Deuxième de l’Open GTTS/3

Après une première saison sur le Championnat de France de la Montagne disputée au volant d’une Seat Léon Supercopa MK2, Thierry Tierce se lançait cette saison un nouveau défi en délaissant le groupe A pour s’engager en GTTS avec une Cupra MK3 TCR. Challenge réussi, qui le voit terminer deuxième de l’Open GTTS/3 en ayant pris énormément de plaisir.

Même s’il a toujours eu la passion de la mécanique, Thierry Tierce attendra la quarantaine avant de s’impliquer dans les sports mécaniques. Mais s’il a débuté sur le tard, il sera en revanche dès ses débuts un acteur assidu qui coiffait une double casquette de pilote et de Team Manager. Il sera en effet à l’origine de la création du Team Tierce Compétition au sein duquel il évoluera en circuit, tout comme ses deux fils Corentin et Pierre. La famille aura l’occasion de jouer les premiers rôles dans le cadre de la Clio Cup.

Agent Renault à Sancoins dans le Cher, Thierry ne restera pas pour autant focalisé vers des modèles de la marque aux Losanges. Il fera l’acquisition d’une Seat Léon Supercopa avec laquelle il s’attaquait au Championnat de France de la Montagne. 2021 sera une année de découverte pour Thierry qui, excepté sur le Mont-Dore, n’avait jamais eu l’occasion de rouler sur une épreuve inscrite au calendrier du CFM. Cette première campagne de France permettait à Thierry de prendre énormément de plaisir tant derrière le volant que dans les paddocks, et de signer quelques bons résultats. De quoi le motiver pour rééditer l’expérience en 2022.

Du groupe A au GTTS/3
Nouvelle saison et nouvelle monture pour Thierry Tierce qui délaissait sa Supercopa MK2 pour une Cupra MK3 TCR qui n’animera pas le groupe A, mais le groupe GTTS, et plus précisément la classe GTTS/3 : « C’est un choix du cœur, sans réelles réflexions sur un objectif en termes de résultats, uniquement pour l’envie de me faire plaisir au volant d’une belle auto », précise Thierry. « Je ne savais pas si nous serions nombreux à évoluer dans cette classe GTTS/3, et j’avoue que le manque de concurrence était un peu décevant. D’autant que rien ne justifie réellement que nous soyons regroupés en GTTS. Les performances que nous sommes en mesure de réaliser sont similaires à celles que signent les Supercopa MK3 qui évoluent en groupe A », rappelle Thierry. « Clairement, excepté la boîte de vitesses, nous sommes sur des autos équivalentes. »

C’est au mois de janvier 2022 que Thierry Tierce récupérait sa Cupra MK3 TCR qui jusqu’alors évoluait sur le Championnat d’Europe TCR (Touring Car Racing). La réglementation n’autorise pas d’apporter des changements majeurs à la voiture qui doit correspondre à la réglementation du championnat TCR, mais Thierry pouvait tout de même lui faire bénéficier de quelques ajustements : « Nous avons configuré les trains avant et les quelques éléments nécessaires pour l’adapter aux spécificités de la course de côte. »

Avant de débuter sa saison, Thierry réalisait quelques essais en se rendant sur le circuit du Bourbonnais pour la journée des Montagnards, et programmait également une demi-journée sur le circuit de Dijon-Prenois : « Juste de quoi vérifier que tout était en ordre, pas vraiment de quoi bien cerner les exigences de la voiture que je découvrirai par la suite au fil des épreuves. »

Thierry Tierce savait que la reprise s’annonçait difficile. La fin de saison 2021 avait été marquée par une violente sortie de route à Turckheim, et la pause hivernale n’avait pas été des plus facile : « J’ai dû remonter la Supercopa MK2, mais également le bonhomme puisque mon accident à Turckheim se solde par la fracture d’une vertèbre. Il a donc fallu que je me remette sur pied physiquement, mais également psychologiquement parce que ce genre de péripétie peut laisser des traces. »

Durant l’hiver le moral de Thierry n’était pas spécialement au beau fixe, mais loin de se laisser abattre, en homme de défi il décidait de se lancer un nouveau challenge : « C’est mon mode de fonctionnement. Face à l’adversité je veux toujours aller plus loin, d’où le choix de me relancer sur le championnat avec une auto plus puissante et plus performante, avec comme objectif d’améliorer mes chronos de l’an dernier », explique Thierry.

Mais à l’heure d’aborder le premier rendez-vous de la saison, à Bagnols-Sabran, Thierry n’était pas dans les meilleures dispositions : « Je découvrais une nouvelle auto, dans un froid hivernal. En quinze ans de course, c’est la première fois que je gratte le pare-brise avant de prendre le départ. C’est le genre de truc qui ne met pas en confiance. » Histoire de mettre un peu plus de pression à son pilote, un extincteur avait la mauvaise idée de se déclencher inopinément dans l’habitacle de la Cupra, ce qui allait priver Thierry de la première montée d’essais. « En plus de découvrir la voiture, je découvrais le tracé de Sabran qui est loin d’être évident à aborder. Ce fut un difficile week-end, même si sur les deux dernières montées les sensations et le plaisir étaient au rendez-vous. »

Deuxième de sa classe à Bagnols-Sabran, c’est à nouveau à la deuxième place que l’on retrouvait la Cupra MK3 TCR de Thierry Tierce à l’arrivée de La Pommeraye : « C’est une épreuve que j’apprécie, avec un tracé sympa et un très bon accueil. Là j’étais à mon aise, tout s’est bien passé et j’ai commencé réellement à prendre confiance en la voiture. Cela m’a permis d’envoyer et d’améliorer mes chronos de l’an dernier. »

C’est sur la Course de Côte de Dunières que l’on retrouvait par la suite Thierry Tierce qui allait connaitre un autre week-end satisfaisant : « En 2021, avec une météo qui avait passablement perturbé les essais, je ne m’étais pas spécialement fait plaisir sur cette épreuve. Mais cette année, dans l’ensemble ça s’est bien passé, même si un problème d’embrayage est venu perturber mon week-end. Mais ça n’a pas réellement modifié les performances et je suis plutôt satisfait de ma prestation », analyse Thierry qui se positionne une nouvelle fois au deuxième rang de la classe GTTS/3.

Le Mont-Dore est le rendez-vous attendu par de nombreux Montagnards, parmi lesquels on compte Thierry Tierce qui avoue que l’épreuve auvergnate est sa préférée parmi celles inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne : « Si mes souvenirs sont bons, c’était en cette année 2022 ma douzième participation. J’apprécie énormément et j’aurais regretté de ne pas pouvoir être au départ, ce qui a bien failli être le cas. » Après Dunières, Thierry Tierce se rendait compte que sa boîte de vitesses lui donnait quelques soucis. Il décidait donc de s’atteler à la réparation de cet organe vital, mais de ce fait estimait qu’il ne serait jamais en mesure d’être présent sur le Mont-Dore : « Et j’ai donc envoyé un mail pour signifier mon forfait. Mais c’était sans compter sur un de mes gamins, assez exceptionnel, qui est parti du principe que l’on pouvait réparer dans les temps. On a bossé, et on est parvenu à remettre tout en état. Sauf qu’à l’heure d’informer l’organisation du Mont-Dore que je serai finalement présent, on m’a dit qu’il n’y avait plus de place… Sur les conseils de Stéphane Auriacombe, je me suis tout de même rendu sur l’épreuve en espérant un forfait de dernière minute qui me permettrait de participer. Finalement j’ai eu le vert le samedi matin juste avant que ne débutent les premiers essais. »

Sa participation n’est finalement que justice, puisque Thierry a eu l’honnêteté d’informer de son forfait initial pour ne pas laisser d’autres concurrents sur liste d’attente, et c’est lui qui s’est retrouvé dans l’expectative : « Je sais le plaisir que je prends au volant et je ne voulais pas gâcher la fête à un éventuel concurrent qui n’aurait pas eu l’opportunité de courir. J’ai donc fait ce qu’il me semblait le plus juste en signifiant mon forfait à l’avance, et ça a bien failli se retourner contre moi. »

Tout heureux de s’élancer sur les pentes qui permettent d’accéder au sommet du Col de la Croix Saint-Robert, Thierry prenait un plaisir incommensurable sur ce Mont-Dore : « Je me suis vraiment lâché, j’ai signé de très bons chronos et je me suis retrouvé très proche de Stéphane Garcia, ce qui est un vrai plaisir parce qu’il à une expérience en tant que pilote bien plus grande que la mienne. »

Les épreuves se suivent, mais ne se ressemblent pas toujours, et si le plaisir était omniprésent sur le Mont-Dore, il sera absent à Chamrousse : « Déjà nous n’étions pas placés comme nous aurions dû l’être, chose que je n’apprécie pas. Ensuite je découvrais cette épreuve, sous le brouillard, et j’ai connu quelques petits soucis mécaniques. En fin de week-end, lorsque tous les voyants sont passés au vert pour moi, et que j’espérais réaliser un bon chrono, la dernière montée a été annulée. C’est un peu le week-end à oublier. »

Ce que Thierry Tierce n’a pas oublié en revanche c’est que sa précédente participation à Turckheim s’était soldée par une violente sortie de route qui avait engendré une fracture d’une vertèbre : « Je suis arrivé la boule au ventre, le premier passage à l’endroit où je suis sorti n’était pas évident. Mais finalement j’ai rapidement occulté et tout s’est bien passé. Nous étions quatre dans la classe, ça annonçait une belle bagarre et finalement je réalise une bonne performance », confie Thierry qui termine deuxième du GTTS/3 : « Il y a derrière moi une Porsche et la Cupra TCR de Nicolas Caumon qui est un excellent pilote, de quoi être satisfait. »

La saison de Thierry Tierce à Limonest se terminait par une victoire de classe, qui a bien failli être compromise par une erreur sur la deuxième montée de course : « J’ai fait un tête-à-queue », précise le Bourbonnais. « Rien de grave et pour le reste du week-end ça se passe plutôt très bien. Je ne vais pas fanfaronner sur la victoire de classe, j’étais seul », tient à préciser Thierry en toute humilité.

Deuxième du Challenge Open GTTS/3
A l’issue de cette saison 2022, Thierry Tierce se classe deuxième du Challenge Open GTTS/3 et tire un bilan largement positif de sa campagne de France : « J’ai amélioré mes chronos, je me suis fait plaisir, je suis à l’arrivée de chacune des épreuves. Les performances sont par moment mieux que ce que j’espérais. Non, vraiment une belle satisfaction. »

Une saison qui allait se conclure par une participation à la Finale du TC France qui se déroulait au mois d’octobre sur le circuit du Castellet : « Comme je suis mon fils Corentin sur les six meetings qu’il dispute sur le Championnat de France, nous avons décidé d’être à la finale non pas en spectateurs, mais pour une fois derrière le volant. Nous avons donc couru à deux avec Franck Traynard qui est un pilote d’expérience. C’est la première fois que je roulais de nuit, sur un circuit que je ne connaissais pas avec une auto que je découvrais en circuit, et malgré le stress j’ai passé un fabuleux week-end. »

Les premiers remerciements de Thierry Tierce vont vers son entourage et sa famille qui lui apporte un soutien inconditionnel : « Un grand merci à Corinne mon épouse, à mes enfants, au Garage Tierce, à Edgar Faure du Contrôle Technique Autosur à Sancoins, à Stéphane Auriacombe. »

En 2023 on reverra la Cupra MK3 TCR de Thierry Tierce sur le Championnat de France de la Montagne : « Je repars avec comme objectif de mieux apprendre les tracés et de m’améliorer. Si on a la chance d’avoir de la concurrence où si on veut bien nous laisser courir dans un groupe où selon moi nous devrions être, ça serait un plus. Rappelons tout de même que la seule différence entre nos autos et celles qui évoluent en groupe A provient de la boîte de vitesses. La différence fondamentale vient du fait que celles des groupe A font 40 kilos de plus. Il suffirait de lester nos voitures de 40 kilos, ce qui ne me dérange absolument pas. Il faudrait que l’on se penche sur la question », espère Thierry.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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