je suis loin des chronos que j’avais pu signer auparavant avec le BRC sur ce tracé », analyse Jean-Marc. « En plus de cela j’ai opté pour une très mauvaise stratégie. J’avais de pneus arrière en bon état, des pneus avant nettement plus usagés et ce n’est pas idéal sur un tracé comme Limonest de ne pas avoir de train avant sur la partie du bas. Et même si sur le haut du parcours j’étais plutôt bien, au premier partiel je perdais énormément de temps. »
Deuxième du Challenge Open CM
A la lecture de la liste des engagés sur le Championnat de France dans la classe CM, Jean-Marc Tissot savait qu’il lui serait difficile de prétendre au titre face à un Jérôme Jacquot expérimenté et qui à la réputation d’être un pilote très rapide. Le Rhodanien visait donc au mieux la deuxième place : « Je ne peux être que très content du résultat. Je suis à l’arrivée de chacune des épreuves, je termine deuxième du Challenge Open, j’améliore les chronos signés avec le BRC à plusieurs reprises. Pour une saison de découverte du TracKing c’est pour moi très satisfaisant. »
Une belle satisfaction partagée avec ses soutiens que Jean-Marc remercie chaleureusement : « Un immense merci à Mhac Technologies distributeur du logiciel Esprit et à son Président Patrick Gaspard, à l’entreprise Tissot Mécanique de Précision, à toute l’équipe A2C Racing qui assurent l’intendance, et à ma compagne Nathalie. »
En cette fin d’année Jean-Marc Tissot n’est plus propriétaire du TracKing avec lequel il disputait cette saison le Championnat de France de la Montagne : « Il est vendu. Pour l’heure rien n’est définitivement arrêté pour la suite, mais je sais que je ne repartirai pas sur le championnat. Mon activité professionnelle est en plein essor », explique ce chef d’entreprise, « et je dois donner la priorité à ma société. Je compte être présent sur quelques épreuves, proches de chez moi, mais je ne prendrai pas part au championnat », précise Jean-Marc qui pour cela disposera d’un nouveau proto CM : « J’ai commandé un nouveau TracKing, tout neuf », conclut-il.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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