Une saison mitigée pour Christian Boullenger

Vainqueur du Trophée FFSA du groupe F2000 et dixième du Championnat à l’issue de la saison 2021, Christian Boullenger relançait en 2022 sa Clio F2000 sur le CFM avec l’intention avant tout de se faire plaisir. Et si les résultats étaient une nouvelles fois au rendez-vous, plusieurs déconvenues l’incitaient malheureusement à abréger sa saison avant son terme.

Depuis ses débuts dans les années 70, Christian Boullenger a eu l’occasion d’exprimer ses talents de pilote au volant de nombreuses voitures dans toutes les disciplines que compte le sport automobile. Car s’il a débuté en slalom avec une Renault 4 cv, il s’est rapidement tourné vers les rallyes avant de faire du circuit et de s’aligner au départ de nombreuses courses de côte.

Dans les années 90, il alternera les saisons entre courses de côte au volant d’une F2 propulsée par un moteur 2 litres, et circuits avec une Peugeot 309 S16. Mais des soucis de santé l’obligeaient un temps à mettre la compétition entre parenthèses. Il attendra 2005 pour faire son retour et axer alors ses participations uniquement sur les courses de côte. Pour cela, il faisait l’acquisition d’une Renault Clio avec laquelle il allait rapidement devenir un acteur majeur du groupe F2000.

Parmi les hommes forts du F2000
Troisième du Challenge Open F2000 à l’issue de la saison 2017, il s’imposait dans ce même groupe sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne 2019 qui se déroulait dans le Beaujolais. En 2021, sa saison sur le Championnat de France de la Montagne sera marquée par la réussite puisque Christian Boullenger remportait le Trophée FFSA du F2000 en se classant dixième du Championnat Production.

Fidèle à la Renault Clio, il se relançait pour une nouvelle campagne de France en 2022, avec comme objectif de donner le meilleur de lui-même : « J’avais gagné le Trophée FFSA du F2000 la saison précédente, mais ce n’est pas pour autant que je pouvais prétendre rééditer. Je savais que j’aurais fort à faire face à des concurrents valeureux, mais j’espérais bien tirer mon épingle du jeu. »

Côté amélioration, sa Renault bénéficiait du strict minimum durant l’intersaison avec une révision moteur et quelques ajustements de réglages : « Cela fait de nombreuses années que je cours avec cette Clio et je suis au bout de ce que l’on peut lui apporter en termes de développement », reconnait Christian Boullenger. « Je viens de fêter mes 75 ans, je suis en âge où l’on a ses habitudes et pas spécialement envie de changement. Je n’ai plus envie de me créer des problèmes en m’attelant à la mise au point d’une nouvelle voiture. »

Une intervention chirurgicale ne laissait pas le temps à Christian de mener des essais avant le début de la saison. Le Normand se lançait directement sur le championnat en traversant la France pour se rendre en Lorraine afin d’être au départ de la Course de Côte d’Abreschviller. Un premier rendez-vous sur lequel il enregistrait un excellent résultat en terminant à la deuxième place du F2000, derrière la BMW de Nicolas Weisbecker : « J’avoue avoir été surpris d’être dans le coup aussi rapidement alors que je n’avais pas touché à la voiture depuis près de cinq mois et que je venais de subir une opération. C’était plutôt rassurant et enthousiasmant pour la suite. »

Le week-end sur les Teurses de Thèreval se présentait sous les meilleurs augures avant que Christian Boullenger ne commette une erreur : « Ça allait plutôt bien jusqu’à ce que je fasse une touchette à l’arrière. Ce n’était qu’un fait de course mais qui a eu pour effet de calmer mes ardeurs », reconnait le Normand qui se classait quatrième de son groupe et troisième de sa classe.

Mais dès La Pommeraye, Christian retrouvait de sa superbe pour aller chercher une place sur le podium du groupe en plaçant sa Clio dans le sillage de la Honda de Samuel Durassier et de la BMW de Nicolas Weisbecker : « J’étais vraiment dans le coup, sachant qu’il était difficile d’aller chercher les deux pilotes qui me précédent, qui non seulement sont rapides et qui disposent de plus d’autos très performantes. Mais je suis très satisfait de mon week-end. »

Christian Boullenger attendait avec impatience la Course de Côte de Saint Gouëno qui clôturait la campagne de l’Ouest. Malheureusement il ne sera pas en mesure de rejoindre l’arrivée de l’épreuve bretonne : « Lors des essais, au ’’Pas de Saint Gouëno’’, je me suis fait surprendre en essayant de passer à fond. Logiquement, ça passe, mais je me suis fait surprendre un dixième de seconde par le changement de luminosité en rentrant dans le sous-bois. C’était suffisant pour toucher le bord, et à 160 km/h, j’ai occasionné quelques dégâts », explique Christian qui parvenait malgré tout au bout de la montée. La Clio était rapidement réparée mais le Normand préférait renoncer plutôt que de prendre de nouveaux risques.

Sa participation au Mont-Dore allait permettre à Christian Boullenger de se hisser une nouvelle fois sur le podium du F2000. Mais la satisfaction n’était pas pour autant au rendez-vous : « Je n’étais pas dans le coup, je suis très loin des temps que j’avais eu l’occasion de signer sur cette épreuve par la passé. Je lâche près de trois secondes sans parvenir à déterminer les raisons pour lesquelles je n’arrive pas à faire mieux. »

En manque de performance, et avec l’augmentation des frais qu’il devait engager pour poursuivre sa saison, Christian préférait faire l’impasse sur Chamrousse, Turckheim et Limonest, pour se concentrer sur la Finale de la Coupe de France. Une finale courue dans des conditions difficiles, avec une pluie quasi omniprésente tout au long du week-end : « On pourra dire que c’est l’année des ’’conneries’’. Si la première montée d’essais s’est déroulée sur le sec, par la suite on a dû composer avec la pluie. J’ai donc réglé la voiture en conséquence. Mais sur l’ultime ascension, la route était sèche, et je chausse donc les pneus slicks, mais j’oublie de remodifier les réglages en configurant pour le sec… Je l’ai compris dès le premier virage quand j’ai vu le comportement de la voiture. Dans ces conditions, je ne pouvais que subir », explique Christian qui termine quatrième de son groupe et deuxième de sa classe.

Succès en régional
Même s’il n’a pas été en mesure de mener à bien le programme qu’il avait initialement prévu sur le championnat, Christian Boullenger peut se satisfaire de quelques bons résultats obtenus au gré de ses participations : « J’ai dû arrêter le championnat en cours de saison parce que mes sorties de route à Hébécrevon et à Saint Gouëno, même si elles n’étaient pas très graves, ont un peu entamé mon budget », explique le pilote Normand. « Mais sur la fin de saison, à Pourville je termine quatrième du Production et je remporte le groupe. A Etretat je m’impose en Production. Donc quand ça veut marcher, je peux être performant. De ce fait le bilan de la saison est mitigé parce que je sais que je peux mieux faire. »

Avant d’évoquer la saison à venir, Christian Boullenger tient à remercier ceux qui l’ont aidé : « Un grand merci Fameto, mon principal partenaire qui me suit depuis 20 ans. Merci également à Nicolas Mourier qui a revu le train avant de ma Clio et a su intervenir sur l’autobloquant pour le rendre fonctionnel. Il a fait preuve d’une extrême gentillesse et je l’en remercie. Et puis j’ai une pensée pour Claudine, mon épouse, qui assure l’intendance et l’assistance et tous les amis et notamment Michel (Bineau) et Jean-Jacques (Maurel). »

Lors de cette saison 2023, Christian Boullenger devrait être au départ de la Course de Côte des Teurses de Thèreval – Agneaux, mais sa participation sur le championnat devrait se limiter à cette épreuve : « Je serai peut-être à La Pommeraye, mais ce n’est pas certain. Les déplacements sont de plus en plus onéreux et je préfère me cantonner aux épreuves de ma région. Peut-être que j’irais faire un tour à Turckheim parce que j’adore cette épreuve, et je reviendrai en Alsace pour la Finale bien évidemment. »

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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