Connu et reconnu pour son talent, Mathieu Nouet a attendu 2020 pour s’engager pour la première fois sur le Championnat de France de la Montagne. Une première participation qui se soldait par une sixième place au championnat et un Trophée FFSA du Groupe FC qui venait s’inscrite à son palmarès. De quoi envisager de jouer les premiers rôles en 2021.
En terminant troisième du Production sur l’édition 2016 de la Course de Côte de La Pommeraye, Mathieu Nouet confirmait qu’il comptait parmi les meilleurs pilotes de la Série B. Sa première participation sur le championnat en 2021 ne faisait que le confirmer. Il confirmait également que l’on n’est pas dans l’obligation de disposer d’une auto de dernière génération pour s’illustrer en course de côte. Au volant de sa Simca Rallye III le Normand a pour habitude de réaliser d’excellents chronos tout en assurant le spectacle.
Et en cette année 2021, il se relançait pour une nouvelle campagne toujours au volant de la Rallye III que lui confie Dany Duval : « J’ai la chance d’avoir quelqu’un qui me fait confiance en me permettant de courir au volant d’une auto performante. C’est une magnifique opportunité que je suis ravi de pouvoir saisir », débute Mathieu Nouet.
En quête d’améliorations
Même si les résultats étaient bien là en 2020, Mathieu restait persuadé qu’il pouvait encore améliorer ses chronos, et pour ce faire il était judicieux d’apporter quelques améliorations sur la voiture : « Nous avons fait quelques ajustements et revu la cartographie. Cela nous a permis de bénéficier de quasiment 50 chevaux supplémentaires, ce qui est loin d’être négligeable. » Toutefois le Normand restait dans l’expectative puisque sortie du banc, la voiture rejoignait directement La Pommeraye pour disputer la manche d’ouverture de la saison : « Un petit doute persistait sur le bien fondé du travail réalisé, les premiers tours de roues allaient nous donner la réponse. »
Bien évidemment, en disposant d’une auto plus performante, Mathieu pouvait légitimement espérer faire mieux que lors de la saison précédente, à savoir conserver le titre en FC et améliorer sa sixième place au championnat : « Je gardais à l’esprit qu’avec le retour de Christophe (Poinsignon) ça allait être compliqué d’aller chercher la victoire en FC. Nous ne disposons pas des mêmes voitures et dans la logique des choses il doit être devant. Mais j’espérais me bagarrer dans le top 5 du championnat. »
La première montée d’essais à La Pommeraye confirmait que le travail réalisé sur la Simca Rallye III portait ses fruits : « Là je me suis dit, ouah, ça pousse vraiment fort », reconnait Mathieu. Malheureusement, la suite du week-end n’allait pas être de la même nature : « Sur la deuxième montée de course, je suis victime d’une casse de turbo. C’est rageant parce que je pense que, si je me réfère aux chronos de la veille, face à Anthony (Dubois) la victoire était jouable. Je peux me tromper, mais j’ai le sentiment que c’était faisable », analyse le Normand. « La déception est énorme parce que réellement la voiture marchait fort sur une course que j’adore. C’était la course sur laquelle je pouvais viser la victoire, en l’absence de Yannick (Poinsignon) et alors que Ronald (Garcès) revenait d’une sortie de route et qu’il n’était pas à 100 % opérationnel. »
Succès de groupe, mais soucis mécaniques
La victoire en FC obtenue à Vuillafans sera malheureusement entachée par une rupture d’un tuyau d’huile qui empêchait Mathieu d’être à l’arrivée de la dernière ascension : « C’est un truc totalement improbable, qui ne doit pas arriver. J’en suis désolé pour les copains parce que j’ai passablement sali la route, et désolé d’avoir dû à nouveau démonter le moteur pour vérifier qu’il n’y avait pas de casse. »
L’aspect positif de sa participation à Vuillafans, c’est que Mathieu parvenait à trouver l’origine de l’une de ses pannes : « Grâce à Fred Assenault qui m’a prêté un capteur, ce qui m’a fait comprendre que le mien était défectueux, et c’est ce qui avait entrainé la casse de turbo à La Pommeraye. »
Malgré tout, d’autres problèmes viendront affecter la progression de Mathieu Nouet. Ce sera le cas à Dunières où il était contraint à l’abandon dès les essais : « Nous avions changé le turbo, mais ça ne me convenait pas du tout. Le turbo ayant souffert à Vuillafans suite à la casse du tuyau d’huile, nous l’avions remplacé par un turbo d’ancienne génération, et ça ne fonctionnait pas du tout. Pour éviter de faire n’importe quoi, j’ai préféré jeter l’éponge. »
Après avoir fait l’acquisition d’un nouveau turbo, Mathieu et son équipe remettait la voiture en ordre de marche pour aller affronter le tracé du Mont-Dore. Sur l’épreuve auvergnate, il allait pouvoir bénéficier d’une auto en parfait état de marche, et de ce fait signer d’excellents chronos qui lui offraient une septième place et un succès dans le groupe FC : « Malgré quelques erreurs, je suis très proche du record du groupe, ce qui est donc particulièrement satisfaisant. D’autant que les températures ambiantes n’étaient pas idéales pour viser des records. Terminer à deux dixièmes du record avec une Simca 1000, c’est plutôt enthousiasmant. »
A Chamrousse, Mathieu allait améliorer encore sa position au scratch puisqu’on le retrouvait à l’arrivée à la sixième place du Production. Il était toutefois devancé de deux secondes par la Simca CG Turbo de Christophe Poinsignon : « C’était pour moi une première. Je découvrais le tracé et j’ai réellement apprécié. Mais pour aller vite il faut connaitre, et je manquais encore d’expérience du terrain pour pouvoir m’imposer. » Une nouvelle fois la course de Mathieu n’était pas exempte de problèmes : « Cette fois c’est la boîte qui nous a donné du souci et nous avons été obligés de la refaire durant le week-end… Après, je suis réaliste, Christophe était pour moi intouchable sur cette épreuve », reconnait Mathieu.
Le duel entre les deux hommes se poursuivait à Turckheim où une nouvelle fois Christophe Poinsignon prenait l’ascendant sur son adversaire. Mais Mathieu peut se satisfaite d’une septième place au scratch : « Là encore j’ai eu quelques ennuis avec des durits qui se sont débranchées à deux reprises et qui m’ont privé de pression de turbo. Sur la dernière montée, j’ai tenté d’aller chercher un chrono, mais je me suis retrouvé avec un collecteur cassé… Quand ça ne veut pas ! » Mathieu Nouet regrette d’autant plus ce manque de chance qu’il apprécie le tracé alsacien sur lequel il pensait pouvoir se mettre plus en valeur : « Les essais avaient été particulièrement bons, et donc le résultat final n’était pas à la hauteur de mes espérances. »
Vainqueur du FC sur le Finale de la Coupe de France
Vainqueur du Production en 2019 sur la dernière édition de la Finale de la Coupe de France de la Montagne, Mathieu Nouet retrouvait la Montée des Sarmentelles sur laquelle il pouvait espérer conserver son titre. C’était sans compter sur Philippe Schmitter qui, au volant de sa Silhouette Renault R.S. 01, se présentait comme un redoutable adversaire. A l’heure de faire les comptes, l’Alsacien devance Mathieu de près de trois secondes : « C’est d’autant plus logique que je n’avais plus de pneus et que j’ai donc roulé à l’économie. Il n’y avait pas une énorme concurrence en FC, et mon objectif principal était de remporter le groupe, je n’ai donc pas forcé outre mesure la cadence », explique le sociétaire du 100 Nouet Racing Team qui termine donc deuxième du Production et qui ajoute à son palmarès un nouveau titre en FC.
Les différents problèmes rencontrés cette année par Mathieu Nouet ne lui ont pas permis d’être au départ de l’ensemble des épreuves, et donc de jouer pleinement ses chances. Malgré tout, il termine à la 8ème place du Championnat de France Production, deuxième du Challenge Open FC : « Le bilan est mitigé parce qu’il est clair que je pouvais espérer beaucoup mieux. Sans les problèmes que nous avons rencontrés, il est clair que nous aurions pu viser le podium du championnat. Mais il en est de même pour Yannick (Poinsignon) et pour Anthony (Dubois). Donc avec des ’’si’’, on pourrait tout imaginer », rappelle Mathieu. « Nous avons eu pas mal d’ennuis mécaniques. Nous allons essayer de remédier à cela en faisant ce qu’il faut sur la voiture avant d’aborder la saison 2022. Mais sinon, j’ai la satisfaction d’avoir découvert de belles épreuves, j’ai un peu plus apprécié l’ambiance du championnat, et quand on y prend goût on n’a plus envie de revenir en arrière. J’ai la chance de partager mes week-ends avec la famille Poinsignon, avec qui nous nous entraidons, ce sont des amis, qui redeviennent des adversaires seulement lorsque le feu passe au vert. »
Mathieu Nouet à la chance de rouler au volant d’une auto qui lui est prêtée, et c’est vers le propriétaire de sa Rallye III que vont ses premiers remerciements : « Un immense merci à Dany Duval, à mes partenaires SARL Moulin travaux public, LOA, Drive Béton, Bachelet, NDTC, Christophe Auto sans qui je ne serais rien. Un immense merci également à mon père (Ludovic Nouet) à ma mère (Annie), à ma famille, mes amis qui me soutiennent, à Alain qui était présent avec mon père sur les courses. Merci à mon team, le 1000 NRT, Franck, Benoit et Jérémy. »
L’objectif de Mathieu Nouet est à présent de disputer l’intégralité du Championnat de France de la Montagne en 2022 : « Il nous faut trouver le budget, nous sommes en phase de finalisation. Bien évidemment je repars avec la Rallye III que Dany (Duval) veut bien me prêter cette année encore. Cette une auto au volant de laquelle je rêvais de rouler quand j’étais gamin, c’est donc juste génial pour moi. Espérons que nous serons épargnés par les problèmes et que je pourrai améliorer mes résultats. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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