Après de longues années passées au volant d’une Peugeot 106, c’est dans l’habitacle d’un TracKing qu’Anthony Darand disputait pour la première fois le Championnat de France de la Montagne. Une saison de découverte sur un programme minimum, qui lui permet d’accrocher tout de même la quatrième place du Challenge Open CM
Au plus loin qu’il puisse remonter en se remémorant son enfance, Anthony Darand associe ses souvenirs à la course de côte. Avant même sa naissance, Fabrice, son père animait les épreuves belges et Anthony avait donc l’occasion de passer ses week-ends dans les paddocks. Aujourd’hui encore, Fabrice Darand s’aligne toujours au départ de quelques courses, mais ce n’est plus le père qui motive le fils mais bien l’inverse. En effet, Anthony a incité son papa à franchir les frontières de sa Belgique natale pour découvrir les tracés d’épreuves françaises.
En 2005, Anthony Darand fêtait ses 18 ans, l’âge légal pour conduire une voiture et bien évidemment pour débuter sur les épreuves routières, ce qu’il ne manquait pas de faire. Pour ses débuts, Anthony récupérait la Ford Escort RS 1600 I de son père, avec laquelle il allait animer le groupe N sur plusieurs épreuves en Belgique.
Fabrice Darand n’est pas seulement un passionné de sport mécanique, il a fait de l’automobile son métier et gère à Virton une concession Peugeot. C’est donc tout naturellement qu’Anthony se dirigeait vers la marque au Lion pour poursuivre sa carrière sportive : « J’ai alors décidé de monter une 106 groupe A avec laquelle j’ai couru pendant une dizaine d’années. » Anthony ne tardait pas à acquérir une réputation de pilote rapide de l’autre côté des Ardennes, et d’étoffer son palmarès : « J’ai fait quelques bonnes saisons, avec notamment une troisième place sur le Championnat de Belgique en Voitures Fermées en 2013, et je me suis imposé sur le groupe A à l’issue des saisons 2012, 2013 et 2014 », se souvient Anthony.
Le pilote Belge faisait également ses premières apparitions en France, sur la Course de Côte de Turckheim, que les sujets du Roi Philippe considèrent comme la manche française à domicile, l’Alsace n’étant pas si éloigné du plat pays : « Je serais également qualifié pour les FIA Hill Climb Masters 2014 qui se déroulaient au Luxembourg, sur la Course de Côte d’Eschdorf. »
Un TracKing pour découvrir le CFM
Pour cette saison 2022, Anthony Darand décidait de faire l’acquisition d’un TracKing dont il prenait possession en fin d’année 2021 : « J’ai opté pour un TracKing d’une part parce que c’est un proto CM qui a la réputation d’être très sain, facile à manier. Et ensuite parce qu’il me permettait d’avoir une auto qui présentait un look de Peugeot 508, idéal pour l’image du garage. »
Deux séances d’essais à Chambley permettaient à Anthony de se conforter dans son choix : « Je n’ai pas été surpris, le TracKing correspondait à mes attentes, son comportement me convenait parfaitement. » Il lui restait à définir un programme sportif, et c’est finalement le Championnat de France de la Montagne qui retiendra son attention : « Fred (Errard) nous a motivé pour créer une équipe Belge qui évoluerait sur CFM. J’ai bien évidemment accepté parce que je trouvais ça très sympa de nous retrouver tous ensemble pour passer d’excellents week-ends. »
Anthony Darand abordait donc cette saison de découverte avec comme principal objectif d’apprendre et de se faire plaisir : « Je n’avais pas de réelle prétention en termes de résultats. Je découvrais la plupart des épreuves et la voiture. J’avais comme référence Simon Taponard qui roule également au volant d’un TracKing, et j’espérais donc me rapprocher de ses chronos. Mais pour le reste je n’envisageais pas d’aller chercher Yves (Tholy) et Max (Dojat) qui sont des pilotes hypers rapides. »
Pour débuter la saison, la colonie belge se déplaçait dans le sud de la France pour affronter les deux épreuves gardoises qui figurent en tête de liste sur le calendrier du Championnat de France de la Montagne. Un long déplacement, et une première épreuve disputée à Bagnols-Sabran, sur un tracé difficile à aborder lorsqu’on le découvre : « Ce n’est pas la plus facile, et j’étais déjà content d’être à l’arrivée… Je garderai comme souvenir le froid qui nous a saisi tout le week-end et un tracé que j’ai finalement beaucoup aimé même s’il n’est pas facile. Le but était de cerner le comportement de l’auto en condition de course, l’objectif est atteint. »
La colonie belge prenait ses quartiers dans le Gard entre la Course de Côte de Bagnols-Sabran et celle du Col Saint-Pierre, ce qui permettait à Anthony de découvrir correctement le tracé de l’épreuve cévenole : « C’est un réel avantage car on a pu vraiment bosser sur un parcours très difficile à assimiler. Mais c’est vraiment fabuleux et il me tarde de revenir sur cette épreuve où j’ai pris énormément de plaisir », confie Anthony qui se classait sixième du CM à Saint-Jean-du-Gard.
Les deux premières manches de la saison permettront à Anthony Darand de bien cerner le maniement de son TracKing, et le Belge allait le démontrer en accrochant la troisième place de sa classe à Abreschviller : « Alors que je pensais être dans la meilleure configuration, je me suis rendu compte sur cette épreuve que je ne prenais pas suffisamment de vitesse. J’ai donc changé les pignons de boîte lors de la deuxième montée de course et j’ai tout de suite vu que ça allait beaucoup mieux. Malheureusement, je me loupe au départ de la troisième montée, et c’est regrettable parce que j’aurais bien aimé tenter d’aller chercher Loïc (Hebinger) qui n’était vraiment pas loin… Mais je suis réellement content de ce podium de classe face à des garçons qui connaissaient alors que je découvrais. »
C’est à nouveau sur la troisième marche du podium de la classe CM que l’on retrouvait Anthony Darand à Saint Gouëno où le Belge se classait derrière les deux ténors de la catégorie, Yves Tholy et Maxime Dojat : « Le tracé atypique de Saint Gouëno n’est pas celui que j’ai le plus apprécié. Mais si le parcours ne m’a pas laissé d’excellents souvenirs, en revanche l’accueil et l’organisation sont au top. »
La Course de Côte de Saint Gouëno sera la seule épreuve de la campagne de l’Ouest sur laquelle on retrouvait Anthony avant qu’il n’aligne son TracKing à Vuillafans : « Là, ça a commencé à vraiment être bien. J’avais d’excellentes sensations avec le TracKing et je me suis fait énormément plaisir sur cette épreuve. Le décor est magnifique et la bagarre avec Simon (Taponard) me laisse de très bons souvenirs », reconnait Anthony qui termine troisième des CM derrière Maxime Dojat et dans le sillage de Simon Taponard.
La saison d’Anthony Darand se concluait à Turckheim, la seule épreuve du Championnat de France de la Montagne que le Belge avait déjà eu l’occasion d’affronter et sur laquelle il n’allait pas manquer de se mettre en valeur : « Je termine 32ème au scratch, et troisième de classe. C’est une belle satisfaction d’autant que j’abordais cette épreuve avec des pneus passablement usés. En clair j’ai dû faire tout le championnat avec le même train de pneumatiques parce que je n’ai pas été en mesure de trouver des gommes neuves. Donc terminer à cette position avec des pneus qui avaient déjà huit courses à leur actif, c’est plutôt enthousiasmant… Et puis le week-end s’est terminé avec une énorme fête suite à la victoire de Corentin (Starck). »
De fabuleux souvenirs d’une saison de découverte
Présent sur seulement six courses, Anthony Darand se classe finalement quatrième du Challenge Open CM. Un excellent résultat pour un pilote qui disposait d’un programme minimum et qui n’avait initialement pas d’autre objectif que de se faire plaisir : « Si on m’avait dit en début de saison que j’obtiendrais ce genre de résultat, j’aurais signé des deux mains », avoue le Belge. « Ce fut pour moi une excellente saison, une belle découverte, le seul hic vient du fait que prendre part au championnat nous oblige à de très longs déplacements et que ce n’est pas toujours facile à gérer. Mais je garderai de cette participation que d’excellents souvenirs. »
Les souvenirs, Anthony les partage avec les autres membres de la colonie belge présents cette saison 2022 sur le Championnat de France de la Montagne. Il les partage également avec ses partenaires qu’il tient à remercier : « Merci à l’ensemble de mes partenaires, au Garage de la Vire, aux Assurances Fred Errard et bien évidemment à tous les amis qui sont venus nous rejoindre sur les épreuves. Merci également aux animateurs de la classe CM avec qui j’ai partagé de très bons moments. Merci également à Dan Bourgeon et à son équipe grâce à qui j’ai eu un bon suivi du TracKing. C’est un plus de les avoir sur toutes les épreuves. »
Etablir un programme de six courses pour participer au Championnat de France de la Montagne n’est pas évident pour un pilote aussi éloigné de la majorité des épreuves. De ce fait Anthony ne retentera pas l’expérience en 2023 : « Je serai je pense au départ de quatre épreuves en débutant sur le Col Saint-Pierre et en allant par la suite à Abreschviller, à Vuillafans et en terminant à Turckheim. » On a donc l’assurance de retrouver le magnifique TracKing du sympathique pilote belge sur quelques épreuves de notre championnat.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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