Totale domination malgré de nombreux problèmes

Dominateur sur le Championnat de France de la Montagne Vhc Sport, Sébastien Brisard remporte à l’issue de la saison 2022 un second titre de Champion de France après celui obtenu en 2020. Une prouesse pour un pilote dont la saison n’a pas été exempte de problèmes.

La découverte du sport automobile, Sébastien Brisard l’a doit à son frère ainé, Jean-Marie, qui au milieu des années 70 faisait ses débuts au volant d’une monoplace. Sébastien avait alors 7 ans et ne pouvait qu’être admiratif au regard de la passion de son ainé. En 1986, toujours pour marcher dans les traces de son frère, Sébastien faisait son apprentissage du pilotage en débutant en karting.

Côté auto, c’est dans l’habitacle d’une Autobianchi A112 Abarth qu’il prenait part à ses premières courses avant de remplacer la petite italienne par une Alpine A310. Un choix qui allait s’avérer déraisonnable, car si l’Alpine ex-groupe B semblait performante sur le papier, elle n’était pas exempte de problèmes récurrents qui allaient sérieusement perturber les épreuves auxquelles Sébastien prenait part.

Un pilote multidisciplinaire
En 1994, Sébastien Brisard se tournait vers le Trophée Fédéral en circuit qu’il abordait au volant d’une Dallara F389. Les résultats seront alors rapidement au rendez-vous puisqu’à plusieurs reprises le Haut-Saônois se classait dans le top 5. On le retrouvera également au départ de l’édition 1996 du Rallye de Haute-Saône au volant d’une BMW 325 groupe A, et en karting à l’occasion du Championnat de France Formula A disputé à Varennes-sur-Allier. Mais en 1997, des projets familiaux et professionnels incitaient Sébastien à raccrocher casque et gants pour mettre la compétition automobile entre parenthèses.

Il reviendra à la compétition en 2001, en circuit, avec une March Formule 2 ex-Marc Surer. Suivront une March 712 qui évoluera également en Historique. Entre 2003 et 2011, en compagnie de son frère il roulera en VdV avec une Norma puis se tournera vers la F3. Jean-Marie Brisard décidait alors de mettre un terme à sa carrière sportive, et Sébastien, ne se voyant pas courir sans la présence de son ainé, préférait également raccrocher pour ce qu’il pensait être un arrêt définitif… Mais la passion sera la plus forte, et en 2017 il replongeait dans le bain de la compétition, cette fois sur le Championnat de France de la Montagne Vhc. Quatrième du groupe 8/9 en 2018, il accrochait la troisième place l’année suivante. 2020 sera l’année de la consécration avec un titre de Champion de France de la Montagne Vhc Sport. En 2021, une sortie de route à Chamrousse privait Sébastien d’un résultat et des points indispensables à la conquête d’un nouveau titre. Mais le Haut-Saônois reprendra la main durant la saison 2022 durant laquelle sa domination se traduira par un nouveau titre de Champion de France.

Une saison marquée par les difficultés
A l’approche de cette saison 2022, Sébastien Brisard restait fidèle à la Martini MK 25 avec laquelle il s’était précédemment illustré : « C’est vraiment une voiture fiable et facile d’entretien, ce qui a en partie dicté mon choix », confie Sébastien. « J’hésitais à m’élancer sur la championnat avec une Martini MK 43, mais c’est une auto beaucoup plus complexe et qui demande de disposer d’aide pour l’assistance. A l’époque où Anne Baverey et Marcel Tarrès évoluaient avec cette voiture, ils disposaient d’une vraie assistance. »

Sébastien Brisard se relançait donc en 2022 avec la ferme intention de conquérir un nouveau titre. Et cela débutait par une première apparition Bagnols-Sabran où il terminait deuxième derrière la Martini MK 36 de Frédéric Assenault : « Par la suite, je ne serai pas présent sur le Col Saint-Pierre parce que les deux épreuves se suivaient en l’espace de deux week-ends, et que professionnellement je ne pouvais pas me libérer pour les deux courses », explique-t-il.

Au moment de se rendre à Abreschviller, Sébastien Brisard décidait d’aligner au départ de l’épreuve Mosellane sa Martini MK 43 : « L’objectif était de présenter une belle voiture pour faire plaisir aux organisateurs qui avaient eu la gentillesse de me faire figurer sur leur affiche deux ans plus tôt. » Le hasard voulait qu’en 2022 la Course de Côte d’Abreschviller fête sa 50ème édition, et que pour l’occasion, Anne Baverey soit invitée : « C’est au volant de cette Martini qu’Anne a eu l’occasion d’évoluer sur le Championnat de France de la Montagne, et c’était pour moi un véritable honneur que de pouvoir lui permettre de s’installer à nouveau dans le cockpit de cette auto. C’est bien évidemment pour moi le plus beau souvenir de la saison. J’étais déjà admiratif de ce que faisait celle que l’on appelait alors ’’La Reine de la Montagne’’, mais j’ai découvert pour l’occasion quelqu’un d’extraordinaire, une très belle personne qui m’a suivi tout au long du week-end en toute simplicité. »

La suite de la saison se déroulait pour Sébastien sur la Course de Côte de La Pommeraye où, là encore, il alignait sa Martini MK 43 : « Mais j’ai cassé le moteur lors des essais », se souvient-il. « Dimanche matin je suis reparti en espérant réparer parce que je ne pensais pas finalement ressortir la MK 25 pour le reste de la saison. Mais suite à la casse du moteur, j’ai récupéré cette MK 25 qui était dans un showroom pour la remettre en route et repartir sur les rendez-vous suivants. »

Sébastien Brisard sera donc présent à Saint Gouëno où il allait accrocher une nouvelle victoire : « Ça me tenait particulièrement à cœur d’être présent non seulement parce que l’épreuve bretonne est une très belle course, mais qu’en plus l’ambiance qui règne est fabuleuse. C’est le genre de week-end que tu ne veux absolument pas louper. »

Le Championnat de France de la Montagne Vhc compte quatorze épreuves, mais le résultat final ne retient que les neufs meilleurs résultats. Sébastien Brisard a donc mis un point d’honneur a enchainer les succès. Dix victoires qui lui permettent de remporter un nouveau titre de champion. Mais l’acquisition de cette nouvelle couronne ne s’est pas déroulée sans encombre : « J’ai eu mon lot de problèmes », reconnait Sébastien. « A Saint Gouëno j’ai perdu une roue sur la première montée suite à un souci dans les paddocks. A Quillan je n’ai connu aucun problème sur une épreuve magnifique qui me laisse un excellent souvenir. »

A Vuillafans, Sébastien Brisard tapait un talus lors de la deuxième montée d’essais ce qui allait entrainer quelques réparations : « Il a fallu refaire le bouclier avant et un peu de mécanique. Nous avons travaillé durant toute la soirée de samedi pour finalement venir chercher une victoire dimanche en signant le scratch et en n’étant qu’à une seconde de mes chronos de la précédente édition » explique Sébastien. « A Dunières, je me suis rendu compte que suite à la sortie de Vuillafans, j’avais un triangle avant qui était fissuré. Il m’a lâché lors de la deuxième montée d’essais. De ce fait je n’ai pas pu être au départ de la première montée de course. Heureusement pour moi, la famille Poinsignon est intervenue et m’a ressoudé la pièce pour que je puisse poursuivre mon week-end. Au final je m’impose et je les remercie chaleureusement pour leur aide. »

A Marchampt, Sébastien Brisard allait perdre une roue avant gauche dans le droite qui précède l’arrivée : « Elle est partie dans le bois et j’ai mis 45 minutes avant de la retrouver dans les taillis. Finalement ça sera anecdotique puisque pour le reste tout s’est bien passé mis à part que sur mes trois montées de course, je me suis retrouvé à trois reprises avec des drapeaux rouges au moment de m’élancer. Ce n’est jamais évident à gérer, notamment au niveau stress, parce qu’on ne sait pas lequel des copains connait un problème. » Par la suite Sébastien allait vivre un Mont-Dore sans le moindre souci, un week-end parfait avec de très bons chronos à la clé : « Je suis dans les temps de la Lamborghini de Ronald Garcès, ce qui est plus que convenable. »

On se souvient qu’en 2021, sur la Course de Côte de Chamrousse, Sébastien Brisard avait été victime d’une violente sortie de route, et au moment de retrouver l’épreuve iséroise, il ne pouvait occulter totalement cet accident : « J’ai eu un peu de mal à me relancer, mais il était important pour moi de gommer ce mauvais souvenir. J’ai eu la chance d’être bien entouré avec mon épouse, mon frère, et la visite de Claude Provost et de son épouse Cathy qui ont su me changer les idées et me faire vivre un week-end très sympa. Merci à eux. »

Sous la pluie, lors des essais de Turckheim, Sébastien Brisard devait se contenter du deuxième temps des Véhicules Historiques de Compétition derrière la Geri RB 08 de Daniel Louis. Mais par la suite, sur le sec, le Haut-Saônois allait remettre les pendules à l’heure et chercher un nouveau succès : « Je descends sous les trois minutes avec une auto qui était parfaite, donc un week-end très réjouissant. » La Course de Côte de Limonest, par laquelle Sébastien concluait sa saison, débutait mal pour le pilote de la Martini MK 25 : « Sur la première montée d’essais, j’ai cassé un porte moyeu arrière droit. Avec le train ouvert je ne pouvais plus contrôler la voiture et j’ai terminé dans le rail. J’avais toutes les pièces chez moi, et mon frère Jean-Marie m’a dit d’aller chercher un porte moyeu neuf à la maison, à 2 heures de route. Pendant que je faisais le voyage, Jean-Marie démontait ma voiture avec l’aide de Simon Taponard. De ce fait, quand je suis revenu elle était prête à recevoir le nouveau porte moyeu, et la réparation a pu se faire dans un temps record. Je profite de l’occasion pour remercier Simon. Pour terminer, j’ai pu assurer les deux montées de course du dimanche pour conclure par un ultime succès au scratch. »

Un nouveau titre de Champion de France
Même si la saison de Sébastien Brisard ne s’est pas déroulée sans problème, il tire un bilan largement positif de cette campagne de France 2022 : « J’ai eu des soucis sur huit courses sur onze, mais le dimanche soir j’étais sur ’’la boîte’’ neuf fois sur onze, donc je pense avoir su parfaitement gérer », analyse Sébastien qui envisage de se relancer en 2023 sur le Championnat de France de la Montagne Vhc : « Mais je pense animer cette année le groupe DE en débutant la saison avec la Martini MK 43, et dans un deuxième temps me lancer avec une Dallara F390 similaire à celle de Jacky Bonnot et avec laquelle a couru David Hallyday et Laurent Daumet. C’est toujours intéressant de courir avec une auto qui a un palmarès et une certaine notoriété. Et puis en fin de saison, sur des tracés rapides, il se peut que je dispose d’une nouvelle Martini MK 25 un peu plus affutée que celle avec laquelle je cours actuellement. Après, cela déprendra où je me situe sur le championnat, parce qu’en changeant de groupe, on peut facilement perdre de précieux points, et comme pour le moment nous ne marquons pas de points scratch en Vhc, ça peut être très vite pénalisant », ajoute Sébastien qui milite pour un changement de réglementation afin de mieux récompenser les victoires.

Pour conclure, Sébastien Brisard veut remercier ceux qui durant cette saison 2022 lui ont apporté son soutien : « En premier lieu mes remerciements vont vers Mylène, mon épouse, mon frère Jean-Marie, et mes partenaires, les lubrifiants Motul ainsi que FG Racing et WRS (Wassermann Racing Service). Un grand merci à la famille Poinsignon, à Simon Taponard, à Nicolas Uttewiller qui m’a redressé les jantes, ainsi qu’à tous les copains du Vhc avec qui je partage d’excellents moments, je pense notamment à Viviane (Bonnardel), Pierre (Joly), Jacky (Bonnot) et tous les autres bien évidemment », conclut Sébastien.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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