Après un début de saison au volant d’une nouvelle Supercopa MK3, Alain Perraud était stoppé dans son élan par une sortie de route. Il saisira alors l’occasion offerte par Pierre Joly de disposer d’une Renault 5 Alpine avec laquelle il fera ses premiers pas en Vhc.
C’est pour suivre les traces de son frère Maurice, animateur de différentes courses automobiles dans les années 70, qu’Alain disputera en 1982 son premier rallye. Une première expérience au volant d’une Autobianchi A112 Abarth, avec à ses côtés un ami d’enfance, Pierre Joly. Si par la suite Alain poursuivait en course de côte, toujours avec son Autobianchi, Pierre Joly faisait l’acquisition d’une Golf GTI dont il confiait le volant à Alain, en conservant le baquet de copilote.
Par la suite on retrouvera Alain au volant de différentes voitures : Fiat X1/9, Le Gallen, Dallara F388 qui évoluera en F2 avant que le Lyonnais ne s’installe dans l’habitacle d’une Dallara F393, puis d’une F935. En 2016, Alain faisait l’acquisition d’une Norma M20B avec laquelle il sera victime d’un violent accident sur la Course de Côte de Bettant… Gravement blessé aux jambes, Alain Perraud devra mettre la compétition automobile entre parenthèses, mais sans jamais avoir l’intention d’arrêter.
Il fera son retour au volant d’une Seat Léon Supercopa, un choix dicté par le fait que la belle espagnole ne disposait pas d’embrayage qui sollicitait sa jambe meurtrie. Il fera son retour sur la Course de Côte de Bettant, sur l’épreuve qui fut le théâtre de son accident. Ensuite, il enchainait les courses en 2019 avant de s’engager sur le Championnat de France de la Montagne 2ème Division en 2020. En 2021, il sera un des animateurs du Championnat de France et terminera quatrième du Challenge Open A/5.
Une Supercopa MK3 pour remplacer la MK2
En 2022, Alain Perraud sera à nouveau de la partie, et se relançait sur le championnat au volant d’une nouvelle monture, sa Léon Supercopa MK2 était en effet remplacée par une MK3 : « Tout s’est joué à Turckheim, fin 2021, lors d’une discussion avec Abel (Sahoui) avec qui nous avons trouvé un accord pour échanger nos voitures. C’était une belle opportunité que je n’ai pas manqué de saisir, parce que j’avais envie de rouler avec une auto de dernière génération. »
C’est à l’occasion de la Finale de la Coupe de France de la Montagne 2021 qu’Alain Perraud découvrait le comportement de sa Supercopa MK3 avant de l’aligner sur les Cévennes Race Track Hill Climb organisées sur le Pôle Mécanique d’Alès : « Je me suis rapidement adapté au maniement de cette auto qui semblait bien me convenir, et je pensais pouvoir me faire réellement plaisir à son volant sur les manches du championnat 2022. »
Le plaisir est en effet la principale motivation d’Alain Perraud qui, en s’engageant dans une des classes les plus concurrentielles du championnat, savait qu’il aurait du mal à jouer les toutes premières places : « Je voulais avant tout prendre part à un maximum d’épreuves du CFM, sans vraiment aller chercher un résultat, en tentant de me rapprocher des meilleurs, mais sans réelle prétention. »
Comme beaucoup de pilotes, Alain Perraud se retrouvait confronté en début de saison à la pénurie de pneumatiques : « Cela rendait les épreuves difficiles à aborder. Je me souviens qu’à Bagnols-Sabran, avec des gommes passablement entamées, c’était très glissant. Avec le froid qui régnait sur ce premier rendez-vous de la saison, ce n’était pas évident. »
Les températures étaient nettement remontées, une semaine après, à l’heure d’aborder le Col Saint-Pierre : « Ça allait un peu mieux, et j’ai pu réaliser quelques bons chronos alors que je n’avais que deux pneus neufs », se souvient Alain qui termine troisième de sa classe derrière Sarah Bernard-Louvet et Nicolas Granier. « Ça restera un bon souvenir pour une course que j’abordais pour la deuxième fois. J’ai réalisé une belle amélioration par rapport à la précédente édition, ce qui était enthousiasmant. »
Même s’il est court, le tracé de la Course de Côte d’Abreschviller est technique, et Alain Perraud reconnait qu’il représente une certaine difficulté pour un pilote qui, comme lui, méconnait l’épreuve mosellane : « Ce ne fut pas évident, mais je m’en sors plutôt bien. Au final je ne suis pas mécontent du résultat », avoue le Lyonnais qui se positionnait au cinquième rang de sa classe.
La suite de la saison d’Alain Perraud aura pour cadre la Course de Côte régionale de Donzy-le-Pertuis sur laquelle il sera victime d’une grosse sortie de route : « Les Seat disposent de vérins que l’on utilise à l’assistance. Au départ d’une montée, j’ai un vérin qui est descendu et je ne m’en suis pas aperçu. Sur le premier gros freinage, l’auto s’est mise en appui sur le vérin et elle est devenue incontrôlable… J’ai tapé les ballots de paille, je suis descendu en contre-bas et l’auto s’est posée sur le toit. »
Les dommages occasionnés mettaient un terme à la saison d’Alain Perraud qui savait dès lors qu’il allait lui falloir du temps avant de réunir les pièces indispensables à la réparation : « Heureusement que j’ai des copains qui me soutiennent. J’ai pu bénéficier de l’aide d’amis qui m’ont aidé à remettre la voiture sur ses roues », confie Alain qui dispose à nouveau d’une Supercopa en ordre de marche.
De la Supercopa à la Renault 5 Alpine en VHC
Si Alain Perraud devait se résoudre à mettre un terme prématurée à sa saison sur le championnat, il ne restait pas pour autant inactif, et c’est du côté des Véhicules Historiques de Compétition qu’on allait le retrouver : « Mon ami d’enfance, Pierre Joly, m’a proposé de récupérer sa Renault 5 Alpine qui cette saison restait au garage. J’ai accepté et je me suis engagé à Marchampt et sur le Mont-Dore. »
Alain Perraud allait vivre une première expérience en Vhc, et trouvait ça plutôt très sympa : « La 5 Alpine n’est pas une auto hyper performante, notamment parce qu’elle dispose d’un moteur d’origine, mais elle permet de se faire plaisir. C’était amusant et sympa de se retrouver dans l’ambiance du championnat, avec les copains. »
L’essentiel pour Alain Perraud est de pouvoir rouler, et même si sa saison fut écourtée suite à sa sortie de route, il n’en reste pas moins qu’il a pu s’aligner sur plusieurs épreuves : « Donc finalement le bilan est plutôt positif. D’autant qu’en début de saison j’avais eu l’opportunité de rouler en TTE sur le Castelet avec Abel (Sahoui) et son patron, et ça aussi c’est une belle expérience », reconnait Alain qui pour l’occasion retrouvait le volant de son ancienne Supercopa MK2. « J’ai roulé en rallye, en circuit mais uniquement en loisir, c’était donc ma toute première compétition en circuit, et c’est plutôt très sympa qu’elle est eue pour cadre le Castellet. » En fin d’année, on retrouvait également Alain Perraud sur les Cévennes Race Track Hill Climb : « C’était sous la pluie, mais ce fut une belle expérience. »
La longue implication d’Alain Perraud dans le sport automobile fait qu’il a totalement conscience de ce qu’il doit à ses soutiens, indispensables pour assumer sa passion : « Je veux aujourd’hui remercier mes partenaires, le Peugeot Chapolard à Grézieu-la-Varenne, Bruno Fortuna qui m’a apporté une aide précieuse sans laquelle je ne sais pas comment j’aurais pu me sortir des difficultés que j’ai rencontrées cette année. Merci également à mon épouse Sandrine qui m’accompagne et m’aide sur les épreuves, à mes filles Fanny et Laura, à D2B Consulting à Lyon, à Quality Propreté la société de nettoyage de ma fille Laura, à la Plomberie Le Gone Sahuc, à Maxade Service et à mon pote Pierrot (Joly), et bien évidemment tous les copains de la course de côte. »
Pour la saison 2023, Alain Perraud va retrouver le volant de sa Supercopa MK3 et devrait être au départ de huit manches du championnat : « Je vais débuter par Bagnols-Sabran, ensuite je serai au Col Saint-Pierre, à Marchampt, à Dunières, au Mont-Dore, à Chamrousse, à Turckheim et à Limonest », précise le Lyonnais qui sera une nouvelle fois un animateur du Challenge Open A/5.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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