Après plusieurs années d’absence, Olivier Berreur faisait cette année son retour sur le Championnat de France de la Montagne. Le Doubien, qui avait joué les premiers rôles dans la classe CN/2 il y a dix ans, a phagocyté les débats en CN/3 en remportant sa classe sur les treize épreuves de la saison.
Lorsque l’on est natif de Montgesoye, petit village de la vallée de la Loue, on ne peut passer à côté d’un des événements majeurs de la région, le Course de Côte de Vuillafans – Echevannes. Quand de surcroit on a un père mécanicien, tout est réuni pour se forger une réelle passion pour les sports mécaniques. C’est le cas d’Olivier Berreur qui dès son plus jeune âge assistait aux confrontations que se livraient les animateurs du Championnat de France de la Montagne sur l’épreuve Franc-Comtoise.
Gérard Berreur, le père d’Olivier, ira même affronter le tracé de Vuillafans en tant que pilote. Durant les années 60 il participera à plusieurs compétitions automobiles, Olivier aura donc l’occasion de baigner très tôt dans cet environnement. Mais avant, à son tour, de maîtriser plusieurs centaines de chevaux, c’est vers l’équitation que se tournait Olivier qui aura l’occasion, comme le firent les pionniers en leur temps, de découvrir l’Ouest américaine à cheval.
Premiers pas en rallye
C’est en 1992 qu’Olivier Berreur prendra sa première licence auprès de la FFSA pour disputer quelques rallyes : « Avec un copain d’enfance, nous avons débuté en rallye avec une Opel Kadett GSI groupe F. J’ai pris part à quelques épreuves régionales et notamment quelques courses de côte », se souvient Olivier. Mais en 1995, ses obligations professionnelles l’obligeant à rejoindre l’ile de France, Olivier Berreur se voyait contraint de mettre le sport auto entre parenthèses.
Il sera de retour dans le Doubs au tout début des années 2000 et reprendra le casque et les gants : « J’ai fait l’acquisition d’une Merlin MP001 propulsée par un 1600 cm3. J’ai eu alors l’occasion de m’aligner au départ des courses de côte de la Région Bourgogne Franche-Comté. » Fin 2006, la Merlin laissera place à une Dallara F396 pour disputer la saison 2007 : « Mais au mois d’avril j’ai été victime d’un grave accident de moto à la suite duquel j’ai été hospitalisé durant un mois. De ce fait je n’ai pas pu rouler et j’avais confié la voiture à Jacques Chevalier qui a pu prendre part à la Course de Côte du Mont Ventoux. En 2008 je serai de retour au volant, et j’aurais la chance à mon tour de m’aligner sur le Ventoux pour sa dernière édition. »
Mais les sensations éprouvées au volant de la F3 n’étaient pas à la hauteur des attentes du Doubien : « Cette auto ne me convenait pas, je ne trouvais pas cela très plaisant et je l’ai donc revendu pour acheter une Ligier S49 que j’ai gardé 2 ans avant de faire l’acquisition de la Norma 2 litres de Bibi Ughetto. En 2011 j’ai gagné la catégorie CN/2 sur le championnat et en 2012 je termine deuxième derrière un certain Geoffrey Schatz avec qui je me suis battu tout au long de la saison, et que je suis parvenu à devancer à Abreschviller. »
Fin 2012, Olivier Berreur décidait de créer son entreprise, et ses nouvelles fonctions, particulièrement chronophages, lui interdiront de poursuivre sa carrière sportive. Après avoir fait durant quatre ans l’intégralité du Championnat de France de la Montagne, il raccrochait donc le casque : « Entre le championnat et les courses régionales, il y a des saisons où j’ai pu disputer plus d’une vingtaine d’épreuves. Je me suis qualifié pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne en 2011, à Bournezeau. Samedi, à l’issue des essais j’étais en tête du scratch, et dimanche, alors que je voulais changer mes pignons de boîtes pour être encore plus compétitif, nous nous apercevons qu’ils sont restés à Besançon ! L’étagement de la boîte n’était pas adapté, mais je suis tout de même parvenu à tirer mon épingle du jeu », confie Olivier qui se classait sixième, deuxième du groupe CN.
Après une longue absence, Olivier faisait le choix de revenir en 2018, en rallye, avec une Ford Escort Cosworth. Mais il faudra attendre 2021 pour revoir Olivier Berreur en Course de Côte pour une bonne partie d’un Championnat de France tronqué à cause de la crise sanitaire. Le Doubien faisait alors le choix d’une Norma M20F disposant d’un moteur 3 litres : « La saison s’est plutôt bien passée, si ce n’est qu’elle s’est terminée par une sortie de route à Turckheim. Mais sur le Mont-Dore, j’ai rencontré Emilie qui deviendra ma compagne et ma copilote sur quelques rallyes, que nous aborderons avec la Ford Escort Cosworth mais également avec une Porsche 997. »
2022 : Objectif le top 10 du championnat
Pour la saison 2022, Olivier Berreur décidait de s’engager sur le Championnat de France de la Montagne avec la ferme intention de terminer dans le top 10 : « Pour cela, il me fallait être au départ de toutes les courses pour engranger un maximum de points. Et puis prendre part à l’intégralité du championnat est en soi une motivation. »
Olivier Berreur sera donc en cette année 2022 au départ des treize manches inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne, et aura l’occasion à treize reprises de se mettre en avant. Dès Bagnols-Sabran, il imposait sa Norma M20 FC en tête de la classe CN/3, comme il le fera sur les douze épreuves suivantes : « Je redécouvrais les épreuves que je n’avais pas eu l’occasion d’affronter depuis une dizaine d’années. A Sabran ça ne se passe pas trop mal pour une reprise, après la sortie de route à Turckheim fin 2021. La voiture fonctionnait très bien et j’ai pu reprendre mes marques. Nous avons eu un petit souci de boîte que Jojo, qui m’accompagne sur les épreuves, à immédiatement résolu. Pour le reste, j’ai abordé le week-end en y allant crescendo, sans forcer la cadence, en travaillant les vidéos et en progressant au fil des montées. »
Une nouvelle victoire en CN/3 viendra récompenser la belle prestation d’Olivier Berreur sur le Col Saint-Pierre. Le Franc-Comtois ne pouvait qu’être enthousiaste après les deux premiers rendez-vous de la saison et avant de rejoindre Abreschviller : « Avant de retrouver la Lorraine, nous sommes allés rouler en circuit avec Cyrille (Frantz). J’avais un souci de répartition de freinage, que nous sommes parvenus à identifier et à régler, et à Abreschviller j’étais vraiment bien. Il y a vraiment eu un déclic sur cette épreuve », explique Olivier qui termine quinzième au scratch et troisième du groupe CN derrière les intouchables Kevin Petit et Etienne Pernot.
Les bonnes sensations éprouvées à Abreschviller permettaient à Olivier Berreur de débuter la campagne de l’Ouest en confiance. Et les trois épreuves lui offriront des sources de satisfactions. Onzième sur les Teurses de Thèreval, il terminait douzième à La Pommeraye et accrochait le dixième place à Saint Gouëno : « C’était vraiment top, même si j’ai eu un petit souci mécanique à Saint Gouëno mais qui n’aura aucune conséquence. Vraiment ce fut du plaisir à l’état pur. »
Pour le Franc-Comtois venait ensuite le rendez-vous attendu, celui à domicile, sur la Course de Côte de Vuillafans où il terminait une nouvelle fois troisième de son groupe : « Ce n’est pas forcément la course la plus simple parce qu’avec la présence de la famille, des partenaires et des amis, tu es un peu plus sous pression. Mais ça ne se passe pas trop mal. Je pense toutefois que nous aurions pu améliorer les chronos si nous avions su optimiser certains réglages. »
A Dunières Olivier Berreur allait une nouvelle fois se hisser sur le podium du groupe CN : « J’avais un souvenir d’un manque de grip flagrant sur cette épreuve sur laquelle je ne pensais pas revenir un jour. Mais en faisant l’intégralité du championnat, je n’avais pas d’autre choix que d’être présent. Finalement je ne le regrette pas car l’organisation est top et que le revêtement s’est nettement amélioré. »
Sur le rapide tracé de Marchampt, Olivier Berreur sera à nouveau à son aise sur une épreuve qu’il affectionne : « C’est certainement ma course préférée, et cette année encore ce fut vraiment top pour moi, sans aucun problème. » Le Mont-Dore sera plus compliqué, notamment parce que l’épreuve auvergnate sera marquée par la violente sortie de route de Cyrille Frantz qui sortait heureusement indemne de cet accident : « Nous évoluons sous la même structure, et bien évidemment ça ne peut me laisser indifférent. Après cet accident, je n’étais plus vraiment dedans, j’ai fait ma course, mais au final ça ne me laissera pas le meilleur souvenir de la saison. »
Le Mont-Dore ayant permis tout de même à Olivier Berreur de trouver de nouveaux réglages, c’est confiant qu’il se rendait à Chamrousse où une nouvelle fois il terminait sur le podium du groupe CN : « J’aime bien Chamrousse, mais ça se termine mal avec l’accident de Damien (Chamberod). Pour nous ça s’est bien passé et je ne peux être que satisfait du résultat, même si face aux événements il n’a pas grande importance. »
Victime d’une sortie de route à Turckheim en 2021, ce n’est pas sans appréhension qu’Olivier retrouvait le tracé alsacien : « On laisse toujours quelque chose sur une sortie de route, ce n’est jamais anodin », analyse Olivier. « J’étais donc sur la réserve, d’autant que Cyrille avec qui nous avions fait jusque là toute la saison était absent. Fabien son frère était présent, ce qui est tout de même important car tous les deux sont de bons conseils. Au final je suis satisfait de mon week-end et j’ai pris du plaisir au volant. »
Hors de question pour Olivier Berreur de louper la Course de Côte de Limonest, organisée par sa compagne, Emilie Tramont, Présidente de l’ASA du Rhône. Le Doubien terminait donc la saison sur une bonne note en accrochant une nouvelle fois le podium de son groupe : « A ce moment la voiture est vendue à Xavier Vermeille qui me cède sa Norma équipée du V8 Mugen. Il n’était pas question que j’endommage la voiture, et finalement je fais un très bon résultat pour terminer la saison. »
Dixième du championnat, objectif atteint
Vainqueur du Challenge Open CN/3, vainqueur de sa classe sur les treize épreuves de la saison, Olivier Berreur termine à la dixième place du Championnat de France de la Montagne : « Difficile de prétendre à mieux. Du côté du groupe CN, je ne pouvais pas lutter face au 4 litres de Kevin Petit et face à Etienne Pernot qui fait aujourd’hui avec son 2 litres les chronos que réalisaient dans le temps les 3 litres. Je ne peux donc être que totalement satisfait », confie le Doubien. « Je n’ai pas manqué une seule montée. Excepté des soucis de réglages en début de saison, nous n’avons pas rencontré le moindre problème, et avec une Norma d’ancienne génération je pense avoir fait du mieux que je pouvais. Ce fut une magnifique saison pour moi. »
Cette saison aura permis à Olivier Berreur de retrouver la confiance, de se sentir aussi bien dans l’auto qu’il l’était il y a dix ans, et d’honorer les partenaires qui lui ont fait confiance : « Un immense merci à eux, à CTS spécialiste véhicules sans permis toutes marques à Besançon (25), à 6ème Sens studio publicitaire à Belley (01), à Nicolas Millet Photography photographe professionnel spécialisé dans les sports mécaniques à Besançon (25), à Pilotes.tv la référence en vidéo de sport automobile à Rosheim (67), à la Carrosserie Dorian Pautot carrosserie et peinture automobile à Fallon (70), à Rouyer's Transconcept atelier spécialisé dans la mécanique et l'électricité automobile à Val de Roulans (25), à ASC Racing Parts Service tous les accessoires pour les passionnés de sport automobile à Coulanges-la-Vineuse (89), à RS Pneus Automéca René Serrières, vente, montage de pneus et garage automobile à Besançon (25). Je profite de l’occasion pour remercier Jojo mon mécano qui a fait un boulot remarquable et qui est toujours là, ma fille Julia et Emilie ma compagne qui n’ont rien lâché et qui m’ont encouragé. Merci à Cyrille et Fabien Frantz pour leurs précieux conseils et à tous les organisateurs et bénévoles sans qui rien ne peut être fait. »
Olivier Berreur sera présent l’an prochain sur le championnat pour une nouvelle saison complète : « J’ai passé la cinquantaine et si je dois encore évoluer c’est maintenant que je dois le faire. J’ai donc décidé de rouler en E2-SC avec une Norma propulsée par un V8 Mugen. Je n’ai pas la prétention d’aller chercher les cadors du championnat mais je compte bien me faire plaisir. Si l’occasion se présente, j’espère pouvoir faire quelques courses à l’étranger. On attend les calendriers pour organiser tout ça. » Olivier a également fait l’acquisition de la Norma 2 litres avec laquelle évoluait jusqu’à présent Jean-Jacques Louvet : « Cela me permettra de faire du roulage en circuit entre deux épreuves, car c’est à mon sens important de ne pas perdre la main », conclut Olivier.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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